marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Petites citations illustrées (de mes lectures) Sam 1 Aoû - 12:17 | |
| Outil.Les outils ont une personnalité aimable: la varlope, traçant envers et contre tout sa voie rectiligne, qui déroule savoureusement un long ruban nacré quand elle a atteint son but de travail; le ciseau, qui desquame un copeau aussi mince qu'une feuille de 'job"; la scie bien affûtée, qui mord impérieusement, sans que l'on pèse.( JEAN DE LA VARENDE: Pays d'Ouche.)Moulin.La grande brise des Flandres roulait derrière les persiennes closes avec un grondement marin. De Rosendaël à Poperinghe, sur les collines naines, les moulins surmenés se jetaient l'un à l'autre leur cri déchirant.( GEORGES BERNANOS: Monsieur Ouine.)Chant.Pur, grave et lent, le chant de style ancien sortait des lèvres ourlées, tout chargé des suavités de l'âme, dont il était l'émanation. La voix de Maguelonne ne modulait pas, n'avait rien de théâtral, demeurait plane et quasi grégorienne...( LEON DAUDET: Un jour d'orage.)Tapis.Un grand tapis à fleurs, discrètement mité, par places, s'efforçait d'étouffer les bruits de l'étage inférieur où grondait un sourd vacarme de rires et de conversations.( GEORGES DUHAMEL: La Nuit de la Saint-Jean.)^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^Depuis la porte jusqu'à la fenêtre, le tapis laisse voir la corde; il a été piétiné, de jour en jour, par une foule.( HENRI BARBUSSE: L'enfer.)Route.Elle partit de Saint-André, à travers les prairies d'eau et les pommiers, en rampe douce, comme un être vivant, volontaire mais calme. Puis elle entra dans la vallée étroite pour grimper en lacet vers les hautes crêtes.( ANDRE CHAMSON: Les hommes de la route.)Coq girouette.Il est en bois, avec une patte de fer au milieu du ventre, et il vit, depuis des années et des années, sur une vieille église comme on n'ose plus en bâtir. Elle ressemble à une grange et le faîte de ses tuiles s'aligne aussi droit que le dos d'un boeuf. Le coq de bois les regarde, quand un brusque coup de vent le force à tourner le dos.( JULES RENARD: Histoires naturelles.)Enseignes lumineuses.Les réclames lumineuses surgissent, violentes et pourpres, ou en de mauves fluorescences. Des stries d'or ondulent comme des corps merveilleusement assouplis.( CLAUDE MORGAN: L'ivresse du risque.)Egout.L'égout, c'est la conscience de la ville. Tout y converge, et s'y confronte... Toutes les malpropretés de la civilisation, une fois hors de service, tombent dans cette fosse de vérité où aboutit l'immense glissement social...(VICTOR HUGO: Les misérables.)Prisonnier.Tout le monde est le prisonnier de quelqu'un ou de quelque chose. En réalité, l'homme est né prisonnier. Prisonnier dans le sein de sa mère, prisonnier dans ses langes, prisonnier au collège. Dès qu'il atteint l'âge où la loi, cette prison perpétuelle, lui dit: " Tu es libre", il se hâte d'enfermer sa liberté dans ce qu'il peut trouver de plus étroit: il a des amis, il fait des affaires, il se marie!( ALEXANDRE DUMAS fils: Un cas de rupture.)Livre.Un bon livre est un bon ami.( BERNARDIN DE SAINT-PIERRE: Paul et Virginie.)Mur.Les murs épais présentaient leur chemises verte, ondée de longues traces brunes.( H.DE BALZAC: Eugénie Grandet.)Crime.Un crime sans motif est inconcevable, surtout chez un jeunr homme à qui sa tendance vers l'instruction et son ambition devaient faire accorder des idées et un sens supérieurs à ceux des autres ouvriers.( H. DE BALZAC: Le curé de village.)§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§Cette union, que cimente jusqu'à la mort un crime entre complices, et qu'il considérait jadis à la légère comme une création gratuite de feuilletoniste, Jim tout à coup s'apercevait qu'elle existait, qu'elle formait l'élément primordial de sa vie.( F.CARCO: L'homme de minuit.)§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§Monde.Le monde est plus malheureux, plus pitoyable et moins intelligent qu'on ne saurait l'imaginer....Le monde entier n'était qu'un funèbre et discordant concert de destinées manquées, reniées et quand même subies.( G.DUHAMEL: La Nuit de la Saint-Jean.)Esprit.Le travail de l'esprit, quand on s'est familiarisé avec lui dès sa jeunesse, acquiert non seulement toutes les exigences de l'habitude, mais encore toutes les irrésistibles tentations du plaisir.( A.DUMAS fils: Le Régent Mustel.)Bruit.Parmi la grisaille céleste, en grandes orbes descendantes le halètement saccadé et puissant d'un avion qu'on ne voit plus tourne en remplissant l'espace.( H.BARBUSSE: Le feu.)Heure.Il aurait tout donné pour que la grande aiguille de la pendule Empire où il tenait ses yeux fixés fût avancée de cinquante minutes. Mais l'heure qu'on regarde devient immobile, et le temps ne s'écoulait pas plus qu'une mare éternellement stagnante.( PIERRE LOUYS: La femme et le pantin.)Chaise.C'était une petite chaise en palissandre de style Louis-Philippe et qui voulait être gothique; le dossier était ogival et le siège de tapisserie au petit point représentait un épagneul sur un coussin rouge, et cette chaise me paraissait la plus précieuse chose du monde.( A.FRANCE: Le Petit Pierre.)Cloche.Et la cloche tintait longtemps, inégale dans le lointain, tantôt assourdie, tantôt rapprochée, au gré des souffles tièdes qui remuaient l'air. Je songeais à tous les gens qui devaient l'écouter, dans les fermes isolées; je songeais surtout aux endroits déserts d'alentour, où il n'y avait personne pour l'entendre, et un frisson me venait à l'idée des bois proches voisins, où sans doute les dernières vibrations devaient mourir...( PIERRE LOTI: Le roman d'un enfant.)Poussière.L'air était si calme qu'une fibre de duvet, une longue et frêle poussière traversa la clarté de la lampe, tranquillement, en ligne droite, comme si elle avait un but et savait ce qu'elle faisait.( G.DUHAMEL: La Nuit de la Saint-Jean.)Papier.C'était un grand papier d'emballage abandonné par les domestiques à l'entrée d'une remise. Le vent du matin l'avait mis en route et il s'avançait, par sursauts. En passant devant la fenêtre, il s'arrêta, déconcerté, dans une syncope de la brise. Puis il se dressa, tout debout, comme sur d'invisibles jambes. Ensuite, il se remit en marche et disparut derrière l'angle du bâtiment.( GEORGES DUHAMEL: La Nuit de la Saint-Jean.) Ninnenne mon blog!!!
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Petites citations illustrées (de mes lectures) Dim 2 Aoû - 15:04 | |
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