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 Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout)

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marileine
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marileine


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MessageSujet: Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout)   Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) Icon_minitimeMar 29 Sep - 13:26

Un jour... une histoire... 02 mai 1832

Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) B81a8f74
 
2 mai 1832
Révélation de George Sand
 
 
 
 
Le 2 mai 1832, la critique littéraire salue la sortie à Paris d'un roman intitulé Indiana. Tiré à 750 exemplaires, il dresse la critique de la vie bourgeoise sous le règne de Louis-Philippe 1er. Son auteur est un inconnu du nom de George Sand.
 
Derrière ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours déjà rocambolesque.
 
 
Bâtardise
 
L'auteur est née le 1er juillet 1804 à Paris sous le nom d'Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier, Maurice Dupin de Francueil, et la fille d'un pauvre cabaretier, Sophie Laborde.
 
Son père a eu un fils naturel d'une servante et sa mère une fille d'un père inconnu. Ensemble, ils ont eu plusieurs enfants morts en bas âge et c'est seulement quelques mois avant la naissance de la future George Sand qu'ils ont décidé de se marier enfin.
 
Notons pour la petite histoire que la mère de Maurice Dupin, Marie-Aurore de Saxe, était elle-même une fille illégitime du maréchal Maurice de Saxe, le vainqueur de Fontenoy (1745), et d'une maîtresse de passage, l'actrice Marie Rinteau.
 
Le maréchal de Saxe, qui n'avait ni reconnu ni légué quoi que ce soit à la seule descendante qu'on lui connaisse (malgré d'innombrables maîtresses), étaitlui-même le fils naturel de l'Électeur de Saxe, l'illustre Frédéric-Auguste 1er Le Fort et de la comtesse Aurore de Königsmarck.
 
 
[size=16]Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) Sand-1bad45d

 
George Sand (1804-1876)
 
 
Passion(s)
 
 
Nantie de cette curieuse ascendance, l'enfant est baptisée sous les prénoms Amandine Aurore Lucie, à consonance plus catholique que ses prénoms d'origine (Amantine Aurore Lucile). Elle-même se fait plus simplement appeler Aurore. Elle passe une enfance heureuse au château de Nohant (Indre), château que sa grand-mère Aurore de Saxe avait acquis en 1793 après son veuvage d'avec le fermier général Dupin de Francueil.
 
Elle épouse à 18 ans le baron Dudevant dont elle se séparera en 1836 après une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an après le mariage, en 1823, naît un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naît une fille, Solange, dont le père est supposé être Stéphane Ajasson de Grandsagne, jeune noble des environs de Nohant.
 
Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accède à la célébrité littéraire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l'amant avec lequel elle a commencé à écrire.
 
George Sand écrit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour écrire La Mare au diable, l'un de ses plus célèbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte.
 
Passionnée et volontiers exubérante, révolutionnaire et républicaine dans l'âme, elle mène en marge de ses travaux d'écriture maints combats politiques et des engagements féministes avant l'heure. Dès 1830, elle fait campagne à Nohant, dans l'Indre, en faveur d'un candidat républicain. Elle s'intéresse au catholicisme social de Lamennais sous l'influence de son ami Franz Liszt. Et en 1848, elle fonde une revue au titre éloquent et promis à un long avenir : La Cause du peuple !
 
Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes âmes en s'affichant en tenue d'homme ou avec un cigare. Cela ne l'empêche pas de bénéficier de l'amitié dévouée de Balzac, Flaubert, Hugo ou encore du peintre Delacroix.
 
 
Une ribambelle d'amants
 
Débordante de vitalité, George Sand eût fait le bonheur de notre presse à scandales du fait de ses nombreuses liaisons plus ou moins retentissantes avec des amants dont les plus célèbres sont Mérimée (décevant aux dires de la romancière), Musset et Chopin, sans parler de la comédienne Marie Dorval, la «chère aimée».
 
En juin 1833, auréolée du succès d'Indiana, elle rencontre chez son éditeur le poète romantique Alfred de Musset. En janvier 1834, le couple va filer le parfait amour à Venise. Mais les deux amants tombent malades, se disputent et George Sand séduit... leur médecin, Pietro Pagello. Musset s'en retourne seul à Paris. George Sand le rejoint en août 1834 et renoue avec lui pour quelques mois.
 
Musset présente Franz Liszt à George Sand et en 1837, la romancière accueille à Nohant le musicien et son amante, Marie d'Agoult. Liszt présente Chopin à son amie.
 
L'année suivante, en 1838, débute l'idylle de George Sand et Frédéric Chopin... La ribambelle ne s'interrompt qu'en 1850, avec le graveur Alexandre Manceau, dernier amant en titre de George Sand.
 
 
Après les journées révolutionnaires de 1848, George Sand se retire dans son château de Nohant, au coeur de cette campagne berrichonne qui lui a fourni la matière de ses meilleurs romans :La Mare au diable (1846), François le Champi(1847) ou encore La petite Fadette (1849).
 
Après le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient à l'écart du pouvoir mais conserve l'estime de l'empereur, lui-même connu pour sa fibre sociale.
 
La «dame de Nohant» meurt dans la sérénité le 8 juin 1876. Passionnée, provocatrice, elle a créé un personnage inédit : la femme libérée.


Un jour... une histoire... 1er mai 1886

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Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) 692cc188

 
 
1er mai 1886

Journée de 8 heures et Fête du Travail

 
 
 
Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures.
 
Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard, à instituer une «journée internationale des travailleurs» ou «Fête des travailleurs». Cette journée est aujourd'hui plus volontiers appelée «Fête du Travail», bien que l'expression prête à confusion...
 
 
Une revendication nationale
 
Au cours du IVe congrès de l'American Federation of Labor, en 1884, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donné deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.
 
Arrive le 1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.
 
Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police.
 
 
Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) Haymarket-da8073
 
La révolte de Haymarket Square
(Chicago, 4 mai 1886)
 
 
Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus le 11 novembre 1886 malgré des preuves incertaines.
 
 
Stèle vengeresse
 
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l'un des condamnés, Augustin Spies : «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui»
 
 
Manifester pour la journée de 8 heures
 
 
Trois ans après le drame de Chicago, la IIe Internationale socialiste réunit à Paris son deuxième congrès. Celui-ci se tient au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, pendant l'Exposition universelle qui commémore le centenaire de la Révolution française.
 
Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Jusque-là, il est habituel de travailler dix ou douze heures par jour (en 1848, en France, un décret réduisant à 10 heures la journée de travail n'a pas résisté plus de quelques mois à la pression patronale).
 
Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, ils décident qu'il sera «organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès. Attendu qu'une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l'AFL, dans son congrès de décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation.»
 
Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame. La troupe équipée des nouveaux fusils Lebel et Chassepot tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers. Elle fait dix morts dont 8 de moins de 21 ans. L'une des victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, habillée de blanc et les bras couverts de fleurs, devient le symbole de cette journée.
 
 
Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) 1ermaigrandjouan-da80a1
 
1er mai, lithographie de Grandjouan pour l'Assiette au Beurre
(1906)
 
 
Les manifestations rituelles du 1er mai ne se cantonnent plus dès lors à la revendication de la journée de 8 heures. Elles deviennent l'occasion de revendications plus diverses. La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays... L'Allemagne nazie va encore plus loin ! Hitler, pour se rallier le monde ouvrier, fait, dès 1933, du 1er mai une journée chômée et payée. La France l'imitera sous l'Occupation, en... 1941.
 
 
Le 1er mai en France
 
En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci symbolise la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs.
 
Le triangle est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine. En 1907, à Paris, le muguet, symbole du printemps en Île-de-France, remplace cette dernière. Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge.
 
Le 23 avril 1919, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant, à titre exceptionnel, une journée chômée.
 
Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une résonance particulière car elles surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives qui vont consacrer la victoire du Front populaire et porter à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum.
 
 
Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) Fetedutravail1936-1--e10b31
 
Les sydicats français réunis pour le défilé
du 1er mai 1936 (archives nationales)
 
 
C'est pendant l'occupation allemande, le 24 avril 1941, que le 1er mai est officiellement désigné comme la Fête du Travail et de la Concorde sociale et devient chômé. Cette mesure est destinée à rallier les ouvriers au régime de Vichy. Son initiative revient à René Belin. Il s'agit d'un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT (Confédération Générale du Travail) qui est devenu secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain.
 
À cette occasion, la radio officielle ne manque pas de préciser que le 1er mai coïncide avec la fête du saint patron du Maréchal, Saint Philippe (aujourd'hui, ce dernier est fêté le 3 mai) !
 
En avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale. Autrement dit, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail. Cette appellation n'est que coutumière.....

[size=24]Un jour... une histoire... 30 avril 1598

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Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) 70d2ea61

 
Henri IV

 
Arrivé le soir du 13 avril 1598 à Nantes, le roi Henri IV signe le 30 avril suivant un ensemble de textes connus dans l'Histoire sous le nom d'«Édit de Nantes».

 
Ce texte marque la fin des guerres de religion entre catholiques et protestants français. Il vise à «l'établissement d'une bonne paix et tranquille repos» selon les propres mots du roi. C'est la première fois qu'est officialisée dans un même État, en Europe, la coexistence de protestants et de catholiques.

 
Un Édit de pacification et de tolérance

 
L'Édit de Nantes demeure, dans la mémoire collective, le symbole de la tolérance entre des confessions autrefois rivales et désormais prêtes à accepter la religion de l'adversaire... Déjà dans les années précédentes, au plus fort des guerres de religion, des municipalités françaises avaient conclu des «édits de pacification» entre leurs concitoyens des deux confessions ; c'est ainsi que l'on pouvait vivre en paix dans ces villes tandis que l'on s'étripait dans les villes voisines !

 
Certains historiens ont placé l'Édit de Nantes aux origines de la laïcité française. S'il met un terme aux guerres civiles qui ont ensanglanté la France pendant près de trois décennies, cet édit de pacification ne fait qu'établir une coexistence entre la majorité catholique et la minorité protestante, disciple de Jean Calvin. Dans le préambule de l'Édit, le roi Henri IV défend d'ailleurs l'idée d'unité religieuse du royaume : encore impossible, elle est remise à plus tard.

 
Ce qu'on appelle l'Édit de Nantes est en fait un ensemble de quatre textes : l'Édit général (signé le 30 avril 1598), les articles secrets et particuliers (30 avril ou 2 mai 1598), le brevet des pasteurs (3 avril 1598) et le brevet des garnisons (30 avril 1598).

 
À ces textes, il faut ajouter l'Édit signé par Henri IV à Fontainebleau le 15 avril 1599, pour le royaume de Navarre (royaume en fait limité au Béarn), car Henri IV, ne l'oublions pas, est roi de Navarre avant que d'être roi de France. Les deux couronnes ne seront réunies que sous le règne de son fils Louis XIII. En attendant, il faut une législation spécifique pour le Béarn, où, à la différence de la France, les protestants tiennent le haut du pavé depuis les mesures prises en leur faveur par Jeanne d'Albret, mère d'Henri IV.

 
Tous ces textes sont le fruit d'une longue négociation entre les protestants et leur ancien chef, Henri IV... Ils sont signés en catimini et tenus secrets pendant de longs mois, jusqu'à leur ratification par les Parlements, tant est grande la crainte du roi qu'ils ne soient rejetés par l'opinion.

 
Celle-ci, sur le moment, est beaucoup plus sensible à la conclusion de la paix avec les Espagnols, par le traité de Vervins.

 
 
De la guerre à la coexistence pacifique

 
 
Henri IV, successeur légitime de son cousin Henri III, a abjuré définitivement la religion réformée en 1593 et ainsi pu obtenir de se faire sacrer à Chartres en 1594. Mais l'année suivante, il a dû déclarer la guerre aux Espagnols, qui, après avoir soutenu les Ligueurs, catholiques intransigeants, avaient pris goût à l'occupation de la France.

 
Soucieux de consolider la paix, à l'intérieur comme à l'extérieur, le roi envoie dans un premier temps auprès du pape Clément VIII deux plénipotentiaires ecclésiastiques, Jacques du Perron et l'abbé d'Ossat, pour le convaincre de donner son absolution au roi en échange de l'acceptation par celui-ci des décisions du concile de Trente et du rétablissement du catholicisme dans ses droits au Béarn.

 
Henri IV négocie par ailleurs avec les représentants des protestants, assemblés à Saumur au printemps 1596, les termes d'un nouveau et définitif Édit de tolérance, après ceux dont les guerres de religion ont été émaillés.

