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| Autres poèmes de différents auteurs | |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| | | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Autres poèmes de différents auteurs Lun 28 Nov - 11:48 | |
| Un oiseau chante PoèmeUn oiseau chante Un oiseau chante ne sais où C'est je crois ton âme qui veille Parmi tous les soldats d'un sou Et l'oiseau charme mon oreille
Ecoute il chante tendrement Je ne sais pas sur quelle branche Et partout il va me charmant Nuit et jour semaine et dimanche
Mais que dire de cet oiseau Que dire des métamorphoses De l'âme en chant dans l'arbrisseau Du cœur en ciel du ciel en roses
L'oiseau des soldats c'est l'amour Et mon amour c'est une fille La rose est moins parfaite et pour Moi seul l'oiseau bleu s'égosille
Oiseau bleu comme le cœur bleu De mon amour au cœur céleste Ton chant si doux répète-le A la mitrailleuse funeste
Qui claque à l'horizon et puis Sont-ce les astres que l'on sème Ainsi vont les jours et les nuits Amour bleu comme est le cœur même
Guillaume Apollinaire. Au temps des Fées PoèmeAu temps des Fées
Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Sous des branches, parmi les rumeurs étouffées, Sans rien savoir, sans croire à rien, libres et gais, Nourris de clair de lune et buvant la rosée, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Aux temps des Fées. Nous aurions su dormir sous deux feuilles croisées Chanter avec la source et rire avec le vent, Nourris de clair de lune et buvant la rosée, Suivre la libellule et la brise en maraude, Chanter avec la source et rire avec le vent. Peut-être Mab, un jour, nous eût changés en fleurs Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées.
Edmond Haraucourt.La famille Tortue PoèmeLa famille Tortue
Jamais on n'a vu Jamais on ne verra La famille Tortue Courir après les rats Le papa Tortue Et la maman Tortue Et les enfants Tortue Iront toujours au pas.
C'est leur tempérament Ils n'ont qu'une vitesse Qui les monte ou descend Tout doucement.
Jamais le mors aux dents Toujours même sagesse Ils vont sans accident Tout doucement.
Ralentir aux tournants N'est pas une faiblesse Le virage se prend Tout doucement.
Jamais les bâtons blancs Pour eux ne se redressent Règlement, règlement Tout doucement.
Ils portent lourdement Leur boîte de vitesse C'est le déplacement D'un monument.
Léon-Robert Brice. [size=18][/size] L'Offrande à la nature PoèmeL'Offrande à la nature Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent, Nul n'aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L'eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, Je me suis appuyée à la beauté du monde Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains.
J'ai porté vos soleils ainsi qu'une couronne Sur mon front plein d'orgueil et de simplicité. Mes jeux ont égalé les travaux de l'automne Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés.
Je suis venue à vous sans peur et sans prudence, Vous donnant ma raison pour le bien et le mal, Ayant pour toute joie et toute connaissance Votre âme impétueuse aux ruses d'animal.
Comme une fleur ouverte où logent des abeilles Ma vie a répandu des parfums et des chants, Et mon coeur matineux est comme une corbeille Qui vous offre du lierre et des rameaux penchants.
Soumise ainsi que l'onde où l'arbre se reflète J'ai connu les désirs qui brûlent dans vos soirs Et qui font naître au coeur des hommes et des bêtes La belle impatience et le divin vouloir.
Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature, Ah ! faut-il que mes yeux s'emplissent d'ombre un jour Et que j'aille au pays sans vent et sans verdure Que ne visitent pas la lumière et l'amour. Anna de Noailles. [size=18][/size] Les Chevaux PoèmeLes Chevaux J'avais un cheval fou, j'avais un cheval sage. De l'un j'aimais la fougue et la vitalité, De l'autre, la douceur et la sérénité, Comme d'autres moi-même une fidèle image.
Le cheval fou courait tout le long de la plage, La vigne et l'olivier fuyant à ses côtés; L'écume à son poitrail moussait, il rejetait Ses longs crins dans le vent, comme un rire de page.
Moi je tremblais pour lui, toujours il revenait. Le cheval sage allait le long des chemins rouges, Un doux rêve vivait dans son oeil étonné...
