Tourisme et histoire -Bordeaux- Chronologie histoire 3-
Vue de Bordeaux réalisée en 1804 par Lacour
Cet essor économique s’accompagne non seulement d’un développement industriel, en particulier des constructions navales, mais aussi et surtout d’une évolution démographique sans précédent : la population passe de plus de 66 000 habitants au milieu du siècle à près de 110 000 en 1790. Le négoce attire une population riche ou modeste, extrêmement variée, mêlant catholiques, protestants et israélites.
Les Intendants s’avèrent être d’excellents administrateurs. Ils multiplient les opérations d’urbanisme dans la ville encore prisonnière de ses remparts, pour rompre définitivement avec l’image d’une cité médiévale : c’est la construction de la place Royale (actuelle place de la Bourse), la création des places Dauphine (Gambetta), Saint-Julien (de la Victoire), de Bourgogne (Bir-Hakeim), Saint-Germain (Tourny), la percée ou l’aménagement des cours et allées conçus comme des promenades, l’érection des portes et fontaines, la réalisation du jardin public et de nombreux lotissements, le démantèlement du Château Trompette. La ville se pare de somptueuses constructions comme le Grand Théâtre, le Palais Rohan et d'autres hôtels particuliers, créant de nouveaux quartiers aérés à la richesse inouïe. Bordeaux entre dans la modernité.
Connue à Bordeaux trois jours après l’événement, la prise de la Bastille, en 1789, donne lieu à des réjouissances. Bordeaux donne naissance à la première des sociétés populaires, la Société du Café national. Le 16 avril 1790 est créée la Société des Amis de la Constitution qui devint le berceau des Girondins. C'est l'un d'entre eux, Pierre Vergniaud, qui proclama la déchéance de Louis XVI le 10 août 1792. Dix jours plus tard, les Bordelais renversent, en présence de la municipalité, la statue équestre de Louis XV – rebaptisé Tyran numéro 15 – qui trônait sur la place Royale (actuelle place de la Bourse). L’arrestation des députés girondins entre le 31 mai et le 2 juin 1793 entraîne la création d’une Commission populaire de Salut Public composée des membres du conseil général du département et des commissaires délégués par tous les corps constitués de la Gironde. Qualifiée de repaire de la Contre-Révolution par Robespierre, Bordeaux est soumise à la Terreur et, du 23 octobre 1793 au 31 juillet 1794, 302 personnes y sont condamnées à mort.
Les Girondins. Lithographie aquarellée de Wentzel, fin 18e siècle. (archives municipales)
En cette période agitée, accentuée par les troubles dans les colonies et la guerre contre l’Angleterre, aggravée par de mauvaises récoltes, l’économie bordelaise connaît une forte récession.
Bordeaux des deux rives (1793 - 1914)
Lasse de l’anarchie qui règne depuis la chute de Robespierre, la majorité de la population applaudit au coup d’État du 18 brumaire (9 novembre 1799), qui mène Napoléon Bonaparte au pouvoir. De multiples travaux d’utilité publique sont entrepris dans la ville, de la réparation du port, à l’assèchement des marais entourant la ville, en passant par le redressement des lits du Peugue et de la Devèze. Dans le domaine religieux, après les divisions de la période révolutionnaire, une volonté d'apaisement s'affirme. L'économie locale de ce début de siècle reste tournée vers le commerce maritime, mais les frais de débarquement à Bordeaux sont élevés en raison de l'insuffisance de l'aménagement portuaire. La ville subit la concurrence des ports de Marseille et du Havre, mieux équipés.
La construction du Pont de Pierre (Musée d'Aquitaine)
Si Napoléon est populaire, la guerre qu'il livre en Espagne l’est beaucoup moins. De juin 1807 à la fin de 1810, plus de 350 000 soldats traversent de jour et de nuit la Garonne. Les casernes sont insuffisantes et il faut recourir aux habitants pour héberger les troupes. La situation empire fin 1808, quand affluent une multitude de blessés et de malades qui, faute de place dans les hôpitaux, sont eux-aussi logés chez l’habitant.
En 1814, la ville se retourne contre l'Empereur par l'intermédiaire de son maire Jean-Baptiste Lynch, qui prend résolument le parti royaliste. Bordeaux est la première ville de France à se rallier aux Bourbons.
Mais en 1830 lors de la révolution de Juillet, Bordeaux sera aussi l'une des rares villes de province à connaître des émeutes contre le roi de France, Charles X. Le 30 juillet, une partie de la population manque de pendre le préfet, représentant le roi, qui avait ordonné la saisie de deux journaux libéraux.