 
Le roi, qui a appris à connaître et estimer les réformés du temps où il combattait à leurs côtés, comprend mieux que quiconque la vanité de l'unité religieuse et la nécessité de poser les bases d'une nouvelle coexistence confessionnelle sous l'égide d'un même roi.

 
Mais voilà que le 11 mars 1597, les Espagnols s'emparent par traîtrise de la ville d'Amiens, dont les bourgeois avaient refusé la protection de l'armée royale. Face au danger, Henri IV demande du renfort aux réformés. Ces derniers se font désirer, croyant par là obtenir des conditions plus favorables à la conclusion du futur édit. Le roi ne cède pas. Les réformés comprennent le danger que leur attitude fait courir au royaume et se résignent à signer enfin un accord.

 
 
Les termes de l'Édit

 
 
L'Édit général, avec 92 articles généraux et 56 articles particuliers, dits «secrets», est en premier lieu un texte de pacification. Celle-ci passe par une amnistie générale, autrement dit l'oubli de toutes les offenses (le mot amnistie dérive d'une racine grecque qui signifie oubli).

 
L'article I énonce : «Premièrement, que la mémoire de toutes choses passées d'une part et d'autre, depuis le commencement du mois de mars 1585 jusqu'à notre avènement à la couronne et durant les autres troubles précédents et à leur occasion, demeurera éteinte et assoupie, comme de chose non advenue. Et ne sera loisible ni permis à nos procureurs généraux, ni autres personnes quelconques, publiques ni privées, en quelque temps, ni pour quelque occasion que ce soit, en faire mention, procès ou poursuite en aucunes cours ou juridictions que ce soit».

 
Concernant la coexistence religieuse entre catholiques et protestants, l'Édit reprend pour l'essentiel des dispositions contenues dans les édits de paix de religion antérieurs : édit d'Amboise, 1563 ; édit de Saint-Germain, 1570 ; édit de Poitiers, 1577.

 
Il rétablit le culte catholique dans l'ensemble du royaume. Il octroie par ailleurs six«libertés» à la minorité protestante, laquelle représente moins de 10% des vingt millions de Français :
- selon certaines conditions, des lieux de culte particuliers dans une ville par bailliage (sauf Paris),
- l'admission des protestants dans les écoles,
- le droit pour eux d'exercer des fonctions publiques,
- le droit de tenir des assemblées,
- le droit de tenir une centaine de places de sûreté, dont La Rochelle, pendant huit ans,
- des tribunaux spéciaux où sont jugées en appel les affaires où les protestants sont partie prenante : les Chambres de l'Édit ou Chambres mi-parties.

 
 
Des textes difficiles à passer

 
 
Reste le plus difficile : faire enregistrer les textes par les parlementaires, farouchement opposés aux protestants. Le roi reçoit les parlementaires et déclare les recevoir non en roi mais «vêtu comme un père de famille, en pourpoint, pour parler à ses enfants». Derrière la bonhomie se cache la fermeté car il ajoute : «Je couperai la racine à toutes factions, à toutes prédications séditieuses, et je ferai raccourcir tous ceux qui les susciteront !» ...

 
Le 25 février 1599, l'Édit général et les articles particuliers sont donc enregistrés par le Parlement de Paris. Celui-ci modifie sur plusieurs points le texte qui peut ainsi entrer en application. Les sept parlements de province enregistrent l'Édit dans les mois qui suivent.

 
Mal accepté par ses contemporains et bien que solennellement déclaré «perpétuel et irrévocable», l'Édit de Nantes sera progressivement écorné tout au long du siècle suivant, jusqu'à sa révocation complète par le roi Louis XIV, petit-fils d'Henri IV, en 1685, moins d'un siècle après sa signature. L'Édit de Nantes sera révoqué par son petit-fils, Louis XIV, moins d'un siècle plus tard, pour le plus grand dommage du royaume...
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Un jour... une histoire... 29 avril 1945

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Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) 01897d9e

 
 
29 avril 1945

 
Les Françaises votent pour la première fois

 
 
 
Le 29 avril 1945, tandis que la guerre contre l'Allemagne touche à sa fin, les élections municipales donnent l'occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur Histoire.

 
 
 
L'exception française
 
Le vote des Françaises résulte d'une ordonnance du 21 avril 1944 prise par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle, à Alger : «Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes». Il n'était que temps... En effet, les Françaises sont parmi les dernières femmes du monde occidental à acquérir le droit de voter et celui de se faire élire.
 
Aux premiers temps de la démocratie française, au XIXe siècle, le droit de vote était réservé aux propriétaires de sexe masculin. On considérait que les femmes, les domestiques et les pauvres, du fait de leur dépendance économique, n'étaient pas en situation d'exercer un choix libre.
 
Les militaires étaient aussi exclus du droit de vote mais pour d'autres raisons (on ne souhaitait pas qu'ils prennent parti dans les luttes politiques) et l'armée avait gagné le surnom de«Grande Muette». C'est seulement le 17 août 1945 - soit quelques mois après les femmes - qu'ils ont obtenu le droit de vote...
 
 
Des«suffragettes» très combatives
 
On rencontre les premiers votes féminins de l'Histoire en Corse, au temps où l'île était sous souveraineté gênoise : les femmes votent en effet au XVIe siècle dans les assemblées locales et leur droit est confirmé par la Constitution de Pascal Paoli, en 1755,... puis aboli après l'annexion française.
 
Les premières femmes à obtenir pour de bon le droit de vote sont les habitantes du territoire américain du Wyoming, en 1869, suivies par les Néo-Zélandaises en 1893, les Australiennes en 1902, les Finlandaises en 1906, enfin les Norvégiennes en 1913.
 
 
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Les Suffragettes à Londres
(Le Petit Journal 1908)
 
 
En Grande-Bretagne, les revendications féministes prennent un tour spectaculaire avec la création du mouvement des «suffragettes» par Emeline Pankhurst (45 ans), en 1903. Le 21 juin 1908, elles sont 250.000 à manifester à Hyde Park, à Londres.
 
Les manifestations se font violentes. C'est ainsi qu'une certaine Emily Wilding Davison se jette sous les sabots du cheval du roi George V au derby d'Epson, en 1913, et meurt de ses blessures !
 
Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que les «suffragettes»obtiennent enfin une demi-victoire, le 28 décembre 1918, avec l'octroi du droit de vote aux femmes de plus de... 30 ans.
 
