"Dormeuse, amas doré d'ombres et d'abandon."Paul Valéry"Tu traverses mon rêve sur la pointe des pieds
un doigt sur la bouche « Ne te réveille pas»
Je réponds dans mon rêve «Je ne dors pas je rêve»
Tu dis à voix basse «Est-ce moi qui rêve que tu dors?
Ou bien toi qui ne dors pas et je te parle en vrai? »
(..) Allez savoir où est la vraie Toutes le sont
et même celle de l'absence."
le Haut Bout . 25 septembre 1983
Lu dans:
Claude Roy. A la lisière du temps. Les passantes du rêve. NRF Gallimard. 208 pages. Extrait pp. 166,167--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------"Le sommeil est ce moment particulier où notre conscience nous échappe et devient l'autre de nous-même."
Juan Paparella------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------"Chaque jour, après avoir accompagné son fils à l'école maternelle, une femme s'attarde à l'observer un instant à travers la porte vitrée donnant sur la cour de récréation. Et chaque jour, pendant quelques secondes au moins, suivant des yeux le petit anorak bleu roi et le bonnet rouge, elle est saisie de la même bouffée d'angoisse : c'est comme si l'enfant était déjà inaccessible dans la distance et la multitude de toute une génération. Alors qu'il était si désespéré à l'idée de la quitter, il y a quelques minutes à peine, le voici d'ailleurs, les joues encore mouillées de larmes, qui se met à sautiller et à courir comme tous les autres enfants. "
Marcel Cohen
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.149
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Ils portent le fer dans le ciel,
ils construisent des murs partout,
pour chaque mouvement du bras, une loi.
S'ils pouvaient faire des parcelles
avec le ciel, ils le feraient.
Assis dans l'herbe
entre les fleurs et les reflets du ciel,
je les regarde courir dans tous les sens.
Ils n'avancent pas.
Pire : ils reculent."
A. Romanes
Alexandre Romanes, poète gitan, ancien du cirque Bouglione, écrit mieux que quiconque la souffrance des murs qu'on dresse, des parcelles, et des législations contraignantes. A le relire, par-delà le récit de son peuple, il me semble que c'est toute l'histoire des hommes qu'il pleure, souffrances sans cesse reproduites et aussitôt oubliées.
Lu dans :
Alexandre Romanes. NRF. Gallimard. 2004. 98 pages. Extrait p. 50
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"L'eau
fait sonner son tambour
d'argent
Les arbres
tissent le vent."
F. Garcia Lorca
Lu dans:
Federico Garcia Lorca. Poésies II. NRF Gallimard. 1955. 240 pages. Extrait p.161
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Citation :
- "Un homme se demande quelle solitude élémentaire il cherche encore à préserver (et avec quelle étrange pudeur) quand il se croit tenu d'expliquer qu'il vient de passer une heure à s'acquitter de tâches ingrates, alors qu'en réalité il observait, allongé dans l'herbe, comme il le faisait enfant, l'offensive d'une légion de fourmis rouges contre les cohortes, sans cesse renouvelées, d'une armée de fourmis noires."
M. Cohen
[size]
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.80
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Je ne m'endormirai que si d'autres veillent."
Paul Eluard
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.36
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- « Il arrive qu’une série de correspondances inhabituelles ou d’événements similaires ne forment pas une pure coïncidence, mais une coïncidence signifiante. Cette synchronicité est parfois ce que nous attendions pour nous pousser à des changements et des éveils auxquels nous sommes prêts. »
Pierre Teilhard de Chardin
[size]
Lu dans:
David Richo. Le pouvoir des coïncidences. Petite bibliothèque Payot. 2012. 263 p. Introduction.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- "Un UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle, drone de combat volant) est programmé pour suivre un trajet et atteindre un objectif, conduisant sa mission avec une grande autonomie, sans intervention humaine. Qui peut être tenu responsable d'une opération militaire menée avec ces drones autonomes ? Le commandant, le programmeur de drones, le constructeur de l'appareil?"
- Citation :
- Laurent Checola et Edouard Pflim
[size]
Lu dans :
Laurent Checola et Edouard Pflimlin. Drones : des ONG demandent l'interdiction des "robots tueurs". Le Monde.fr . 20.11.2012
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- "Soir après soir, lorsqu'il éteint sa lampe de chevet avant de s'endormir, un homme retrouve cette pensée telle une petite flamme qu'il ne parviendrait pas à étouffer en dépit de toutes les difficultés du jour: si une maturation lente, échappant à toute conscience, a bien lieu pendant le sommeil alors, et si minime soit-elle, ce n'est pas tout à fait le même homme qui s'éveillera le lendemain, ni tout à fait dans le même monde."
Marcel Cohen
[size]
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.102
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Un mathématicien est comme un aveugle dans une pièce noire, cherchant à voir un chat noir, qui n'est peut-être même pas là."
