marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Petites citations diverses avec images Jeu 25 Juin - 7:16 | |
| Il s'agissait d'une famille d'éléphants. Ils étaient huit: le père, la mère et les six petits. Ils prenaient leurs ébats nocturnes sur l'autre berge de la rivière.Le mâle se baignait tranquillement. La femelle vaquait à la toilette de ses mioches, des mioches d'une tonne chacun. De sa trompe sortait une gerbe d'eau à qui la lumière terne de la lune communiquait comme un reflet de plomb fondu.Elle en aspergeait méthodiquement sa progéniture.( PIERRE BENOIT: Monsieur de la Ferté.)C'était le vrai chameau du désert, le chameau classique, chauve, l'air triste, avec sa longue tête de bédouin et sa bosse qui, devenue flasque par suite de trop longs jeûnes, pendait mélancoliquement sur le côté.Le chameau se redressa, allongea ses grandes jambes à noeuds, et prit son vol...(ALPHONSE DAUDET: Tartarin de Tarascon.)Les lions reposaient la poitrine contre le sol et les deux pattes allongées, tout en clignant leurs paupières sous l'éclat du jour, exagéré par la réverbération des roches blanches. D'autres, assis sur leur croupe, regardaient fixement devant eux; ou bien, à demi perdus dans leurs grosses crinières, ils dormaient roulés en boule, et tous avaient l'air repus, las, ennuyés.( GUSTAVE FLAUBERT: Salammbô.)L'âne prenait le vent. Soudain il s'arrêta des quatre pieds et se mit à braire en tempête.(HENRI POURRAT: A la belle bergère.)Un jour, dans le chemin à peine praticable aux voitures, et dont j'avais moi-même tracé à la hache la plus grande partie, nous rencontrâmes, ma mère et moi, un bel ours noir qui mangeait des framboises... A dix pas à peine... cinq minutes de contemplation muette, admirative de notre part, méprisante, je crois, de la sienne... Un bel ours noir, qui s'assit sur ses pattes de derrière. Il était haut comme un homme et il avait le nez rouge, mais pas du tout comme un ivrogne.(M.CONSTANTIN-WEYER: Manitoba.)L'animal rampa sur la branche, s'aventura sur le tronc, descendit avec prudence, en enfonçant ses griffes dans l'écorce. Son corps, tout en fourrure blanche, marqué de taches fauves, avait des mouvements souples, des ondulations gracieuses de serpent... Il toucha terre, et, en deux bonds, il fut sur les genoux du capitaine qui se mit à le caresser, tout joyeux.(OCTAVE MIRBEAU: Le Journal d'une Femme de Chambre.)Deux écureuils, depuis le début de l'été, viennent chaque matin jouer entre les arbres. Ils se laissent tomber en vol plané depuis l'ombrelle verte des conifères jusqu'aux branches basses des chênes-lièges puis se poursuivent sur les troncs ou l'herbe jaunie, et l'on dirait deux courtes vagues rousses qui ne se briseraient jamais.(ANNE PHILIPE: Un été près de la mer.)C'est le chien du boulanger, un vilain petit roquet qui gronde et qui aboie après tous les passants. Le voilà qui se précipite en grognant. Puis il bat en retraite, se précipite de nouveau en grognant plus fort, se dresse sur ses pattes de derrière, se tapit contre le sol, découvre ses dents dans un sourire inquiétant. Visiblement ce sont les mollets, plus exactement les bas de jambes de Miss qui l'aguichent. Pauvre toutou! on voit bien qu'il est habitué à ronger des os. Ses attaques deviennent plus pressantes. Le roquet l'environne de rondes folles qui se resserrent.(ANDRE KICHTENBERGER: Mon Petit Trott.)Le renard n'est dangereux pour les poulaillers qu'au printemps, quand il nourrit sa famille.C'est un fin braconnier, qui fait moins de tort aux fermiers qu'aux chasseurs.... Le renard a des ruses qu'il faut déjouer. L'intelligence de ces animaux est vraiment admirable. J'ai observé, la nuit, des renards qui chassaient le lapin. Ils avaient organisé une vraie battue, avec des rabatteurs. Je vous assure que ce n'est pas facile de déloger un renard de son terrier.(ANATOLE FRANCE: Le Lys rouge.)Il y avait au moins dix ou douze biches, au long cou grêle, aux oreilles disproportionnées. Toutes étaient amaigries par l'hiver, le crâne marqué de durs creux d'ombre en arrière de leurs yeux tristes.Les jeunes biches et les hères de l'année semblaient juchés sur de raides pattes ossues, trop longues pour leur corsage étroit.Le cou tendu, les oreilles pointées, elles retenaient anxieusement leur souffle, et leurs naseaux ouverts palpitaient en humant le vent.Elles s'allongeaient, les genoux groupés sous la poitrine, l'avant-train ouvrant l'air comme une proue, puis retombaient loin dans l'allée pour reprendre à l'instant de leur chute un galop vertigineux.