Arbres et arbustes - à quoi servent les fleurs -A quoi servent les fleurs ?
Les arbres ne sont pas éternels. Ils doivent se reproduire. Certains mécanismes permettent la reproduction sur place. Par exemple lorsque l'arbre a été foudroyé ou détruit par le gel (beaucoup de mimosas ont gelé en janvier 1985), il revit à partir des racines (il rejette de souche ; ex : les mimosas, les érables, le chêne vert, rarement les conifères, sauf le séquoia géant) ou par la base du tronc (il drageonne ; ex : le sumac, certains peupliers). D'autres s'étendent par marcottage (une branche basse repose sur le sol et prend racine ; exemple : certains sapins, saules) ou en descendant des racines aériennes qui prendront assise dans le sol (ex : le Pippal, encore appelé " multipliant " dans certaines contrées francophones). On peut aussi évoquer les techniques de reproduction assistée (greffe, marcottage de branches) pour produire des hybrides, principalement pour les arbres fruitiers, ou des clones (de même sexe dans le cas des espèces dioïques).
Comme toutes les plantes, les arbres se reproduisent par la germination des gamètes femelles (oosphère) avec les spermatozoïdes, lesquels sont produits par des inflorescences, au bout de quelques années (10 ans chez le robinier, 10 à 20 ans chez le bouleau, et 60 ans chez le hêtre ou le chêne sessile).
Contrairement aux animaux qui sont mobiles et peuvent se rencontrer pour l'accouplement, les arbres sont fixes ! Comment organiser la rencontre indispensable à la survie ? C'est une histoire de moyen de transport.
L'eau
Historiquement, le premier véhicule de transport primitif était l'eau : l'eau de pluie ou l'eau de la rosée captait les spermatozoïdes ciliés pour les acheminer vers les gamètes. Les spermatozoïdes étaient concentrés dans des spores : le survivant de cette période est la fougère. Le Ginkgo, qu'on qualifie de fossile vivant, s'inspire également de ce principe.
Le vent
Il y a 250 millions d'années (ère primaire, permien), les conifères exploitent un autre véhicule : le vent. La fleur mâle minuscule et reproduite en centaines d'exemplaires (assemblés enchatons) éjecte du pollen en quantité abondante. Vous avez sans doute remarqué le pollen jaune dispersé par certains conifères, au point que les capots des voitures en sont colorés. La rencontre avec la fleur femelle est très aléatoire : d'autant plus que l'ovule est nu, sans l'enveloppe de l'ovaire ni le stigmate qui en facilite l'accès. Ces arbres forment la classe desgymnospermes, littéralement "à ovules nus". Ils sont "anémophiles" ("ils aiment le vent" ; on trouve anémo dans "anémomètre", "instrument de mesure du vent").
Certains conifères recourent toutefois à l'eau pour augmenter la surface de captation (l'if et le pin produisent une goutte "micropylaire" à l'entrée de l'ovule). Les fruits sont des cônes qui renferment des graines entre les écailles. Ou bien le cône tombe entier sur le sol où il se décompose et libère les graines, ou bien le cône s'ouvre pour disperser les graines au gré du vent.
Comme on sait, la nature évolue : au crétacé inférieur, il y a 130 millions d'années, apparaissent les angiospermes, littéralement "à ovules protégés par un ovaire" : ils produisent des graines (elles-mêmes enfermées dans des fruits). Et ces graines ont une capacité de survie qui augmente les chances de reproduction.
Les insectes
Nouvelle évolution : les saules évoluent d'une pollinisation par le vent (d'où les chatons), vers une pollinisation par les insectes (leurs chatons sont légèrement odorants).
La plupart des angiospermes sont "entomophiles" ce qui signifie qu'ils sont pollinisés par les abeilles, les papillons et les insectes. Bien sûr, la pollinisation ne peut avoir lieu qu'au retour des insectes, au printemps, et pas en hiver quand la nature s'endort.
Mais alors comment attirer les volatiles (et parfois les fourmis) : les fleurs sont larges (pétales), colorées (blanc immaculé, jaune, pourpre), parfumées, et parfois nectarifères pour récompenser le visiteur venu les butiner. On pense au magnolia (encore que sa fleur soit primitive car elle comporte beaucoup d'étamines et de carpelles, comme si la pollinisation n'était pas probable) ou au cerisier. En frottant les organes mâles (les anthères, remplies depollen, au bout du "filet", le tout constituant l'étamine), l'insecte emporte, sans le savoir, un peu de pollen sur ses pattes ou son dos. Sur une autre fleur, il côtoie les organes femelles et la rencontre du pollen avec l'ovule peut avoir lieu : l'ovaire qui contient les ovules est surmonté d'un prolongement, le style, terminé par le stigmate sur lequel le pollen germera. Un gamète s'unit à l'oosphère et de cette union naîtra la plantule contenant la graine. Un autre gamète s'unit à deux noyaux de l'ovule pour former l'albumen qui servira à accumuler les réserves. Après fécondation, l'ovaire se transforme en fruit. Les arbres fruitiers rajoutent un raffinement : ils évitent la pollinisation sur le même arbre. L'insecte se doit d'aller d'un arbre à un autre pour "croiser" la pollinisation (cas du pommier et du poirier).