Un jour, il a suivi ce songe reconnu De son long pas si sûr, vers les lointains qui bougent. Je l'attendis longtemps, il n'est pas revenu. Geneviève De Ternant. Le Coucher du Soleil Romantique PoèmeLe coucher du soleil romantique Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite. Courons vers l'horizon il est tard courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ; L'irrésistible nuit établit son empire, Noire humide funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons. Charles Baudelaire. [size=18][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Autres poèmes de différents auteurs Lun 28 Nov - 12:15 | |
| Géraniums Poème[size=16]Géraniums[/size] [size=16]Emblème de la nuit, ta fleur rougeâtre et sombre, Géranium, attend la nuit pour embaumer. Ton parfum hait le jour et se répand dans l'ombre. Oh ! dites, dites-moi, vous qui savez aimer, Dieu, comme cette fleur, n'a-t-il pas fait votre âme ? N'est-il pas vrai qu'à ceux dont le cœur est de flamme Le monde et la clarté sont toujours importuns ? Et n'est-ce pas la nuit, et sous l'œil solitaire De la lune voilée, amante du mystère, Que l'amour doit sur nous épancher ses parfums ?[/size] [size=16]Lamartine.[/size] La Mer PoèmeLa mer La mer pousse une vaste plainte, Se tord et se roule avec bruit, Ainsi qu'une géante enceinte Qui des grandes douleurs atteinte, Ne pourrait pas donner son fruit ;
Et sa pleine rondeur se lève Et s'abaisse avec désespoir. Mais elle a des heures de trêve : Alors sous l'azur elle rêve, Calme et lisse comme un miroir.
Ses pieds caressent les empires, Ses mains soutiennent les vaisseaux, Elle rit aux moindres zéphires, Et les cordages sont des lyres, Et les hunes sont des berceaux.
Elle dit au marin : « Pardonne Si mon tourment te fait mourir ; Hélas ! Je sens que je suis bonne, Mais je souffre et ne vois personne D'assez fort pour me secourir ! »
Puis elle s'enfle encor, se creuse Et gémit dans sa profondeur ; Telle, en sa force douloureuse, Une grande âme malheureuse Qu'isole sa propre grandeur ! René-François Sully Prudhomme.
Soirée en Mer PoèmeSoirée en Mer Près du pêcheur qui ruisselle, Quand tous deux, au jour baissant, Nous errons dans la nacelle, Laissant chanter l’homme frêle Et gémir le flot puissant ; Sous l’abri que font les voiles Lorsque nous nous asseyons, Dans cette ombre où tu te voiles Quand ton regard aux étoiles Semble cueillir des rayons ; Quand tous deux nous croyons lire Ce que la nature écrit, Réponds, ô toi que j’admire, D’où vient que mon cœur soupire ? D’où vient que ton front sourit ? Dis ? d’où vient qu’à chaque lame, Comme une coupe de fiel, La pensée emplit mon âme ? C’est que moi je vois la rame Tandis que tu vois le ciel ! C’est que je vois les flots sombres, Toi, les astres enchantés ! C’est que, perdu dans leurs nombres, Hélas, je compte les ombres Quand tu comptes les clartés ! Chacun, c’est la loi suprême, Rame, hélas ! jusqu’à la fin. Pas d’homme, ô fatal problème ! Qui ne laboure ou ne sème Sur quelque chose de vain ! L’homme est sur un flot qui gronde. L’ouragan tord son manteau. Il rame en la nuit profonde, Et l’espoir s’en va dans l’onde Par les fentes du bateau. Sa voile que le vent troue Se déchire à tout moment, De sa route l’eau se joue, Les obstacles sur sa proue Écument incessamment ! Hélas ! hélas ! tout travaille Sous tes yeux, ô Jéhovah ! De quelque côté qu’on aille, Partout un flot qui tressaille, Partout un homme qui va ! Où vas-tu ? - Vers la nuit noire. Où vas-tu ? - Vers le grand jour. Toi ? - Je cherche s’il faut croire. Et toi ? - Je vais à la gloire. Et toi ? - Je vais à l’amour. Vous allez tous à la tombe ! Vous allez à l’inconnu ! Aigle, vautour, ou colombe, Vous allez où tout retombe Et d’où rien n’est revenu ! Vous allez où vont encore Ceux qui font le plus de bruit ! Où va la fleur qu’avril dore ! Vous allez où va l’aurore ! Vous allez où va la nuit ! À quoi bon toutes ces peines ? Pourquoi tant de soins jaloux ? Buvez l’onde des fontaines, Secouez le gland des chênes, Aimez, et rendormez-vous ! Lorsque ainsi que des abeilles On a travaillé toujours ; Qu’on a rêvé des merveilles ; Lorsqu’on a sur bien des veilles Amoncelé bien des jours ; Sur votre plus belle rose, Sur votre lys le plus beau, Savez-vous ce qui se pose ? C’est l’oubli pour toute chose, Pour tout homme le tombeau ! Car le Seigneur nous retire Les fruits à peine cueillis. Il dit : Échoue ! au navire. Il dit à la flamme : Expire ! Il dit à la fleur : Pâlis ! Il dit au guerrier qui fonde : Je garde le dernier mot. Monte, monte, ô roi du monde ! La chute la plus profonde Pend au sommet le plus haut.
