Animaux - Lagomorphes - Le Lièvre -
Outre le lièvre, l’ordre des lagomorphes (de lago qui signifie « lièvre » en grec, et de morphê, « forme »)comprend également les lapins et les pikas.
Le lièvre et ses cousins sont parmi les espèces les plus fécondes. C’est une nécessité vitale pour eux car ils représentent le gibier favori des chasseurs.
On comptabilise actuellement 32 espèces de lièvres. Les plus répandues sont le lièvre d’Europe (Lepus europaeus) et le lièvre américain (Lepus americanus).
Bien que les lièvres soient originaires des zones tempérées, ils ont su s’adapter à tous les types d’habitats.
Le lièvre arctique (Lepus arcticus) survit dans un environnement très inhospitalier.
L’histoire du lièvre
Les lagomorphes ne sont pas des rongeurs. Le lièvre fait partie de la famille des Léporidés (Leporidae). On pense que cette famille est apparue en Asie, même si c’est en Amérique du Nord que les léporidés ont vécu l’essentiel de leurs phases évolutives, notamment pendant l’Oligocène et au début du Miocène.
C’est au Nouveau Monde que furent découverts des restes fossiles d’animaux appartenant au genre Palaeolagus, présentant une structure osseuse très semblable à celle des lagomorphes actuels, à l’exception des membres postérieurs plus courts.
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Le lièvre n'est pas un rongeur. Image Eschipul
Le genre Lepus est assez récent. C’est seulement au quaternaire que le développement des capacités des lièvres et des lapins en matière de course et de saut s’est perfectionné.
La répartition mondiale des lièvres a été influencée par l’homme qui a introduit de nombreuses espèces sur tous les continents.
Le lièvre a également bénéficié de l’agriculture moderne et du déboisement. Au début de la période post-glaciaire, le lièvre d’Europe était limité aux steppes d’Europe orientale et d’Asie. Aujourd’hui, il occupe l’Europe entière.
Portrait du lièvre
Le lièvre est le plus grand des lagomorphes. Le lièvre d’Europe mesure jusqu’à 80 cm pour un poids de 6,5 kg maximum.
Le lièvre arctique peut peser plus de 6 kg. Le lièvre américain ne dépasse pas les 2 kg pour les plus gros spécimens.
Les espèces du bassin méditerranéen sont les plus petites.
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Le lièvre est le plus grand des lagomorphes. Image Striatic
Le lièvre mâle est appelé bouquin. La femelle est appelée hase et les petits levrauts.
Cri: le lièvre vagit.
Les lièvres, comme les lapins, sont digitigrades. Ils marchent en s’appuyant sur les doigts, la plante du pied ne reposant pas sur le sol.
Les pattes antérieures possèdent 4 doigts et les pattes postérieures 5 doigts.
Les pieds sont entièrement recouverts de poils.
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Lièvre variable. Lepus timidus. Image Polandeze .
Le lièvre est le meilleur sprinter. Lorsqu’il court, il se plie en deux et fait passer ses longues pattes postérieures devant les antérieures.
Cela lui permet de faire des bonds de 2 m et d’atteindre une vitesse record de près de 80 km/h.
Il est deux fois plus rapide que le lapin.
Ses oreilles qui peuvent mesurer jusqu’à 15 cm sont très mobiles pour capter tous les bruits. L’ouïe est très développée.
Le nez possède des narines qui peuvent être ouvertes ou fermées par un repli de peau ce qui donne l’impression que le nez remue.
L’odorat est très fin.
Un sillon nu en forme de Y part du nez et rejoint la lèvre supérieure. Ce dessin est à l’origine du terme « bec-de-lièvre ».
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Lièvre d'Europe. Lepus europaeus.
La proéminence des yeux et leur position très élevée sur le crâne assurent une excellente couverture visuelle.
Les lagomorphes sont munis de longues incisives dont la croissance est continue.
Le pelage du lièvre est soyeux. Sa robe est brun-roux avec le bout du nez brun-foncé à noir.
Certaines espèces nordiques, appelées lièvres variables, muent en hiver. Entièrement blanc, le pelage permet alors de se camoufler dans la neige.
C’est le cas du lièvre américain ou du lièvre arctique ainsi que de certaines espèces d’Europe du Nord.
