marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Un jour... une histoire... 14 juin 1816+15 juin 1215+14 juin 1982 Mar 16 Sep - 13:23 | |
| Un jour... une histoire... 14 juin 181616 juin 1816 Naissance du docteur Frankenstein Dans la nuit du 16 juin 1816, les poètes Lord Byron et Percy[size=16]Shelleydevisent avec leurs compagnes respectives, Claire et Mary, ainsi qu'un ami, le docteur John Polidori, dans une grande villa des bords du lac Léman, en Suisse. En raison d'un été exceptionnellement pourri, consécutif à l'éruption d'un volcan en Indonésie, cela fait plusieurs jours qu'ils ne peuvent sortir... La faute à la météo Pour passer le temps, les jeunes gens entament un concours d'histoires macabres sur une suggestion de Lord Byron : «We will each write a ghost story» («Nous allons chacun écrire une histoire de fantôme»). C'est ainsi que la maîtresse de Shelley, Mary Godwin (19 ans), raconte l'histoire du docteur Victor Frankenstein, qui tenta de créer la vie à l'égal de Dieu. Mary Shelley L'histoire lui est inspirée par la vie d'un alchimiste allemand du siècle précédent, Konrad Dippel. Elle prend forme dans les jours qui suivent, après que la jeune fille eut passé quelques nuits cauchemardesques. Elle débouche sur la publication deux ans plus tard du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne, l'un des grands mythes de l'Occident contemporain et une mine intarissable pour les scénaristes du septième Art. Épilogue tragique La suite est obscurcie par des drames en série. Harriet, la femme légitime de Percy Shelley, se suicide, n'en pouvant plus des frasques de son génie de mari. Le poète se remarie avec Mary Godwin le 30 novembre 1816. Il meurt en mer le 8 juillet 1822, à 30 ans, au large de La Spezia (Italie), et est incinéré sur la plage, d'une manière très romantique, en présence de son ami Lord Byron. Ses cendres seront inhumées à Rome. Lord Byron, quant à lui, mourra de maladie le 19 avril 1824, à 36 ans, en participant à la défense de Missolonghi, aux côtés des Grecs. Mary Shelley décédera beaucoup plus tard, le 1er février 1851, à 54 ans, à Londres, d'une tumeur au cerveau. Elle aura eu deux enfants de son tumultueux mariage avec Percy... en sus du monstre du docteur Frankestein.--------------------------------------------------------------------------------------Un jour... une histoire... 15 juin 1215 15 juin 1215La Grande Charte Le 15 juin 1215, les barons anglais imposent à Jean sans Terre, le plus jeune fils d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt, un traité qui sera plus tard connu sous le nom deGrande Charte. C'est dans la prairie de Runnymede, près de Windsor, que le roi, alors âgé de 49 ans, signe ce texte de 63 articles (Magna Charta Libertatum). Sous couvert de renouveler les chartes antérieures comme celle du roi Henri 1er (1100), il inaugure l'évolution de l'Angleterre et de l'Europe vers la démocratie parlementaire . La loi au-dessus du Roi «Voici une loi qui est au-dessus du Roi et que même le Roi ne doit pas violer. Cette réaffirmation d'une loi suprême et son expression dans une charte générale est la grande valeur de La Grande Charte "Magna Carta". Ce qui en soi-même justifie le respect qui lui est accordé par le peuple.» Winston Churchill, 1956 Un roi méprisé Jean sans Terre (en anglais John Lackland) doit son surnom à ce qu'il n'a pas reçu de terres en apanage à sa naissance, à la différence de ses frères. Violent et sans scrupules, il réussit à se faire haïr de la noblesse comme des bourgeois, du clergé et des paysans. En 1213, le roi s'allie à l'empereur d'Allemagne et au comte de Flandre, contre le roi de France Philippe II Auguste. Mais il est battu à La Roche-aux-Moines et ses alliés le sont à Bouvines. Ainsi, non seulement Jean sans Terre aura perdu en quelques années la plus grande partie des terres que possédaient les Plantagenêt en France mais son trône est même menacé ! Dans ces circonstances lamentables, Jean sans Terre ne voit d'autre issue que de se soumettre aux exigences des grands seigneurs du royaume. Il s'engage par la Grande Charte à ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord d'un Grand conseil composé de barons et d'ecclésiastiques. Il s'engage aussi à ne pas procéder à des arrestations arbitraires (article 39 : «Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ou dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-loi, exilé ou exécuté, de quelques manières que ce soit. Nous ne le condamnerons pas non plus à l'emprisonnement sans un jugement légal de ses pairs, conforme aux lois du pays»). Vingt-cinq personnes dont 24 barons et le Maire de Londres doivent surveiller le respect des clauses par le roi. Naissance de la démocratie moderne En imposant au roi la Grande Charte, la noblesse veut simplement imposer au roi le respect des coutumes et de ses droits féodaux. Mais la postérité verra dans ce texte la première limitation imposée à l'arbitraire monarchique et l'amorce de la démocratie moderne. La Grande Charte, qui est conservée au British Museum de Londres, est encore de nos jours le fondement des institutions britanniques. Extrait du manuxcrit originel de La Grande Charte(British Museum,Londres) L'Angleterre en gestation L'État issu de Guillaume le Bâtard se singularise par la primauté du droit sur l'arbitraire, dans les relations entre le souverain et les différentes classes sociales. Cet État de droit est à l'origine de la puissance anglaise...