Il a dit à la mortelle : Vite ! éblouis ton amant. Avant de mourir sois belle. Sois un instant étincelle, Puis cendre éternellement !
Cet ordre auquel tu t’opposes T’enveloppe et t’engloutit. Mortel, plains-toi, si tu l’oses, Au Dieu qui fit ces deux choses, Le ciel grand, l’homme petit ! Chacun, qu’il doute ou qu’il nie, Lutte en frayant son chemin ; Et l’éternelle harmonie Pèse comme une ironie Sur tout ce tumulte humain ! Tous ces faux biens qu’on envie Passent comme un soir de mai. Vers l’ombre, hélas ! tout dévie. Que reste-t-il de la vie, Excepté d’avoir aimé ! Ainsi je courbe ma tête Quand tu redresses ton front. Ainsi, sur l’onde inquiète, J’écoute, sombre poète, Ce que les flots me diront. Ainsi, pour qu’on me réponde, J’interroge avec effroi ; Et dans ce gouffre où je sonde La fange se mêle à l’onde Oh ! ne fais pas comme moi ! Que sur la vague troublée J’abaisse un sourcil hagard ; Mais toi, belle âme voilée, Vers l’espérance étoilée Lève un tranquille regard ! Tu fais bien. Vois les cieux luire. Vois les astres s’y mirer. Un instinct là-haut t’attire. Tu regardes Dieu sourire ; Moi, je vois l’homme pleurer ! Victor Hugo. [size=18][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Autres poèmes de différents auteurs Mar 29 Nov - 13:47 | |
| Le bouquet de fleurs PoèmeLe bouquet
Certains avouent qu'ils n’avaient pas compris Que l’amour est une fleur du printemps de la vie Et que, sans eau, elle risque de se faner, Et elle pourrait disparaître au cours de l’été Certains changent complètement de bouquet Ou, parfois même, le vase qui le contenait, En oubliant souvent qu’un bouquet d’été N’aura pas du printemps cette même nouveauté Et le souvenir du premier bouquet demeure. L’amour perdu a créé un vide intérieur. Tant mieux si leur jardin est toujours beau. C’est la vie parfois qui nous offre un cadeau. À chaque jour, il faut s’occuper d’une fleur. Elle peut tellement nous donner de bonheur. Une belle fleur ne vous laissera pas tomber Si vous en faites toujours votre priorité. Quand elle est heureuse, elle offre d’autres fleurs. Si elle est malheureuse, d’autres lui offriront des fleurs. Claude Marcel Breault. [size=18][/size] Les Nénuphars Lotus PoèmeLes nénuphars
Nénuphars blancs, ô lys des eaux limpides, Neige montant du fond de leur azur, Qui, sommeillant sur vos tiges humides, Avez besoin, pour dormir, d'un lit pur; Fleurs de pudeur, oui ! vous êtes trop fières Pour vous laisser cueillir... et vivre après. Nénuphars blanc, dormez sur vos rivières Je ne vous cueillerai jamais !
Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses, Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ? Car pour rêver il faut être amoureuses, Il faut avoir le cœur pris... ou jaloux; Mais vous, ô fleurs que l'eau baigne et protège, Pour vous, rêver... c'est aspirer le frais ! Nénuphars blancs, dormez dans votre neige ! Je ne vous cueillerai jamais !
Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies Dont la blancheur fait froid aux cœurs ardents, Qui vous plongez dans vos eaux détiédies Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs ! Restez cachés aux anses des rivières, Dans les brouillards, sous les saules épais... Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières ! Je ne vous cueillerai jamais !
Jules Barbey d’Aurevilly. [size=18][/size] [size=24]C'est tout un art d'être canard PoèmeC'est tout un art d'être canard C'est tout un art d'être canard C'est tout un art d'être canard canard marchant canard nageant canards au sol vont dandinant canards sur l'eau vont naviguant être canard c'est absorbant terre ou étang c'est différent canards au sol s'en vont en rang canards sur l'eau, s'en vont ramant être canard ça prend du temps c'est tout un art c'est amusant canards au sol vont cancanant canards sur l'eau sont étonnants il faut savoir marcher, nager courir , plonger dans l'abreuvoir canards le jour sont claironnants canards le soir vont clopinant canards aux champs ou sur l'étang c'est tout un art d'être canard.
Claude Roy. [size=18][/size] Un coucher de soleil PoèmeUn coucher de soleilSur la côte d’un beau pays, Par delà les flots Pacifiques, Deux hauts palmiers épanouis Bercent leurs palmes magnifiques. À leur ombre, tel qu’un Nabab Qui, vers midi, rêve et repose, Dort un grand tigre du Pendj-Ab, Allongé sur le sable rose ; Et, le long des fûts lumineux, Comme au paradis des genèses, Deux serpents enroulent leurs noeuds Dans une spirale de braises. Auprès, un golfe de satin, Où le feuillage se reflète, Baigne un vieux palais byzantin De brique rouge et violette. Puis, des cygnes noirs, par milliers, L’aile ouverte au vent qui s’y joue, Ourlent, au bas des escaliers, L’eau diaphane avec leur proue. L’horizon est immense et pur ; À peine voit-on, aux cieux calmes, Descendre et monter dans l’azur La palpitation des palmes. Mais voici qu’au couchant vermeil L’oiseau Rok s’enlève, écarlate : Dans son bec il tient le soleil, Et des foudres dans chaque patte. Sur le poitrail du vieil oiseau, Qui fume, pétille et s’embrase, L’astre coule et fait un ruisseau Couleur d’or, d’ambre et de topaze. Niagara resplendissant, Ce fleuve s’écroule aux nuées, Et rejaillit en y laissant Des écumes d’éclairs trouées. Soudain le géant Orion, Ou quelque sagittaire antique, Du côté du septentrion Dresse sa stature athlétique. Le Chasseur tend son arc de fer Tout rouge au sortir de la forge, Et, faisant un pas sur la mer, Transperce le Rok à la gorge. D’un coup d’aile l’oiseau sanglant S’enfonce à travers l’étendue ; Et le soleil tombe en brûlant, Et brise sa masse éperdue. Alors des volutes de feu Dévorent d’immenses prairies, S’élancent, et, du zénith bleu, Pleuvent en flots de pierreries. Sur la face du ciel mouvant Gisent de flamboyants décombres ; Un dernier jet exhale au vent Des tourbillons de pourpre et d’ombres ; Et, se dilantant par bonds lourds, Muette, sinistre, profonde, La nuit traîne son noirs velours Sur la solitude du monde. Charles Leconte de Lisle. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Autres poèmes de différents auteurs Mer 30 Nov - 13:36 | |
| [size=18]Le Sourire[/size] Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup Il enrichit ceux qui le reçoivent, sans appauvrir ceux qui le donnent Il ne dure qu'un instant mais son souvenir est parfois éternel Personne n'est assez riche pour pouvoir s'en passer Personne n'est trop pauvre pour ne pas le donner Il crée le bonheur au foyer Il est le signe sensible de l'amitié Un sourire donne du repos à l'être fatigué Un sourire rend du courage au plus découragé Si quelquefois vous rencontrez une personne qui ne vous donne pas le sourire que vous méritez, soyez généreux, donnez lui le vôtre. Nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres ! Raoul Follereau.
