La science et la vie Jean-Marie Pelt
"Mais, tandis que l'homme perfectionne ses techniques, une dangereuse partie de bras de fer s'est engagée entre la science et la vie.
N'est-ce pas pourtant cette science qui nous a révélé le visage de la Terre, vu de l'espace ?
N'est-ce pas à l'extrême pointe des technologies de pointe que les cosmonautes ont pu redécouvrir l'émotion et la [size=16]poésie ?
Ils voulaient scruter de loin le vrai visage de notre planète, sonder ses secrets, moins accessibles aux insectes rampants que nous sommes qu'à de lointains observateurs exilés sur la Lune.
Or, les voici atteints du "mal de Terre". Leur commune découverte, aux extrêmes avancées de la technique, est l'immensité du mystère de la vie.
Éternelles questions posées à l'humanité depuis ses origines, et que la science reste bien incapable de résoudre ; questions posées désormais avec une acuité accrue(1) :
" C'est en techniciens que nous sommes partis pour la Lune, et c'est en humanistes que nous en sommes revenus", dit Edgar Mitchell.
L'une de ces questions est d'une brûlante actualité : la Terre est malade. Elle est atteinte d'une étrange maladie qui a pour nom "développement", une idée pernicieuse (2) qui meut la planète depuis trois siècles.
Fort d'un savoir tout frais, l'homme a chaussé ses gros sabots pour soumettre la nature et la vie à ses pouvoirs et à sa loi.[/size]
1. Accrue : une précision de plus en plus grande
2. Pernicieuse : une pensée nuisible qui gouverne la planète.
Jean-Marie Pelt
"Le tour du monde d'un écologiste"
Un très beau sujet qui fut proposé au brevet des collèges...[size=16]http://hotpotcnd.free.fr/Exercices/Francais/q354/unecologisteBREVET.htm[/size]
PAROLES DE NATURE
"Le XXeme siècle aura été marqué par l'avènement de l'exploration de l'espace et tous les cosmonautes revinrent émerveillés par la beauté de la Terre. Ce que les navigateurs de l'espace ont vécu, chacun de nous peut le vivre aujourd'hui ou demain.
Nos descendants continueront de contempler la splendeur des couchers de soleil sur la planète bleue, unique oasis de l'univers.
Les océans n'en finiront pas d'ourler les continents de leurs rouleaux d'écume, témoignant de cet autre privilège de la Terre : une eau généreuse et abondante.
On s'émerveillera toujours devant la somptueuse beauté de notre planète-mère lorsqu'elle se présente dénudée comme dans les grands déserts, modestement vêtue comme dans les steppes arides, ou somptueusement parée comme sous l'épaisse toison des forêts équatoriales.
L'émouvante et incroyable splendeur de la Terre est notre bien commun le plus précieux, que nul ne peut s'approprier; car nous ne possédons ni la brise délicate du printemps qui énivre de ses caresses les fins matins d'avril, ni le rougeoiement du Soleil lorsqu'il baisse à l'horizon, ni la face hilare de l'astre des nuits qui tantôt offre sa joue droite, tantôt sa joue gauche, et chichement son visage tout entier, ni la [size=16]douceurd'un soir d'été rythmé par la stridulation des cigales, embaumé de senteurs d'herbes et d'humus, ni l'odeur chaude et parfumée des fenaisons après la pluie.[/size]
Ce qu'il y a de beau et de plus précieux en ce monde, qui pourtant est le plus commun et le moins rare, ne nous appartient pas!
Il nous appartient en revanche de le conserver jalousement comme un trésor, comme le[size=16]patrimoine collectif inviolable de l'humanité.
Telle est la mission qui nous a été confiée. Nous l'avons hérité de nos parents et des parents de nos parents, et il nous revient de nous en acquitter afin de transmettre à nos enfants et aux enfants de nos enfants notre maison commune, la Terre, en bon état : propre, bien soignée, correctement vêtue.[/size]
Telle qu'on puisse encore dire avec le poète :
Ô Terre, mon pays bien-aimé!"
Jean-Marie Pelt
Président de l'Institut européen d'écologie
Professeur émérité de l'Université de Metz
Ninnenne