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| Fables de La Fontaine - Jean de La Fontaine -(biographie) | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Fables de La Fontaine - Jean de La Fontaine -(biographie) Jeu 31 Juil - 13:44 | |
| Jean de La Fontaine est né à Château-Thierry le 8 juillet 1621. Son père était maître des Eaux et Forêts et Capitaine des Chasses. Jean de la Fontaine est issu de la moyenne bourgeoisie provinciale. Jean étudia au collège de Château-Thierry jusqu'en troisième. En 1641, Jean de la Fontaine entre à l'Oratoire à Paris. L’austérité de la vie religieuse le rebute rapidement. Au séminaire, il est influencé par les idées jansénistes. Il quitte cet établissement 18 mois plus tard car ses lectures ne sont pas celles qui sont préconisées dans ce type d’établissement. Il se remet alors à ses études de droit et décroche, en 1649, un diplôme d'avocat. Mais, en 1647, son père l’avait marié à Marie Héricart, alors âgée seulement de 14 ans. Ce mariage organisé par les deux familles n’est pas un mariage d’amour et ne sera jamais heureux. Malgré la naissance d'un enfant, Jean de La Fontaine est réputé pour être un fonctionnaire négligent et un père indifférent. Avocat au Parlement, il ne plaide guère. [size=18][/size] En 1652, La Fontaine reprend la charge paternelle de Maître des Eaux et Forêts. En 1658, Il se sépare de sa femme qui lui reproche notamment ses infidélités. Il fréquente beaucoup la société libertine. Il bénéficie de nombreuses protections dont celle de Fouquet, alors surintendant des finances, ce qui lui permet de mener une vie de dilettante. D’ailleurs, il compose le poème Adonis pour Nicolas Fouquet. Il lui dédie «le Songe de Vaux», ainsi qu'une trentaine de poèmes. Mais en 1661, Fouquet est arrêté. La Fontaine juge préférable de se retirer quelques temps, et part pour le Limousin. A la chute de Fouquet, Il écrit «l'ode au roi» et «Élégie aux nymphes de Vaux». Il se rapproche de plus en plus des jansénistes, que le roi persécute. Sa fidélité à Fouquet lui vaut la haine de Colbert et le ressentiment du roi lui-même. En 1674 ses Nouveaux Contes qui mettent en scène des gens d’Église, lui valent la colère du parti dévot qui les fait interdire à la vente. Il se lie avec Molière, Boileau et Racine et écrit «les amours de Psyché et Cupidon». Il est alors protégé tour à tour par la Duchesse de Bouillon, la Duchesse d'Orléans, Madame de la Sablière et enfin Madame Hervart. Jusqu'en 1692, La Fontaine mène une vie mondaine. Il fréquente Mme de La Fayette, Mme de Sévigné. La Fontaine participe à la Querelle des anciens et des modernes dans laquelle il se déclare partisan d'un retour aux écrivains classiques, c'est à dire " dignes d'être lus " (Épître à Huet, 1687). En 1684, il est élu à l'Académie au fauteuil de Colbert. A partir de 1692, la maladie l’amène à renier ses écrits non-conformistes. En effet, son confesseur, l’abbé Pouget lui arrache une abjuration publique de ses contes infâmes et lui fait déchirer sa dernière oeuvre.Il meurt en 1695. Il est inhumé au cimetière des Saints-Innocents. Les restes de Jean de La Fontaine ont été exhumés le 6 juillet 1792 et ils reposent au cimetière du Père Lachaise. Jean de La Fontaine a publié de nombreux ouvrages mais ce sont ses fables, 12 livres parus de 1668 à 1693, qui immortalisent son nom. En fait, il s’est beaucoup inspiré des Anciens, Esope et Phèdre notamment pour écrire ses fables. Cependant, il a totalement renouvelé le genre. En effet, la fable n’est plus la sèche démonstration d’une morale. Chaque fable est un court récit comportant une intrigue. A travers ces fables, Jean de La Fontaine démontre avec brio sa parfaite maîtrise de la langue et du vers. Sa biographie
1654: L'Eunuque et traduction d'une pièce de Térence 1658: Epître à l'Abbesse de Mouzon - Adonis 1659: Le Songe de Vaux 1659 à 1661: 26 pièces offertes à Fouquet 1660: Les Rieurs du Beau Richard 1661: Début probable de l'écriture des Fables 1662: Elégie aux Nymphes de Vaux - Ode au Roi 1663: Relation d'un Voyage de Paris en Limousin 1664: Parution des deux premiers contes : Joconde, et Le cocu battu et content 1665: Publication des Contes et Nouvelles en vers 1666: Contes et Nouvelles en vers (deuxième partie) 1667: 3 contes : Les frères de Catalogne, l'Ermite et Mazet de Lamporechio 1668: Fables choisies mises en vers 1669: Les Amours de Psyché et Cupidon 1670: Recueil de poésies chrétiennes et diverses 1671: Contes et Nouvelles en vers (troisième partie) 1673: Poème de la Captivité de Saint Malc 1674: Daphné - Les Nouveaux contes 1675: Le Florentin 1678-1679:Publication du deuxième recueil de fables (livres VII à XI) 1682: Poème du Quinquina, Belphégor, la Matronne d'Ephèse, Galaté 1683: Le rendez-vous (pièce de théâtre perdue) - Achille 1684: Discours à Madame de la Sablière - Le Renard, le Loup et le Cheval 1685: Publication de 11 fables et 5 nouveaux contes 1687: Epître à Huet 1688: Le Milan, le Roi et le Chasseur 1690: Les Compagnons d'Ulysse 1691: Astrée - Les Deux Chèvres - Le Thésauriseur et le Singe 1692: la Ligue des rats 1693: Livre XII des Fables Ninnenne | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Fables de La Fontaine - Jean de La Fontaine -(biographie) Jeu 31 Juil - 13:58 | |