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Lièvre arctique au pelage d'été. Image Giladr
Excepté l’extrémité des oreilles qui reste noire, le lièvre devient blanc au bout d’environ 80 jours.
Ce phénomène d’homochromie (ou mimétisme des couleurs) aide le lièvre à survivre pendant l’hiver.
Il se fond mieux dans son environnement et garde une température interne idéale. En effet, le blanc réfléchit la chaleur solaire et prévient l’augmentation de la transpiration.
Au printemps, en quelques 60 jours, le lièvre retrouve sa livrée habituelle qui est beaucoup moins fournie.
Habitat du lièvre et alimentation
Le lièvre apprécie la steppe boisée ou désertique. En montagne, il affectionne les fourrés et les clairières.
On ne le rencontre guère dans les grandes forêts et il ne monte jamais au-dessus de 1 600 m.
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Le lièvre apprécie les zones découvertes. Image Eschipul
Le lièvre est un casanier qui dispose d’un territoire qu’il entretient et inspecte régulièrement.
Il dispose de plusieurs gîtes qui sont souvent de simples dépressions que l’animal a approfondit.
Pour se reposer, le lièvre s’y installe en s’aplatissant à même le sol.
On dit que le lièvre « fait la motte ».
Les oreilles rabattues sur le dos, il se fond dans le paysage.
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Lièvre qui se repose, oreilles rabattues sur le dos. Image Bill Burris
Quelques espèces creusent des terriers sous les climats moins tempérés ; c’est le cas du lièvre de Californie qui s’abrite des fortes chaleurs.
De même, dans la toundra arctique, les lièvres creusent des tunnels dans la neige durcie.
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Lièvre de Californie. Lepus californicus. Image Wolfpix
A la tombée de la nuit, les lièvres rejoignent une zone d’alimentation appelée « zone de gagnage ».
C’est le seul moment où les lièvres de tous les sexes se côtoient.
Végétariens, les lièvres peuvent faire pas mal de dégâts dans les cultures maraîchères.
Une fois rassasié, chacun repart vers son gîte en empruntant le même chemin qu’à l’aller.
Les passages répétés ou « coulées » sont bien sûr surveillés par les chasseurs.
Mode de vie
Les lièvres sont plutôt solitaires. Ils comptent sur leur intelligence et leur vélocité pour semer les prédateurs et els chasseurs.
Il vit le plus souvent à découvert mais cela ne le rend pas plus vulnérable pour autant. En effet, le lièvre sait déjouer les menaces en combinant ruse et agilité.
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Lièvre américain. Lepus americanus. Image Carly & Art
Avantagé par une ouïe très fine, il détermine son gîte en tenant compte du vent. L’endroit choisi sera fréquemment exposé à une brise légère qui lui apporte les moindres bruits.
Une autre stratégie consiste à brouiller les pistes qui mènent au gîte. Ainsi, le lièvre rentre rarement dans son terrier en ligne droite.
Pour le rejoindre, il exécute d’abord quelques sauts puis fait demi-tour et suit sa propre trace à l’envers.
Il recommence plusieurs fois avant d’atteindre son terrier d’un seul bond.
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Lièvre . Image jtkerb
Le lièvre conserve ainsi l’avantage et peut fuir avant que le prédateur ne comprenne le manège.
Ce comportement semble inné et les jeunes levrauts le maîtrisent très tôt.
Bon nageur, le lièvre n’hésite pas à plonger dans un ruisseau car il sait que les chiens ne pourront plus suivre sa trace.
Les signes olfactifs jouent un grand rôle dans la communication des lagomorphes. Ils marquent leur territoire et pistent les femelles.
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Le lièvre possède des glandes spéciales dites "pigmentaires". Image Susan E Adams
A cet effet, lièvres et lapins sont pourvus de glandes odoriférantes autour de l’anus. Le lièvre dispose d’autre part de glandes spéciales, dites « pigmentaires ».
Il s‘agit de deux gouttières étroites prolongeant les commissures de la bouche jusqu’aux joues.
Cet organe sert au marquage du territoire et parfume son propriétaire. Vous avez certainement déjà observé un lièvre qui se frotte les joues de ses pattes antérieures. Il active en fait la sécrétion odorante et en oint tout son corps.
Chaque individu possède sa propre odeur.