Parallèlement, de grands projets d'urbanisme aboutissent. En 1822, c'est l'ouverture tant attendue du pont de Pierre, premier pont reliant les deux rives, puis en 1824 celle de l’Entrepôt réel des denrées coloniales pour stocker les marchandises sous douane. En1829 le nouvel hôpital Saint-André remplace l'ancien, devenu insalubre. Les arts décoratifs, la céramique (David Johnston s'associe à Jules Vieillard en 1840) : la ferronnerie, et le vitrail trouvent un développement dans les maisons bourgeoises.
Vue de Bordeaux par Antoine Heroult, en 1850 (archives municipales)
La révolution de 1848 est mal accueillie par une bonne partie de la population et Bordeaux est cette fois la dernière des grandes villes françaises à proclamer la République, le 29 février, avec quatre jours de retard sur le reste de la France. Trois semaines plus tard, l’arrivée de son nouveau commissaire de la République, Louis Latrade, étiqueté "communiste" par la rumeur, déclenche une émeute.
Lors des élections du 10 décembre 1848, les électeurs bordelais se rallient majoritairement à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Une reprise économique a lieu dans la seconde moitié du 19e siècle.L'industrie se développe et donne naissance, en quelques décennies, à de nouvelles activités : chimie lourde, agro-alimentaire, métallurgie, construction automobile. Le port voit enfin la modernisation de ses infrastructures. Des quais verticaux sont construits autour de 1850.
Ils sont suivis, de bassins à flots, de docks et de l'emploi de grues à vapeur. Le port est florissant grâce au négoce du rhum de la canne à sucre, aux nouveaux marchés offerts par les pays neufs d'Amérique latine, au vin toujours, à la morue, puis, un peu plus tard, à l'arachide du Sénégal et à l'exportation du bois des Landes.
Le Théâtre Français, le cimetière de la Chartreuse, le palais de justice, les colonnes rostrales des Quinconces, les boulevards (1853-1857), les lignes de chemin de fer vers Bayonne ou Paris, l'extension des quartiers, l'adduction d'eau et l'éclairage des rues dans les années 1860, l'annexion de la commune de La Bastide en 1865, l'ouverture du cours d'Alsace en 1869, l'installation de marchés, le dégagement de la cathédrale Saint André, la construction de la synagogue, des facultés, de la bibliothèque municipale et de la gare Saint-Jean… sont pêle-mêle des témoignages significatifs de l'aménagement de Bordeaux, ville attrayante qui passe de 120 000 habitants en 1841 à 230 000 en 1891.
Début 1900, Motobloc est l'un des représentant
de la construction automobile à Bordeaux (archives municipales)
A partir de 1870, lassés par le dirigisme impérial, les Bordelais manifestent durablement leurs sentiments républicains. A la chute de l'Empire, le 4 septembre 1870, le maire proclame la République depuis l'Hôtel de ville devant une foule nombreuse. Le lendemain, la statue équestre de Napoléon III, qui se dressait sur les allées de Tourny, est renversée, traînée jusqu’à la Garonne et jetée dans le fleuve. L'avènement de la 3e République en 1875 marque l'apogée de la sculpture monumentale. La ville lance des concours pour la création de statues de personnages historiques, de fontaines à thèmes allégoriques et mythologiques. L'exemple le plus représentatif est, sur la place des Quinconces de part et d'autre de la colonne des Girondins, l'ensemble connu des Bordelais sous le nom des chevaux de bronze des Girondins, réalisés de 1893 à 1899. Cette floraison de l'imagerie républicaine s'inscrit entre deux moments tragiques durant lesquels Bordeaux devient par deux fois, la capitale de la France : en 1871, après la défaite française à Sedan contre les Prussiens et en 1914 au début de la 1ère guerre mondiale.
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Tourisme et histoire -Bordeaux- Chronologie histoire 4-
Bordeaux d'une guerre à l'autre (1914 - 1945)
La première guerre mondiale fait de la ville la capitale provisoire de la France pour la seconde fois de son histoire. De septembre à décembre 1914, le gouvernement se replie à Bordeaux. Les présidences de la République et du Conseil s’installent respectivement dans le palais de la Préfecture et à l’Hôtel de Ville et les ministères, dans divers établissements publics ou hôtels particuliers. Les parlementaires quant à eux siègent dans des salles de spectacle. Chaque jour le conseil des ministres se réunit rue Vital-Carles, au milieu d’une agitation dont l’historien Paul Courteault nous livre un témoignage :
"Chaque matin, les curieux regardaient passer les ministres se rendant au conseil. Et les oisifs étaient pleinement satisfaits lorsqu’ils avaient croisé le général Joffre ou, fumant sa pipe, le général Pau. Ils suivaient aussi avec intérêt l’établissement d’un poste de TSF au sommet d’une des flèches de la cathédrale et de la tour de Saint-Michel." (extrait de La vie économique à Bordeaux pendant la guerre).
