Religion des Druides
Druide
La religion des druides . Civilisation Celte
Les Romains ont conquis la Gaule au Ier siècle avant notre ère. Ils s’attachent alors à anéantir l’influence des druides qui sont des chefs charismatiques auprès des populations.
On peut y voir un parti pris politique. Cependant, il peut également s’agir d’une mesure de précaution face à un culte gaulois et des chefs religieux qui étaient beaucoup moins inoffensifs qu’on le croit.
En effet, tout le monde a en tête l’image du druide, d’un âge vénérable, cueilleur de gui, popularisé par les bandes dessinées.
Mais, la réalité est beaucoup moins folklorique. Sacrifices humains et intolérance faisaient partie de la tradition druidique.
La civilisation Celtique
Vers 480 avant notre ère, les Celtes entrent dans l’ère de la Tène. Déjà implantés en Europe centrale et occidentale, ils commencent dès 400, à descendre vers le sud et s’installent en Gaule cisalpine.
Longue de 4 siècles environ, cette ère s’achèvera avec la conquête de la Gaule par César.
Grecs et Romains mentionnent l’existence de peuplades barbares, qu’ils nomment Celtes (Keltoi, en grec) ou Gaulois (Galli, en latin).
Ils signalent également la présence, dans les forêts gauloises, de toutes sortes d’animaux légendaires. Ils dépeignent ces barbares sous les traits peu flatteurs d’ivrognes sales et brutaux.
Mais, surtout, les Romains ont peur des Gaulois qui font de fréquentes incursions, allant même jusqu’à Rome, dont ils s’emparent vers 390. Les Gaulois effrayaient les Romains, car ils combattaient presque nus. En revanche, ils étaient équipés d’un armement de qualité.
C’est donc en réalité une vision partiale et non un compte-rendu objectif.
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Dieu guerrier Gaulois
Beaucoup de notions répandues sur « nos ancêtres les Gaulois » ont reposé sur cette vision déformée.
Les Celtes ou les Gaulois possédaient une cavalerie redoutable que César dut affronter. Ils possédaient également des chars de guerre.
La culture celte se fonde sur deux ressources très précieuses : les métaux et le sel.
La vocation guerrière des Celtes est indéniable.
Le sel servait à conserver la viande et le poisson, donc d’en faire le commerce. C’était par ailleurs une « monnaie » d’échange très recherchée.
L’art celte est le plus riche des arts barbares. Les Celtes fabriquent ou achètent de superbes vases et chaudrons, les situles (sceaux) ornent leurs casques et leurs épées.
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Casque d'Amfreville en bronze et acier ciselé (IVe siècle avant notre ère, Musée de Saint-Germain-en-Laye)
Surtout, ils se parent de somptueux bijoux.
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Torque en or - Les torques servaient de talisman aux guerriers
Les langues celtiques ne se sont maintenues de nos jours qu’en Bretagne et dans les îles Britanniques (Irlande,Pays de Galles, Ecosse, Île de Man).
Le Breton n’est pas le descendant du Gaulois mais une langue celtique apportée au Moyen-Âge par des réfugiés des îles Britanniques.
Le Gaulois lui-même est assez mal connu car il n’était pas écrit. Il n’a survécu que sur quelques rares inscriptions funéraires en alphabet grec (le gallo-grec) ou latin.
Les guerriers celtes sont présentés comme des hommes grands, à la carnation claire. Ils avaient les cheveux blonds dont ils accentuaient la couleur par des lavages dans de l’eau de chaux.
Les Celtes étaient avant tout un peuple de migrants et de guerriers mais ils n’avaient rien des barbares assoiffés de sang décrits par les Romains. Du moins, leurs traditions religieuses n’étaient pas plus barbares que celles d’autres peuples.
Le culte de la violence
La société gauloise est dominée par les druides et les guerriers. Mais ne croyez pas que les guerriers semaient la mort pendant que les druides coupaient le gui avec des faucilles d’or.
Le druide a pour mission d’apprendre le meurtre et l’usage de la force aux guerriers.