(MAURICE GENEVOIX: La dernière harde.)Il y avait là un grand nombre de chevaux, Angelo en compta dix-huit, qui mangeaient avidement aux râteliers sans autres gestes que ceux de la tête et des mâchoires, comme font les chevaux fatigués. Ils n'avaient pas été pansés; l'empreinte de la selle était encore marquée en sombre dans leurs poils collés de sueur. Malgré le peu de jour qui tombait des lucarnes, on pouvait voir que quelques bêtes étaient fort belles.(JEAN GIONO: Angelo.)Le loup tournera lentement en cercle autour de la bête forcée... Il tournera vingt fois, cent fois, jusqu'à ce que la neige battue sous ses pas devienne dure, jusqu'à ce qu'un instinct, une odeur subtile, et que lui seul saisit, l'avertisse que la mort a frappé... Alors, il hurlera à la mort, mais posément, parce qu'il faut convier à la curée des camarades affamés et qui rendront un jour ce petit service... Il n'y a de camaraderie vraie que parmi les carnassiers... Lentement, le cri de triomphe s'élèvera dans la nuit!... L'appel à la Viande!... Et de tous les coins de l'horizon, les frères avant d'accourir crieront merci au chasseur.(M.CONSTANTIN-WEYER: Manitoba.)Le soleil couché, quand nous prenons le frais, elles se décollent des vieilles poutres où, léthargiques, elles pendaient d'une griffe.Leur vol gauche nous inquiète. D'une aile baleinée et sans plumes, elles palpitent autour de nous. Elles se dirigent moins avec d'inutiles yeux blessés qu'avec l'oreille. Elles ne sont pas méchantes. Elles ne nous touchent jamais. Filles de la nuit, elles ne détestent que les lumières, et du frôlement de leurs petits châles funèbres, elles cherchent des bougies à souffler.(JULES RENARD: Histoires naturelles.)Le tigre, trop long de corps, trop bas sur jambes, la tête et les yeux hagards, la langue couleur de sang toujours hors de la gueule, n'a que les caractères de la basse méchanceté et de l'insatiable cruauté.( BUFFON: Histoire naturelle.)Les ânes, gris ou noirs, tout ras ou poilus comme des brebis, portaient bien droites leurs oreilles ainsi que des cierges à la procession, ou prenaient des airs intéressants de fuite en Egypte.( H.LAVEDAN: Emotions.Son coeur battait maintenant avec une violence tumultueuse, le sang poussait sa houle dans sa chair en longues vagues qui le brûlaient. Sous les rouvres, il dut s'arrêter: la fièvre qui montait en lui l'oppressait par moments si fort que ses jambes se mettaient à trembler et que ses regards se brouillaient. Alors il respirait longuement et se remettait à bramer, poussant sa voix avec une fureur douloureuse, comme si la force de son cri eût pu entraîner hors de lui ce poids de sang qui l'étouffait.Ce fut lui qui réa le premier: d'abord un meuglement très bas, presque indistinct, qui s'éleva en un long mugissement, de plus en plus fort et strident, pour se briser soudain et laisser au lointain de l'espace trembler l'écho de sa clameur.( MAURICE GENEVOIX: La dernière harde.)Le chat se roulait sur mes genoux sur le dos, les pattes en l'air, ouvrant et fermant ses griffes, montrant sous ses lèvres ses crocs pointus et ses yeux verts dans la fente presque close de ses paupières.Elle tendait son cou, ondulait, et quand je cessais de la toucher, se redressait et poussait sa tête sous ma main levée.( GUY DE MAUPASSANT: La Petite Roque.)Vers minuit, monte un bruit de pas, un piétinement sourd. C'est une grosse bête. Elle marche, s'arrête, grogne, gratte, renifle, souffle et donne des coups de boutoirs dans le sol. Quelquefois un petit troupeau l'accompagne et alors les buissons gémissent, les branches craquent, les bêtes fuient. Les sangliers sont là, dix, douze, peut-être. Un vieux mâle les guide. Ils labourent le sol, coupent les racines, du groin font voler les cailloux près des chênes-truffiers, défoncent, cassent, creusent, dévastent. Ils se retirent tard, du côté des hautes combes. Par là il existe un ravin où personne n'a jamais fourré le nez. Après leur départ les collines retrouvent le silence.( HENRI BOSCO: L'âne Culotte.)Rien à dire, la brebis maîtresse avait raisonnablement choisi son domaine. Dans ce creux abrité, la jeune neige n'avait pas tenu. Eparpillés sur un lit de cailloux et de mousse, les moutons, une quinzaine en tout, paissaient, candides et sereins. L'un, gonflé de nourriture, s'était agenouillé sur ses deux pattes de devant dans une pose de prière. Deux autres ruminaient, front contre front, avec béatitude. Un agneau, frisé ras, rua dans le vide, fit un temps de galop, et se colla contre le flanc de sa mère.