Bordeaux, son port, ses monuments,
ses vins. Affiche de 1937, Jean Dupas
(Musée d'Aquitaine)
La situation géographique de son port fait de Bordeaux l’une des bases de ravitaillement. Les travaux d’équipement qui en découlent prennent une nouvelle dimension avec l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917 et le choix du port de Bassens comme base de transport et de ravitaillement des troupes américaines. L’évolution de l’économie bordelaise s’en trouve accélérée dans les années 1920.
Après la reconversion de l’économie de guerre, trois secteurs dominent l’industrie bordelaise : la métallurgie, l’industrie chimique et le secteur agroalimentaire. S’y ajoute bientôt la construction aéronautique. La phase de prospérité de cette décennie est marquée par la création du port autonome de Bordeaux, qu’accompagne la construction de hangars modernes et de quais permettant aux grands transatlantiques d’accoster
Adrien Marquet posant
la première pierre de la maison
collective du jardin public.
(archives municipales)
Désireux d’insérer sa ville dans le courant de modernité qui traverse l’Europe de l’entre-deux-guerres, le maire Adrien Marquet entouré des architectes Jacques d’Welles, Raoul Jourde et Cyprien Alfred-Duprat, lance un programme de grands travaux et d’équipements. Se succèdent entre autres, la réfection des égouts et de l’éclairage public, la macadamisation de rues, la construction des abattoirs, de la piscine Judaïque, de la Bourse du travail, du stade Lescure et d’un nouvel immeuble pour la récente régie municipale du gaz et de l’électricité.
La vie culturelle se caractérise elle aussi par une certaine effervescence dans les théâtres, cabarets, cinémas et salles d’exposition. La vie littéraire est marquée par la figure de François Mauriac.
La crise mondiale des années 1930 n’épargne pourtant pas Bordeaux, entraînant une inflation du chômage que la municipalité tente d’endiguer en poursuivant les grands travaux.
D’un point de vue politique, l’entre-deux-guerres et la seconde guerre mondiale sont marqués par la personnalité du socialiste Adrien Marquet, élu maire en 1925. Ayant rompu avec la SFIO en 1933, il fonde le courant néo-socialiste et joue un rôle dans la vie politique nationale d’abord en participant à un gouvernement d’union en 1934, puis àBordeaux qui accueille en juin 1940 et pour la troisième fois, le gouvernement replié de Paris. Pétainiste engagé, il prend part au régime de Vichy en tant que ministre de l’Intérieur.
La construction de la Base sous marine
A partir de 1941, l’occupation allemande est en particulier marquée par la construction de la base sous-marine qui constitue un élément clé du "mur de l’Atlantique" destiné à contenir un éventuel débarquement allié. Des réseaux de Résistance mais aussi de collaboration se développent et la communauté juive est durement touchée par des rafles qui s’échelonnent de 1942 à 1944. C’est le 28 août 1944 que Bordeaux est libérée sans combat après un accord passé entre les autorités allemandes et les forces de Libération. Le 29 août, sort le premier numéro du journal Sud Ouest, successeur de la Petite Gironde. Le 17 septembre, le général de Gaulle vient saluer la ville et rendre hommage aux Forces françaises libres, depuis le balcon de l'ancienne préfecture, cours du Chapeau-Rouge.
De nouveaux équilibres (1945 / 2005)
Lors des élections législatives de 1946, Jacques Chaban Delmas, figure de la Résistance, est élu député de la Gironde. Il a 31 ans. L'année suivante, en 1947, il remporte les élections municipales sur une liste radicale soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF) du général de Gaulle, mouvement qu'il rejoindra quelques années plus tard. Sous son impulsion, alors qu'il devient ministre des Travaux publics, du Logement et de la Reconstruction en 1954, la ville se modernise. Pour faire face à l'insalubrité d'un grand nombre de logements, la construction de plusieurs cités est lancée dans l'urgence : Carreire, Claveau, Labarde. Elles sont suivies de constructions modernes que l'on souhaite durables. En 1955, la première cité sort de terre à la Benauge, suivie de celle du Grand-Parc en 1957, de la Cité lumineuse en 1960, pendant que débute une autre décennie de grands travaux : le domaine universitaire, le centre hospitalier universitaire (CHU), les tours de la cité administrative. Entre 1962 et 1966,on creuse Le Lac par draguage dans les espaces marécageux de Bordeaux Nord. Le Parc des expositions y est édifié. Il ouvre en 1969.Sur la Garonne, deux nouveaux ponts sont lancés : le pont Saint Jean en1965, le pont d'Aquitaine en 1967. En 1969, commence la démolition de l'ancien quartier Mériadeck, entièrement rasé pour faire place à un éclat de ville nouvelle.