C'est le début d'un mouvement d'émancipation mondial enclenché par le rôle actif qu'ont joué les femmes dans la vie sociale pendant la Grande Guerre. Comme les hommes combattaient dans les tranchées, les femmes ont dû les remplacer aux champs, dans les usines et dans les bureaux. Elles ont témoigné aussi de leur patriotisme comme infirmières et aides-soignantes dans les hôpitaux de campagne. Tout cela mérite récompense...
 
Le 15 juillet 1919, le pape Benoît XV lui-même se prononce en faveur du droit de vote des femmes. Aux États-Unis, la ratification du XIXe Amendement à la Constitution, le 26 août 1920, étend le droit de vote à l'ensemble des femmes du pays. Les Turques elles-mêmes obtiennent le droit de vote en 1934 à l'initiative du dictateur Moustafa Kémal (ce qui ne prête guère à conséquence dans ce régime très autoritaire !)
 
 
Lente émancipation des Françaises
 
En France, après la Grande Guerre, la Chambre des députés vote à plusieurs reprises en faveur du vote féminin. Mais ses propositions sont six fois repoussées par le Sénat. Les motifs des opposants tiennent à des préjugés personnels et à la crainte que les femmes ne renforcent le camp conservateur. La gauche radicale et socialiste craint en particulier que les femmes ne renforcent le camp clérical et ne se soumettent aux injonctions des curés !
 
Cependant, les Françaises n'attendent pas le droit de vote pour accéder à des fonctions gouvernementales. Trois d'entre elles obtiennent un sous-secrétariat d'État dans le gouvernement constitué par Léon Blum, en 1936, après la victoire du Front Populaire : Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie.
 
Il faut attendre les soubresauts de la Libération de 1945 pour qu'enfin les Françaises obtiennent le droit de vote. Des femmes sont dès lors régulièrement présentes dans les gouvernements. Mais la féminisation de la représentation parlementaire se fait attendre. Le nombre d'élues à l'Assemblée nationale stagne aux environs de 30 (5% des députés) jusqu'en 1997, date à laquelle il passe à 59 grâce à un effort particulier du Parti socialiste.
 
 
Masculinité etcumuldes mandats
 
La raison principale du faible nombre de femmes parmi les élus, en France, tient à la professionnalisation des fonctions politiques, elle-même liée au cumul des mandats.
 
Le cumul des mandats permet à un petit nombre de personnes d'accaparer les fonctions politiques. Il tend de lui-même à se renforcer. Entre deux candidats dont l'un a déjà un ou plusieurs mandats électoraux et l'autre n'en a aucun, les électeurs sont enclins à choisir le premier car ils le connaissent mieux et sont sensibles à son influence politique et à ses réseaux de débiteurs.
 
Les «cumulards» se justifient en arguant qu'en joignant un mandat national (député ou sénateur) à un mandat local (maire ou conseiller général), ils ont plus de poids pour défendre les intérêts de leurs administrés auprès de l'administration centrale. Argument oiseux, car un élu qui cumule un mandat de maire et un mandat de député est moins disponible que si l'une et l'autre mandat relèvent d'un élu à plein temps, le second faisant avancer à Paris les dossiers du premier.
 
Pour cumuler les mandats et avoir une chance raisonnable de faire une belle carrière, il faut se lancer tôt et se consacrer à plein à la politique. À ce jeu, les hommes sont avantagés dans la mesure où ils ne sont pas tiraillés par les contraintes familiales. C'est pourquoi on compte parmi les élus français une écrasante majorité d'hommes avec seulement un très léger infléchissement de tendance en dépit des lois en faveur de la féminisation de la classe politique.
 
Les futurs «cumulards» doivent être libérés des contingences matérielles pour prendre le risque de se consacrer à plein temps à la politique. Aussi appartiennent-ils en nette majorité à la haute fonction publique. C'est que les fonctionnaires français bénéficient en effet du privilège de retrouver leur emploi au terme de leur campagne électorale, en cas d'échec, ou au terme de leur mandat.
 
La classe politique française se singularise donc par sa masculinité et son appartenance majoritaire à la haute fonction publique, très loin d'une quelconque parité sociale. Lors de sa conférence de presse du 14 juillet 1997, le président de la République alors en fonction, Jacques Chirac, a relevé cette singularité. «L'élu français type est un haut fonctionnaire mâle !» a-t-il constaté à cette occasion. «Et issu de la bourgeoisie blanche,»aurait-il pu ajouter.
 
Ce n'est pas une fatalité... La démocratie britannique interdit aux fonctionnaires de se présenter à des élections pour éviter tout conflit d'intêrêt entre les fonctions de représentation du peuple et l'appartenance à un corps au service de ce même peuple. Les fonctionnaires britanniques désireux de se faire élire doivent au préalable sacrifier leur garantie d'emploi !

Un jour... une histoire... 27 avril 1848

Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) 135ce370
27 avril 1848
Abolition de l'esclavage en France
 
 
Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publie les décrets d'abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises. Sont concernées essentiellement les vieilles colonies héritées de l'Ancien Régime, dont l'économie encore sur les grandes plantations sucrières.
 
 
Le long parcours des abolitionnistes
En 1537, peu après son introduction dans les colonies des Amériques, l'esclavage avait été condamné par le pape Paul III mais les injonctions pontificales n'avaient pas eu plus de succès chez les planteurs d'Amérique qu'elles n'en ont aujourd'hui en matière de morale. C'est qu'à la Renaissance, la papauté ne pouvait déjà plus, comme au Moyen Âge, faire fléchir les dirigeants chrétiens en agitant la menace de l'excommunication.
Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l'esclavage une première fois pour calmer la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles et empêcher l'Angleterre de s'en emparer. Mais Napoléon Bonaparte revient sur cette mesure et légalise l'esclavage le 20 mai 1802.
Les Anglais, sous la pression des sociétés philanthropiques d'inspiration chrétienne, se montrent plus résolus. Ils abolissent la traite atlantique en 1807 et l'esclavage en 1833.
Les libéraux et philanthropes français sont tout aussi disposés que leurs homologues d'outre-Manche à éradiquer cette institution indigne mais ils en sont régulièrement empêchés par les groupes de pression des riches planteurs. Il est significatif qu'à Mayotte, sultanat musulman tombé sous protectorat français en 1841 et où n'existe aucun planteur européen, le gouvernement abolisse l'esclavage dès le 9 décembre 1846, sous le règne de Louis-Philippe 1er.
 