Cet enseignement est fondé sur l’initiation à la mort que l’on doit pouvoir donner sans faillir mais aussi recevoir sans faiblesse.
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Guerrier gaulois, musée lapidaire, Avignon
La religion des druides enseigne que chaque homme possède une âme immortelle, qui passe, lors du décès, dans le corps d’un autre homme.
Il ne faut donc pas craindre l’étape qui marque la fin d’une vie, ni hésiter à la devancer dans des combats afin de susciter l’admiration de l’adversaire et de satisfaire les dieux par son propre sacrifice.
Pour arriver à la perfection dans cette culture de la violence, les jeunes guerriers sont regroupés par classe d’âge et coupés du monde des adultes.
Ils apprennent les techniques de la chasse ainsi que du combat à mains nues.
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Casque en fer. surmonté d'un vautour en bronze provenant de Giumesti. L'oiseau qui coiffait le soldat avait pour fonction, à la fois militaire et tragique, d'épouvanter l'ennemi.
On ne sait que peu de choses sur l’enseignement des druides car ces derniers interdisaient toute écriture. Les jeunes qui se préparaient à devenir druide suivaient un long enseignement qui nécessitait une grande mémoire.
Ils devaient apprendre par cœur tous les textes sacrés.
Les sacrifices humains
César, dans « la Guerre des Gaules », souligne la barbarie de la société, et en donne pour exemple l’existence de nombreux sacrifices humains.
Les sacrifices humains sont pratiqués pour chaque occasion. Ceux qui sont destinés à honorer les dieux suivent un rituel spécifique.
Ainsi, lorsque l’on immole une victime en l’honneur de Teutatès, le dieu de la Guerre et des Peuples, on la noie dans un tonneau rempli d’eau.
Le dieu Esus, autre dieu de la guerre très sanguinaire, est honoré par des pendaisons.
Les victimes que l’on voue à Taranis, dieu du Ciel et du Tonnerre, sont enfermées dans un immense colosse en osier ou en foin qui, placé sur un bûcher, est enflammé par un druide.
Sont immolés des volontaires, des criminels ou des prisonniers de guerre, mais aussi parfois, s’il n’y a pas d’autre choix, n’importe qui.
Le départ pour la guerre est une autre occasion de célébrer de tels rites. C’est le moment où intervient un personnage clé de la société gauloise, la devineresse ou prêtresse, chargée de sacrifier une victime avant le combat afin d’en connaître l’issue.
L’officiante fait monter la victime par une échelle au sommet d’un immense chaudron, et la poignarde en faisant jaillir son sang sur les parois.
Le sang, coagulant, laisse des marques sur les bords du récipient : la devineresse est chargée de les interpréter.
La couleur, la consistance, la direction des traces sanglantes sont autant de signes prophétiques.
Quand ces signes sont difficiles à lire, la prêtresse renouvelle l’opération avec une autre victime et continue ainsi tant qu’elle n’est pas en mesure de donner une réponse.
Au fond du chaudron, le sang des différentes victimes reste liquide et s’accumule. Lorsqu’il y en a assez, la femme s’empare d’une louche et asperge la foule des guerriers, fanatisés par la cérémonie et prêts à mourir au combat.
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Le dieu Cerrunus aux bois de cerf
Le panthéon des dieux celtes nous est encore très obscure et fragmenté. Le dieu Lug était probablement le dieu de la fertilité. La triade divine composée par Taranis, Esus et Teutatès trouve son équivalent chez les Romains avec Jupiter, Mars et Mercure.
Le point de vue de César
Extrait de la Guerre des Gaules, livre VI, 13 et 16
« Les druides s’occupent des choses de la religion, ils président aux sacrifices publics… » ; « Tous ces druides obéissent à un chef unique… » ; « Chaque année à date fixe, ils se réunissent en un lieu consacré, dans le pays des Carnutes, qui passe pour occuper le centre de la Gaule… »
« Les gaulois pensent qu’on ne saurait apaiser les dieux immortels qu’en rachetant la vie d’un homme par la vie d’un autre homme et il y a des sacrifices de ce genre qui sont d’institution publique »
« Certaines peuplades ont des mannequins de proportions colossales faits d’osier tressé, qu’on remplit d’hommes vivants : on y met le feu. »
Les découvertes archéologiques
Grâce aux découvertes réalisées dans les années 60 à Gournay-sur-Aronde (Oise), on peut décrire le calendrier de sacrifices dans une peuplade belge, les Bellovaques, chez qui ces sacrifices sont liés aux saisons et aux grandes fêtes.