Reproduction
Durant la période des accouplements, les lièvres se livrent à de longs ballets violents pour déterminer l’ordre d’accès aux femelles.
Le mâle vainqueur courtise la hase selon un rituel élaboré, nécessaire à l’ovulation de cette dernière.
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Lièvre d'Europe. Image Marco Hebing
A l’aube, les deux partenaires se font face au centre d’un groupe de bouquins qui les observent attentivement. Ils commencent par échanger leurs odeurs.
Se dressant alors sur leurs pattes de derrière, tous deux se mettent à pédaler avec celles de devant, sans cependant que les animaux se touchent.
La femelle seule décidera du moment de l’accouplement. Tant qu’elle n’est pas prête, elle maintient son partenaire à distance. Enfin consenti, le coït lui-même ne dure pas plus de 30 secondes.
La hase repousse ensuite son partenaire qui va chercher une nouvelle partenaire.
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Lièvre américain en hiver
La période des accouplements dépend de la zone géographique. Cependant, les accouplements les plus nombreux ont lieu au mois de mars. La population des lièvres connaît donc un « baby-boom » au début de l’été.
La durée de la gestion varie de 30 à 42 jours selon le climat. Dans les régions froides, la gestation est plus courte afin que les bébés naissent avant l’hiver.
La saison des amours est décalée en conséquence. Par exemple, elle est très longe pour le lièvre d’Europe (de janvier à septembre) alors qu’elle se situe principalement en avril et mai pour le lièvre arctique.
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Lièvre américain. Image Carly & Art
Le nombre de portées par an est directement lié au climat. Les lièvres du bassin méditerranéen peuvent avoir jusqu’à 4 portées par an de 2 ou 3 levrauts.
Les espèces qui habitent sous des climats moins cléments n’ont qu’une ou deux portées par an comptant 4 à 5 levrauts.
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Lièvre d'Europe.
La fécondité des lagomorphes est liée à plusieurs spécificités physiologiques. Certaines espèces comme le lièvre d’Europe sont en mesure de concevoir une portée avant que la précédente ne soit à terme.
Ce phénomène s’appelle la superfoetation. La femelle, en fin de gestation, peut être saillie quatre jours avant la naissance de la première portée.
Entre les 36e et 40e jours après la première saillie, elle porte ses petits répartis entre les deux utérus : dans le premier, les levrauts prêts à naître, dans le second, ceux qui naîtront cinq semaines plus tard.
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Le lièvre est solitaire sauf au moment de la reproduction. Image Treehouse 1977
La femelle s’occupe seule des petits. Ils naissent et vivent dans le gîte en terrain découvert. Mais, ils sont dépourvus d’odeur à la naissance.
Dès la fin de la mise bas, la mère s’éloigne du gîte, évitant ainsi de les imprégner de sa propre odeur et de révéler leur présence aux prédateurs.
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Lièvre d'Europe dans la neige.
Les jeunes sont très débrouillards et plus développés à la naissance que chez les lapins. Ils sont poilus et ont les yeux ouverts. Ils sont sevrés dès l’âge d’un mois.
Ils restent ensemble les 2 ou 3 premiers jours puis se séparent dans différents gîtes. Chaque soir, ils viennent sur le lieu de leur naissance pour y recevoir la tétée qui dure moins de 5 minutes.
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Le lièvre peut atteindre une vitesse de près de 80 km/h. Image L.J
Au bout d’un mois, les levrauts partent, chacun de leur côté, à la recherche d’un territoire. C’est à ce moment là qu’ils sont les plus vulnérables.
Les trois-quarts des jeunes meurent dans l’année, victimes des prédateurs, des maladies ou du climat.
Dans leur environnement naturel, la plupart des lièvres ne vivent pas plus d’un an bien que leur longévité soit d’environ 5 ans.
Le lièvre et l’homme
La myxomatose est sans effet sur les lièvres. Par contre, ils sont sensibles à de nombreuses maladies bactériennes comme la tularémie ou la pasteurellose.
L’hépatite est transmissible des lapins aux lièvres.
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Le lièvre est souvent intoxiqué par les pesticides. Image Wolfpix
Vivant à découvert, les lièvres sont particulièrement touchés par les pesticides. Environ 15% des levrauts meurent intoxiqués.
Lors d’hivers rigoureux, les adultes sont affaiblis et l’usage intensif des pesticides cause une très forte mortalité.
