L’Opéra avant l’Opéra
Depuis fort longtemps, l’aristocratie et la bourgeoisie se rendait au théâtre pour écouter l’art lyrique. L’opéra était écouté dans des lieux successifs. Avant le grand Opéra Garnier il y eut la salle du square Louvois et l’opéra de la rue Le Peletier.
La salle Louvois
Situé face à l’entrée de la Bibliothèque Nationale, ce théâtre avait été construit en 1793 à l’emplacement de l’hôtel particulier appartenant à Louvois. Il fut dirigé par Mme de Montansier et devint « l’opéra ». Malheureusement, il perdit son affectation après l’assassinat du duc de Berry en 1820.
En effet, le dimanche 13 février 1820, le duc de Berry, second fils du Comte d’Artois (futur Charles X ) se rend en compagnie de sa femme à l’Opéra pour écouter « le Rossignol, le Carnaval de Venise et les noces de Gamache » La duchesse s’étant retirée avant la fin du spectacle, le duc de Berry l’accompagne jusqu’à la voiture et s’apprête à regagner sa loge. C’est alors qu’un ouvrier sellier nommé Louvel lui plante une alène de sellier longue de 25 cm dans la poitrine. Le duc retire lui-même l’arme mais s’écroule, il expire peu après.
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Salle Louvois
Assassinat du duc de Berry
L’objectif de Louvel était d’assassiner tous les Bourbons les uns après les autres.
L’Opéra fut fermé peu de temps après et démoli. En 1844 Visconti érigea sur l’emplacement, une très jolie fontaine ornée de quatre sculptures de Klagmann, représentant des statues de femmes : la Seine, la Loire, la Garonne et la Saône.
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Assassinat du duc de Berry
La salle Le Peletier
La troupe de l’opéra obligée de déménager, s’installe provisoirement rue Le Peletier. Cette rue a été baptisée du nom de Louis Le Peletier de Mortefontaine, prévôt des marchands de Paris avant la révolution.
Ce théâtre fut inauguré le 16 août 1821 et le 6 février 1822, on utilisa pour la première fois le gaz pour éclairer les effets de scène lors du ballet « Aladin et la lampe merveilleuse ».
C’est là que furent crées « le Trouvère », le « Tannhäuser » entre autre, et qu’eurent lieu de très grands bals romantiques. Mais cet opéra n’était que provisoire, car naissait l’idée du grand Opéra de Paris.
Un évènement qui aurait pu être tragique pour l’empereur Napoléon III, accéléra l’arrivée de Charles Garnier :
Le 14 janvier 1858, Napoléon III se rend, avec l’impératrice Eugénie à l’opéra écouter « Marie Stuart. ».
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Napoléon III et L’Impératrice Eugénie à l’Opéra
A 20h35, trois bombes éclatent au passage du cortège, il y eut 8 morts, 156 blessés... Le couple impérial commotionné, légèrement blessé continuera le chemin à pied, et assistera cependant à la représentation.
L’attentat avait été préparé par deux carbonari italiens Felice Orsini et Pietri, qui furent décapités le 13 mars suivant.
Cet Opéra de la rue Le Peletier fut détruit en 1873, par un gigantesque incendie : le feu dura 24 heures et consuma le théâtre tout entier.
Naissance du grand Opéra
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Opéra Garnier vue d’ensemble
L’idée d’un grand Opéra, dédié à la danse et à la musique était depuis longtemps « dans l’air ». L’attentat d’Orsini a décidé Napoléon III à accélérer les choses : par le décret du 29 septembre 1860, il déclare d’utilité publique la construction d’une très belle salle pour remplacer celle de la rue Le Peletier.
Le baron Haussmann, préfet depuis 1853, avait déjà tracé des projets de voies monumentales, en particulier une large avenue assurant la desserte des Tuileries, et il choisit un emplacement de 10 000 m2, espace dégagé, résultant du croisement de ces voies « Haussmanniennes » pour implanter le bâtiment. Restait à trouver l’architecte !
Un concours fut organisé, 171 candidats présentèrent un projet, la discussion fut âpre, mais c’est le projet de Charles Garnier, jeune architecte peu connu mais grand Prix de Rome en 1848, qui fut retenu à l’unanimité, et il reçut 1500 francs
L’architecture
Lorsque Garnier présenta ses plans à l’Impératrice Eugénie, elle s’étonna : « quel affreux canard, ce n’est pas du style, ce n’est ni grec ni romain ! » Charles Garnier eut alors une répartie fameuse : « c’est du Napoléon III, Madame ! »
Après cela il fut surnommé « le Véronèse de l’architecture » Ce bâtiment est un mélange exubérant de baroque, de faste, d’éclectisme. L’Opéra est le monument le plus représentatif de l’art officiel du Second Empire, c’est à dire symbole de luxe et des plaisirs parisiens.