--------------------------------------------------------------------------------------Un jour... une histoire... 14 juin 1982 14 juin 1982Londres reconquiert les Malouines Le 14 juin 1982, la guerre des Malouines prend fin avec l'entrée des Britanniques à Port Stanley, chef-lieu de l'archipel, au terme de huit semaines de combat. Cette guerre d'un autre âge, pour quelques îlots sans intérêt, avait mis aux prises la Grande-Bretagne et l'Argentine. Querelle coloniale Les îles Malouines sont un archipel désolé de l'Atlantique Sud, composé de 200 îlots, plus grand que la Corse, aujourd'hui peuplé d'à peine 2000 habitants, essentiellement des éleveurs de moutons. Elles doivent leur nom aux pêcheurs de Saint-Malo qui les ont fréquentées au XVIIe siècle. Elles ont appartenu à l'Espagne puis à l'Argentine avant de devenir colonie britannique sous le nom d'îles Falkland en 1833. Depuis lors, l'Argentine n'a cessé de revendiquer ses droits sur l'archipel. Un conflit d'un autre âge Au début des années 1980, les généraux qui dirigent l'Argentine d'une main de fer décident de restaurer leur popularité flageolante en mettant à exécution la vieille revendication nationale sur l'archipel des Malouines. Ils sont convaincus que les Britanniques, eux-mêmes aux prises avec de graves difficultés économiques, n'oseront pas riposter... Le 19 mars 1982, en guise de ballon d'essai, des militaires plantent le drapeau argentin sur l'île de Géorgie du Sud, une dépendance des Malouines à quelques centaines de kilomètres au sud-est de l'archipel. Le 2 avril 1982, en violation du droit international, 5.000 militaires entrent sans coup férir à Port-Stanley et chassent la petite garnison britannique (70 hommes). Contre toute attente, le Premier ministre britannique Margaret Thatcher, à la peine dans les sondages d'opinion du fait de sa dureté à l'égard des syndicats, réagit avec une fermeté inattendue. Au pouvoir depuis 1979, la «Dame de Fer» écarte d'emblée toute idée de négociation. Elle fait de la reconquête de cet archipel du bout du monde, à 15.000 kilomètres de Londres, une question de principe et mobilise les meilleures unités de la Navy pour le récupérer. Les hostilités commencent les 24 et 25 avril par la reprise de la Géorgie du Sud. Le 2 mai, un sous-marin britannique coule le croiseur General-Belgrano, fleuron de la flotte argentine, faisant 350 victimes. Le Sheffield en feu pendant la guerre des Malouines en 1982 Deux jours plus tard, les Argentins réagissent en coulant le lance-missiles HMS Sheffield avec un missile français Exocet tiré d'un avion Super-Etendard (le second de ces missiles de haute technologie dont disposent les Argentins est tiré en même temps mais se perd dans les flots). Le Sheffield est le premier navire de guerre que perdent les Britanniques en opération depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son naufrage se solde par 20 morts et 24 blessés. Les Argentins frappent également les frégates Ardent et Antelope, le lance-missilesHMS Coventry (120 morts !), le porte-conteneurs Atlantic-Conveyor et le navire de débarquement Sir Galahad (53 morts). À leur actif aussi 18 avions. Eux-mêmes perdent en sus de leur croiseur un sous-marin, le Santa-Fé, et une bonne partie de leur aéronavale. Le Coventry victime d'une attaque aéronavale argentinependant la guerre de Malouines en 1982 Les généraux argentins au pilori Les Britanniques n'en arrivent pas moins à débarquer sur l'archipel convoité et malgré leurs «exploits», les Argentins doivent bientôt rendre les armes. Les fusilliers marins britanniques dans les Malouines en 1982 Le 14 juillet 1982, un mois après la reddition de Port-Stanley, Buenos Aires et Londres concluent un accord qui met fin à la guerre. Le bilan humain des sept semaines de guerre est élevé : 712 morts du côté argentin (et deux mille blessés et disparus) ; 293 morts du côté britannique. Pour la dictature argentine, c'est le coup de grâce. Son chef, le général-président Léopold Galtieri est chassé du pouvoir le 29 juin 1982. Un régime constitutionnel démocratique se met en place et mène à l'élection à la présidence de la République du radical Raúl Alfonsín. L'année suivante, tandis que Galtieri est arrêté, Margaret Thatcher, revigorée par sa victoire des Malouines, gagne haut la main les élections législatives... Londres et Buenos Aires ont restauré leurs relations diplomatiques le 15 février 1990 mais le sort des Malouines continue d'agiter les esprits sur les bords du río de la Plata. - ------------------------------------------------------------------------------------------------ Ninnenne [/size] | |
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