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| Poèmes de différents auteurs sur de différents sujets | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes de différents auteurs sur de différents sujets Dim 1 Nov - 14:53 | |
| Hymne au soleil Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière, Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, Se divise et demeure entière Ainsi que l'amour maternel !
Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître, L'humble vitre d'une fenêtre Pour lancer ton dernier adieu !
Tu fais tourner les tournesols du presbytère, Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher, Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère, Tu fais bouger des ronds par terre Si beaux qu'on n'ose plus marcher !
Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes ! Sois béni parmi l'herbe et contre les portails ! Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes ! Ô toi qui fais les grandes lignes Et qui fais les petits détails!
C'est toi qui, découpant la soeur jumelle et sombre Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit, De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre, A chaque objet donnant une ombre Souvent plus charmante que lui !
Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses ! Ô Soleil ! toi sans qui les choses Ne seraient que ce qu'elles sont ! Edmond Rostand. [size=18][/size] ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le château du souvenir poème Le Château du Souvenir La main au front, le pied dans l'âtre, Je songe et cherche à revenir, Par delà le passé grisâtre, Au vieux château du Souvenir. Une gaze de brume estompe Arbres, maisons, plaines, coteaux, Et l'oeil au carrefour qui trompe En vain consulte les poteaux. J'avance parmi les décombres De tout un [size=18]monde enseveli, Dans le mystère des pénombres, A travers des limbes d'oubli. Mais voici, blanche et diaphane, La Mémoire, au bord du chemin, Qui me remet, comme Ariane, Son peloton de fil en main. Désormais la route est certaine ; Le soleil voilé reparaît, Et du château la tour lointaine Pointe au-dessus de la forêt. Sous l'arcade où le jour s'émousse, De feuilles, en feuilles tombant, Le sentier ancien dans la mousse Trace encor son étroit ruban. Mais la ronce en travers s'enlace ; La liane tend son filet, Et la branche que je déplace Revient et me donne un soufflet. Enfin au bout de la clairière, Je découvre du vieux manoir Les tourelles en poivrière Et les hauts toits en éteignoir. Sur le comble aucune fumée Rayant le ciel d'un bleu sillon ; Pas une fenêtre allumée D'une figure ou d'un rayon. Les chaînes du pont sont brisées ; Aux fossés la lentille d'eau De ses taches vert-de-grisées Étale le glauque rideau. Des tortuosités de lierre Pénètrent dans chaque refend, Payant la tour hospitalière Qui les soutient. en l'étouffant. Le porche à la lune se ronge, Le temps le sculpte à sa façon, Et la pluie a passé l'éponge Sur les couleurs de mon blason. Tout ému, je pousse la porte Qui cède et geint sur ses pivots ; Un air froid en sort et m'apporte Le fade parfum des caveaux. L'ortie aux morsures aiguës, La bardane aux larges contours, Sous les ombelles des ciguës, Prospèrent dans l'angle des cours. Sur les deux chimères de marbre, Gardiennes du perron verdi, Se découpe l'ombre d'un arbre Pendant mon absence grandi. Levant leurs pattes de lionne Elles se mettent en arrêt. Leur regard blanc me questionne, Mais je leur dis le mot secret. Et je passe. Dressant sa tête, Le vieux chien retombe assoupi, Et mon pas sonore inquiète L'écho dans son coin accroupi. [/size] Théophile Gautier. [size=18][/size] Poème sur les couchers de soleilCoucher de soleil Spectacle ravissant ! ô nature immortelle ! L'horizon rouge encor du soleil qui nous fuit Va blanchir au couchant. c'est l'heure solennelle Qui précède la nuit. Rentrez dans le hameau, pâtres, troupeaux, bergères, Moissonneurs