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Vue sur l’avenue de l’Opéra
Par sa superficie, c’est le plus grand théâtre d’Europe : 172 m de long, 124 m de large et 79 m de haut, il peut contenir plus de 2000 spectateurs. Garnier sut s’entourer de 73 sculpteurs et 14 peintres. La première pierre fut posée le 21 juillet 1862.
Vision d’ensemble du bâtiment
Le corps de la façade est de structure classique, mais agrémenté d’un décor abondant. On peut admirer un vestibule de sept arcades décorées de 4 groupes monumentaux : « le drame lyrique » de Jean Perraud,« la danse » de Jean-Baptiste Carpeaux, « la musique instrumentale » d’Eugène Guillaume et « l’harmonie » de François Jouffroy.
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La Danse de Carpeaux
De côté, des sculptures de Charles Gumery « l’harmonie » à droite, « la poésie » à gauche, à l’étage la double colonnade en pierre, s’associe aux colonnes de marbre à chapiteaux de bronze qui encadrent les baies des loggias ornées de bustes de musiciens placés dans des œils-de-bœuf. Des statues allégoriques représentent « la peinture, la sculpture » par Théodore Gruyère, et « l’architecture et l’industrie » par Jean Petit.
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L’Harmonie de Gumery
« La danse » de Carpeaux a suscité des réactions violentes, en raison de la nudité des personnages. Dans la nuit du 27 au 28 août 1869, des vandales jetèrent une bouteille d’encre sur le marbre. Ces taches n’ont pas pu être totalement effacées. La pollution rongeant lentement la pierre, le fameux groupe a été transféré au musée d’Orsay et une copie due au sculpteur Paul Belmondo a remplacé l’original.
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On ne peut admirer la façade sans lever les yeux sur le toit vert et or, au dôme aplati surmonté « d’Apollon levant sa lyre d’or » entre « la poésie » et « la musique » d’Aimé Millet. De part et d’autre les deux « Pégase » d’Eugène Lequesne furent très critiqués : « il a pris le toit de l’Opéra pour un hippodrome ! » raillait-on !
Intérieur somptueux
Dans le premier vestibule, les statues de pères fondateurs de l’opéra français : Rameau, Lulli, Gluck, Saint-Saëns (ci-dessous)... ,puis un second vestibule orné de candélabres. Nous somme au cœur du Palais Garnier où tout est magnificence : marbres polychromes, bronze, dorures, mosaïques, aigles dorés, bustes, verreries...
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Camille Saint-Saens
Le grand escalier à la rampe d’onyx, développe 32 marches polychromes est associé à des colonnes, des balcons, des galeries puis le grand foyer de 54 m de long, la salle à l’italienne, rouge et or, à cinq étages de loges, et éclairée par une double couronne de globes et hublots à facettes
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Le grand escalier
Il faut noter aussi les fausses cheminées gigantesques, la fontaine, la statue de « la pythie échevelée » de Marcello, et dont le visage est un moulage de la Castiglione. Sans oublier les peintures de plafond de Paul Baudry et les tapisseries des Gobelins de la rotonde du glacier, ainsi que le plafond de Bacchanales de Georges Clairin.
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Plafond de Bacchanales
Au centre de la salle on peut admirer un gigantesque lustre de cristal et de bronze pesant plus de huit tonnes. Le 20 mai 1896, alors que deux mille personnes assistaient à la représentation de Faust, un contrepoids du lustre se décrocha, entraînant la chute de l’ensemble sur les spectateurs. Il y eut de nombreux blessés et une femme fut tuée.
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Le grand lustre
La coupole d’origine, peinte sur cuivre est intacte, mais cachée par un faux plafond décoré par Chagall en 1964. Le rideau de scène pourpre est une copie du rideau d’origine peint par Rubé et Chaperon.
Parmi toute cette magnificence, on ne peut oublier les cariatides de marbre vert des loges d’honneur dominant la scène large de 50 m, 26 m de profondeur, et 35 m de haut. L’arrière-scène conduit au foyer de la danse, avec miroirs et panneaux peints par Gustave boulanger.