Mériadeck, naissance d'un nouveau quartier
Dans le domaine économique, cette nouvelle ère voit le secteur traditionnel de l'agro-alimentaire et des chantiers navals régresser au profit de nouvelles activités. Dès 1947,Marcel Dassault conçoit et fait voler son premier avion d'après-guerre, le MB303, àBordeaux. Il ouvre une usine à Talence en 1948, une autre à Mérignac en 1950. Juste à côté, le nouvel aéroport civil est mis en service en 1959. Dans les années 1960, un vaste complexe aéronautique et aérospatial naît dans le nord-ouest de l'agglomération. Ce sera le berceau des fusées françaises, celui de la fusée Diamant, transportée de Saint-Médard-en-Jalles jusqu'au désert du Sahara pour mettre en orbite le premier satellite français, le 26 novembre 1965. Bordeaux et sa région sont restées depuis un important pôle spécialisé dans l'aéronautique et le spatial. Les années 1960 verront naître d'autres industries, dans le domaine de la chimie, de la pharmacie, de la construction automobile (Ford en 1973) ou de l'électronique.
Dans les années 1960, Bordeaux s'affirme comme le centre du développement économique de l'Aquitaine, d'autant que la ville a été promue "métropole d'équilibre" en1964 avec huit autres grandes villes françaises pour contrebalancer la concentration des pouvoirs à Paris. Bordeaux est le centre de décision régional où siègent les nouvelles structures administratives et économiques. L'année 1967 est celle de la création de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) qui regroupe vingt-sept communes. Les équipements ferroviaires, routiers et portuaires se modernisent. Après les difficultés de l'après-guerre, le trafic du port de Bordeaux connaît, pour un temps, un redressement spectaculaire poussé par le transport des hydrocarbures. Il se déplace vers l'aval à la recherche d'eaux plus profondes. L'avant-port du Verdon est aménagé en 1964, avant les crises pétrolières des années 1970 porteuses de nouvelles épreuves.
La construction du pont d'Aquitaine
Depuis le 15 décembre 1957, l'installation d'un émetteur à Bouliac permet de recevoir la télévision dans l'agglomération. En 1962, Radio Aquitaine produit sa première émission de télévision régionale. Dans le domaine culturel, plusieurs initiatives portent le nom deBordeaux bien au delà de ses frontières. C'est le cas du Mai musical qui donne sa première en 1950 au Grand Théâtre, en présence de François Mauriac. Il accueille des compagnies dramatiques, des corps de ballet, des orchestres et des solistes réputés. Avec la première semaine de Sigma, en 1965, la ville se lance tous azimuts dans la politique culturelle d'avant-garde. En dix ans, la fréquentation de ce festival passe de 6 000 à 60 000 spectateurs.
Au début des années 1970, la population de l'agglomération passe de 430 000 à 600 000 habitants. De nouveaux arrivants se sont installés lors des décennies précédentes, venus d'Espagne, puis du Portugal ou de l'ancienne Algérie française devenue indépendante en1962. La ville change. Le nombre d'étudiants augmente considérablement : de 6 300 juste après la guerre à environ 20 000 en 1965.Le campus laisse peu à peu le centre de l'agglomération pour se développer en périphérie, à Talence et à Pessac. Les étudiants manifestent nombreux en mai 1968, bientôt rejoints, comme ailleurs en France, par des travailleurs en grève. Le Grand Théâtre est brièvement occupé. La nuit du25 mai, des émeutes font 109 blessés, mais à la fin du mois, le mouvement s'essoufle àBordeaux comme ailleurs.
Le TGV en gare Saint Jean
Les habitudes changent. En 1969, le premier hypermarché de l'agglomération ouvre à Mérignac. Dans les années 1980, les radios libres investissent les ondes. A partir de1982, l'équilibre des pouvoirs change entre l'Etat, la région, le département et les communes, devenus collectivités territoriales. En 1990 le TGV fait son entrée en gare Saint Jean. La rocade est achevée en 1993 avec l'ouverture du pont François Mitterrand. Quelques années plus tard, la ville se penche sur son passé à travers le procès de Maurice Papon, ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde, de juin 1942 à la Libération. Bordeaux tourne une page d'histoire.
