Continents - l'Arctique - découverte -
Découverte de l'Arctique au 19e siècle
Au milieu du 19e siècle, l’Amirauté anglaise se passionna pour la région arctique et notamment les régions du Nord du Canada.
Redoutant les visées expansionnistes de la Russie sur ces territoires, la Royal Navy espérait trouver une route reliant directement l’Atlantique au Pacifique, le passage du Nord-Ouest. Si une partie de la région figurait bien sur les cartes, en revanche aucun navigateur ne s’était jamais aventuré du côté de la mer de Beaufort.
Les eaux qui baignent l’île du Prince-De-Galles, l’île Victoria et la terre du Roi-Guillaume sont des régions particulièrement inhospitalières.
Une expédition hasardeuse
En 1844, l’Amirauté se mit en quête d’un marin chevronné. Leur choix s’arrêta sur Sir John Franklin, un officier rompu à la navigation dans l’Arctique.
Il appareilla le 19 mai 1845 à bord du Terror, ancienne canonnière de 340 tonnes et de l’Erebus avec 130 hommes et des provisions pour trois ans.
John Franklin (à gauche) et Francis Crozier.
Deux semaines plus tard, Sir John et ses officiers dînèrent en compagnie du capitaine d’un baleinier écossais.
Cet homme fut le dernier Européen à voir les membres de l’expédition en vie.
Des recherches infructueuses
Lorsque Franklin et ses hommes furent déclarés disparus, l’Amirauté envoya des équipes de sauvetage.
Ce n’est que vers la fin de 1850 qu’on retrouva la trace d’un des premiers campements de l’expédition.
Trois ans plus tard, un employé de la Compagnie de la baie d’Hudson rencontra des Eskimos en possession de couverts ayant appartenu à l’équipage disparu.
Ils déclarèrent avoir vu les dépouilles de blancs qui auraient été victimes de cannibales. L’affaire fut donc classée.
Une situation désespérée
La femme de Flanklin ne s’avoua pas vaincue et finança une nouvelle expédition qui appareilla le 1er juillet 1857.
20 mois plus tard, l’un des hommes retrouva sur la terre du Roi-Guillaume, sous un tas de pierres, deux messages du lieutenant Graham Gore de l’Erebus.
Le premier, daté du 28 mai 1847, ne signalait rien de spécial.
Le second, du 25 avril 1848, décrivait la situation désespérée dans laquelle se trouvait l’expédition.
Franklin et ses hommes passèrent le premier hiver sur l’île Beechey. Trois hommes y moururent. Au printemps, il décida de faire voile vers la terre du Roi-Guillaume. Ses cartes représentaient cette terre non comme une île mais comme une péninsule.
Les données qui avaient été recueillies lors d’une précédente expédition étaient fausses. C’est cette erreur qui allait coûter la vie aux membres de l’expédition.
Une erreur fatale
Mal informé, Franklin fit route vers le détroit de Victoria, constamment pris par les glaces. Le 12 septembre 1846, la banquise emprisonna inexorablement les deux navires.
A la mort de Franklin, en juin 1847, son second, Francis Crozier, prit le commandement. Mais, les navires continuaient de dériver vers le sud, emportés par les glaces.
L'océan Arctique est le plus petit des océans mondiaux. Un tiers de sa surface est en permanence couvert de glace. Il est pratiquement plongé dans l'obscurité de novembre à février. Image Wili Hybrid .
L’équipage était décimé par le scorbut. Face à cette situation sans issue, Crozier ordonna à ses hommes de partir à pied sur la banquise dans l’espoir d’atteindre un comptoir de la Compagnie de la baie d’Hudson.
Affaiblis et affamés, les hommes se mirent en route en avril 1848. Les plus résistants réussirent à atteindre le continent. Mais, leur marche forcée s’arrêta là et aucun ne survécut.
Depuis, de nombreux explorateurs sont partis sur les traces de l’expédition Franklin.
Des corps gelés
Dans les années 1870, un lieutenant de l’armée américaine découvrit les ossements des derniers survivants.
En 1984, une équipe d’anthropologues canadiens exhuma les corps enterrés sur l’île Beechey. Parfaitement conservés, les cadavres gelés révélèrent que la glace n’avait pas été la seule ennemie.
Une intoxication au plomb due aux boites de conserves contribua à la fin des hommes de l’expédition.
Passage du Nord-Ouest
S’il est surtout connu pour avoir conquis le pôle Sud, l’explorateur norvégien Roald Amundsen s’illustra avec les expéditions qu’il mena dans l’océan Arctique.
Entre 1903 et 1906, il entreprit à bord du vieux phoquier Gjöa la recherche d’une route maritime à travers l’archipel canadien arctique.
C’est lui qui ouvrit le passage du Nord-Ouest reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.
Il profita de cette expédition pour étudier le pôle magnétique Nord et établir sa position.
Continents - l'Arctique
L’Arctique (ou régions arctiques est une région couverte d’une immense banquise, dont la partie centrale est une masse d’eau gelée en permanence.
Elle flotte sur l’océan Arctique, le plus petit océan du monde.