fatigués par les travaux du jour ; Vous, enfants vagabonds, ne tardez plus, vos mères Attendent le retour. C'est le repas du soir, c'est l'heure où l'on se couche, Que vous faut-il de plus ? Vous dormirez en paix. Dans ces splendeurs que j'aime il n'est rien qui vous touche : Vous ne rêvez jamais. Que vous fait cette nuit, ce calme, ce silence ? La lune, blanche reine, est sans attraits pour vous. Qu'importe que les flots murmurent en cadence : Que l'air soit pur et doux. La pluie et la chaleur fécondent la nature : C'est l'été, dites-vous, et nos fruits vont mûrir. Rien qu'à voir le soleil dessécher la verdure, Je dis : Il faut mourir. Où vais-je ? Qu'ai-je fait ? Laissez-moi, solitaire, M'égarer dans vos bois quand le hameau s'endort. Que ne puis-je, à mon tour recevoir mon salaire, Et rentrer dans le port ; Rencontrer sur le seuil des enfants, une femme ; Partager avec eux et le lait et le miel ; Puis m'endormir joyeux, et le calme dans l'âme, Rendre grâces au ciel ! Votre tâche est finie, et la mienne commence... Te verrai-je bientôt accourir à ma voix, Ô muse ! ainsi que moi, tu cherches le silence, La nuit, au fond des bois. Quelque chose là-bas se glisse comme une ombre. Serait-ce elle ? Non, non, la muse ne vient pas. C'est un enfant ; il veut que dans la forêt sombre, Quelqu'un guide ses pas. Il va chercher au loin pour sa mère souffrante, L'habile médecin qui la saura guérir... Tu pleures, pauvre enfant, et ta marche est trop lente ; Reste, je vais courir. Muse, j'ai vu la mère et l'enfant auprès d'elle ; Et le bon médecin leur donnant un peu d'or. Et j'ai dit s'il est vrai que la muse soit belle, Il est plus doux encor, Il est plus beau d'agir, de changer la souffrance, En doux rayon d'espoir sur un visage humain, De secourir la femme, et de guider l'enfance Et toi, muse, à demain .
Auguste Ramus. Coucher de soleil Spectacle ravissant ! ô nature immortelle ! L'horizon rouge encor du soleil qui nous fuit Va blanchir au couchant. c'est l'heure solennelle Qui précède la nuit. Rentrez dans le hameau, pâtres, troupeaux, bergères, Moissonneurs fatigués par les travaux du jour ; Vous, enfants vagabonds, ne tardez plus, vos mères Attendent le retour. C'est le repas du soir, c'est l'heure où l'on se couche, Que vous faut-il de plus ? Vous dormirez en paix. Dans ces splendeurs que j'aime il n'est rien qui vous touche : Vous ne rêvez jamais. Que vous fait cette nuit, ce calme, ce silence ? La lune, blanche reine, est sans attraits pour vous. Qu'importe que les flots murmurent en cadence : Que l'air soit pur et doux. La pluie et la chaleur fécondent la nature : C'est l'été, dites-vous, et nos fruits vont mûrir. Rien qu'à voir le soleil dessécher la verdure, Je dis : Il faut mourir. Où vais-je ? Qu'ai-je fait ? Laissez-moi, solitaire, M'égarer dans vos bois quand le hameau s'endort. Que ne puis-je, à mon tour recevoir mon salaire, Et rentrer dans le port ; Rencontrer sur le seuil des enfants, une femme ; Partager avec eux et le lait et le miel ; Puis m'endormir joyeux, et le calme dans l'âme, Rendre grâces au ciel ! Votre tâche est finie, et la mienne commence... Te verrai-je bientôt accourir à ma voix, Ô muse ! ainsi que moi, tu cherches le silence, La nuit, au fond des bois. Quelque chose là-bas se glisse comme une ombre. Serait-ce elle ? Non, non, la muse ne vient pas. C'est un enfant ; il veut que dans la forêt sombre, Quelqu'un guide ses pas. Il va chercher au loin pour sa mère souffrante, L'habile médecin qui la saura guérir... Tu pleures, pauvre enfant, et ta marche est trop lente ; Reste, je vais courir. Muse, j'ai vu la mère et l'enfant auprès d'elle ; Et le bon médecin leur donnant un peu d'or. Et j'ai dit s'il est vrai que la muse soit belle, Il est plus doux encor, Il est plus beau d'agir, de changer la souffrance, En doux rayon d'espoir sur un visage humain, De secourir la femme, et de guider l'enfance Et toi, muse, à demain .
