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 Poème de La Fontaine

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marileine
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MessageSujet: Poème de La Fontaine   Poème de La Fontaine Icon_minitimeLun 28 Avr - 12:49

Poème de La Fontaine 5eb12e66
L’Aigle avait ses petits au haut d’un arbre creux.
La Laie au pied, la Chatte entre les deux ;
Et sans s’incommoder, moyennant ce partage,
Mères et nourrissons faisaient leur tripotage.
La Chatte détruisit par sa fourbe l’accord.
Elle grimpa chez l’Aigle, et lui dit : Notre mort
(Au moins de nos [size=18]enfants, car c’est tout un aux mères)

Ne tardera possible guères.
Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment
Cette maudite Laie, et creuser une mine ?
C’est pour déraciner le chêne assurément,
Et de nos nourrissons attirer la ruine.
L’arbre tombant, ils seront dévorés :
Qu’ils s’en tiennent pour assurés.
S’il m’en restait un seul, j’adoucirais ma plainte.
Au partir de ce lieu, qu’elle remplit de crainte,
La perfide descend tout droit
A l’endroit
Où la Laie était en gésine.
Ma bonne amie et ma voisine,
Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis.
L’aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits :
Obligez-moi de n’en rien dire :
Son courroux tomberait sur moi.
Dans cette autre famille ayant semé l’effroi,
La Chatte en son trou se retire.
L’Aigle n’ose sortir, ni pourvoir aux besoins
De ses petits ; la Laie encore moins :
Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins,
Ce doit être celui d’éviter la famine.
A demeurer chez soi l’une et l’autre s’obstine
Pour secourir les siens dedans l’occasion :
L’Oiseau Royal, en cas de mine,
La Laie, en cas d’irruption.
La faim détruisit tout : il ne resta personne
De la gent Marcassine et de la gent Aiglonne,
Qui n’allât de vie à trépas :
Grand renfort pour Messieurs les Chats.
Que ne sait point ourdir une langue traîtresse
Par sa pernicieuse adresse ?
Des malheurs qui sont sortis
De la boîte de Pandore,
Celui qu’à meilleur droit tout l’Univers abhorre,
[/size]
C’est la fourbe, à mon avis




Poème de La Fontaine 4da67e5c
Compère le Renard se mit un jour en frais,
et retint à dîner commère la Cigogne.
Le régal fût petit et sans beaucoup d’apprêts :
Le galant pour toute besogne,
Avait un brouet clair ; il vivait chichement.
Ce brouet fut par lui servi sur une assiette :
La Cigogne au long bec n’en put attraper miette ;
Et le drôle eut lapé le tout en un moment.
Pour se venger de cette tromperie,
A quelque temps de là, la Cigogne le prie.
« Volontiers, lui dit-il ; car avec mes amis
Je ne fais point cérémonie.  »
A l’heure dite, il courut au logis
De la Cigogne son hôtesse ;
Loua très fort la politesse ;
Trouva le dîner cuit à point :
Bon appétit surtout ; Renards n’en manquent point.
Il se réjouissait à l’odeur de la viande
Mise en menus morceaux, et qu’il croyait friande.
On servit, pour l’embarrasser,
En un vase à long col et d’étroite embouchure.
Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer ;
Mais le museau du sire était d’autre mesure.
Il lui fallut à jeun retourner au logis,
Honteux comme un Renard qu’une Poule aurait pris,
Serrant la queue, et portant bas l’oreille.
Trompeurs, c’est pour vous que j’écris :
Attendez-vous à la pareille.




Poème de La Fontaine Ff192f20
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal.  »
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- [size=18]Nuit et jour à tout venant

Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
[/size]
Eh bien! dansez maintenant.




 bonne après midi 1   Ninnenne
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MessageSujet: Re: Poème de La Fontaine   Poème de La Fontaine Icon_minitimeMar 29 Avr - 14:30

Poème de La fontaine (suite)

Le Renard, le Loup, et le Cheval


Un renard,  jeune encor, quoique des plus madrés, 
Vit le premier Cheval qu'il eût vu de sa vie. 
Il dit à certain Loup, franc novice : Accourez 
Un animal  paît dans nos prés, 
Beau, grand ; j'en ai la vue encor toute ravie. 
Est-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant. 
Fais-moi son Portrait, je te prie. 
Si j'étais quelque Peintre ou quelque Etudiant, 
Repartit le Renard, j'avancerais la joie 
Que vous aurez en le voyant. 
Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie 
Que la Fortune nous envoie. 
Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, 
Assez peu curieux de semblables amis, 
Fut presque sur le point d'enfiler la venelle. 
Seigneur, dit le Renard, vos humbles serviteurs 
Apprendraient volontiers comment on vous appelle. 
Le Cheval, qui n'était dépourvu de cervelle, 
Leur dit : Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs : 
Mon Cordonnier l'a mis autour de ma semelle. 
Le Renard s'excusa sur son peu de savoir. 
Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ; 
Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir. 
Ceux du Loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire. 
Le Loup, par ce discours flatté, 
S'approcha ; mais sa vanité 
Lui coûta quatre dents : le Cheval lui desserre 
Un coup ; et haut le pied. Voilà mon Loup par terre 
Mal en point, sanglant et gâté. 
Frère, dit le Renard, ceci nous justifie 
Ce que m'ont dit des gens d'esprit : 
Cet animal vous a sur la mâchoire écrit 
Que de tout inconnu le Sage se méfie.



Jean de La Fontaine.




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