| Fables de la Fontaine -Livre I- Le Loup et l'Agneau - Illustration de G. Doré Le Loup et l'Agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l'allons montrer tout à l'heure. Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. - Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle; Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle; Et je sais que de moi tu médis l'an passé. - Comment l'aurais-je fait si6 je n'étais pas né? Reprit l'agneau; je tète encor ma mère. - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. - Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens; Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. On me l'a dit: il faut que je me venge. » Là-dessus, au fond des forêts Le loup l'emporte et puis le mange, Sans autre forme. de procès. [size=16]Jean de La Fontaine, Fable X,Livre I.[/size] Fables de la Fontaine -Livre I- Le rat de ville et...Illustration G. Doré Le Rat de ville et le Rat des champs Autrefois le Rat de ville Invita le Rat des champs, D'une façon fort civile, A des reliefs d'Ortolans. Sur un Tapis de Turquie Le couvert se trouva mis. Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis. Le régal fut fort honnête, Rien ne manquait au festin ; Mais quelqu'un troubla la fête Pendant qu'ils étaient en train. A la porte de la salle Ils entendirent du bruit : Le Rat de ville détale ; Son camarade le suit. Le bruit cesse, on se retire : Rats en campagne aussitôt ; Et le citadin de dire : Achevons tout notre rôt. - C'est assez, dit le rustique ; Demain vous viendrez chez moi : Ce n'est pas que je me pique De tous vos festins de Roi ; Mais rien ne vient m'interrompre : Je mange tout à loisir. Adieu donc ; fi du plaisir Que la crainte peut corrompre. [size=24]Fables de la Fontaine -Livre I- l'hirondelle et...[/size] Illustration de G. Doré L'Hirondelle et les petits Oiseaux Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages, Et devant qu'ils fussent éclos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que le chanvre se sème, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. "Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons : Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême, Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle répand sera votre ruine. De là naîtront engins à vous envelopper, Et lacets pour vous attraper, Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison : Gare la cage ou le chaudron ! C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain; et croyez-moi. " Les Oiseaux se moquèrent d'elle : Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chènevière fut verte, L'Hirondelle leur dit : "Arrachez brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou soyez sûrs de votre perte. - Prophète de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour éplucher tout ce canton. " La chanvre étant tout à fait crue, L'Hirondelle ajouta : "Ceci ne va pas bien; Mauvaise graine est tôt venue. Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, Dès que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'à leurs blés Les gens n'étant plus occupés Feront aux oisillons la guerre ; Quand reginglettes et réseaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat : Imitez le Canard, la Grue, et la Bécasse. Mais vous n'êtes pas en état De passer, comme nous, les déserts et les ondes, Ni d'aller chercher d'autres mondes ; C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr : C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. " Les Oisillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi confusément Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres : Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. [size] Fables de La Fontaine -Livre I - La Besace -[/size] La Besace Illustration de Gustave Doré La Besace Jupiter dit un jour : "Que tout ce qui respire S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur : Si dans son composé quelqu'un trouve à redire, Il peut le déclarer sans peur ; Je mettrai remède à la chose. Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause. Voyez ces animaux, faites comparaison De leurs beautés avec les vôtres. Etes-vous satisfait? - Moi ? dit-il, pourquoi non ? N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ? Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché ; Mais pour mon frère l'Ours, on ne l'a qu'ébauché : Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre. " L'Ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre. Tant s'en faut : de sa forme il se loua très fort Glosa sur l'Eléphant, dit qu'on pourrait encor Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ; Que c'était une masse informe et sans beauté. L'Eléphant étant écouté, Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles. Il jugea qu'à son appétit Dame Baleine était trop grosse. Dame Fourmi trouva le Ciron trop petit, Se croyant, pour elle, un colosse. Jupin les renvoya s'étant censurés tous, Du reste, contents d'eux ; mais parmi les plus fous Notre espèce excella ; car tout ce que nous sommes, Lynx envers nos pareils, et Taupes envers nous, Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes : On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain. Le Fabricateur souverain Nous créa Besaciers tous de même manière, Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui : Il fit pour nos défauts la poche de derrière, Et celle de devant pour les défauts d'autrui. [size] Fables de La Fontaine -Livre I - La génisse, la chèvre..[/size] La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société avec le Lion Illustration de Gustave Doré La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société avec le Lion La Génisse, la Chèvre, et leur soeur la Brebis, Avec un fier Lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage. Dans les lacs de la Chèvre un Cerf se trouva pris. Vers ses associés aussitôt elle envoie. Eux venus, le Lion par ses ongles compta, Et dit : "Nous sommes quatre à partager la proie. " Puis en autant de parts le Cerf il dépeça ; Prit pour lui la première en qualité de Sire : "Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison, C'est que je m'appelle Lion : A cela l'on n'a rien à dire. La seconde, par droit, me doit échoir encor : Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort Comme le plus vaillant, je prétends la troisième. Si quelqu'une de vous touche à la quatrième, Je l'étranglerai tout d'abord. " Ninnenne
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