La période de chasse en Europe a été très réduite ces dernières années car les populations ne cessent de décliner.
Dans les années 1970, 3 millions de lièvres étaient légalement tués. On est passé à 1,5 millions dans les années 1980.
Au cours de la saison de chasse de 1998/1999, le nombre s’est élevé à environ 900 000.
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Slogan anti-chasse au lièvre qui peut se traduire par "N'êtes vous pas fatigué du même menu ? Elargissez un peu votre horizon !" image Jim Brickett
La fécondité des lièvres ne compense plus le taux de mortalité des jeunes.
En Amérique du Nord, on a constaté que la population fluctue de manière très importante et parfois de manière dramatique, selon le climat et la nourriture disponible ou les épidémies.
D’une manière globale, les populations sont très fragiles et doivent rester sous surveillance.
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[size=24]Animaux - Lagomorphes - le Pika -[/size]
Le pika est un herbivore qui fait partie du même ordre que les lapins et les lièvres, les Lagomorphes.
Cependant, contrairement à ses cousins, il n’est pas très rapide et bondit plus qu’il ne court.
Il existe 30 espèces de pikas regroupées dans le Genre Ochotona. L’espèce la plus répandue est le pika d’Amérique (Ochotona princeps).
De la taille des cobayes, les pikas sont les plus petits des lagomorphes.
Caractéristiques générales des pikas
Les pikas vivent en Asie (Sibérie, Mongolie, nord-est de la Chine, Japon) et en Amérique du Nord (Alaska, Canada, et ouest des Etats-Unis).
Le pika vit dans un habitat inhospitalier. On le trouve sur les pentes rocheuses des montagnes, jusqu’à 5 000 m d’altitude, et dans les steppes rocheuses entourées de végétation.
Pika photographié en Inde. image Wildxplorer
Cet animal a un aspect rondouillard avec des pattes très courtes. Le pika américain pèse en moyenne 100 g.
Bien que les pattes antérieures soient courtes, elles sont puissantes. La physionomie ronde, les membres courts et un centre de gravité bas, permettent au pika une bonne adaptation aux environnements rocheux.
Contrairement au lapin ou au lièvre, le pika ne court pas et circule peu. Il se déplace par petits bonds.
Les griffes sont aiguisées.
Il ne craint pas le froid et peut sortir à des températures inférieures à – 20°C. Il peut vivre à très haute altitude. Dans la chaine de l’Himalaya, on le rencontre au-delà de 5 000 m, ce qui est un véritable exploit pour un mammifère.
Pika d'Amérique (Ochotona princeps). image Mahalie
Le pika siffle comme la marmotte, ce qui lui vaut le surnom de « lièvre siffleur ».
Pika veut d’ailleurs dire « lièvre siffleur » en tibétain.
Les populations de pikas ne sont pas en danger. Leur habitat difficilement accessible les protège.
Mode de vie
Le pika est un animal sociable qui vit en petit groupe familial dans un terrier construit parmi les rochers ou les racines.
Il fait des réserves importantes de végétaux pour passer l’hiver, mais reste actif toute l’année.
Le pika ne craint pas le froid. image Kimon Berlin
Il récolte, souvent assez loin de son terrier, de l’herbe, des tiges hautes, des morceaux d’écorce et même du bois.
Le bois lui permet d’user ses dents lorsqu’il sera contraint de rester dans son terrier en période de forte neige.
A la fin de l’été, les pikas amassent diverses plantes fourragères qu’ils font sécher au soleil, puis entassent en meules, d’où leur nom russe qui signifie entasseur de foin.
Ces meules peuvent atteindre 6 kg !
Le pika fait des réserves pour passer l'hiver. image Kimon Berlin
Le pika de Mongolie transporte même des pierres dans sa bouche afin de renforcer les meules, battues par les vents glacés.
Les meules sont dressées à découvert et font l’objet de la convoitise d’autres herbivores comme le campagnol ou le renne.
Le pika s'épanouit dans un environnement rocheux. image Mahalie
Généralement, le terrier est un abri naturel. Il se présente comme un couloir souterrain pourvu d’une ou deux ouvertures. Chaque terrier abrite un petit clan familial d’un à cinq adultes accompagnés des jeunes.
Les pikas sont diurnes et pâturent généralement de l’aube à la fin de l’après-midi.