Un étroit couloir relie le pavillon de l’empereur situé sur le côté de l’Opéra (photo ci-dessous), et le Foyer de la danse. Il était réservé aux beaux messieurs qui venaient rendre visite aux danseuses, c’est l’univers du peintre Degas !
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Le pavillon de l'Empereur
Les mystères de l’Opéra
Ce que Garnier n’avait pas prévu, c’est que sous cet espace, une nappe phréatique importante, alimentée par un bras préhistorique de la Seine provoquerait une inondation permanente. Durant les travaux, l’eau s’infiltrait sans arrêt. Après des crises de découragement, Garnier réussit à isoler les sous-sols par un double mur. Pour assainir le terrain, et terminer les travaux il eut recours à huit pompes à vapeur qui travaillèrent jours et nuits durant huit mois. Puis pour contenir la pression des eaux d’infiltration, il fit construire au plus profond des sous-sols de l’Opéra un lac souterrain, dans une cuve de béton et de ciment.
Les sous-sol furent le théâtre de drames atroces. En effet sous la Commune de Paris, l’administration révolutionnaire transforma en entrepôts les premières salles construites, et lorsque les Versaillais réussirent à pénétrer dans Paris le 21 mai 1871,les souterrains servirent de cachots et furent le théâtre de terribles exécutions de Communards.
C’est un squelette laissé par la Commune, le mystère de ce lac, les double murs qui inspirèrent à Gaston Leroux, en 1925 son roman « le Fantôme de l’ Opéra » : relisez l’histoire du terrible Erik, vivant sous l’Opéra, dans un palais souterrain qu’on ne peut atteindre que par le lac alimenté par la Grange-Batelière, installant la « chambre des supplices » dans les doubles murs ! Gaston Leroux a étudié avec précision la vie de cet incroyable monument ! Cette histoire a inspiré le metteur en scène Brian de Palma pour son film « Phantom of the Paradise ».
Si le fantôme est une légende, les eaux souterraines existent bien, et des poissons y vivent, nourris par les machinistes de l’Opéra.
D’hier à aujourd’hui
L’Opéra est enfin terminé
Commandé par Napoléon III, il ne fut pourtant pas inauguré par l’Empereur ! Les travaux furent longs et difficiles. La façade fut dévoilée au public en 1867 pour l’Exposition Universelle, mais l’intérieur restait inachevé. Vint la guerre de 1870, la chute de l’empire, la Commune et l’arrêt du chantier faute d’argent. L’incendie de l’Opéra de la rue Le Peletier, déclencha la reprise des travaux.
Enfin l’inauguration officielle eut lieu le 5 janvier 1875 par le Président Mac-Mahon, en présence du Lord Maire de Londres, de la famille Royale d’Espagne et du bourgmestre d’Amsterdam. Charles Garnier, l’architecte, le créateur de ce monument fut invité, mais dut payer sa place dans une deuxième loge ! La presse en fit des gorges chaudes, se moquant « d’une administration faisant payer à l’architecte le droit d’assister à l’inauguration de son propre monument ! »
Aujourd’hui, l’Opéra
Lorsque François Mitterrand fit construire l’Opéra Bastille, le Palais Garnier ne devait plus accueillir que les spectacles de danse, mais après sa rénovation, depuis le 1er mars 1996, il présente en alternance des spectacles lyriques et des ballets.
Ce monument est un des plus prestigieux monuments de Paris, sa bibliothèque conserve plus de 80 000 partitions et livres, 25000 maquettes de costumes, et de décors des opéras et ballets.
Enfin ce palais est gardé par de courageuses ouvrières : deux belles ruches sont installées sur le toit et les abeilles de l’Opéra, grâce au pollen des fleurs des jardins de Tuileries, du Palais Royal et des balcons des alentours donnent un miel délicieux !
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La bibliothèque
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[size=24]Tourisme et histoire - Paris - La Sainte Chapelle -
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Construction et Légende
Pourquoi une telle construction ?
Au début du XIII" siècle, les croisés s’emparent de Byzance et fondent l’Empire latin. L’empereur Beaudouin II de Courtenay ne régnant plus que sur sa capitale a un urgent besoin d’argent : il met en gage, auprès des Vénitiens, la plus précieuse des reliques, la Couronne d’Epines.
Il entreprend un voyage en Europe dans l’espoir de trouver des secours et, peut-être, de promouvoir une nouvelle croisade. En 1237 il rencontre le roi Louis IX. Ce dernier peu favorable à une expédition est prêt à acquérir les reliques mises en gage à Venise.