( HENRI TROYAT: La neige en deuil.)Le chien se mit à pleurer la mort. Il tendit le col. Ses yeux exprimèrent le vertige moral, la peur d'une approche indéfinie. De sa gorge serrée sortit un son prolongé, modulé, trémulé, n'ayant aucun rapport avec l'aboiement, le jappement, ni le grognement, une plainte immense, adressée aux étoiles.( LEON DAUDET: Un jour d'orage.)Et chacune d'elles était suivie d'un faon; trois petites bêtes tachetées qui marchaient dans le pas de leur mère. Elles étaient nées depuis un mois, agiles déjà sur leurs longues pattes, mais si folles dans leurs sauts capricieux qu'elles vacillaient parfois et fléchissaient en retombant à terre.La biche, étendue sur le flanc, courbait un peu son corps et repliait ses jambes à demi pour envelopper la menue bête chaude. Le faon bientôt dormait contre elle, le pelage moite, un petit bout de langue rose dépassant le bord de son mufle.La biche, contre son ventre, sentait battre le coeur de son petit. Elle somnolait aussi, les oreilles quand même aux aguets. Parfois, sans s'éveiller, le faon goulu poussait sa tête et cherchait encore ses tétines. Alors la biche déplaçait doucement sa jambe, et soupirait, heureuse, comblée, tandis que son lait ruisselait dans la bouche du faon endormi.( MAURICE GENEVOIX: La dernière harde.)Cette lapine, qu'il avait lui-même appelée Pologne, s'était mise à l'adorer, venait flairer son pantalon, se dressait, le grattait de ses pattes, jusqu'à ce qu'il l'eût prise comme un enfant. Puis, tassée contre lui, les oreilles rabattues, elle fermait les yeux; tandis que, sans se lasser, d'un geste de caresse inconscient, il passait la main sur la soie grise de son poil, l'air calmé par cette douceur tiède et vivante.(EMILE ZOLA: Germinal.)Le chien, indépendamment de la beauté de la forme, de la vivacité, de la force, de la légèreté, a, par excellence, toutes les qualités intérieures qui peuvent lui attirer les regards de l'homme.(BUFFON: Histoire naturelle.) Ninnenne
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marileine moderateur
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| Sujet: Re: Petites citations diverses avec images Jeu 25 Juin - 13:17 | |
| Le coq fait le beau, gonfle ses plumes, qui ne sont pas mal, celles-ci bleues, et celles-là argentées.Le coq rassemble ses poules, et marche à leur tête. Voyez: elles sont à lui; toutes l'aiment et toutes le craignent.(JULES RENARD: Histoires naturelles.)La colombe est un animal pur et net qui ne se souille pas dans les ordures. C'est un animal doux et pacifique... un animal fidèle, car dès qu'une fois elle s'est jointe à une compagne, elle n'en souffre point d'autre... La colombe est un animal très faible. Elle n'est pas armée de griffes, ni d'un bec terrible pour se défendre...(ANDRE CHAMSON: Le Chiffre de nos Jours.)Un troglodyte, sorti du roncier, retournait du bec les feuilles mortes entre les pattes de la vieille biche. C'était un tout petit oiseau, d'un brun brûlant et ravissant, qui sautillait en portant haut sa queue. Quand un rayon de soleil le touchait, il poussait un cri vif et pur qui réjouissait le coeur de la Bréhaigne.(MAURICE GENEVOIX: La dernière harde.)Seules des pies sautillaient sur la route, la queue relevée, le bec en l'air, s'envolant à notre approche pour se poser en haut d'un arbre, d'où elles nous poursuivaient de leurs jacassements qui ressemblaient à des injures ou à des avertissements de mauvais augure.(HECTOR MALOT: Sans famille (tome 1).)Partout, sur l'eau bleue bordée de ses bouquets d'iris, se promenaient les canards. Un mâle, ça et là, coulait sous le ressort de son beau cou d'émeraude sa petite femelle grise, ensuite se baignait, et l'eau brillante qu'il se renvoyait dans un rapide plongeon glissait en gouttes de cristal sur le vernis de ses ailes.(ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT: La Brière.)L'autre fois, c'étaient des geais qui le regardaient venir, intrigués et curieux. Ils sautillaient sur de menues branches, leur tête blanche et noire inclinée, l'oeil malicieux, puis quand le petit se rapprochait, vouou...! ils s'envolaient d'un bond, leur longue queue noire tendue dans l'air comme les barbes d'une flèche jusqu'à une branche plus éloignée, et le manège recommençait.( R.FRISON-ROCHE: Retour à la montagne.) Ninnenne
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