Auguste Ramus. Un coucher de soleil Sur la côte d’un beau pays, Par delà les flots Pacifiques, Deux hauts palmiers épanouis Bercent leurs palmes magnifiques. À leur ombre, tel qu’un Nabab Qui, vers midi, rêve et repose, Dort un grand tigre du Pendj-Ab, Allongé sur le sable rose ; Et, le long des fûts lumineux, Comme au paradis des genèses, Deux serpents enroulent leurs noeuds Dans une spirale de braises. Auprès, un golfe de satin, Où le feuillage se reflète, Baigne un vieux palais byzantin De brique rouge et violette. Puis, des cygnes noirs, par milliers, L’aile ouverte au vent qui s’y joue, Ourlent, au bas des escaliers, L’eau diaphane avec leur proue. L’horizon est immense et pur ; À peine voit-on, aux cieux calmes, Descendre et monter dans l’azur La palpitation des palmes. Mais voici qu’au couchant vermeil L’oiseau Rok s’enlève, écarlate : Dans son bec il tient le soleil, Et des foudres dans chaque patte. Sur le poitrail du vieil oiseau, Qui fume, pétille et s’embrase, L’astre coule et fait un ruisseau Couleur d’or, d’ambre et de topaze. Niagara resplendissant, Ce fleuve s’écroule aux nuées, Et rejaillit en y laissant Des écumes d’éclairs trouées. Soudain le géant Orion, Ou quelque sagittaire antique, Du côté du septentrion Dresse sa stature athlétique. Le Chasseur tend son arc de fer Tout rouge au sortir de la forge, Et, faisant un pas sur la mer, Transperce le Rok à la gorge. D’un coup d’aile l’oiseau sanglant S’enfonce à travers l’étendue ; Et le soleil tombe en brûlant, Et brise sa masse éperdue. Alors des volutes de feu Dévorent d’immenses prairies, S’élancent, et, du zénith bleu, Pleuvent en flots de pierreries. Sur la face du ciel mouvant Gisent de flamboyants décombres ; Un dernier jet exhale au vent Des tourbillons de pourpre et d’ombres ; Et, se dilantant par bonds lourds, Muette, sinistre, profonde, La nuit traîne son noirs velours Sur la solitude du monde. Charles Leconte de Lisle. Le coucher du soleil romantique Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,Comme une explosion nous lançant son bonjour !Bienheureux celui-là qui peut avec amourSaluer son coucher plus glorieux qu'un rêve ! Je me souviens !J'ai vu tout, fleur, source, sillon,Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,Pour attraper au moins un oblique rayon ! Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;L'irrésistible Nuit établit son empire,Noire, humide, funeste et pleine de frissons ; Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,Des crapauds imprévus et de froids limaçons Charles Baudelaire. [size=18][/size] [size=12] Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ; Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ; Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !
Tous ces jours passeront; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux, Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête, Sans que rien manque au monde, immense et radieux ! Victor Hugo.[size=18][/size] Coucher de soleil sous l'équateur C’était sous l’équateur. Dans la vague apaisé Le char des jours plongeait ses flamboyants essieux, Et la nuit, s’avançant sur la voie embrasée, D’ombre et de paix sereine enveloppait les cieux. Les étoiles s’ouvraient sous un souffle invisible, Et brillaient, fleurs de feu, dans un ciel étouffant. L’Océan, dans son lit tiède, immense, paisible, S’endormait fort et doux et beau comme un enfant. Mais, tel qu’un fol esprit aux ailes vagabondes, Rasant des flots émus le frissonnant azur, Le vent des soirs courait sur les nappes profondes Et, par instants, ridait leur sein tranquille et pur. Et je suivais des yeux cette haleine indécise Se jouant sur l’abîme où dort l’âpre ouragan ; Et j’ai dit : « Dieu permet à la plus faible brise De rider ton front calme, ô terrible Océan ! Puissant et vaste, il faut la foudre et la tempête Pour soulever ton sein, pour courroucer tes flots ; Et le moindre vent peut, de son aile inquiète, Importuner ton onde et troubler ton repos. Des passions, poète, il faut aussi l’orage Pour soulever ta muse et ton verbe irrité ; Un souffle peut aussi, dans la paix qui t’ombrage, Troubler ta quiétude et ta sérénité. Toute vague a son pli, tout bonheur a sa ride. Où trouver le repos, l’oubli, l’apaisement ? Pour cette fleur sans prix notre cœur est aride ! L’inaltérable paix est en Dieu seulement. Pour moi, je n’irai point demander à la terre Un bonheur qui nous trompe ou qui nous dit adieu ; Mais toujours je mettrai, poète au rêve austère, Mon amour dans la Muse et mon espoir en Dieu ! Auguste Lacaussade. [size=18]Un coucher de soleilSur la côte d'un beau pays, Par delà les flots Pacifiques, Deux hauts palmiers épanouis Bercent leurs palmes magnifiques.