Communication
Les pikas sont plutôt bruyants. Leurs vocalises servent à maintenir le contact entre congénères. Il existe deux types de cris aux fonctions spécifiques qui ont été identifiées.
Le pika ne court pas contrairement au lapin ou au lièvre. image Mahalie
Les mâles comme les femelles émettent des sons brefs constitués de deux notes afin de signaler la présence de leur territoire aux autres colonies, mais également pour avertir les autres de la présence d’un prédateur.
Sur un registre différent, les mâles émettent de longs sifflements durant la période de reproduction, dont le but est unique : communiquer aux femelles leur disponibilité.
Les cris des pikas sont très puissants pour de si petits animaux. On peut les entendre à deux kilomètres à la ronde.
Reproduction
Contrairement aux lapins et aux lièvres, les pikas sont monogames. Il n’y a guères de concurrence entre les mâles dans le choix des partenaires.
Le pika est monogame
A partir du mois de février, le mâle élargit son rayon d’action pour rencontrer une femelle réceptive. Le choix est rapide et l’accouplement également.
Puis, le couple partage le même domaine jusqu’à l’automne, moment où la femelle recouvre son indépendance.
Une femelle peut avoir deux portées par an avec une moyenne de trois bébés. La gestation dure en moyenne 30 jours.
Les populations de pikas sont encore abondantes. image Chrisgrier
A leur naissance, les nouveau-nés, nus et aveugles, sont totalement dépendants de leur mère. Grâce à l’attention de cette dernière dans l’élaboration du nid et à la richesse du lait, les pikas sont sevrés en 21 jours.
Leur espérance de vie sera de 3 ans.
Classification
Règne : Animalia
Phylum : Chordata
Sous-phylum : Vertebrata
Classe :Mammalia
Ordre : Lagomorpha
Famille : Ochotonidae
Genre : Ochotona
30 espèces
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Animaux - lagomorphes - Le lapin -[/size]
Le lapin fait partie de l’ordre des Lagomorphes. Originaire d’Europe, le lapin est actuellement presque présent dans le monde entier.
Tous les lapins domestiques descendent du lapin sauvage européen ou lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus). C’est l’espèce la plus répandue.
Le lapin est devenu un animal de compagnie très apprécié, surtout les lapins nains comme le Bélier nain ou le lapin Hermine.
Portrait du lapin de garenne
Ce lapin pèse entre 1,5 et 2,5 kg pour une longueur de 38 à 50 cm. La fourrure est grisâtre saupoudrée de noir et de brun. Le ventre est gris pâle et le dessous de la queue est blanc.
Les individus mélaniques ne sont pas rares.
L’aire de répartition actuelle de cette espèce est très vaste. Il n’est absent qu’en Asie et en Antarctique.
Lapin de garenne. image Kradlum
Son habitat préféré inclut les zones sèches et les terrains sablonneux dans lesquels il peut creuser un terrier
Il privilégie les terrains couverts de végétation.
Avec l’avancée humaine, il a su s’adapter. En Europe centrale, il s’est installé dans les villes en creusant son terrier dans les parcs et les cimetières.
Mode de vie
Végétariens, les lapins ont un solide appétit. La journée, ils restent dans leur terrier appelé rabouillère et attendent le crépuscule pour s’alimenter.
La semi-obscurité est une sécurité contre les prédateurs. Mais, en dépit d’un champ visuel élargi, leurs pupilles ne peuvent se contracter suffisamment pour assurer une bonne vision nocturne.
Ils sont en conséquence surtout actifs au coucher du soleil. Ils peuvent également sortir par nuits claires, ainsi qu’à l’aube.
Le lapin privilégie les terrains couverts de végétation. image Last Best Place
En été, leur menu est composé de graminées et de papilionacées (trèfles ou lupins). Ils se nourrissent également de cresson, de colza ou de pissenlit.
Les plantations humaines sont également au menu. Ils boivent rarement et satisfont leur besoin en eau avec la rosée ou la pluie déposée sur les herbes.
En hiver, ils se contentent de rameaux secs, de bourgeons, de graines diverses et n’hésitent pas à ronger l’écorce des arbres ou des vignes.
Le lapin peut causer de sérieux dommages aux cultures. image Duloup
C’est pourquoi les agriculteurs et les jardiniers ne sont pas leurs meilleurs amis.