Il faudra deux ans pour conclure l’affaire. En effet le roi tient à s’assurer de l’authenticité des reliques. Moyennant la somme de 135 000 livres, la sainte Couronne prend la route de France en 1239.
Le 18 août 1239, elle arrive à Paris accompagnée du roi, de son frère Robert d’Artois et de leur mère Blanche de Castille.
La Couronne est déposée dans la chapelle Saint-Nicolas de la Cité. En 1241 Beaudouin II vend au roi de France de nouvelles reliques de la Passion, en particulier, une partie de la vraie Croix. Louis IX trouve que la chapelle Saint-Nicolas n’est plus adaptée à recevoir toutes ces reliques. Il décide alors la construction d’un monument digne de les recevoir : La Sainte Chapelle qui sera construite dans l’enceinte de l’ancien palais royal de l’île de la Cité.
La Sainte Chapelle
La légende de l’architecte
De nombreux architectes européens se mettent en route pour présenter leurs projets au roi de France. L’un d’entre eux pense qu’il a réalisé un projet parfait. Sur la route il rencontre un confrère et ils comparent leurs plans réciproques. L’architecte comprend immédiatement que son projet est bien moins bon que celui de son homologue. Il perd la tête, l’assassine et détruit les plans de ce dernier.
Quelques jours plus tard, il arriveà Paris. Mais là, chaque fois qu’il veut entrer dans le palais du roi, une force mystérieuse l’empêche de franchir le seuil. Désespéré, il se met à boire. Un soir, un jeune dominicain le ramasse dans le ruisseau et le réconforte. Le malheureux lui confesse son crime et, sur son conseil, entre en religion. Plusieurs mois passent dans le calme et la prière.
Un jour, l’architecte, devenu novice, rencontre le fils d’un pâtissier qui rêvait de construire de vrais édifices au lieu des architectures gourmandes que réalisait son père. Il s’attacheà ce jeune homme, nommé Pierre, et lui enseigne les secrets de son art. Par ailleurs, il apprend que le roi avait vu de nombreux projets, mais qu’aucun ne lui avait paru digne d’une chapelle destinée à abriter d’aussi saintes reliques.
L’architecte va trouver le dominicain qui l’avait recueilli dans son couvent. Il lui fait l’éloge du jeune Pierre et lui demande, pour ce dernier, l’autorisation d’aller présenter au roi les dessins qu’il avait gardés, sans que le nom de son auteur soit prononcé, ajoutant : « Si mon œuvre obtient la faveur royale, Pierre aura ainsi l’occasion d’exercer un métier dont il est digne et moi, je pourrai enfin trouver la paix. » Le dominicain donne son accord et le fils du pâtissier est reçu par le roi Louis.
Celui-ci fut séduit par les plans qui lui étaient montrés, mais s’étonna qu’une oeuvre aussi achevée soit présentée par quelqu’un d’aussi jeune. Pierre lui dit la vérité : le projet était d’un maître qui voulait rester inconnu, mais, avec la grâce de Dieu, il était capable de mener à bien la construction. Le roi accepta. Ainsi fut élevée la Sainte-Chapelle et nul ne sut jamais le nom de celui qui l’avait conçue. Quand au dominicain, il s’appelait Thomas d’Aquin.
La légende est belle, mais l’histoire est fausse. Pierre de Montreuil fut un grand architecte qui travailla à Saint-Denis, Saint-Germain-des-prés et Notre-Dame. Malheureusement, en 1240, c’était déjà un homme mûr qui possédait la faveur du roi. Certains auteurs ont avancé son nom, toutefois aucun texte ne donne d’assurance. Il faut donc se résigner à ignorer le nom du maître d’œuvre.
Vue du Palais de Justice
Construction et consécration
Les travaux commencent en fin 1242, l’architecte Pierre de Montreuil aurait donc réalisé l’exploit de mener à bien cette construction en cinq ans. Il en résulte une unité parfaite dans le style et les techniques employées. En 1248 la construction est terminée et le coût de l’opération s’élève à 40000 livres tournois.
En 1246, Louis IX créé un collège de chanoines. La consécration solennelle est faite par le légat du pape, Eudes de Châteauroux, pour la chapelle haute et par Pierre Berruyer, archevêque de Bourges, pour la chapelle basse le 26 avril 1248.