À leur ombre, tel qu'un Nabab Qui, vers midi, rêve et repose, Dort un grand tigre du Pendj-Ab, Allongé sur le sable rose,
Et, le long des fûts lumineux, Comme au paradis des genèses, Deux serpents enroulent leurs noeuds Dans une spirale de braises.
Auprès, un golfe de satin, Où le feuillage se reflète, Baigne un vieux palais byzantin De brique rouge et violette.
Puis, des cygnes noirs, par milliers, L'aile ouverte au vent qui s'y joue, Ourlent, au bas des escaliers, L'eau diaphane avec leur proue.
L'horizon est immense et pur ; À peine voit-on, aux cieux calmes, Descendre et monter dans l'azur La palpitation des palmes.
Mais voici qu'au couchant vermeil L'oiseau Rok s'enlève, écarlate : Dans son bec il tient le soleil, Et des foudres dans chaque patte.
Sur le poitrail du vieil oiseau, Qui fume, pétille et s'embrase, L'astre coule et fait un ruisseau Couleur d'or, d'ambre et de topaze.
Niagara resplendissant, Ce fleuve s'écroule aux nuées, Et rejaillit en y laissant Des écumes d'éclairs trouées.
Soudain le géant Orion, Ou quelque sagittaire antique, Du côté du septentrion Dresse sa stature athlétique.
Le Chasseur tend son arc de fer Tout rouge au sortir de la forge, Et, faisant un pas sur la mer, Transperce le Rok à la gorge.
D'un coup d'aile l'oiseau sanglant S'enfonce à travers l'étendue ; Et le soleil tombe en brûlant, Et brise sa masse éperdue.
Alors des volutes de feu Dévorent d'immenses prairies, S'élancent, et, du zénith bleu, Pleuvent en flots de pierreries.
Sur la face du ciel mouvant Gisent de flamboyants décombres ; Un dernier jet exhale au vent Des tourbillons de pourpre et d'ombres ;
Et, se dilantant par bonds lourds, Muette, sinistre, profonde, La nuit traîne son noirs velours Sur la solitude du monde.Charles-Marie Leconte De Lisle.Le coucher du soleil romantiqueQue le soleil est beau quand tout frais il se lève,Comme une explosion nous lançant son bonjour, Bien heureux celui-là qui peut avec amourSaluer son coucher plus glorieux qu'un rêve .Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpiteCourons vers l'horizon, il est tard, courons vite,Pour attraper au moins un oblique rayon !Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retireL'irrésistible Nuit établit son empire,Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,Des crapauds imprévus et de froids limaçons.Charles Baudelaire.[/size][/size] Coucher de soleil en Bretagne
Les ajoncs éclatants, parure du granit, Dorent l'âpre sommet que le couchant allume. Au loin, brillante encore par sa barre d'écume, La mer sans fin, commence où la terre finit ! | A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ; Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume, A la vaste rumeur de l'Océan s'unit. | Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes, Des landes, des ravins, montent des voix lointaines De pâtres attardés ramenant le bétail. | L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre, Ferme les branches d'or de son rouge éventail. José Maria de Hérédia.
