marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: POESIES de différents auteurs Jeu 2 Avr - 13:30 | |
| POEME DE J PREVERT . LA VIE N'A PAS D'AGEUn poème de Jacques Prévert La vie n'a pas d'âge. La vraie jeunesse ne s'use pas. On a beau l'appeler souvenir, On a beau dire qu'elle disparaît, On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va, Tout ce qui est vrai reste là. Quand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire, Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir. Les gens très âgés remontent en enfance Et leur coeur bat Là ou il n'y a pas d'autrefois. GUILLAUME APOLLINAIREGuillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert W?odzimierz Apolinary de W??-Kostrowicki, né le 26 aout 1880 décédé en novembre 1918 est un poète et écrivain français né polonais. Il est l'un des plus grands poètes français du début du XX siècle auteur notamment du Pont Mirabeau. Il a écrit également quelques nouvelles et romans très érotiques. http://www.wiu.edu/Apollinaire/ Marie Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère-grand C'est la maclotte qui sautille Toute les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie
Les masques sont silencieux Et la musique est si lointaine Qu'elle semble venir des cieux Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine Et mon mal est délicieux
Les brebis s'en vont dans la neige Flocons de laine et ceux d'argent Des soldats passent et que n'ai-je Un cœur à moi ce cœur changeant Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s'en iront tes cheveux Crépus comme mer qui moutonne Sais-je où s'en iront tes cheveux Et tes mains feuilles de l'automne Que jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine Un livre ancien sous le bras Le fleuve est pareil à ma peine Il s'écoule et ne tarit pas Quand donc finira la semaine UN SOIR (ALCOOL) - G APOLLINAIRE La ville est métallique et c'est la seule étoile Noyée dans tes yeux bleus Quand les tramways roulaient jaillissaient des feux pâles Sur des oiseaux galeux
Et tout ce qui tremblait dans tes yeux de mes songes Qu'un seul homme buvait Sous les feux de gaz roux comme la fausse oronge O vêtue ton bras se lovait
Vois l'histrion tire la langue aux attentives Un fantôme s'est suicidé L'apôtre au figuier pend et lentement salive Jouons donc cet amour aux dés
Des cloches aux sons clairs annonçaient ta naissance Vois les chemins sont fleuris et les palmes s'avancent vers TOI.
SPLEEN - Citation :
- Charles
BAUDELAIRE Spleen | - Citation :
- Citation :
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- Citation :
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits.Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris;Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison imite les barreaux, Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement.-Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. - Citation :
- Citation :
Les Fleurs du Mal,1857 ECOLE BUISSONNIEREEcole buissonnière de Charles Cros Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil Sa corolle s'ouvre mutine. Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril.
Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes, Un peu rude au doux abandon Ma pensée est comme un chardon ; Tu viens le visiter, bourdon ? Ma fleur plaît à beaucoup de bêtes. Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes.
Ma pensée est une insensée Qui s'égare dans les roseaux Aux chants des eaux et des oiseaux, Ma pensée est une insensée. Les roseaux font de verts réseaux, Lotus sans tige sur les eaux Ma pensée est une insensée Qui s'égare dans les roseaux.
Ma pensée est l'âcre poison Qu'on boit à la dernière fête Couleur, parfum et trahison, Ma pensée est l'âcre poison, Fleur frêle, pourprée et coquette Qu'on trouve à l'arrière-saison Ma pensée est l'âcre poison Qu'on boit à la dernière fête.
Ma pensée est un perce-neige Qui pousse et rit malgré le froid Sans souci d'heure ni d'endroit Ma pensée est un perce-neige. Si son terrain est bien étroit La feuille morte le protège, Ma pensée est un perce-neige Qui pousse et rit malgré le froid[size=24]LA PLUIE - P CLAUDEL[/size] La PluiePar les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres qui sont à ma gauche, et les deux fenêtres qui sont à ma droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber immensément la pluie. Je pense qu’il est un quart d’heure après midi : autour de moi, tout est lumière et eau. Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité de mon emprisonnement, intérieur, aquatique, tel qu’un insecte dans le milieu d’une bulle d’air, j’écris ce poème. Ce n’est point de la bruine qui tombe, ce n’est point une pluie languissante et douteuse. La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré et bourru, d’une attaque puissante et profonde. Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier, dans l’épaisseur de l’herbe mouillée, la mare ! Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ; cela est copieux, cela est satisfaisant. Altéré, mes frères, à qui cette très merveilleuse rasade ne suffirait pas. La terre a disparu, la maison baigne, les arbres submergés ruissellent, le fleuve lui-même qui termine mon horizon comme une mer paraît noyé. Le temps ne me dure pas, et, tendant l’ouïe, non pas au déclenchement d’aucune heure, je médite le ton innombrable et neutre du psaume. Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut, telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout droit au cœur des batailles, une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou. Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer. Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre.
Paul Claudel
Ninnenne
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