[size=18]Le Grand Londres ou Greater London est une agglomération tentaculaire dont la superficie est comparable à celle de l’Île-de-France.
Capitale du Royaume-Uni, Londres possède une histoire riche qui remonte à l’Antiquité. Le patrimoine architectural de Londres témoigne d’ailleurs de cette longue histoire : Big Ben, Tower Bridge, Westminster, la Tour de Londres…
Malgré plusieurs grandes tragédies, la grande peste en 1665 et surtout le grand incendie de 1666, Londres n’a jamais cessé son expansion jusqu’au XXe siècle.
La naissance de Londres
De nombreux vestiges d’origine romaine (mur d’enceinte, sanctuaire de Mithra...) révèlent une activité commerciale importante, dont l’intensité s’accroît après la conquête de la Bretagne par Claude en 43 après J.-C.
Occupée par Aulus Plautius, la ville est dénommée dès lors Londinium
La première mention de Londinium apparaît sur un site Celte et date d’environ 50 de notre ère.
[size=18]
La tamise
Port fluvial et maritime à la fois, premier carrefour routier de la province romaine, Londinium devient un centre très actif du trafic international dès le règne de Néron.
Dépeuplée puis incendiée vers 120 après J.-C., elle renaît rapidement à la vie sous la protection du Cripplegate Fort.
Le développement de Londres
Évacuée en 407 par les légions romaines sous la pression anglo-saxonne, la ville devient en 604 le siège d’un évêché pourvu d’une cathédrale : Saint Paul.
Londres se développe d’abord en tant que centre commercial grâce à la convergence des voies romaines qui y font affluer les négociants, ainsi qu’en portent témoignage l’œuvre de Bède le Vénérable ou les vestiges de poterie d’Ipswich et de la région rhénane découverts en 1962.
Londres
Base de pillage danoise à partir de 871-872, elle est réoccupée en 886 par le roi anglo-saxon Alfred le Grand, qui en renforce les défenses.
Elle attire également les Colonais et autres négociants allemands, et elle redevient l’un des principaux centres du commerce de l’Europe du Nord-Ouest au XIe s.
Picadilly
Londres, qui échappe aux conséquences néfastes de la conquête normande grâce à une prompte soumission au vainqueur en 1066, s’accroît en superficie et en population. Bien défendue par la Tour blanche, édifiée sur l’ordre de Guillaume le Conquérant, qui fait de ce bâtiment tout à la fois un palais royal, une forteresse et une prison, la ville apparaît dès lors comme la véritable capitale politique et économique du royaume.
Tour de Londres. Image Alun Salt
En avril 1258, Londres est le siège du Parlement.
Londres est devenue la véritable capitale de l’Angleterre aux termes de la charte de 1327, qui scelle son alliance avec la Couronne.
La communauté étrangère accentue le cosmopolitisme de la ville : affaiblie par l’expulsion des Juifs en 1290, elle est renforcée par la présence des marchands italiens.
Big Ben et Westminster
Mais elle y favorise également la naissance d’un courant xénophobe, accru par la présence d’artisans flamands du textile.
Gros plan sur Big Ben
La ville aux cent églises se développe depuis le XIVe s. entre deux pôles extrêmes : la City, à l’est, centre de la vie économique, ou l’ordre est maintenu exclusivement par la milice urbaine, et Westminster, la ville royale, à l’ouest, ou la vie politique du pays s’organise autour de trois bâtiments : l’abbaye de Westminster, reconstruite au XIIIe s. et ou sont couronnés les souverains, le palais de Westminster, édifié par Guillaume II le Roux et ou siège le Parlement, enfin le palais de Whitehall ou sont installés jusqu’à l’incendie de 1698 les services de l’Administration royale et ceux de la Cour.
WestminsterNaissance d’un empire colonialAvec le XVIe s., le destin de Londres connaît un changement capital. Grâce aux grandes découvertes, le port se trouve placé au centre des nouveaux axes des échanges mondiaux.
La tamiseDans toutes les directions, vers le Nouveau Monde, vers l’Orient, vers les pays baltiques, les affaires se développent : Compagnie de Moscovie (1555), Royal Exchange (1568), Compagnie des Indes orientales (1600), Compagnie de Virginie (1606). La cité contribue largement à jeter les bases du premier empire colonial britannique.
[/size]
Buckingham PalaceEn même temps, l’agglomération, jusqu’alors enserrée dans son enceinte, la déborde rapidement.
Le West End commence à se bâtir (Covent Garden en 1631). L’expansion se poursuit brillamment au temps des Stuarts, mais, pour Londres, le milieu du XVIIe s. constitue une des périodes les plus troublées de son histoire.
La grande peste de LondresFléau redoutable, la peste, au fil des siècles, atteint tous les pays du monde. Venue d’Orient, la terrible maladie frappe l’Occident notamment au XIVe siècle.
Selon les régions et les pays, les pertes humaines, entre le début du XIVe et la fin du XVe siècle, sont estimées entre 55 et 80%.
Saint François priant pendant une épidémie de peste (Museum of Fine Arts)L’Angleterre avait déjà été touchée par la peste en 1348. La maladie avait alors emprunté sa forme pneumonique la plus brutale.