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs sur de différents sujets Dim 1 Nov - 14:59 | |
| POEMES DE NOËL - Citation :
Voici Noël Voici la neige et la nuit bleue, voici le givre en sucre fin, voici la maison et le feu, voici Noël vêtu de lin . Les oiseaux se taisent, ce soir. Les lilas ont fermé les yeux. Les chênes tendent leurs bras noirs vers les chemins mystérieux. Voici les pauvres malheureux, voici la plaine de la bise dans les fentes et dans les creux, voici les vergers sans cerises. Un jour, renaîtront les grands lis, le parfum des profondes roses, et l’hirondelle, je suppose , reviendra frôler les iris. Voici Noël, voici les voeux , voici les braises sous la cendre , voici les bottes de sept lieues pour aller jusqu'à l’avril tendre. Et voici le pas d’une mère qui marche vers la cheminée pour ranimer les braises claires, et voici le chant d’une mère qui berce un enfant nouveau-né Pierre Gamarra. Noël Coupez le gui ! Coupez le houx ! Feuillage vert, feuillage roux, Mariez leurs branches ; Perles rouges et perles blanches, Coupez le gui ! Coupez le houx ! C’est la Noël, fleurissez vous ! Chassez les grives et les merles, Chassez les mésanges au dos bleu Du gui dont les fleurs sont des perles, Du houx dont les fleurs sont du feu ! Courez à la forêt prochaine, Courez à l’enclos des fermiers ; Coupez le gui sur le grand chêne, Coupez le gui sur les pommiers. Coupez le houx le long des haies Qui bordent le chemin des bois ; Coupez le houx sous les futaies Où sont nos vieux temples gaulois ? Et coupez-les par tas, par piles ! Liez en gerbes leurs rameaux, Et qu’on en pavoise les villes, Qu’on en pavoise les hameaux ! Coupez le gui ! Coupez le houx ! Feuillage vert, feuillage roux, Mariez leurs branches ! Perles rouges et perles blanches ; Coupez le gui ! Coupez le houx ! C’est la Noël ! Fleurissez-vous ! Charles Frémine. Est-ce toi Père Noël Est-ce toi Père Noël ? Qui poses un chapeau de feu Sur la tête des chandelles, Bigoudis de sapins bleus ? Est-il vrai qu'à la Noël Le coq des clochers d'église Met un jabot de dentelle Pour te faire une surprise ? Dors-tu dans un satellite, Sur le tablier des dunes ? Ou vis-tu comme un ermite Dans le tonneau de la Lune ? Pourquoi quand je t'interroge Ne me réponds-tu jamais ? Es-tu pareil à l'horloge Qui dit coucou puis se tait ? Tant pis ! Si dès aujourd'hui Tu ne veux pas te montrer, Je n'ôterai la suie Qui bouche la cheminée ! Pierre Coran. --------------------------- | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs sur de différents sujets Dim 1 Nov - 15:08 | |
| - Citation :
Noël L’étoile a mis Le feu au buis, Le feu aux boules De gui qui roulent Dans les vergers Tout enneigés. Le feu jaillit Des toits en fête, Et les bergers Parmi les bêtes Agenouillées Chantent et prient. Pomme dorée Tombée du ciel Dans un brasier De joie nouvelle, Jésus est né. Noël ! Noël
Maurice Carême. Noël Le ciel est noir, la terre est blanche ; Cloches, carillonnez gaîment Jésus est né ; la Vierge penche Sur lui son visage charmant.
Pas de courtines festonnées Pour préserver l'enfant du froid ; Rien que les toiles d'araignées Qui pendent des poutres du toit.
Il tremble sur la paille fraîche, Ce cher petit enfant Jésus, Et pour l'échauffer dans sa crèche L'âne et le boeuf soufflent dessus.
La neige au chaume coud ses franges, Mais sur le toit s'ouvre le ciel Et, tout en blanc, le choeur des anges Chante aux bergers Noël ! Noël !