Enfin, la victoire
Il faut attendre la Révolution de Février pour qu'enfin, dans l'effervescence républicaine, les abolitionnistes puissent contourner l'opposition des planteurs.
Ledécret d'abolition est rédigé par Victor Schoelcher (44 ans). Ce riche philanthrope libéral et républicain, héritier d'une fabrique de porcelaine, est sous-secrétaire d'État à la Marine dans le gouvernement provisoire. Il a souhaité ce modeste ministère parce que de lui dépendent les colonies et, donc, la législation relative aux esclaves !
 
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Victor Schoelcher (musée de Fessenheim)
 
Victor Schoelcher lui-même est sous la tutelle du ministre de la Marine, le grand physicien et astronome François Arago (62 ans). Celui-ci appartient à l'extrême-gauche républicaine et dès 1840 s'est fait l'écho à la Chambre des députés des revendications sociales. Il soutient à fond son subordonné dans son combat pour l'abolition.
Tirant parti des bonnes dispositions des députés dans les premiers mois qui suivent l'avènement de la République, Victor Schoelcher et François Arago libèrent par décret 250.000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion comme à Saint-Louis du Sénégal.
 
Une application précipitée
Le décret, qui prévoit l'abolition dans un délai de deux mois, arrive dans les colonies quatre à cinq semaines plus tard. Mais sur place, les gouvernants des colonies et les planteurs ont en général pris les devants. La plupart des Blancs ont compris depuis longtemps que l'abolition était devenue inéluctable et s'y étaient préparés en multipliant les affranchissements..
À leur manière, les esclaves ont aussi accéléré le mouvement. À Saint-Pierre, en Martinique, une insurrection a éclaté le 22 mai 1848, avant qu'ait été connue l'existence du décret. Même chose en Guadeloupe où le gouverneur abolit l'esclavage dès le 27 mai 1848 pour éteindre l'insurrection.
 
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Abolition de l'esclavage à la Réunion le 20 décembre 1848
(musée des arts africains - paris)
 
En Guyane, la liberté entre en application le 10 août 1848 conformément au délai prévu. À la Réunion, plus éloignée de la métropole, il prend officiellement effet le 20 décembre 1848 mais dans les faits, à cette date, l'esclavage n'existe déjà plus dans l'île.
Les planteurs reçoivent une indemnité forfaitaire conformément au décret de Schoelcher. Ils tentent aussi de reprendre la main en sanctionnant le «vagabondage» dans les îles à sucre : c'est une façon d'obliger les anciens esclaves à souscrire des contrats de travail.
Ils contournent aussi l'interdiction de l'esclavage en faisant venir des «travailleurs sous contrat» de la Chine du sud ou du Tamil Nadu (Inde du Sud). Il s'agit d'un nouvel esclavage qui ne dit pas son nom comme celui que pratiquent à grande échelle en ce début du XXIe siècle les émirats du Golfe Persique. Les descendants de ces travailleurs représentent aujourd'hui un quart ou un tiers de la population de la Réunion et 15% environ de celle de la Guadeloupe.
L'abolition dément les sombres prophéties des planteurs. Elle se traduit par un regain de l'activité économique dans les colonies.
Victor Schoelcher va militer avec moins de succès contre la peine de mort. Exilé en Angleterre sous le Second Empire, il est élu député de la Martinique à l'avènement de la République puis devient sénateur inamovible jusqu'à sa mort, le 26 décembre 1893.

Un jour... une histoire... 26 avril 1248

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La Sainte Chapelle
 
26 avril 1248
 
Consécration de la Sainte-Chapelle
 
 
Le 26 avril 1248 a lieu la consécration de la Sainte-Chapelle dans l'île de la Cité, à Paris. Le monument, chef-d'oeuvre de l'art gothique, a été construit en six ans sur ordre du roi Louis IX, futur Saint Louis, pour abriter ce que l'on pensait être la couronne d'épines portée par le Christ lors de la crucifixion.
 
 
 
 
Une affaire de prestige
 
 
 
En 1239, le roi de France avait déboursé 135.000 livres pour acheter à son cousin, l'empereur latin de Byzance, Baudouin II, cette couronne d'épines et d'autres reliques de la Passion du Christ (le manteau, la pierre du Sépulcre, la Sainte Lance, le Saint Sang....!).
 
Il vaut la peine de comparer ce montant au coût de construction de la Sainte-Chapelle, de l'ordre de 40.000 livres seulement, pour se rendre compte de ce que pouvait signifier le commerce des reliques au Moyen Âge.
 
 
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Chapelle haute de la Sainte Chapelle
 
 
Pour le futur Saint Louis, l'achat des précieuses reliques et la construction de la Sainte-Chapelle sont certes affaire de piété. Elles sont aussi le fruit d'une habile politique visant à faire de Paris une cité comparable, en prestige et en sainteté, à Rome et Jérusalem.
 
Le succès de l'opération rejaillit sur la dynastie capétienne qui apparaît comme le fer de lance de la chrétienté occidentale. Il rejaillit aussi sur la France, le plus riche et le plus peuplé des États européens de cette époque, également le plus développé dans les domaines intellectuels et artistiques.
 
 
Chefd'oeuvre de l'art gothique
 
Véritable châsse de lumière, la Sainte-Chapelle marque l'apogée de l'art gothique, ou artfrançais, né un siècle plus tôt avec la consécration de Saint-Denis par Suger.
 
 
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La salle basse de la sainte Chapelle
 
 
La Sainte-Chapelle est construite selon le plan traditionnel des chapelles castrales, avec une nef (ou vaisseau) unique. Elle comporte deux niveaux : une chapelle basse affectée à la domesticité et dédiée à la Vierge, et surtout une chapelle haute illuminée par de hauts vitraux colorés, réservée au roi et à sa cour et dédiée à la Sainte Croix.
 
Dans cette chapelle haute, une châsse de trois mètres de haut réalisée par les meilleurs orfèvres parisiens abritait les reliques acquises par le roi.
 
 
L'architecte Pierre de Montreuil
 
Selon un manuscrit du XVIe siècle conservé à la Bibliothèque Nationale, l'architecte de la Sainte-Chapelle serait le célèbre Pierre de Montreuil. Né à Montreuil-sous-bois, à l'est de la capitale, il aurait débuté comme maçon à Saint-Denis avant de devenir le maître d'oeuvre de la Sainte-Chapelle et surtout de Notre-Dame de Paris.
 