Le fruit mûr tombe à terre et la plantule prend racine, pas tout de suite, car il lui faut attendre l'hiver (comme les bourgeons). La nature est bien faite !
Mais, dans ces conditions, l'aire ne s'étend pas. C'est ici qu'intervient un autre moyen de transport : les oiseaux. Ils ont la bonne idée de se nourrir de fruits charnus (par exemple de cerises) et de rejeter les graines ici et là ...
Il arrive que les organes mâles (étamines) et femelles (ovaires) soient portés par la même inflorescence : dans ce cas, ils mûrissent à des périodes décalées, pour éviter l'autopollinisation (pollinisation incestueuse d'une même fleur). Cette fleur est ditehermaphrodite ou bisexuée. L'exemple le plus courant est la famille des Rosacées à laquelle appartiennent les arbres fruitiers (cerisier, pommier, etc.).
Les fleurs sont parfois séparées sur des arbres distincts (dans ce cas l'espèce est "dioïque", par exemple l'ailante ou le liquidambar).
Evolution toujours : au début du tertiaire (650 millions d'années), les pétales se soudent et créent des formes subtiles pour piéger les insectes (fleurs papilionacées des légumineuses, fleurs en forme de doigt des paulownias).
Les divers mécanismes de reproduction ont permis de classer les arbres :
La science consistant à classer les espèce s'appelle la taxinomie. Les premières tentatives de classement étaient basées sur des notions de reproduction : Andrea Cesalpino (1524-1603) s'attacha aux graines et aux jeunes plants (pas évident pour classer un arbre adulte), Pierre Magnol, médecin et botaniste de Montpellier (1638-1715), élabora un autre système de classement par familles, John Ray (1628-1705) tenait compte du fruit et du nombre de cotylédons de la graine, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) prit pour critère la forme de la corolle de fleurs. Le classement actuel a été élaboré par le botaniste Suédois, Carl von Linné, vers 1730, et publié de façon exhaustive en 1753 (Species Planturum): il est basé sur le nombre d'étamines et de pistils et leur disposition. C'est un "système sexuel" au grand dam des esprits bien pensants de l'époque ! Des erreurs d'appréciation ont pu être corrigées à mesure que la connaissance des mécanismes de reproduction a été affinée. Les espèces d'arbres (et plus finement les variétés) sont classées en genres (exemple : les érables, en latinAcer), regroupés en familles (la famille des érables est celle des Acéracées), regroupés eux-mêmes en ordres (les angiospermes et les gymnospermes). Le nom des arbres est un peu leur carte de visite
Arbres et arbustes - Origine -
L'origine des arbres et leurs noms
Avant les arbres (organismes ligneux, capables de produire un tronc ramifié), il y a 450 millions d'années, il y avait les algues, les mousses, les fougères, et toutes les plantes "cryptogames", sans fleurs, sans ovules, sans graines. Ces pratiques de reproduction primaires en limitaient l'expansion (l'espèce se reproduisait sur place) et la pérennité (la plantule n'avait pas de réserve pour survivre en dormance). Les arbres sont apparus sur terre à la fin du devonien (360 millions d'années) et plus abondamment à l'ère carbonifère (qui tire son nom de la capacité des arbres à fabriquer une matière carbonée), il y a 250 millions d'années. Ils résultent d'une évolution capitale, puisqu'ils se reproduisent avec des fleurs et des graines. La graine, transportée par le vent ou les oiseaux, étend l'ère de peuplement. Le pollen résiste aux agressions, à tel point que la microscopie électronique parvient à identifier des pollens très anciens.
Les espèces se côtoyaient sur des continents qui n'étaient pas encore séparés. La dérive des continents isola les espèces qui évoluèrent désormais en parallèle, avec de nettes ressemblances par exemple entre les espèces nord-américaines et les asiatiques (par exemple les platanes d'Occident et d'Orient). L'Europe était isolée.