Les régions arctiques sont entourées par les continents américain, européen et asiatique. La plus grande île est le Groenland.
L'Arctique inclut une partie du Canada, du Groenland (territoire du Danemark), de la Russie, des États-Unis (Alaska), de l'Islande, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de l'océanArctique.
Les températures en Arctique sont très variables. En Sibérie, le thermomètre peut descendre à -70°C en hiver alors que la moyenne est de -40°C en Alaska.
Mais l’été, il peut faire plus de 10°C et même 30°C.
Carte de l'Arctique.
L’Arctique est avant tout une zone maritime. Il y a environ 10 000 ans, les Eskimos (ou Eskimaux, ou Inuits) sont arrivés en Alaska en passant par le détroit de Béring. Aujourd’hui, ils sont environ 135 000 dont 50 000 au Groenland.
L’Arctique souffre de fortes pollutions localisées apportées par les grands courants marins et aériens mondiaux.
Au printemps, l’Arctique se couvre d’une brume provoquée par ces polluants.
L’Arctique est avant tout une zone maritime. Image JD Casper
L’océan Arctique couvre environ 12 millions de km². Un tiers de sa surface est en permanence recouvert de glace. De plus, il est en grande partie plongé dans l’obscurité de novembre à février. Par contre, le jour est continu de mai à août.
Océan Arctique en août 2006. Image Wili Hybrid
Il communique avec le nord de l'océan Atlantique, recevant de grandes masses d'eau à travers la mer de Barents et le détroit de Fram. Il se trouve aussi en contact avec l'océan Pacifique à travers le Détroit de Béring.
Des chercheurs prédisent que dans moins de 50 ans, l'océan Arctique sera parfaitement navigable pendant l'été.
Expédition Greenpeace au Groenland. Image JD Casper
L’ours polaire ne vit que dans l’Arctique. Eternel vagabond, il arpente la banquise pour chasser ses proies favorites, le phoque marbré ou le phoque barbu.
Excellent nageur, il se sert des glaces flottantes comme radeaux et parcoure ainsi des dizaines de kilomètres par jour sur la banquise.
Ours polaire. Image Jeff Kubina
L’ours blanc attend avec impatience l’hiver car c’est à cette époque que le phoque revient, moment où se reforme la banquise.
Si le phoque venait à disparaître, il n’est pas certain que l’ours blanc pourrait survivre.
Là où il y a un ours polaire, on trouve un renard polaire. Le renard de l’Arctique a bien compris tout l’intérêt qu’il y avait à suivre le géant.
En effet, l’ours blanc ne mange que la graisse et les entrailles de ses proies, abandonnant au renard le reste de la carcasse.
Renard polaire. Image Vilja Selde
Bien que les phoques constituent 90% de sa nourriture, l’ours blanc s’attaque à d’autres mammifères marins tel le bélouga (ou béluga).
Le bélouga se fait parfois piéger dans les glaces et doit donc remonter régulièrement à la surface pour respirer.
Notre ours n’hésite pas alors à lui asséner un coup de patte et à le hisser hors de l’eau.
Béluga (Delphinapterus leucas). Image Larsz
Le seul animal dont l’ours blanc se méfie est le morse qui est trois fois plus gros que lui. Quand il y a un combat, il tourne à l’avantage du morse qui, saisissant l’ours entre ses puissantes nageoires, le poignarde avec ses défenses.
Morse
Dans la mer, l’orque chasse en groupe. Phoques et pingouins sont des proies faciles pour lui.
Orque
Peu de trésors rapportés par les marins dans l’Antiquité ont suscité plus d’émerveillement que la corne torsadée de la légendaire licorne. En réalité, il s’agissait de la dent supérieure gauche du narval.
Le narval reste à proximité de la banquise et il n’est pas rare qu’il meure piégé sous la glace.
Narval. Image Berbercarpet.
Proies ou prédateurs, les animaux doivent faire preuve de mimétisme pour se fondre dans le blanc du paysage.
Ours, renard ou loup sont d’un blanc immaculé. De même, le lièvre de l’Arctique reste blanc toute l’année sur les îles de l’extrême nord.
Lièvre de l'Arctique
Le loup arctique est son principal prédateur ainsi que le renard polaire.
Loup arctique. Image Tambako the Jaguar
Dans les airs, la sterne arctique est un véritable phénomène de résistance. Elle accomplit la plus longue migration de tous les oiseaux : 16 000 km deux fois par an.
Cet oiseau peut devenir très agressif au moment de la nidification et se lancer en piqué sur l’intrus. Gare à son bec pointu !
Sterne arctique . Image Stuart Richards
En 50 ans, les scientifiques estiment que la banquise de l’Arctique a perdu 40% de son épaisseur (environ un mètre) et 10% de sa superficie (environ deux fois la France).
La banquise de l'Arctique est vouée à disparaître .Image Wili Hybrid
Les prévisions les plus pessimistes annoncent la disparition totale de la banquise vers 2070.
Continents - l'Antarctique -
L’Antarctique est situé au pôle Sud. Il est entouré de l'Océan Austral. Sa superficie est de 13,9 millions de kilomètres carrés.