J'aime les doux oiseaux PoèmeJ'aime les doux oiseaux J'aime ces doux oiseaux, qui promènent dans l'air Leur vie et leur amour, et plus prompts que l'éclair, Qui s'envolent ensemble ! J'aime la fleur des champs, que l'on cueille au matin, Et que le soir, au bal, on pose sur son sein Qui d'enivrement tremble ! J'aime les tourbillons des danses, des plaisirs, Les fêtes, la toilette, et les tendres désirs Qui s'éveillent dans l'âme ! J'aime l'ange gardien qui dirige mes pas, Qui me presse la main, et me donne tout bas Pour les maux un dictame ! J'aime du triste saule, au soir muet du jour, La tête chaude encor, pleine d'ombre et d'amour, Qui se penche et qui pense ! J'aime la main de Dieu, laissant sur notre cœur Tomber en souriant cette amoureuse fleur Qu'on nomme l'espérance ! J'aime le doux orchestre, en larmes, gémissant Qui verse sur mon âme un langoureux accent, Une triste harmonie ! J'aime seule écouter le langage des cieux Qui parlent à la terre, et l'emplissent de feux De soleil et de vie. J'aime aux bords de la mer, regardant le ciel bleu, Qui renferme en son sein la puissance de Dieu, M'asseoir toute pensive ! J'aime à suivre parfois en des rêves dorés Mon âme qui va perdre en des flots azurés Sa pensée inactive ! J'aime l'effort secret du cœur, qui doucement S'agite, la pensée au doux tressaillement, Que l'on sent en soi-même ! Mieux que l'arbre, l'oiseau, la fleur qui plaît aux yeux, Le saule tout en pleurs, l'espérance des Cieux. J'aime celui qui m'aime.
Jules Verne. [size=18][/size] La mer pousse une vaste plainte poèmeLa mer La mer pousse une vaste plainte, Se tord et se roule avec bruit, Ainsi qu'une géante enceinte Qui des grandes douleurs atteinte, Ne pourrait pas donner son fruit ;
Et sa pleine rondeur se lève Et s'abaisse avec désespoir. Mais elle a des heures de trêve : Alors sous l'azur elle rêve, Calme et lisse comme un miroir.
Ses pieds caressent les empires, Ses mains soutiennent les vaisseaux, Elle rit aux moindres zéphires, Et les cordages sont des lyres, Et les hunes sont des berceaux.
Elle dit au marin : « Pardonne Si mon tourment te fait mourir ; Hélas ! Je sens que je suis bonne, Mais je souffre et ne vois personne D'assez fort pour me secourir ! »
Puis elle s'enfle encor, se creuse Et gémit dans sa profondeur ; Telle, en sa force douloureuse, Une grande âme malheureuse Qu'isole sa propre grandeur !
René-François Sully Prudhomme. Les VendangesLes Vendanges Hier on cueillait à l'arbre une dernière pêche, Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche, L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins. Un fin givre a ridé la pourpre des raisins. Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée, Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentée L'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs, Et le soleil levant conduit les vendangeurs. Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ; Chacun, dans le sillon que le maître désigne, Serpe en main, sous le cep a posé son panier. Honte à qui reste en route et finit le dernier ! Les rires, les clameurs stimulent sa paresse ! Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse ! Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas, Plus d'un rouge corsage entre les échalas ; Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ; La grive au cri perçant fuit et rase les treilles. Malgré les rires fous, les chants à pleine voix, Tout panier est déjà vidé plus d'une fois, Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange, Escortés des enfants, sont partis pour la grange. Au pas lent des taureaux les voilà revenus, Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus. On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille, Va des chars aux paniers, revient,saute et grappille, Prés des ceps oubliés se livre des combats. Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats, Préludant par des pleurs à de folles risées, Tout empourprés du jus des grappes écrasées .
Victor De Laprade. Ninnenne blog de partage
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