Un lapin s’aventure rarement à plus de 200 m de sa rabouillère. A la moindre menace, il se précipite dans son abri.
Les lapins creusent eux-mêmes leurs terriers avec une préférence pour les sols meubles au flanc des talus.
Le terrier du lapin est appelé rabouillère
La rabouillère est un système complexe de couloirs, comprenant les « avenues », les « chambres d’habitation » appelées les « mères » et de nombreuses galeries latérales.
Sur une profondeur de 2,5 à 3 m, la rabouillère peut comprendre une longueur totale de 45 m de galeries.
Les entrées principales ou « bouches » sont signalées par des déblais de terre. Mais, il y a également de nombreuses sorties de secours.
Seules les « mères » sont tapissées de feuillages afin d’y mettre au monde les petits.
Un jeune lapin . image Foshie
Les lapins vivent en groupes et même en vastes colonies sur un territoire. Une colonie typique est composée de 6 à 10 individus des deux sexes. Ce groupe obéit à une hiérarchie importante pour les mâles.
Un mâle dominant est prioritaire pour la reproduction. Les conflits entre mâles ne sont pas rares.
Ils ont développé des systèmes de communication astucieux pour s’avertir mutuellement du danger.
Chez le lapin de garenne, une espèce très grégaire, un seul individu surveille attentivement les alentours tandis que le reste de la colonie broute.
S’il perçoit un danger, le guetteur avertit les autres en tambourinant vigoureusement le sol de ses pattes postérieures musclées.
Cri : Le lapin clapit.
Reproduction
La saison de reproduction est différente selon le climat. En France, le lapin de garenne s’accouple de janvier à juin tandis que la même espèce qui vit en Europe centrale s’accouple de février à juillet.
Le printemps demeure cependant la saison amoureuse par excellence.
Lapin de garenne.
Après une gestation de 28 à 37 jours, la lapine met au monde dans un terrier 5 à 6 jeunes en moyenne.
Les nouveau-nés sont appelés lapereaux.
La durée de la gestation et la taille des portées varient beaucoup selon le climat et la latitude.
Une femelle peut avoir 4 à 6 portées par an. A la naissance, les bébés sont très démunis. Ils naissent nus, aveugles et sourds.
Le taux élevé de fécondité est compensé par une lourde mortalité qui peut atteindre 90%.
Les lapereaux sont sevrés dès l'âge d'un mois. image Martin Pettitt
La femelle s’occupe seule des petits. Elevés sommairement, les jeunes sont allaités moins de 5 minutes toutes les 24 heures.
Les jeunes ne connaîtront jamais leur père et les contacts entre la mère et les petits sont très restreints.
Sevrés à quatre semaines, ils peuvent se reproduire dès l’âge de 6 à 8 mois.
Les lapereaux se développent rapidement. image Keven Law
Dans leur environnement naturel, leur longévité est très courte à cause des prédateurs et de la chasse. En captivité, un lapin peut vivre environ 10 ans.
Les lapins nains
Le lapin Hermine tire son nom de l’Hermine qui arbore en hiver une très belle fourrure blanche.
Le commerce de la fourrure de l’hermine fut interdit au début du 19e siècle. On le remplaça par le lapin polonais.
Un spécimen à la fourrure blanche et aux yeux rouges (albinos) fut choisi.
C’est à partir de cette sélection que les Anglais produisirent les premiers lapins nains.
Hermine à la fourrure blanche hivernale
Au début du 20e siècle, on découvrit le facteur du nanisme. Ce facteur héréditaire est responsable de l’apparition des petits lapins à tête d’oignon, aux grands yeux proéminents et aux oreilles très courtes.
Dans les années 30, en Hollande, un forgeron commença à croiser des lapins Hermine aux yeux rouges avec des lapins sauvages. En 1940, la race fut intégrée comme « nain de couleur ».
Le lapin est devenu un animal de compagnie.
Le lapin Bélier nain est une race assez récente mais ce n’est pas réellement un lapin nain car il ne possède pas le facteur du nanisme.
Cette race rencontre un grand succès car ces lapins ont une tête vraiment comique avec leurs oreilles pendantes.