Il a l'insigne honneur d'être enterré avec sa femme dans une chapelle de la cathédrale dédiée à la Vierge. Ce fait atteste que les églises médiévales étaient l'oeuvre de grands architectes reconnus et honorés comme il se doit par leurs concitoyens.
 
 
Heurs et malheurs
 
Sous la Révolution jacobine, en 1793-1794, la Sainte-Chapelle est gravement endommagée : disparition du jubé, des stalles et du mobilier, destruction de la flèche, martelage des tympans sculptés au-dessus des portes, dispersion des reliques... Une restauration à grande échelle est heureusement entreprise en 1846, avec le retour en vogue de l'art gothique. En 1871, pendant la Semaine sanglante qui met fin à l'insurrection de la Commune, l'édifice échappe de peu à l'incendie qui ravage le Palais de Justice voisin.
 
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La flèche de la Sainte Chapelle
 
 
La Sainte-Chapelle se trouve aujourd'hui enclose dans le Palais de Justice, reconstruit après la Commune en style néogothique. Si une partie des reliques ont disparu, la couronne d'épines a heureusement subsisté ; elle est à l'abri dans le Trésor de Notre-Dame de Paris et, une fois par an, revient à la Sainte-Chapelle pour y être vénérée.
 
 
Saintes Chapelles à la chaîne
 
Dix édifices sur le modèle de la Sainte-Chapelle de l'île de la Cité ont été construits en France jusqu'au XVIe siècle, soit par un roi (c'est le cas de Charles V à Vincennes), soit des princes de sang royal, Valois ou Bourbons.
 
Les uns et les autres souhaitaient de la sorte s'inscrire dans la lignée du saint roi et rehausser le prestige de leur résidence. Six de ces copies subsistent, à Vincennes, Riom, Châteaudun, Aigueperse, Champigny-sur-Veude et Vic-le-Comte. Notons que le terme«Sainte-Chapelle» ne date que du XVIe siècle ; au Moyen Âge, on parle plutôt de chapelle privée, autrement dit de chapelle tenant lieu de paroisse pour le maître du lieu...
 
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Un jour... une histoire... 24 avril 1617

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24 avril 1617 : Assassinat de Concini
 
Concino Concini, alias «Conchine» (prononciation à la française de Concini), est un intrigant italien qui a épousé la soeur de lait de la reine-mère Marie de Médicis, Leonora Dori, dite la Galigaï. La régente lui a remis le gouvernement du royaume et l'a fait marquis d'Ancre et même maréchal et amiral sans qu'il ait jamais combattu ni commandé de navire. Au grand mécontentement de la cour, ce clan pille sans vergogne le Trésor cependant que Marie de Médicis s'adonne sans limites à sa passion des bijoux et de l'astrologie. Le favori commet aussi l'erreur de rudoyer le jeune Louis XIII.
Le 24 avril 1617, celui-ci le fait assassiner avec le concours de son ami Albert de Luynes. «Merci, grand merci à vous ! À cette heure, je suis roi !» s'exclame le souverain (17 ans) à l'adresse des assassins. La ville d'Ancre, en Picardie, est aussitôt rebaptisée Albert en l'honneur du nouveau favori (la rivière qui la traverse a conservé le nom d'Ancre).
Par ce «coup de majesté», Louis XIII affirme son autorité. Mais il a aussi la mauvaise idée d'écarter Armand du Plessis de Richelieu, conseiller efficace de sa mère, au profit de l'inepte duc de Luynes. Il se ravisera sept ans plus tard...

Un jour... une histoire... 22 avril

Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) E023252b
 
22 avril 1637
L'insurrection des Croquants
 
 
 
 Les dernières années du règne de Louis XIII sont marquées par des révoltes anti-fiscales, dont la plus célèbre est celle des Croquants (surnom méprisant donné aux paysans), en 1637 (d'autres révoltes de Croquants, moins importantes, avaient déjà secoué la France dès le règne d'Henri IV, père de Louis XIII).
 
 
 
 
Misères du Grand Siècle
Exaspérée par la création de nouvelles taxes et la présence de troupes dans les campagnes, auxquelles une ordonnance contraint de fournir des rations de blé, une partie de la population du Périgord se soulève donc le 22 avril 1637.
Dirigés par un gentilhomme, La Mothe-La-Forest, les insurgés s'attaquent aux collecteurs d'impôts et forment une armée de quelque 8000 hommes. La rébellion s'étend, atteint le Haut-Quercy, entre Lot et Dordogne. 3.000 hommes de l'armée royale sont obligés d'abandonner la surveillance de la frontière espagnole pour venir mater le soulèvement, au prix d'un millier de victimes. Les chefs des Croquants sont condamnés à mort, au bannissement ou aux galères mais la masse des paysans et villageois est traitée avec plus de mansuétude. Le Premier ministre, le cardinal de Richelieu, accorde une large amnistie, ayant besoin de toutes ses forces pour combattre l'Espagne.
Selon l'historien Yves-Marie Bercé, la révolte des Croquants constitue «la plus grande crise d'insurrections populaires de la monarchie», même si elle a été moins meurtrière que la Grande Jacquerie de 1358. Les années 1636 et 1637 sont également marquées par des manifestations en Bretagne, où la rumeur courait que la gabelle allait être introduite, et des soulèvements dans le Poitou.
 
Révoltes des champs, révoltes des villes
Deux ans plus tard, en juin 1639, la décision d'introduire la gabelle en Normandie alors que de nombreux paysans vivent de la production de sel autour du Mont Saint-Michel, provoque la révolte des Nu-pieds. Ils réclament la suppression de tous les impôts établis après la mort d'Henri IV. À Rouen, les commerçants s'insurgent contre la création d'une taxe sur les étoffes teintes. Le soulèvement est écrasé avec plus de dureté que celui desCroquants.
Dans un contexte de montée de l'absolutisme, la centralisation administrative et la mise en place d'une fiscalité homogène s'imposent dans la douleur. On est à l'époque où, ému par la grande misère du peuple, Saint Vincent de Paul fonde les Filles de la Charité, un ordre au service des malades et des enfants trouvés (1634).

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René Caillé
 
20 avril 1828 
René Caillié entre à Tombouctou
 
 
 
Le 20 avril 1828, l'explorateur René Caillié découvre Tombouctou, une cité interdite aux chrétiens, sur les bords du Niger.
 