On y a retrouvé un sanctuaire impressionnant, entouré d’un fossé et d’une palissade sur laquelle étaient fichées en trophée les armes prises à l’ennemi.
A l’intérieur se trouvaient un petit temple en bois ainsi que des fosses destinées au sacrifice des animaux et des hommes.
A Ribemont-sur-Ancre (Somme), les crânes et les ossements de nombreux guerriers ont été découverts, parfaitement rangés en pile.
Les archéologues ont calculé que 1 000 personnes au moins avaient été sacrifiées dans ce sanctuaire.
A Saintes, en 150 de notre ère, un sacrifice est accompli : 17 personnes y trouvent la mort. Parmi elles, il y a trois enfants. Les adultes ont été tués par décapitation.
Dans les temples du Midi, à Roquepertuse ou à Entremont, des portiques en pierre étaient ornés de crânes de guerriers cloués.
César n’a pas menti. Les druides avaient bien pour fonction d’organiser les sacrifices humains.
Les empereurs ont proclamé dès l’annexion de la Gaule la suppression des druides et ont interdit les sacrifices.
Cependant, cette pratique ne disparaît totalement qu’au IVe siècle de notre ère.
Les sacrifices humains ont révolté César mais ils existent dans bien d’autres civilisations. A Carthage, cité ennemie de Rome, on immole des nouveau-nés au dieu Ba’al Hamon « le dieu du brasier ».
Dans la tradition hindoue, les femmes dont le marin vient de mourir doivent s’immoler dans le brasier.
Chez les Aztèques, un guerrier était honoré de mourir sur la pierre de sacrifice. Lors des cérémonies, on pratiquait également l’anthropophagie.
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Vierges noires -
Le culte de la Vierge Marie n’aurait probablement pas connu un tel succès, s’il ne s’était appuyé sur différents cultes féminins venus du plus profond de notre histoire. La Vierge noire est le témoin de cette spiritualité oubliée. Pourquoi la couleur noire ? D'où vient cette représentation peu conforme au dogme chrétien de la Vierge ?
Une Vierge peu conforme au dogme chrétien
En général les Vierges noires portent un enfant, souvent sur le genou gauche. Elles sont l’objet de pèlerinages et on leur accorde un grand pouvoir de guérison et de fertilité.
La plupart de ces vierges ont causé beaucoup de souci à l’Eglise catholique. Dès qu’elle le peut, l’Eglise les escamote sans trop choquer les populations locales. [size=18][size=16]Depuis le XIXe siècle, beaucoup de ces Vierges noires ont été remplacées par des représentations plus conformes au modèle marial.
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Souvent, elles ont tout simplement été repeintes en blanc.
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Vierge noire de Montserrat, en Catalogne . By Greg Gladman
Ces Madones ont parfois un air oriental et un peu byzantin. Elles sont auréolées de nombreuses légendes.
La Vierge noire de Tindari aurait été retrouvée dans un coffret mystérieux échoué sur la plage. Celle de Loreto se serait brutalement matérialisée en mai 1291 dans une construction.
[size=18][size=16]La Vierge, surtout quand elle était noire, a tenu une place considérable dans la spiritualité chrétienne du Moyen Âge. Elle deviendra la protectrice des Chevaliers du Temple, et plus tard, celle de l’ordre des chevaliers Teutoniques.
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Elle figurait sur les bannières des hommes de guerre, qui organisaient des tournois en son honneur. Les grandes cathédrales gothiques étaient les temples de cette nouvelle déesse. Entre 1170 et 1270, pas moins de 80 cathédrales dédiées à Notre-Dame et 500 églises seront édifiées à sa gloire.