Quand l'hémisphère nord a été recouvert de glaces au pliocène, jusqu'il y a 10.000 années, les espèces asiatiques et américaines ont eu la possibilité de repousser toujours plus au sud, car la terre était continue. Les arbres européens ont buté sur la mer Méditerranée ou la chaîne pyrénéenne, et, la plupart des espèces se sont éteintes. Seuls survécurent les espèces qui réussirent à gagner l'Asie mineure. Ceci explique que les espèces endémiques européennes sont moins nombreuses que les espèces américaines ou asiatiques. On retrouve des fossiles de liquidambar, de magnolia ou de séquoia, qui attestent de la richesse perdue de la flore européenne. Le platane disparaît d'Europe, et ce sont les platanes d'Occident et d'Orient qui reviendront d'abord dans des jardins, ensuite à travers une espèce hybride, qui se répandit rapidement dans nos villes.
L'introduction des arbres, d'abord utilitaires (comme le figuier, le noyer ou le cerisier), débute avec les conquêtes romaines (les Romains ramènent le cerisier du Pont-Euxin, le pommier et le noyer de Grèce où ils avaient été implantés). Elle se poursuit avec les Croisades (les Croisés ramènent, aux côtés des reliques saintes, le pêcher et l'oranger, dont les fruits étaient connus et fort chers). L'implantation d'arbres exotiques s'accélère avec les grandes expéditions maritimes à partir du XVIIe siècle, non seulement pour leur aspect utilitaire (ailante introduit pour l'élevage du vers à soie) mais aussi pour leur aspect décoratif (platane d'Occident).
Les noms français sont issus soit de noms gréco-latins pour les arbres connus et introduits par les Gréco-latins (ex : cerisier, cytise), soit de mots plus anciens encore, d'origine indo-européenne, pour les arbres indigènes (ex : aulne, alisier et orme qui dérivent de "al"), soit de mots arabes (abricotier, oranger, sophora) ou de leur nom local pour des arbres importés (araucaria, aralia, jacaranda, ...), soit encore d'un nom construit pseudo-scientifiquement (ex : cladrastis, liquidambar, ptérocarier) ou par analogie (ex : cyprès chauve, qui n'a rien d'un cyprès !), soit enfin du nom du découvreur ou d'un botaniste célèbre (Albizia, Parrotia, Magnolia). Pour distinguer les espèces d'un même genre, on associe un qualificatif, un peu comme le prénom associé au nom de famille, d'où le chêne "sessile", chêne "chevelu", etc. qualificatif qui précise une particularité de l'arbre (le chêne sessile a un gland sessile, c'est à dire sans pédoncule, le chêne chevelu a un gland couvert de poils épais). D'autres qualificatifs de couleur (blanc, noir, rouge) ou de forme (verruqueux) décrivent un aspect particulier des feuilles, des fruits ou du tronc. Enfin les qualificatifs "fastigié", "pleureur", "doré" désignent souvent des variétés ou des hybrides dont le port (fastigié, pleureur) ou la couleur du feuillage (doré) est spécifique (et recherché pour la décoration d'un jardin).
Les noms latinsou latinisés (avec parfois des origines grecques) ont été donnés afin de préciser les espèces dans un langage universel, par delà les noms vernaculaires. Le principe en a été établi par Carl von Linné et publié en 1753 : il s'apparente aux systèmes "nom de famille-prénom", où le "nom de famille" serait ici le nom du genre en latin, avec la première lettre en majuscule (exemple : Betula,pour le genre des Bouleaux), suivi d'une caractéristique écrite avec une minuscule (ex : verrucosa, pour verruqueux), le tout suivi de l'initiale du botaniste qui a décrit le genre le premier. Le genre se réfère au classement en familles, lui-même établi en fonction de critères sur les fleurs.
Il arrive que deux botanistes aient décrit, sans le savoir, la même espèce et on a conservé les deux noms. Exemple : Betula verrucosa Ehrh = Betula pendulaRoth (bouleau verruqueux). Eventuellement un second botaniste a rectifié la description. Dans ce cas, le premier est mis entre parenthèse. Exemple : Alnus glutinosa(L) Gaern. Pour les arbres inconnus des Latins, et ils sont nombreux, des noms ont été formés d'apparence latine, comme "Camelia", "Grevillea" ou "Magnolia", dérivés de noms propres (Georg Josef Kamel, missionnaire jésuite en Chine, M. Greville et M. Magnol, tous trois botanistes).
Arbres et arbustes-Le hit parade des arbresQuel est l’arbre le plus grand ? Quel arbre détient le record de longévité ? La dendrologie, science des arbres, organise elle aussi, ses concours.
A ce jour, les séquoias sont les plus grands arbres du monde.
Mais, la croissance d’un arbre, comme pour tout autre être vivant, n’est pas infinie. A partir d’une certaine taille, la sève risque de ne plus pouvoir alimenter les feuilles.