 
 
Le rêve fou d'un pauvre jeune homme
 
Né le 19 novembre 1799 dans le ménage d'un boulanger misérable, le jeune René Caillié (on écrit aussi Caillé) a grandi en rêvant aux noms mystérieux inscrits sur les cartes d'Afrique. À 16 ans, il quitte son village de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) avec l'ambition de devenir le premier Européen à entrer à Tombouctou... et à en revenir.
 
Il est enrôlé comme moussaillon sur une escadrille qui quitte Bordeaux pour le Sénégal le 27 avril 1816. Elle a mission de reprendre le Sénégal que le traité de Paris a restitué à la France après la chute de Napoléon, quelques mois plus tôt. Elle compte cinq navires de guerre dont la frégate La Méduse, vouée à une tragique célébrité.
 
René Caillié échappe au naufrage et arrive à Saint-Louis-du-Sénégal. Là, il a connaissance d'une expédition anglaise qui se prépare à partir sur les traces d'un célèbre explorateur écossais, Mungo Park, disparu depuis plus de dix ans dans l'Afrique intérieure.
 
Démuni de tout, il suit deux Noirs dans la forêt et tente de rejoindre le major Gray qui commande l'expédition en question. Mais trop épuisé, il doit renoncer et embarque sur un navire à destination de la Guadeloupe. De là, il retourne à Bordeaux.
 
 
L'aventure à tout prix
 
Une deuxième fois, il trouve le moyen de revenir à Saint-Louis et rejoint une nouvelle expédition britannique, partie cette fois à la rescousse du major Gray, prisonnier d'un roitelet local. René Caillié, en manque de ressources, participe à quelques voyages vers les Antilles et économise 2.000 francs. En 1824, il peut enfin revenir au Sénégal pour réaliser son rêve de jeunesse.
 
Le gouverneur, le baron Roger, tente de le dissuader. Il lui fait valoir qu'un grand nombre d'Européens ont déjà perdu la vie en tentant de rejoindre Tombouctou... Et ce n'est pas fini ! L'année suivante, un officier britannique, Alexander Gordon Laing, quitte Tripoli, sur la côte méditerranéenne, avec une petite escorte et le soutien officiel du gouvernement britannique. On apprendra plus tard qu'il a été tué sur le chemin du retour.
 
L'inconscient ne veut rien entendre et s'obstine dans son rêve d'atteindre Tombouctou !
 
 
Léon l'Africain et Tombouctou, la «cité interdite»
 
Localisée au coeur de l'Afrique occidentale, au nord du fleuve Niger, dans une zone encore inconnue des Européens, Tombouctou a une réputation de sainteté dans l'islam noir depuis l'époque lointaine où elle faisait partie de l'empire songhai. Son existence a été révélée aux Européens par Léon l'Africain.
 
Ce voyageur est né dans une famille musulmane de Grenade (Andalousie) en 1488 sous le nom de Hassan al-Wazzan, peu avant la prise de cette ville par les Rois catholiques. Réfugié au Maroc, il accompagne son oncle en mission diplomatique auprès du souverain du Songhai, l'askia Mohamed Touré, pour le compte du roi du Maroc. Il est capturé en 1518 par des pirates siciliens au retour d'un pèlerinage à La Mecque. Ses ravisseurs l'offrent au pape Léon X, né Jean-Léon de Médicis. Celui-ci, appréciant son intelligence, l'adopte comme son fils et le fait baptiser sous son propre nom.
 
Désormais connu sous le nom de Léon l'Africain, le jeune Andalou met sa science au service du pape. On lui doit la première description de l'Afrique... et la première évocation de Tombouctou, où il n'est pas sûr qu'il soit réellement allé ! Léon l'Africain évoque ses mosquées, où seraient conservés de précieux manuscrits arabes, et ses palais aux toits revêtus d'or. Il souligne que les chrétiens sont particulièrement malvenus dans la «cité interdite».
 
René Caillié décide avant toute chose d'adopter les manières locales.
 
Il rejoint un groupe de Maures et en un an, apprend leurs coutumes ainsi que quelques rudiments de langue arabe. Il s'applique à déchiffrer le Coran.
 
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René Caillé en pélerin musulman
 
 
Enfin, le 19 avril 1827, René Caillié quitte Saint-Louis avec une petite caravane, se faisant passer pour un enfant d'Alexandrie (Égypte) enlevé par les troupes de Bonaparte et désireux de revenir chez lui.
 
La longueur de son nez et la couleur de sa peau n'en finissent pas d'étonner. Son parapluie rouge excite la curiosité. Il mendie l'hospitalité et la protection des chefs locaux, cachant avec soin l'argent qui doit lui assurer le retour. Supportant des épreuves et des humiliations sans nom, malade même du scorbut, il arrive sur les bords du Niger et se repose à Kankan, une petite ville africaine de la Guinée actuelle, en pays mandingue.
 
Nouveau départ pour Djenné, ville commerçante de grande réputation. Il y arrive le 14 mars 1828. Dans cette ville exclusivement africaine, il a la surprise de découvrir des marchandises d'Europe, preuve de flux commerciaux notables via le Maroc et le Sénégal.
 
Un an jour pour jour après son départ du Sénégal, il débarque en pirogue à Cabra (ou Kabara), le port de Tombouctou sur le Niger. Le lendemain, «au moment où le soleil se couchait à l'horizon», il a le bonheur de toucher au but. Bonheur immédiatement terni par la réalité.
 
C'était donc cela, Tombouctou ? Une ville africaine assoupie entre le fleuve et le désert.
 
 
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Tombouctou - croqui de René Caillé
 
 
Aucune trace des richesses espérées (toits en or, dallages,...) ni d'une quelconque effervescence intellectuelle et religieuse. La ville, qui plus est, a été pillée par des Touaregs peu de temps auparavant.
 
Après deux semaines durant lesquelles il accumule des notes entre les pages de son Coran, René Caillié prend le chemin du retour avec une caravane d'esclaves qui remonte vers le Maroc. Traité comme une bête, il souffre comme jamais mais arrive néanmoins à Fès le 12 août 1828.
 
Quelques jours plus tard, il se présente en loques au vice-consul de France à Tanger, Monsieur Delaporte. Celui-ci le prend dans ses bras et pleure d'émotion. Membre de laSociété de Géographie, il mesure l'exploit à sa juste dimension et assure au jeune explorateur un retour triomphal en France.
 