L’intérieur
La Chapelle basse
La chapelle basse, dédiée à la Vierge, est réservée aux familiers du palais. On y accède par une porte s’ouvrant au niveau du sol et précédée d’un porche. Éclairée par de petites fenêtres, elle est relativement sombre.
La hauteur de la salle a été dictée par la volonté de mettre le sol de la chapelle haute au niveau du premier étage des appartements royaux. Le plafond est donc bas et supporté par des voûtes en croisées d’ogives qui soutiennent en plus le plancher de la chapelle haute.
Les arcs-boutants [1] sont complétés par une rangée de colonnes basses qui soutiennent les voûtes et divisent la nef en trois travées.
La Chapelle basse
La Chapelle Haute
On accède à la chapelle haute par un porche qui la relie au premier étage du palais royal. Dédiée aux reliques de la Crucifixion, elle est réservée au roi et à sa famille.
Le linteau de la porte est orné de sculptures. La voûte culmine à vingt et un mètres et couronne ce vaisseau de pierre de trente-trois mètres de longueur et onze mètres de largeur.
La légèreté de l’architecture et la lumière filtrant à travers les immenses vitraux contrastent avec la pénombre et l’impression d’écrasement qui dominent dans la chapelle basse.
Les voûtes sont soutenues par les contreforts extérieurs, habillés par neuf petites colonnes qui ajoutent encore à la finesse de l’ensemble.
Chapelle haute
Les façades latérales, ornées chacune de quatre grands vitraux de quinze mètres trente de hauteur et de quatre mètres soixante cinq de largeur, constituent d’immenses murs de verre multicolores simplement interrompus par les fins contreforts.
L’abside [2] abrite une estrade en pierre, entourée de sept vitraux et servant de base au maître autel surmonté d’un édifice en bois qui abritait le reliquaire. Au fond, surplombant la porte, une grande rosace, qui dominait jadis le buffet d’orgues, inonde la chapelle de la lumière du soir.
Vue intérieure
Vitraux et statues
Les verrières de la Sainte Chapelle forment un des ensembles le plus complets de l’art du Moyen Age. Au début du XIIème siècle, c’est l’atelier de Chartres qui s’impose. On peut noter alors, la séparation habile des couleurs qui empêche le mélange des teintes vives avec les tons plus sourds.
Vers 1240, c’est Paris qui devient le centre du vitrail. Le travail est beaucoup moins délicat, on ne sépare plus le bleu du rouge ce qui donne une tonalité violette fort appréciée à cette époque.
Les disciples d'Emmaüs
Les deux tiers des vitraux sont authentiques et ils ont été restaurés de main de maître.
Au cours des différentes restaurations, une partie de ces vitraux ne figurent dans la Sainte Chapelle. Dix huit scènes se trouvent au musée de Cluny, six panneaux sont visibles au musée départemental de Rouen. Pour finir, en Angleterre, le musée Victoria et Albert possède deux assemblages complets et la fenêtre centrale du choeur de l’église de Twycross contient six panneaux de la même provenance.
Les vitraux de la Chapelle Basse, datant du XIIIème siècle sont détruits suite à une crue de la Seine en 1690.
Douze statues des apôtres prennent place à l’aplomb des piliers recevant les retombées des ogives et des arcs-boutants [1].
Ce sont douze statues d’apôtres et non pas les statues des douze apôtres. Un certain nombre d’entre elles n’ayant pu être identifiées.
Saint Jacques le Mineur
Ces statues appartiennent vraisemblablement à deux styles différents. Les premières datent très certainement de Saint Louis, les autres de Philippe le Bel.
Ont peut raisonablement penser que seules celles qui décorent la travée précédant l’abside [2] sont anciennes.
Les autres sont des copies dont les originaux très abimés notamment à la Révolution, ont été déposés au musée de Cluny.
Symbole de la royauté, la Sainte Chapelle va être la cible privilégiée des révolutionnaires.
Saint Louis
L’ensemble du mobilier, les stalles [3] et le jubé [4] disparaissent. Les orgues sont déplacés à Saint-Germain l’Auxerrois. Tous les insignes royaux sont détruits, la flèche est abattue.
Les reliquaires et les châsses sont envoyés à l’Hôtel de la Monnaie pour y être fondus.
Les reliques sont dispersées, seule la Couronne d’épine est sauvée, pour être finalement abritée au sein du trésor de Notre Dame.