Théophile Gautier. C’est Noël chaque jour C'est Noël chaque fois qu'on essuie une larme dans les yeux d'un enfant C'est Noël chaque fois qu'on dépose les armes chaque fois qu'on s'entend C'est Noël sur la terre chaque fois qu'on arrête une guerre et qu'on ouvre ses mains C'est Noël chaque fois qu'on force la misère à reculer plus loin C'est Noël sur la terre chaque jour. Car Noël, ô mon frère, c'est l'Amour C'est Noël quand nos cœurs, oubliant les offenses, sont vraiment fraternels C'est Noël quand enfin se lève l'espérance d'un amour plus réel C'est Noël quand soudain se taisent les mensonges faisant place au bonheur et qu'au fond de nos vies, la souffrance qui ronge trouve un peu de douceur C'est Noël sur la terre chaque jour. Car Noël, ô mon frère, c'est l'Amour C'est Noël dans les yeux de l'ami qu'on visite sur son lit d'hôpital C'est Noël dans le cœur de tous ceux qu'on invite pour un bonheur normal C'est Noël dans les mains de celui qui partage aujourd'hui notre pain C'est Noël quand le gueux oublie tous les outrages et ne sent plus sa faim. C'est Noël sur la terre chaque jour. Car Noël, ô mon frère, c'est l'Amour. Odette Vercruyse.
Cloches , carillonnez gaîment
Le ciel est noir, la terre est blanche ; Cloches, carillonnez gaîment Jésus est né , la Vierge penche Sur lui son visage charmant.
Pas de courtines festonnées Pour préserver l'enfant du froid ; Rien que les toiles d'araignées Qui pendent des poutres du toit.
Il tremble sur la paille fraîche, Ce cher petit enfant Jésus, Et pour l'échauffer dans sa crèche L'âne et le boeuf soufflent dessus.
La neige au chaume coud ses franges, Mais sur le toit s'ouvre le ciel Et, tout en blanc, le choeur des anges Chante aux bergers : Noël ! Noël !
Théophile Gauthier
La vierge à la crèche
Dans ses langes blancs, fraîchement cousus, La Vierge berçait son Enfant-Jésus. Lui, gazouillait comme un nid de mésanges. Elle le berçait, et chantait tout bas Ce que nous chantons à nos petits [size=16]anges. Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas.
Etonné, ravi de ce qu'il entend, Il rit dans sa crèche, et s'en va chantant Comme un saint lévite et comme un choriste; Il bat la mesure avec ses deux bras, et la Sainte Vierge est triste, bien triste, De voir son Jésus qui ne s'endort pas.
Doux Jésus, lui dit la mère en tremblant, Dormez, mon agneau, mon bel agneau blanc. Dormez; il est tard, la lampe est éteinte. Votre front est rouge et vos membres las; Dormez, mon amour, et dormez sans crainte. Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas.
Il fait froid, le vent souffle, point de feu. Dormez, c'est la nuit, la nuit du bon Dieu. C'est la nuit d'amour des chastes épouses; Vite, ami, cachons ces yeux sous nos draps, Les étoiles d'or en seraient jalouses. Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas.
Si quelques instants vous vous endormiez, Les songes viendraient, en vol de ramiers, Et feraient leurs nids sur vos deux paupières, Ils viendront; dormez, doux Jésus. Hélas ! Inutiles chants et vaines prières Le petit Jésus ne s'endormait pas.
Et Marie alors, le regard voilé, Pencha sur son fils un front désolé, Vous ne dormez pas, votre mère pleure, Votre mère pleure, ô mon bel ami. Des larmes coulaient de ses yeux; sur l'heure, Le petit Jésus s'était endormi.[/size]
Alphonse Daudet.
Noël solitaire
La bise longuement geint dans les branches sèches, La neige pure étend sa blancheur sous les pas; Mais la neige et le vent âpre n'empêchent pas Tous les petits Jésus de descendre en leurs crèches.
Par la vitre givrée où le soir vient plus tôt, On ne distingue pas la lueur des étoiles; Mais, par les yeux de l'âme, on aperçoit là-haut La solennelle nuit de décembre sans voiles.
Soudain, les cloches d'or, de bronze et d'argent clair, Par des millions d'humains avec joie entendues, Entremêlent leurs sons mélodieux dans l'air, Toutes en une voix innombrable fondues.