En 1995, Alain Juppé prend la suite de Jacques Chaban-Delmas à la tête de Bordeaux. Il lance un grand programme de rénovation urbaine qui voit notamment revenir le tramway(décembre 2003). En décembre 2004, Hugues Martin lui succède pour deux ans comme premier magistrat de la ville. En octobre 2006,Alain Juppé redevient maire de Bordeaux.
Le tramway de Bordeaux
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[size=24]Tourisme et histoire-Bordeaux- Quartier des Chartrons
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Le quartier des chartrons est un quartier de la ville de Bordeaux.
Ce quartier doit son nom à la présence d'un couvent de l'ordre des chartreux.
Il est situé au nord du centre-ville historique, en bordure de la Garonne. Il a la forme d'un rectangle.
Il est délimité au sud par la place des Quinconces, à l'est par la Garonne et le quai deschartrons, au nord par le cours du Médoc et le quartier Bacalan, à l'ouest par la rue Fère et le Jardin Public.
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La Halle des Chartrons
En 1381, un couvent de frères chartreux est fondé hors des murs. Un faubourg se développe autour du monastère.
L'essor de cette zone ancien marécage drainé commence avec l'installation au XVIIesiècle de négociants Anglais, Flamands et Irlandais. Obligés de s'installer hors les murs, ils créent une aristocratie du vin influente et leur proximité avec le monastère les fait surnommer chartrons par la population bordelaise. Courtier et négociants, ils fondèrent des entreprises qui vendaient le vin dans leur pays d'origine. Peu à peu, de vastes entrepôts de vieillissement et de stockages sont construits le long de la Garonne. Ils étaient destinés à recevoir le vin qui arrivait en gabarre des vins du haut pays du vignoble du sud-ouest et à préparer les vins pour les expéditions vers l'Europe du nord.
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Les quais de Bordeaux en 1850.
Les familles des grands négoce furent fortement influencées par les premières d'origine anglo-saxonnes. Même les familles venues d'Alsace ou de la vallée du Rhône prirent une connotation d'outre-Manche. Les alliances commerciales et matrimoniales furent la base d'une communauté autarcique jusque dans les années 1970.
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Cette influence est toujours notable dans le nom des châteaux du vignoble du Médoc:famille de Tom Barton à Langoa Barton ou Léoville Barton, famille Rothschild aux château Lafite et Mouton, John Lynch, fondateur des châteaux de Lynch-Bages et Lynch-Moussas, famille Boyd à Boyd-Cantenac... Château Prieuré-Lichine confirme l'internationalisation du négoce avec l'arrivée du russe Alexis Lichine.
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Château Prieuré-Lichine
Au cours des années 1993 à 2007, l'ancien croiseur Colbert de la marine nationale a été amarré aux quais des Chartrons pour y devenir un musée. Le besoin de rénovation du navire dont la remise en peinture nécessitait 1,5 million d'euros que l'association de défense n'a pu réunir. Toujours propriété de la marine, il rejoint Brest en 2007 pour y être démantelé.
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Le Colbert quai des Chartrons
Dans les années d'après-guerre, le quartier est progressivement déserté par les négociants. La réputation du quartier en souffre, entre des entrepôts vides laissés à l'abandon.
À l'aube des années 2000, cette zone proche du centre-ville, à l'architecture ancienne typique et le front de Garonne incitent les décideurs à entreprendre sa réhabilitation. De vastes programmes créent des habitations et des bureaux modernes en préservant les façades chargées d'histoire. De mal famé, le quartier devient branché et se trouve colonisé par les antiquaires et brocanteurs. Les restaurants et bistrots du front de Garonne donnent une vie diurne et nocturne au quartier devenu branché.
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Le front de Garonne
Lors de cette rénovation, une cité mondiale du vin a été créée. Elle abrite un centre de congrès et d'expositions, le centre INAO de Bordeaux et la délégation régionale de l'ONIVINS, devenue depuis VINIFLHOR puis FranceAgriMer.
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La Cité mondiale du vin
Rue Borie, le musée des chartrons retrace le riche passé du quartier lié au négoce et au commerce du vin.
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Musée des Chartrons
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Pour Bordeaux,c'est terminé!!!! Bonne promenade à toutes et à tous.
Ninnenne