La chapelle haute devient un club, puis est aménagée en dépôt d’archives. Deux mètres de panneaux sont retirés par verrière afin d’y disposer des rayonnages. Les vitraux ainsi récupérés ont été vendu principalement à l’Angleterre.
La statue de Saint Louis qui porte une croix à double traverse. Appelée croix de Grèce ou croix d’outre-mer, elle symbolise la Vraie Croix. Elle devint croix d’Anjou avant de prendre définitivement le nom de Croix de Lorraine.
Felix Duban, Jean Baptiste Lassus et Emile Boeswillwald conseillés par Viollet-le-Duc, conduisent la restauration de l’édifice menée de 1840 à 1868. Leur souci principal : rendre à la Sainte Chapelle son aspect d’origine. Il faut attendre 1862 pour voir reconnaître la valeur patrimoniale du bâtiment, avec sa classification aux Monuments Historiques.
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[1] arc-boutant : Dans les églises gothiques, élément de butée en forme de demi-arc situé à l’extérieur de l’édifice ; il repose sur un contrefort (ou culée) et soutient le mur là où s’exercent les plus fortes poussées des voûtes sur croisées d’ogives.
[2] abside : Partie d’une église située derrière le choeur, généralement à l’est, de forme semi-circulaire, parfois polygonale.
[3] stalle : Chacun des sièges de bois disposés autour du chœur d’une église, où prennent place les membres du clergé.
[4] jubé : Clôture transversale, ornée de statues et de reliefs sculptés, qui sépare le choeur de la nef centrale dans certaines églises. Percé d’une ou de plusieurs ouvertures, le jubé était surmonté d’une tribune à laquelle on accédait par des escaliers ; de celle-ci se faisait la lecture de l’épître et de l’Évangile. Apparus au XIIIe s., les jubés, qui masquaient l’autel, furent souvent détruits au XVIIe et au XVIIIe s. Les églises de la Madeleine à Troyes et Saint-Étienne-du-Mont à Paris en conservent encore des exemples.
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Tourisme et histoire - Paris - Quartier du Luxembourg -
Jardin du Luxembourg Dans ce grand jardin situé entre le quartier Saint germain des Prés et le quartier Latin, l’ombre de Marie de Médicis rôde autour de son Palais, et peut-être rencontrerez-vous au détour d’une allée la silhouette de Marius de Pontmercy guettant l’arrivée de Cosette en promenade avec son père adoptif Jean Valjean personnages des Misérables de Victor Hugo. Avec une superficie de 23 hectares, le jardin du Luxembourg est un des plus grands jardins publics de la ville de Paris, surtout si on intègre son prolongement appelé autrefois jardins de l’observatoire, qui se nomme aujourd’hui jardins Marco Polo et Cavelier-de-la-Salle. Le jardin du Luxembourg est familièrement appelé « Luco » [1] par les parisiens et les étudiants, et la surprise est au coin de chaque allée. Palais du Luxembourg Jardin à la française C’est le jardin originel voulu par Marie de Médicis et restauré par Chalgrin sous le Premier Empire. Il est composé d’une partie centrale, occupée par le Grand Bassin, des allées rectilignes, des parterres de fleurs si bien paysagés. Une terrasse en deux arcs de cercle, surplombe le Grand Bassin, et le roi Louis Philippe fait installer une suite de statues de reines et princesses de France, rendez-vous idéal pour les amoureux ! Jardin du Luxemourg Partout dans ce jardin vous rencontrerez des statues d’artiste, d’écrivains, un vrai musée en plein air. Jardin des enfants et des étudiants Le Luco est le domaine des enfants ! Sur le grand bassin, ils poussent leurs bateaux à voile sous le regard admiratifs des parents, les promenades à poney sont très prisées et près de l’Orangerie, pas très loin du monument à Delacroix sculpté par Dalou, une belle aire de jeu. Les poneys C’est sans compter avec les fameuses marionnettes du Luxembourg. Depuis 1933, la famille Desarthis propose des spectacles de marionnettes aux petits parisiens. Voilà presque soixante-dix ans,que dans une petite salle couverte et chauffée le Théâtre du Luxembourg propose des spectacles visuels, perpétuant la tradition de la marionnette. Guignol Jardin à l’anglaise Le Luxembourg avec ses allées rectilignes, bordées de marronniers d’Inde est une plaque tournante qui permet de rejoidre rapidement les quartiers Notre Dame des Champs,Montparnasse et