La Deshumanisation de L'Etre
Ils partagent avec nous cette vie sur la Terre
Depuis la nuit des Temps, ils se cachent et se terrent,
Ils sont devenus pour nous des produits et pourtant
Lorsque l'on est seul, c'est vers eux que l'ont tend
Nos coeurs si déçus par l'âpreté humaine
Et que l'on reçoit en retour la bonté sans la haine.
Tous ces animaux magnifiques que l'on tue
Alors qu'on le sait, lorsqu'ils ne seront plus,
Quand sur la Terre ne resteront que les hommes
Créés à l'image de Dieu, mais en somme
Diabolisés par leur désir de destruction inné,
Ils n'en finiront plus de vouloir s'entre-tuer !
La planète était belle et harmonieuse
Tant que la vie n'apporte cette nombreuse
Humanité barbare et, hélas, tueuse !
Brigitte Bardot.
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[size=24]Les Loups[/size]
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[size=24]Nous n'avions pour eux aucune haine.[/size]
[size=24]Ils faisaient métier de loups[/size]
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[size=24]Comme nous faisions métier d'hommes.[/size]
[size=24]Ils étaient créatures de [size=24]Dieu.[/size][/size]
[size=24]Comme nous.[/size]
[size=24]Ils étaient nés prédateurs.[/size]
[size=24] Comme l'homme.[/size]
[size=24]Mais ils étaient restés prédateurs,[/size]
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[size=24]Alors que l'homme était devenu destructeur.[/size]
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[size=24]Paul-Emile Victor.[/size]
Bien que je sois très pacifique,
Ce que je pique et pique et pique
Se lamentait le hérisson.
Je n'ai pas un seul compagnon.
Je suis pareil à un buisson,
Un tout petit buisson d'épines
Qui marcherait sur des chaussons.
J'envie la taupe ma cousine,
Douce comme un gant de velours.
Émergeant soudain des labours
Il faut toujours que tu te plaignes
Me reproche la musaraigne.
Certes, je sais me mettre en boule
Ainsi qu'une grosse châtaigne,
Mais c'est surtout lorsque je roule
Plein de piquants, sous un buisson,
Que je pique et pique et repique
Moi qui suis si si pacifique
Se lamentait le hérisson.
Maurice Carême.
Le Cheval
Etle cheval longea ma page
Il était seul, sans cavalier,
Mais je venais de dessiner
Une mer immense et sa plage.
Comment aurais-je pu savoir
D'où il venait, où il allait
Il était grand, il était noir,
Il ombrait ce que j'écrivais.
J'aurais pourtant dû deviner
Qu'il ne fallait pas l'appeler.
Il tourna lentement la tête
Et, comme s'il avait eu peur
Que je lise en son cœur de bête,
Il redevint simple blancheur.
Maurice Carême.
Loin des oiseaux
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert !
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert
Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case
Chérie? Quelque liqueur d'or qui fait suer.
Je faisais une louche enseigne d'auberge.
Un orage vint chasser le ciel. Au soir
L'eau des bois se perdait sur les sables vierges,
Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares ;
Pleurant, je voyais de l'or et ne pus boire.
Arthur Rimbaud.
L'enfant et le chien
Un enfant seul,
Tout seul avec en main
Une belle tranche de pain.
Un enfant seul,
Avec un chien
Qui le regarde comme un dieu
Qui tiendrait dans sa main,
La clé du paradis des chiens.
Un enfant seul
Qui mord dans sa tranche de pain,
Et que le monde entier
Observe pour le voir donner
Avec simplicité,
Alors qu'il a très faim,
La moitié de son pain
Bien beurré à son chien.
Maurice Carême.
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Il semble que la nature
Ait donné le chien à l'homme
Pour se défendre et pour son plaisir
C'est de tous les animaux
Le plus fidèle , c'est le meilleur ami
Que puisse avoir l'homme.
Voltaire.
Ninnenne
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