Non, les vitres n'empêchent pas d'entrer Noël, Quand par la foi divine il est déjà dans l'âme, Ni les astres brillant aux profondeurs du ciel, Quand on en sent au cœur la lumière et la flamme !
Albert Lozeau
[size=16]Le Noël des ramasseurs de neige[/size]
[size=16]Nos cheminées sont videsnos poches retournéesohé ohé ohénos cheminées sont videsnos souliers sont percésohé ohé ohéet nos [size=16]enfants livides[/size] dansent devant nos buffetsohé ohé ohéEt pourtant c’est NoëlNoël qu’il faut fêterFêtons fêtons Noëlça se fait chaque annéeOhé la vie est belleOhé joyeux NoëlMais v’là la neige qui tombequi tombe de tout en hautElle va se faire malen tombant de si hautohé ohé éhoPauvre neige nouvellecourons courons vers ellecourons avec nos pellescourons la ramasserpuisque c’est notre métier.ohé ohé ohéjolie neige nouvelletoi qu’arrives du cieldis-nous dis-nous la belleohé ohé ohéQuand est-ce qu’à Noëltomberont de là-hautdes dindes de Noëlavec leurs dindonneauxohé ohé ého ![/size]
[size=16]Jacques Prévert.
[/size] Joyeux Noël à tous
C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit, A l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée, Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits, Les [size=16]enfants sages s'étaient déjà endormis.Maman et moi, dans nos chemises de nuit,Venions à peine de souffler la bougie,Quand au dehors, un bruit de clochettes,Me fit sortir d'un coup de sous ma couette.Filant comme une flèche vers la fenêtre,Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.Au dessus de la neige, la lune étincelante,Illuminait la nuit comme si c'était le jour.Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin,Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,Dirigés par un petit personnage enjoué :C'était le Père Noël je le savais.Ses coursiers volaient comme s'ils avaient des ailes.Et lui chantait, afin de les encourager :" Allez Tornade !, Allez Danseur ! Allez , Furie et Fringuant !En avant Comète et Cupidon ! Allez Eclair et Tonnerre !Tout droit vers ce porche, tout droit vers ce mur !Au galop au galop mes amis ! au triple galop ! "Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent,Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles ,Les coursiers s'envolèrent, jusqu'au dessus de ma tête,Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.Peu après j'entendis résonner sur le toitLe piétinement fougueux de leurs petits sabots.Une fois la fenêtre refermée, je me retournais,Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet,Etaient un peu salis par la cendre et la suie.Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets,Lui donnait l'air d'un bien curieux marchand.Il avait des joues roses, des fossettes charmantes,Un nez comme une cerise et des yeux pétillants,Une petite bouche qui souriait tout le temps,Et une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé.De sa pipe allumée coincée entre ses dents,Montaient en tourbillons des volutes de fumée.Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rondSautait quand il riait, comme un petit ballon.Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin,Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.Mais d'un clin d'oeil et d'un signe de la tête,Il me fit comprendre que je ne risquais rien.Puis sans dire un mot, car il était pressé,Se hâta de remplir les bas, jusqu'au dernier,Et me salua d'un doigt posé sur l'aile du nez,Avant de disparaître dans la cheminée.Je l'entendis ensuite siffler son bel équipage.Ensemble ils s'envolèrent comme une plume au vent.Avant de disparaître le Père Noël cria :Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuitClément Clarke Moore.[/size] [size=16][/size] NoëlLe ciel est noir, la terre est blanche ; Cloches, carillonnez gaîment Jésus est né, la Vierge penche Sur lui son visage charmant.
Pas de courtines festonnées Pour préserver l'enfant du froid ; Rien que les toiles d'araignées Qui pendent des poutres du toit.
Il tremble sur la paille fraîche, Ce cher petit [size=16]enfant Jésus,Et pour l'échauffer dans sa crècheL'âne et le boeuf soufflent dessus.La neige au chaume coud ses franges,Mais sur le toit s'ouvre le cielEt, tout en blanc, le choeur des angesChante aux bergers " Noël ! Noël "[/size] Théophile Gautier.[size=16][/size]
Je suis en avance!!!! mais comme cela vous prenez ce que vous voulez!!!
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