l’Observatoire. Mais pour les flâneurs, le jardin à l’anglaise, nous propose ses allées sinueuses, bordées de très beaux arbres, d’essences rares : tulipier de Virginie, paulownia impérial, savonnier de Chine, arbre de Judée, micocoulier de Provence et même un séquoia géant près de l’entrée de la rue Auguste Comte. Jardin à l'Anglaise On peut aussi voir la seule pépinière de Paris, où pommiers et poiriers en espalier, donnent des fruits sous le regard vigilent des jardiniers du Luxembourg. Tout est fait pour la nature, les serres, les cours d’horticulture et même un rucher qui montre à tous le travail des abeilles allant butiner les fleurs des grands parterres. Rucher Enfin,le jardin du Luxembourg a une particularité : c’est le royaume des chaises ! En effet une multitude de chaises métalliques vous permettra de vous asseoir au bord des bassins ou des massifs de fleurs, dans les allées, pour lire,rêver, bronzer ou attendre celui ou celle qui fait battre votre coeur ! Location de chaises Le Palais du Luxembourg La construction du Palais du Luxembourg est due à l’initiative de la reine Marie de Médicis. Après l’assassinat du roi Henri IV, Marie de Médicis se sent un peu isolée dans le grand Palais du Louvre, elle souhaite s’installer à la campagne. Elle achète un vaste domaine appartenant à la communauté monastique des Chartreux d’une part, et le domaine appartenant au prince de Piney-Luxembourg d’autre part.Elle conserve l’hôtel particulier construit sur ce terrain ( c’est le Petit-Luxemboug ) mais fait édifier plus à l’est, un magnifique Palais de style florentin,dessiné par le célèbre architecte Salomon de Brosse qui s’inspire du Palais Pitti de Florence. Commencé en 1615, la reine l’habitera en 1625, ce sera le palais Médicis que les parisiens s’obstineront à appeler Palais du Luxembourg. Fronton du Palais Marie de Medicis fait appel au grand maître flamand Rubens pour peindre vingt-quatre toiles évoquant les étapes de sa vie. La construction de ce palais le long du chemin de Vaugirard va rattacher le jardin à la ville de Paris. Naissance de Marie de Médicis par Rubens La reine ne l’habita pas longtemps, car après la « Journée des Dupes » qui l’oppose àRichelieu, elle doit partir en exil en 1631. A la mort de Louis XIII, le palais devient la propriété de la famille d’Orléans. Le comte de Provence ( futur Louis XVIII )le reçoit de son frère Louis XVI, et l’habite jusqu’au 20 juin 1791. La Révolution transforme le Luxembourg en prison, appelée Maison Nationale de Sureté. Environ 800 personnes y seront incarcérées, et 1/3 guillotinées. On peut citer la comtesse de Noailles, le comte de Mirepoix, le financier Laborde, Hébert, Danton,Camille Desmoulins,Fabre d’Eglantine.... Le Palais transformé en prison Après le 9 thermidor, le peintre David y esquissa les Sabines. Sous le Directoire et l’Empire le Luxembourg devint le lieu des séances et les Directeurs, dont Barras y menaient grand train, donnant des fêtes somptueuses, où on pouvait croiser Madame Récamier, Germaine de Staël, Madame Tallien, la reine du Directoire qui danse dans des tenues vaporeuses. C’est là que Joséphine rencontre le jeune général Bonaparte ! L’édifice se dégrade, et l’architecte Chalgrin est chargé de refaire la toiture et restaurer lesappartements.Il supprime la chapelle, agrandit la salle de réunion pour les 80 sénateurs de l’Empire. Il crée l’escalier d’honneur. La fascination de Napoléon pour la Rome antique se manifestre à l’égard du Sénat :les marques d’estime de l’empereur se multiplient,les manifestations d’allégeance des sénateurs aussi !Il nomme au Sénat les princes français, les grands dignitaires et toutes les personnes de son choix, sans limitation de nombre. Il y nomme ainsi son frère Joseph, mais aussi Cambacérès, Chaptal, Fouché, Fontanes, Tronchet et des généraux tels Caulaincourt et Duroc. Comblés de faveurs, les sénateurs n’en proclamèrent pas moins la déchéance de Napoléon 1er le 3 avril 1814, avant d’appeler au trône Louis XVIII, comte de Provence. Entre 1836 et 1841,l’architecte Alphonse de Gisors bouleverse considérablement la structure de l’édifice, il agrandit l’hémicycle, une nouvelle façade est accolée à la première et deux pavillons d’angle sont ajoutés. Delacroix décore la coupole sur le thème