Le vieux sur le banc Jean Pierre Dunand
Le vieux sur le banc
Assis sur son banc
au beau milieu du parc
sous l'ombre en flaque
des arbres géants,
les mains sur sa canne
et la tête en avant
l'aïeul attend son temps
aux heures qui flânent.
On voit trembler ses mains
calleuses d'autrefois
même s'il n'est pas de froid
à ces heures de juin
où le soleil reflète
d'un petit rai malin
des lueurs de carmin
sur la vieille casquette.
On voit bouger ses lèvres
dans des grands silences
comme parfois il pense
aux heures des fièvres
déjà lointaines
des temps éloignés
qu'il aime raconter
en vagues rengaines.
La journée s'achève...
et de son [size=16]air ingénu
il adresse un salut
quand il se lève
avec un petit sourire
à ce vieux chêne
pour qu'il revienne
parler de leurs souvenirs.[/size]
Jean Pierre Dunand
J'adore ce monsieur âgé qui vient parler avec un vieux chêne de souvenirs communs...
J'aime les vieux arbres et je me dis souvent que s'ils pouvaient parler, ils en auraient des choses à raconter...surtout quand ils sont autour d'une maison de famille et qu'ils sont là depuis des générations!
Les grenouilles qui demandent un roi Jean de La Fontaine
Illustration de Gustave Doré
Les Grenouilles qui demandent un roi
Les Grenouilles, se lassant
De l'état Démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir Monarchique.
Il leur tomba du Ciel un Roi tout pacifique :
Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau ;
Or c'était un Soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui de le voir s'aventurant
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant.
Une autre la suivit, une autre en fit autant,
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
Le bon Sire le souffre, et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue.
Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue.
Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir,
Et Grenouilles de se plaindre ;
Et Jupin de leur dire : Eh quoi ! votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre Gouvernement ;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.
Jean de La Fontaine
Livre 3 Fable IV
La morale implicite
Elle est multiple :
- il faut savoir se contenter de ce que l’on a, de peur de trouver pire
- dénonce l’absence de réflexion
- les lois ne doivent pas relever du caprice des peuples
- les peuples sont toujours insatisfaits
Par l’intermédiaire des grenouilles "humaines", La Fontaine critique la psychologie des hommes et leurs versatilités politiques."
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Moins connue mais tout autant enrichissante par ses messages et toujours intemporelle
Ninnenne