Cédric Villani
Lu dans:
Cédric Villani. Théorème vivant. Grasset 2012. 280 pages. Extrait pp 263-264.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Une nuit d'été, deux hommes jouent aux échecs sur le pont d'un navire. Soudain, la pleine lune, émergeant entre les nuages, projette si bien l'ombre des pièces à leurs pieds que les joueurs s'interrompent pour suivre cette seconde partie qui s'est engagée à leur insu et en grandeur nature. En effet, les pièces ne se détachent pas seulement sur le pont avec une netteté confondante : animées par le double mouvement du roulis et du tangage, elles grossissent, s'entre-dévorent, se ruent sur les joueurs eux-mêmes puis, démesurées, se font un instant hésitantes et refluent en s'amenuisant. Elles amorcent alors un mouvement de rotation, s'effilent, vacillent, se couchent, s'emmêlent, avant de surgir une fois encore de l'ombre. Mais les deux hommes aperçoivent maintenant une pièce supplémentaire : un fou, ou une reine, se déplaçant sur la diagonale à une vitesse telle qu'à l'évidence elle ne doit plus rien aux mouvements du navire : l'ombre d'un homme sur le pont. ".
Marcel Cohen
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p. 68
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- "La nuit, dans un faubourg où il s'est égaré, un homme doit affronter un gros chien le menaçant au milieu d'une rue déserte. Loin de rebrousser chemin, le passant choisit de poursuivre sa route : il est trop mécontent de lui ce jour-là, trop fatigué, trop assommé par tout le désespoir de ce quartier éloigné pour accepter, de surcroît, l'idée de rentrer chez lui en ayant manqué de courage. Lorsqu'il parvient à sa hauteur, le chien hurle avec rage en montrant les crocs. Cependant, loin d'attaquer il recule et, maintenant que l'homme est à sa portée, il se calme même un peu. Bientôt, les aboiements tournent au grognement, et de plus en plus faible, tandis que l'animal baisse les oreilles. L'homme a largement dépassé le chien quand il se retourne. C'est pour apercevoir l'animal silencieux, tout penaud au milieu de la rue, et qui agite faiblement la queue. Se sentant encouragé par le regard du passant attardé, il lui emboîte même le pas. «Nous avons eu peur l'un et l'autre », murmure l'homme en lui caressant le crâne de sa main encore moite, «nous avons été courageux l'un et l'autre. Et maintenant qui n'aurait besoin d'un peu d'amour? »
Marcel Cohen
[size]
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait pp. 13-14
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Peu de rêves sont aussi séduisants que ceux qui sont impossibles."
B. Larsson
Lu dans:
Björn Larsson. Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers. Grasset. 2012; 491 pages.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Je ne m'endormirai que si d'autres veillent."
Paul Eluard
Lu dans:
Eluard cité par David Lelait-Hélo. Sur l'épaule de la nuit. Editions Anne Carrière. 2010. 175 pages. Extrait p. 158
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- "C'est la chaude loi des hommes, du raisin ils font du vin, du charbon ils font du feu, des baisers ils font des hommes."
Eluard
[size]
Lu dans:
David Lelait-Hélo. Sur l'épaule de la nuit. Editions Anne Carrière. 2010. 175 pages. Extrait p. 50
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"N’être que l’odeur des fruits.
N’être que l’heure en suspens.."
Jean Grosjean
Lu dans:
Jean Grosjean, Les Vasistas, Paris, Gallimard, « Romance », p. 12.
Alexandre Romanès, Sur l’épaule de l’ange, Paris, Gallimard, p. 54.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"La vie, c'est ce qui t'arrive alors que tu es occupé à faire d'autres plans." ("Life is what happens to you while you're busy making other plans.")
John Lennon. Beautiful Boy.
Lu dans:
Renata Saleci. La tyrannie du choix. Albin Michel. 2012? 216 pages. Extrait page 206.
Dominique Dupagne. La revanche du rameur. Michel Lafon. 2012. 345 pages. Extrait p.115
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- "Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J'ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et c'est cela qui a tout changé."
Robert Frost. La route non prise.
[size]
Lu dans:
Renata Saleci. La tyrannie du choix. Albin Michel. 2012? 216 pages. Extrait page 164.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Moi qui passe et qui meurs, je vous contemple, étoiles!
La terre n'étreint plus l'enfant qu'elle a porté.
Debout, tout près des dieux, dans la nuit aux cent voiles,
Je m'associe, infime, à cette immensité;
Je goûte, en vous voyant, ma part d'éternité. "
Claude Ptolémée, dit l'Astronome.
Lu dans:
Seule épigramme connue de Claude Ptolémée, dit l'Astronome (IIème siècle de notre ère). Anth. Pal., IX
Marguerite Yourcenar. La Couronne et la Lyre. Gallimard. NRF 1979, 485 p., extrait page 381-382
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ninnenne
[/size]