C’est exactement le même processus que la circulation sanguine pour le cerveau. Si un cerveau n’est plus irrigué, il meurt.
De même, si les feuilles d’un arbre ne sont plus irriguées par la sève, elles meurent.
Les arbres les plus grands
Le record de hauteur a été longtemps détenu par à une espèce d’eucalyptus australiens dont un spécimen, mesuré au 19e siècle, atteignait 114,30 m.
Actuellement, c’est en Californie, dans le Sequoia National Park et le Yosemite National Park, que vivent les plus grands arbres du monde. Ce sont les séquoias géants (Sequoiadendron gigantea) et les séquoias à feuilles d'if (Sequoia sempervirens).
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Séquoia géant photographié dans le Sequoia National Park. image Ken Mccown
Ces arbres ont pu subsister dans l’Ouest américain et plus précisément dans les montagnes de Californie.
Cet arbre possède une autre particularité. En effet, son écorce fibreuse est molle. Si vous frappez un séquoia de votre poing, vous ne vous blesserez pas car son écorce amortit les chocs.
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Base d'un Séquoia géant. image Random curiosity
Les Américains protègent ces arbres et leur donnent des noms. L’un des plus célèbres a été baptisé « Général Sherman ». Il mesure 85 m de haut et a une circonférence de 24,30 m.
Il pèse 2 000 tonnes environ.
On estime qu’il lui a fallu plus de 3 000 ans pour arriver à cette taille.
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Séquoia géant baptisé Général Sherman. image Jeremy B.Yoder
D’autres séquoias peuvent être plus grands. Un Séquoia qui avait été abattu mesurait 111,60 m mais sa circonférence n’était que de 13,40 m.
Un séquoia géant baptisé "Général Grant" a une circonférence exceptionnelle de 38 m.
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Séquoia géant baptisé Général Grant. image Ebygomm
Jusqu’en 2006, le record de hauteur était de 112,80 m. Un autre séquoia a été découvert en septembre 2006 et a détenu pendant quelques temps le record du plus grand arbre du monde avec une hauteur de 115,20 mètres.
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Séquoias dans le Yosemite National Park. image Cryptonaut
Mais, un séquoia baptisé Hyperion lui a volé son titre avec une hauteur de 115,55 m. Ce n’est pas un séquoia géant mais un séquoia à feuilles d'if.
Les séquoias ont également existé en Europe mais l’avancée des glaciers arctiques qui ont envahi le nord du continent au cours du dernier million d’années les a fait disparaître. Ils ont cependant été réacclimatés mais aucun n’atteint la taille des séquoias américains.
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Séquoias dans le Sequoia National Park. image Jason Gillyon
Par contre, en Europe, le sapin Douglas (Pseudotsuga menziesii) également appelé pin d'Orégon en Amérique du Nord, peut atteindre 110 m de hauteur. Mais, cet arbre est originaire d'Amérique du Nord.
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Sapins Douglas. image Leunix
Il faut plusieurs siècles à ces arbres pour atteindre cette hauteur.
Un sapin, abattu en 1947, de 53 m de haut, avait 320 ans.
Les arbres les plus gros
Ce sont des pins qui poussent en Californie, dans les White Mountains, qui détiennent le record de longévité. Le doyen est âgé de 4 900 ans. Ce Pinus longaeva était donc déjà là avant que les Egyptiens construisent leur première pyramide.
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White Mountains. image Clinton Steeds
En pratiquant des carotages, les spécialistes ont pu trouver des pins vieux de 8 000 ans. Mais, il s’agit plutôt de squelettes qui présentent une allure desséchée.
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Pin photographié dans les White Mountains. image Clinton Steeds
Parmi les records de longévité, on a daté au Carbone 14 un cèdre japonais qui a 5 200 ans.
En Europe, l’If de la forêt de Clifdon, à Edron, en Grande-Bretagne, a 3 000 ans. En France, le record de longévité est détenu par deux ifs : l’if du cimetière d’Estry, dans le Calvados et l’if du cimetière de la Haye-de-Routeau, dans l’Eure.
Ces deux ifs sont âgés d’environ 1 700 ans. Il n’est pas possible d’être plus précis car ces arbres ont un tronc creux ce qui interdit tout carotage.
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If photographié en Angleterre. image Myrddrr
Parmi les arbres qui vivent le plus longtemps, citons également les châtaigniers dont un spécimen a été daté de 820 ans. Les chênes peuvent également atteindre un âge très vénérable, avec un record d’environ 900 ans.
Il est facile de dater un chêne car on sait que cet arbre accroît sa circonférence d’un mètre tous les 100 ans.
Donc si un chêne a 10 m de tour de taille, cela lui confère un âge d’environ 1000 ans.
Encore une suite!!! Ninnenne