Le lapin bélier nain est vraiment comique. image Jannes Pockele
N’oubliez pas que les lapins sont des animaux sociables qui vivent en colonies. Il est déconseillé de posséder un seul lapin car il risque de déprimer.
Il ne faut pas non plus oublier que les lapins obéissent à une hiérarchie. Les mâles sont territoriaux et deviennent agressifs entre eux au moment de la reproduction.
Des femelles, achetées jeunes, peuvent vivre en bonne harmonie.
Le lapin a horreur de la solitude. image Carly & Art
Si vous ne voulez pas être envahi par des dizaines de lapereaux, vous pouvez castrer le mâle qui vivra tranquillement en compagnie de quelques femelles.
La myxomatose
L’homme a introduit le lapin de garenne dans de nombreux pays dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Argentine.
Ces introductions ont été de très grandes réussites mais pas dans le bon sens du terme. Les lapins se sont attaqués aux cultures et ont mis en péril la faune locale.
Devenus nuisibles, l’homme a tenté de les exterminer.
Le lapin s'est très bien adapté en Australie au point de devenir nuisible. image Tambako the Jaguar
Au 20e siècle, toutes les méthodes ont été utilisées : chasse massive, appâts empoisonnés, produits repoussants, clôtures, pièges divers.
En Australie, les populations de lapins se chiffraient en milliards après l’introduction de 24 lapins en 1859.
Cette invasion exigeait une solution plus radicale. On employa donc l’arme bactériologique : le virus de la myxomatose.
Ce virus est mortel pour le lapin de garenne chez qui il multiplie les centres infectieux. De plus, il est contagieux, notamment par l’intermédiaire des moustiques et des parasites du pelage.
La myxomatose a eu un effet foudroyant en Australie en 1951-1952 et provoqua la mort de 99,8% des animaux infectés.
Mais, depuis, les lapins ont développé une certaine immunité et les cas mortels sont en constante diminution.
Ce virus a donc largement diminué les populations mais ne les a pas éradiqués.
Lapin aubudon
Cette histoire aurait pu s’arrêter là si Armand Delille, un savant français n’avait pas eu la mauvaise idée de tester ce virus sur les lapins sauvages de sa propriété.
Le taux de mortalité fut proche des 100% mais le virus, très contagieux, avait touché d’autres lapins.
On retrouva des lapins morts à plus de 50 km de la propriété et la myxomatose gagna progressivement toute la France.
Elle se répandit ensuite en Allemagne puis dans l’Europe entière.
En 1952, près de 50% des lapins sauvages étaient déjà contaminés.
Le Conseil de la chasse, appuyé par les éleveurs de lapins, réclama des dommages et intérêts au scientifique irresponsable qui fut condamné puis acquitté en appel.
Des épidémies cycliques touchent toujours les populations de lapins en Europe. image Joshua Davis (davis.info).
Il a fallu une dizaine d’années pour que les lapins développent une immunité. Dans les années 1960, un lapin sur dix survivait à la maladie.
Les populations commencèrent à augmenter de nouveau.
Aujourd’hui, les lapins ne sont plus menacés par ce virus bien que la population globale européenne soit très inférieure à ce qu’elle était avant l’apparition de la myxomatose.
Anecdotes sur le lapin
Le lapin est l’un des animaux les plus utilisés dans la recherche médicale. Environ 5 millions de spécimens sont, chaque année, victimes des progrès de la science.
Le lapin n'est pas un rongeur.
L’Espagne doit son nom aux lapins. En effet, vers 1100 avant notre ère, lorsque les Phéniciens abordèrent les côtes espagnoles, ils y trouvèrent des animaux inconnus. Ils ressemblaient aux damans de leurs contrées.
C’était en réalité des lapins. Le nom phénicien du daman étant Shaphan « qui se cache », les Phéniciens baptisèrent ces terres « i-shephan-im » ou l’île des damans.
Plus tard, lorsque les Romains s’y installèrent, ils changèrent le nom en Hispania.
Ce lapin bélier fait ses courses. image Jannes Pockele
La domestication du lapin entraîne une nette altération morphologique. Comparé à un lapin de garenne, le lapin de clapier a perdu 1/5e du volume de son cerveau, et plus d’un tiers de celui de son cœur.
Par contre, il a gagné en taille et en poids. Peu à peu, il a perdu son pelage gris qui lui servait de camouflage dans la nature.
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Ninnenne