de l’Enfer de Dante. Dante et Virgile de Delacroix Lors des émeutes de la Commune, Semaine Sanglante du 22 au 28 mai 1871, le Palais du Luxembourg devient le centre de la répression. En effet l’Hôtel de Ville vient d’être incendié, le Parlement siège à Versailles, ne reste que ce Palais comme représentant du pouvoir dans Paris : il devient conseil de guerre et le Sénat multiplie les condamnations à mort. Le jardin sert à l’exécution de Communards. Sous la Commune En août 1944, les Allemands établissent le centre de commandement de la Luftwaffe au Luxembourg, les réseaux souterrains sont transformés en bunker et les soldats de la 2ème DB ont eu beaucoup de mal à les investir. Après quelques odeurs de gaz lacrymogène de mai 1968, le Sénat a retrouvé sa tranquilité, et la sérénité du lieu est propice à la promenade et à la rêverie. La Fontaine Medicis La fontaine Médicis est l’élément décoratif le plus important du Jardin du Luxembourg. C’est la reine Marie de Médicis, alors veuve d’Henri IV, qui demanda en 1630, à l’ingénieur florentin Thomas Francine de lui réaliser une composition appelée « la grotte du Luxemboug ». (Salomon de Brosse fut l’architecte du palais du Luxembourg, et non de la grotte). Elle voulait retrouver l’atmosphère des jardins de son enfance,les jardins de Boboli à Florence. Dans son état initial, cette grotte ressemble beaucoup au nymphée du château de Wideville dans les Yvelines,construit par ce même T.Francine. La fontaine Médicis Au cours des siècles, cette grotte va connaître de nombreuses transformations et même un déplacement. Jean-François Chalgrin la fait restaurer. Il demande aux sculpteurs Duret, Ramey et Talamona de restaurer les figures fluviales très abimées. Il transforme la grotte en fontaine et ajoute une petite Vénus dans la niche principale. Les armoiries de Marie de Médicis et Henri IV furent retirées. La seconde transformation viendra en 1850. Alphonse de Gisors sépare la fontaine des constructions atenantes et agrandit le bassin. Au début des années 1860, le percement de la rue de Médicis inscrit dans les grands travaux du préfet de la Seine, le baron Haussmann nécessitait la destruction d’une partie des dépendances du Sénat et le déplacement de la fontaine Médicis. Ce percement au détriment du Luxembourg souleva de nombreuses protestations, des pétitions qui ajournèrent les travaux jusqu’en 1861. La fontaine fut déplacée en 1861. Démontée pierre par pierre, rapprochée du palais d’à peu près trente mètres, elle fut de nouveau réaménagée. Alphonse de Gisors restitua les armes de France et des Médicis, il créa une véritable allée d’eau de cinquante mètres, bordée d’une allée de platanes. Sur la façade il fit déposer un bas-relief exécuté par Achille Valois (1785-1862) qui provenait de la fontaine de la rue du Regard.Le percement de la rue de Rennes prévu par le baron Haussmann, avait nécessité sa destruction et la ville de Paris fit don du bas-relief au Sénat. La nouvelle façade se termine par une demi-coupole et un fronton sur lequel sont couchées deux jolies naïades sculptées par le sculpteur Klagmann ( 1810-1867). Faune La niche centrale représente le cyclope Polyphème voulant écraser Acis et Galatée sous un rocher,sculptés par Auguste Louis Ottin (1811-1890), Pan et Diane de part et d’autre, assistent au drame. Cette superbe fontaine est l’endroit le plus romantique de ce jardin du Luxembourg, propice au rêve et à la flânerie. Chasseresse L’Orangerie Depuis sa création par Marie de Médicis, plusieurs Orangeries se sont succédées. De nos jours, nous pouvons admirer celle de 1839. Elle abrite plus de 200 plantes exotiques, cultivées en caisses, des palmiers-dattiers, des lauriers roses, grenadiers, citronniers et orangers qui sont sortis et exposés pour la plus grande joie du public de mai à octobre. L'Orangerie Dès le XVIIIème siècle l’Orangerie a servi de galerie d’exposition ,et au XIXème siècle ce fut le lieu d’exposition consacré à la peinture moderne de l’époque que sont les grandes toiles des peintres « pompiers », remis en lumière par le musée d’Orsay. Encore aujourd’hui,le Sénat organise à l’Orangerie du Luxembourg des expositions temporaires d’art contemporain. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La suite demain!!!
Ninnenne