marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Un jour... une histoire... 13 juin 1944 + 1144(art gotique) Ven 17 Oct - 14:12 | |
| 13 juin 1944 Une fusée V1 dans la Tamise [size=16]Le13 juin 1944, la première fusée V1 («Vergeltungswaffe» ou arme de la vengeance) s'écrase dans l'estuaire de la Tamise. Une nouvelle fois sont visées les villes britanniques. Il ne s'agit plus comme en 1940 d'attaques par des vagues de bombardiers. On a affaire cette fois à une arme nouvelle : la bombe volante. Ultime défi Longue de 7,90 mètres, avec une charge de 750 kilogrammes d'explosifs, la V1 est propulsée par un pulso-réacteur mais doit d'abord être catapultée à partir d'une puissante rampe de lancement. La fusée quitte sa rampe à environ 250 km/h mais n'atteint sa pleine vitesse (650 km/h) qu'après que son piston de lancement se soit décroché de sous son ventre. Il arrive (assez rarement) que le piston ne se décroche pas et la fusée chute au bout de 500 mètres de vol. V1 en vol Ces bombes volantes font leur apparition quelques jours après le débarquement anglo-saxon du 6 juin en Normandie. C'est pour Hitler une ultime tentative de reprendre la main en terrorisant la population britannique avec des bombardements aveugles. Les Allemands vont envoyer vers l'Angleterre jusqu'à 250 engins par jour à partir de plusieurs dizaines de rampes installées sur le littoral de la Manche. 70 s'écrasent sur Londres chaque jour, faisant au total, en trois mois, 6.000 tués chez les citadins. Ces engins sont difficilement interceptés en vol et détruits par la chasse britannique. Grâce à un résistant français, Michel Hollard, qui localise les 104 rampes de lancement, l'aviation britannique va pouvoir détruire celles-ci une à une et annihiler ainsi la menace. Les attaques de V1 cessent le 1er septembre 1944. Naissance des fusées Mais le 8 septembre 1944, de véritables fusées, plus puissantes et à plus long rayon d'action, font leur apparition : les V2 (aussi appelées A4), avec une tonne d'explosifs chacune. V2 sur la place de peenemünde À la différence de leurs rivales V1, ces puissantes fusées à combustible et comburant liquide n'ont pas besoin de rampes de lancement massives et fixes. Elles sont lancées depuis des installations mobiles légères, ce qui complique leur repérage. 1100 V2 s'écrasent sur Londres jusqu'au 27 mars 1945. Bilan : 2700 tués. Les V2 ont été mises au point dans le centre de recherches ultrasecret de Peenemünde, sur l'île d'Usedom, dans la mer Baltique, sous la direction d'un génial ingénieur, Wernher von Braun, alors âgé de tout juste 32 ans (il est né le 23 février 1912). Vue aérienne de la base de Peenemünde Von Braun a commencé de travailler sur les fusées dès 1932 au centre expérimental de Kummersdorf. Hitler le remarque et le nomme en 1936, à 24 ans, directeur du centre de Peenemünde dont il vient de décider la création. Le centre, qui va occuper jusqu'à 12.000 personnes, travaille d'abord sur la propulsion à réaction avant d'orienter ses recherches vers les fusées. Vers la conquête de l'espace Quand capitule l'Allemagne nazie, von Braun en est déjà à projeter des fusées intercontinentales capables de frapper les États-Unis ! Il échappe aux Soviétiques et fuit jusqu'en Bavière, où il se rend aux Français. Ceux-ci le livrent aux Américains, trop heureux de leur bonne prise. Von Braun prisonnier des français À l'image des autres savants allemands qui ont mis au point les V2, von Braun entre bon gré mal gré au service des vainqueurs. Il poursuit sans état d'âme ses travaux sur les V2mais cette fois pour le compte de l'armée américaine. En 1960, il passe à la NASA et va dès lors accomplir son rêve d'enfant : envoyer des hommes sur la lune ! C'est lui qui dirige en effet le programme Apollo qui va accomplir cet exploit. Wernher Von Braun meurt dans la discrétion le 17 juin 1977 à Alexandria, en Virginie.--------------------------------------------------------------------------------------Un jour... une histoire... 11 juin 1144 11 juin 1144Naissance de l'art gothique à Saint-Denis Le choeur de la basilique de Saint-Denis, dédiée au premier évêque de Paris, est solennellement consacré le dimanche 11 juin 1144. L'abbé Suger invite à la cérémonie le roi de France, Louis VII le Jeune, et sa femme, la duchesse Aliénor d'Aquitaine, ainsi que tous les grands personnages du royaume, y compris les évêques et les archevêques. Ces derniers, émerveillés par la lumière des vitraux et l'élancement de la structure, regagnent leur diocèse avec le désir de reconstruire leur propre cathédrale dans le style particulier de Saint-Denis. C'est le véritable début de l'art gothique. Vue de la nef lumineuse de Saint-Denis Suger, un homme d'exception Fils d'un serf, Suger s'est hissé par ses seuls talents jusqu'au sommet de l'Église et de l'État, devenant abbé de Saint-Denis, au nord de Paris. Cette abbaye, dont les plus anciennes parties remontent aux rois mérovingiens de la lignée de Clovis, a été très tôt un lieu de pèlerinage. Dès l'époque de Dagobert, des rois et des princes s'y font inhumer. Pépin le Bref et ses deux fils, Carloman et Charlemagne, y ont été sacrés rois de France par le pape (Charlemagne sera par ailleurs sacré empereur à Rome). L'Abbé Suger sur un vitrail de Saint Denis (XIIème siècle) Entrepreneur hors pair, Suger fait reconstruire l'église abbatiale de Saint-Denis... Il a le sentiment d'oeuvrer ainsi pour la gloire de l'Église et du royaume. Ses conceptions sont à l'opposé de son contemporain et rival, l'austère Bernard de Clairvaux, qui plaide pour le dépouillement des lieux de culte. Dans un premier temps, pour la façade et la crypte de l'église, l'abbé adopte le styleroman de l'époque, non sans introduire sur la façade une superbe rosace, la première du genre. Le style roman (ou romain, c'est-à-dire d'inspiration latine) s'est épanoui après l'An Mil en Occident à l'occasion du renouveau de l'Église. Il se caractérise par des voûtes en berceau soutenues par de solides parois en pierre. Un artfrançais Mais vers 1130, à Sens, à l'occasion de la construction de la cathédrale Saint-Étienne, un nouveau style architectural apparaît subrepticement, plus léger, plus élancé, plus lumineux. L'abbé Suger est séduit par ce nouveau style et décide de s'en inspirer pour l'achèvement de sa chère basilique. Avec la consécration du choeur de la basilique, les contemporains ont conscience d'assister à la naissance d'un nouveau style architectural, proprement révolutionnaire par sa hardiesse et son caractère résolument novateur... Art gothique ? disons plutôt art français ! Le style architectural qui caractérise le choeur de Saint-Denis est d'abord baptisé«ogival» par référence à l'ogive ou à l'arc brisé, ou encore «art français» car il est né au XIe siècle dans le Bassin parisien, à Sens, Saint-Denis, Laon, Noyon, Paris. Il sera sous la Renaissance baptisé par dérision «art gothique» (c'est-à-dire «à peine digne des Goths»). Ninnenne
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