En 1665, l’épidémie emporte sans doute le septième de la population.
L'incendie de LondresC’est le dimanche 2 septembre 1666, vers une heure du matin, qu’un incendie dans une boulangerie, va provoquer une véritable catastrophe.
Provoqué probablement par une lampe à huile, cet incident déclanche un des plus gigantesques incendies de l’histoire occidentale.
En 6 heures, 300 maisons ont déjà brûlé. Londres est alors une ville de bois et de torchis où les pauvres s’entassent.
C’est alors la ville la plus peuplée du royaume.
L'Incendie de Londres (XVIIe siècle, musée de Londres)
Malheureusement, en ce 2 septembre, la sécheresse dure depuis plusieurs semaines et un fort vent attise les flammes.
L’incendie atteint son apogée quand les flammes arrivent jusqu’aux docks où des matières combustibles sont entreposées.
De partout, jaillissent des flammes et la fumée est devenue si épaisse que nul ne peut approcher le sinistre.
A la nuit, la Tamise est recouverte d’embarcations où s’entassent hommes et objets.
Ce n’est que le 5 septembre que l’on commence à contrôler la situation mais il faudra attendre le dimanche 9 pour que la pluie éteigne les derniers foyers.
Après une semaine, Londres n’est plus qu’un tas de décombres. On ne compte que 6 victimes mais les quatre cinquièmes de la ville sont détruits.
Tower Bridge . image Casual Touriot
Le grand incendie a détruit la plupart des édifices publics (la cathédrale Saint Paul, 87 églises, 11 000 maisons) et laisse des dizaines de milliers de sans-abri.
Mais, sur l’immense espace dévasté, la reconstruction est menée activement sous l’inspiration de sir Christopher Wren.
Afin qu’un tel désastre ne puisse se reproduire, on reconstruit en brique et non en bois. Une des premières opérations de l’urbanisme moderne est alors décidée
Londres comporte plusieurs parcs dont Greenwich Park
Le Londres gothique disparaît au profit d’un Londres classique et baroque. La pression démographique favorise la poussée vers les faubourgs : dans l’East End, à Whitechapel (quartier des Juifs), à Spitalfields (refuge des huguenots français), à Shoreditch ; dans le West End, avec la construction de Bloomsbury.
Le Millennium Dome à Greenwich a été installé pour célébrer le nouveau millénaire en 2000
Le XVIIIe s. voit se prolonger le mouvement dans toutes les directions avec notamment la construction de nouveaux ponts (Westminster, Blackfriars).
Le grand essor du XIXe siècleLe XIXe s. marque un nouveau tournant dans le développement de la ville. C’est le début d’une extension de moins en moins contrôlée.
La relève de la garde à Buckingham Palace
En un siècle, la population fait plus que sextupler. La superficie de la ville s’enfle démesurément.
Les villages et les bourgs de la périphérie sont englobés les uns après les autres. Rien ne tient devant l’avance inexorable de la marée « de briques et de mortier ».
10 Downing Street, résidence du Premier ministre
Pendant plus d’un siècle, le port de Londres a imposé sa suprématie comme premier port du monde.
Les chemins de fer font leur apparition en 1836. La première ligne du métropolitain est ouverte dès 1863. Creusée à faible profondeur, elle fonctionne en partie en tranchée, en partie en tunnel avec des trains à vapeur.
Il faut attendre 1900 pour la percée à grande profondeur du « tube » desservi par des trains électriques. Les premiers omnibus circulent à partir de 1829.
Cathédrale Saint Paul
Le paysage urbain s’enrichit de nouveaux monuments (Buckingham palace et National Gallery, Trafalgar square).
Londres est la première ville du monde par sa population, métropole de la finance et du capitalisme, centre d’attraction pour les provinciaux en quête de fortune, pour les immigrants venus de la campagne, pour les populations chassées par la misère (Irlandais) ou par la persécution (Juifs de Russie), refuge ouvert à tous (proscrits français du 2 Décembre et de la Commune, patriotes italiens …).
Londres offre dans son cosmopolitisme des contrastes sociaux les plus violents : d’un côté, l’opulence aristocratique des quartiers nobles de Belgravia et de Kensington ; de l’autre, les masses ouvrières, victimes du chômage et de la misère, avec au bas de l’échelle sociale les bas-fonds, ou se mêlent épaves et criminels.
Une enquête sociologique très fouillée conclut, en 1889, que le tiers de la population vit au-dessous du minimum vital.
Londres aujourd’huiL’aspect de Londres n’a guère changé au début du XXe s. et entre les deux guerres mondiales. En revanche, la ville a subi de profondes transformations depuis les bombardements allemands de 1940.
Coventry dévastée par les bombes en 1940
L’extension de la ville a été circonscrite grâce à la création d’une ceinture verte. La ville est devenue une des grandes places financières.
Comme par le passé, Londres héberge de nombreuses communautés : Indiens (6,1% de la population), Africains (5,3%), Antillais (4,8%) mais également des Pakistanais, des Bangladais ou des Chinois.
[/size]