Le terme Antarctique englobe parfois aussi la zone océanique (océan Austral) entourant la masse continentale à laquelle on réserve alors le nom d’Antarctide.
Ce continent est resté longtemps inhabité. Son exploration s’est intensifiée au XIXe siècle. C’est en 1911 que le Norvégien Amundsen a atteint le pôle Sud. Cependant, on considère que le continent a été aperçu pour la première fois en 1820 par l'expédition russe de Mikhail Lazarev et Fabian Gottlieb von Bellingshausen.
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Carte de l'Antarctique
C’est l’Antarctique qui détient le record de la température la plus basse : 89,6°C en dessous de zéro enregistré à la station russe de Vostok.Au centre du continent, les températures varient de – 15°C à -45°C pendant l’été et de -40°C à -70°C pendant l’hiver.C’est l’Antarctique qui détient le record de la température la plus basse. Image Christian Revival Network .
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Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne neige presque pas aux pôles. La moyenne annuelle de chutes de neige équivaut à 5 cm de pluie au centre de l’Antarctique.
Tout gèle en profondeur. Le sol qui gèle est appelé « pergélisol » ou « permafrost ».
Plusieurs États se partagent le continent austral :
Baleines, oiseaux ou phoques se nourrissent de krill. Le krill est si important pur la survie de l’ensemble des espèces qu’il a été surnommé « l’or rose de l’Antarctique ».
La faune ne s’installe sur les rivages que le temps de l’été austral, environ 3 mois. Ensuite, les oiseaux et les mammifères marins repartent en mer se nourrir de calamars, de poissons et surtout de krill.
Ces crevettes forment des bancs compacts de milliards d’individus.
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En Antarctique, la faune s'installe sur les rivages. Image Pathfinder Linden
Il existe malheureusement des projets de pêche intensive du krill qui, s’ils se réalisent, mettront en péril la survie de milliers d’espèces des régions polaire
Eléphants de mer. Image Michael L. Baird
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En juillet 2003, alors qu’il plongeait en apnée dans une station de recherche, un scientifique a été tué par un léopard de mer.
Le léopard de mer est un prédateur actif qui se nourrit de tout, du krill aux phoques, oiseaux et jeunes éléphants de mer.
Solitaire et agressif, ses nageoires antérieures sont armées de griffes.
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Léopard de Mer - Image 23am
Le phoque de Weddell est l’un des habitants permanents de la banquise. Ses dents sont vitales car ce sont elles qui lui permettent de racler la glace. Ce travail maintient ouvert le trou de glace dans lequel il doit venir respirer régulièrement.
Phoque de Weddell. Image Billogs
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Parmi les poissons endémiques à l’Antarctique, on trouve Chaenocephalus aceratus. Pour survivre près du point de congélation de l’eau de mer (-2°C), ce poisson produit des protéines naturelles antigel, les glycopeptides, qui empêchent la formation de cristaux de glace dans le sang.
L’évolution a souvent permis aux animaux de s’adapter aux environnements extrêmes. Ainsi, les notothénioïdes, qui représentent 90% des poissons vivant enAntarctique, fabriquent un « antigel » biologique. Cette molécule chimique empêche la formation de cristaux de glace. Les protéines émises sont trois cent fois plus efficaces que les antigels chimiques traditionnels.
Dans les eaux côtières peu profondes, évolue le lompe (Cyclopterus lumpus).
La « grosse poule de mer » des Québécois est connue essentiellement pour ses œufs, colorés en rouge ou en noir, et vendus comme faux caviar bon marché.
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Lompe . Image Asbjorn Hansen
Le gorfou macaroni (Eudyptes chrysolophus), qui porte sur la tête une houppe de plumes dorées, doit son nom à sa ressemblance avec un type de chapeau en vogue en Angleterre au XVIIIe siècle.A la mi-octobre, le printemps austral, ces oiseaux se rassemblent en colonies d’au moins 200 000 individus sur l’île de Georgie du Sud pour la reproduction.
Expédition en Antarctique. Image Chregu
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Dans les airs, l’albatros hurleur (Diomedea exulans) pousse des grognements en effectuant sa parade nuptiale. Cet albatros détient le record de la plus large envergure (3,50 m).
La majeure partie de l’année, il plane en solitaire au-dessus des océans australs. Pendant la période de reproduction, les albatros se regroupent sur les îles subantarctiques. Chaque couple construit un nid.
Mâle et femelle couvent à tour de rôle un œuf unique.
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Albatros hurleur en plein vol. Image Michael clarke stuff
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Etant donné sa taille impressionnante, l’albatros hurleur a besoin du vent pour décoller. Une fois dans les airs, il peut planer pendant des heures à plus de 70 km/h, se reposant seulement de temps en temps la nuit.
C’est un chasseur de haute mer qui adore les seiches.
Le pôle sud est un lieu où il est facile d’étudier l’atmosphère et plus spécialement la couche d’ozone.
On constate que cette couche s’amenuise d’année en année.
L’homme a tout intérêt à préserver l’Antarctique de toute pollution et activités humaines. Ce continent pourrait bien un jour devenir la dernière réserve d’eau douce du monde et donc notre seule chance de survie.
Ninnenne