La plus grande partie de ces monuments seront bâtis sur des sites déjà consacrés par la présence d’une statue de Madone, le plus souvent noire et généralement préchrétienne.
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Vierge noire de la cathédrale de Tarragone, en Espagne. Elle a été copiée sur celle de Montserrat.
A Rome, on refusait alors la distinction entre les Vierges « noires » et les Vierges « blanches ».
La couleur noire était expliquée rationnellement : par la fumée des cierges, par l’âge et l’oxydation ou par la noirceur des pêchés des fidèles ! En réalité, on omettait de préciser que ces statues avaient intentionnellement été taillées dans des matières noires et que cette couleur avait été délibérément choisie.
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Une Vierge noire anonyme photographiée en Espagne
Faites le plus souvent de pierre ou d’ébène, ces Vierges sont toujours somptueusement parées. Curieusement, elles portent presque toujours une couronne. Elles sont associées à des cultes de la Lune ou des étoiles. Il s’agit donc d’une pratique qui nous ramène à l’ère préchrétienne. Ces rites perpétuent des cultes païens en l’honneur de divinités féminines.
Les Vierges noires dans le monde
Jusqu’au XVIIIe siècle, les pèlerins qui se rendaient à Chartres observaient un rite mystérieux qui n’avait rien de chrétien.
Là, ils adoraient en silence une statue d’ébène, Notre-Dame-de-Sous-Terre. Celle-ci était une femme assise qui tenait un enfant dans ses bras.
Après avoir prié dans l’abbaye et entendu la messe, ils descendaient, par un passage situé au nord de l’église, dans une crypte souterraine.
La tête de la statue était couronnée et, à ses pieds, on pouvait lire l’inscription latine : Virgini pariturae (La Vierge devant enfanter).
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La "Vierge au pilier" de la cathédrale de Chartres.
Détruite sous la Révolution, cette statue de la Vierge noire sera refaite au XIXe siècle et, depuis, elle est vénérée sous le nom de « Vierge au pilier ».
A Montserrat, en Espagne, on adore une statue semblable à celle de Chartres. A Crotone, en Italie, sur le promontoire qui surmonte le golfe de Tarente, il existait autrefois un temple dédié à Hera Lacinia, la déesse romaine de la Lune et la protectrice des femmes. L’église de Crotone comme la cathédrale de Chartres ou celle de Montserrat abritent encore une statue de « femme noire ».
On sait également que, depuis toujours, une Vierge a été vénérée sur le site de Chartres et que le fameux puit a probablement été creusé par les anciens Celtes, ou bien par ceux qui les ont précédés.
Les Templiers ont joué un rôle décisif dans la construction des cathédrales au XIIIe siècle
Ces trois Vierges noires sont loin d’être les seules à être vénérées en Europe. On estime leur nombre à une quarantaine sur notre seul continent.
Les sites les plus importants sont Einsiedeln en Suisse, Rocamadour, Dijon, le Puy et Avioth en France, Orval au Luxembourg, Loreto, Venise ou Rome en Italie.
Des Vierges non chrétiennes
Il faut se rendre à l’évidence que ces Vierges noires nous mettent en présence de cultes qui dépassent les dogmes chrétiens sur la virginité de la « Mère de Dieu ». Presque tous les aspects de ce culte laissent transpirer un paganisme originel, resté incroyablement vivace après des siècles de christianisation et de chasse aux superstitions. La plupart de ces Vierges noires sont liées à des rites de fertilité, de fécondité et de sexualité. Ce ne sont pas là les attributs ordinaires de la Vierge chrétienne.
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La Vierge noire d'Einsiedein, en Suisse.
[size=16]Ces statues sont chargées d’un symbolisme bien éloigné de celui de la mère du Christ. Leur sens dépasse la symbolique chrétienne.[/size]
Mais, de quel passé lointain, nous arrivent-elles ? Pourquoi avoir choisi le « noir » ? Représentent-elles un hommage à des visiteurs à la « peau noire « ?
Quel message nous apportent-elles ? Et comment sont-elles arrivées jusqu’en Europe et par qui ?
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Ninnenne