Le 5 décembre 1828, à Paris, en présence de l'illustre paléontologue Georges Cuvier, laSociété de Géographie fait fête à René Caillié et lui remet la somme de 10.000 francs promise au premier Européen qui ramènerait une description de Tombouctou.
 
René Caillié publie son Journal d'un voyage à Tombouctou. C'est aussitôt un grand succès de librairie. L'explorateur peut désormais se reposer. Il revient dans sa région natale où il meurt le 15 mai 1839, à 39 ans, marié et père de quatre enfants.

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Philippe le Bel
 
19 avril 1314
Les amants scandaleux
 
 
 
Deux chevaliers sont exécutés à Pontoise, dans d'atroces conditions, le 19 avril 1314 («le vendredi qui suivit le dimanche de Quasimodo», selon une chronique de l'époque). Leur crime est d'avoir aimé des princesses.
 
Les frères d'Aunay sont les principales victimes du scandale dit «de la tour de Nesle» qui assombrit la dernière année du règne de Philippe IV le Bel.
 
 
Pénible fin de règne pour Philippe le Bel
 
Le scandale blesse cruellement l'amour-propre de ce roi profondément pieux qui, d'après le témoignage des contemporains, resta chaste après la mort de son épouse Jeanne de Navarre, survenue neuf ans plus tôt.
 
Le roi a eu quatre enfants qui devaient atteindre l'âge adulte : une fille, Isabelle, plus tard reine d'Angleterre, surnommée la «Louve de France» et trois fils qui allaient à tour de rôle monter sur le trône capétien : Louis, Philippe et Charles.
 
– L'aîné, Louis, a un caractère difficile qui lui valut le surnom de «Hutin» ou de «Noiseux». Il épouse Marguerite, fille de Robert de Bourgogne et d'Agnès, elle-même fille de Saint Louis. Altière et un rien frondeuse, cette jolie jeune femme aimait la vie.
 
– Philippe, prince intelligent, épouse Jeanne d'Artois, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois.
– Charles, à la personnalité plus effacée, épouse Blanche, la soeur de Jeanne, plus frivole que cette dernière et facilement influencée par sa belle-soeur Marguerite.
 
 
Princesses adultères
 
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Philippe le Bel en famille (miniature du livre de Nina et Kalina - 1313)
 
Les jeunes brus de Philippe le Bel donnent à la cour un air de gaieté très apprécié, qui contraste avec l'austérité du roi et de son entourage. Or, après trois ou quatre ans de mariage, voilà que Marguerite et Blanche prennent pour amants de «jeunes et biaux chevaliers», les frères Gautier et Philippe d'Aunay. On chuchote à la cour, mais personne n'ose en souffler mot à Philippe le Bel.
 
L'affaire s'évente pourtant en avril 1314, à l'abbaye de Maubuisson où le roi aime à se retirer avec sa cour. Il semble, suivant certains historiens, que c'est leur belle-soeur Isabelle qui les dénonce. Immédiatement, Philippe le Bel fait faire une enquête qui, malheureusement, ne laisse pas de place au doute. Elle démontre de surcroît que Jeanne est au courant de tout.
 
La justice royale s'abat implacablement sur les amants adultères. Marguerite et Blanche sont arrêtées, jugées et condamnées à être tondues, habillées de robes grossières et conduites dans un chariot recouvert de draps noirs aux Andelys, dans les geôles du château Gaillard.
 
Marguerite, éplorée et repentante, y occupe une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon.
 
Et de Navarre la reine
Prise comme garce et méchine
Et en prison emprisonnée
A Gaillard où elle fut menée
Dont le royaume était troublé.
(Geoffroi de Paris)
 
[Le mari de Marguerite, Louis le Hutin, fut roi de Navarre avant d'être roi de France]
 
Victime de mauvais traitements et sans doute étranglée sur ordre de son mari, désireux de se remarier au plus vite, la malheureuse est retrouvée morte dans sa cellule à l'été 1315.
 
Blanche est un peu mieux traitée dans un cachot «enfoncé dans la terre». Elle survit à l'épreuve. À l'avènement de Charles IV, son époux, elle est transférée à Gavray, en Normandie, et obtient l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Elle finit ses jours en 1326, à l'abbaye de Maubuisson. Jeanne est aussi arrêtée et placée sous surveillance au château de Dourdan. Traitée avec beaucoup plus d'égards, elle défend sa cause auprès du roi :
 
Por Dieu, oez moi, sire roi
Qui est qui parle contre moi ?
Je dis que je suis prude fame
Sans nul crisme et sans nul diffame.
(Jean de Troyes)
 
Mahaut d'Artois, qui siège au Conseil du roi, plaide pour sa fille Jeanne. Considérant qu'il eut été difficile à celle-ci de dénoncer sa soeur et sa belle-soeur, on lui pardonne et on lui rend rapidement sa liberté. Elle retrouve sa place auprès de son époux Philippe ainsi qu'à la cour, où on lui fait fête.
 
 
Lesamants au supplice
 
Les frères d'Aunay, coupables d'avoir batifolé avec les belles-filles du roi de France, sont arrêtés et subissent la question. Ils avouent sans tarder et après un rapide jugement à Pontoise pour crime de lèse-majesté, ils sont exécutés sur le champ en place publique.
 
Leur supplice est épouvantable : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus par les aisselles aux gibets.
 
On reste confondu devant tant de cruauté et, si le peuple a l'habitude de ces pratiques, il trouve néanmoins le châtiment bien sévère pour une faute qui, d'ordinaire, n'entraîne pas tant de violence... C'est sans mesurer les conséquences d'un tel comportement adultère. Au-delà de l'affront fait à la famille royale, ce crime est en effet une atteinte aux institutions du royaume plus encore qu'à la morale : il met tout simplement en péril la dynastie capétienne.
 
En effet, quelles auraient été la légitimité et l'autorité d'un futur souverain dont on aurait pu mettre en doute la royale paternité ? Comment sacrer et donner l'onction divine à un roi qui n'aurait pas été, sans équivoque possible, le fils du roi précédent ? Les implications politiques sont si graves que le châtiment se doit d'être exemplaire.
 
Mais ce scandale pose à la maison du roi un autre problème. En effet, l'adultère n'est pas considéré par l'Église comme un motif suffisant pour annuler un mariage. Comment assurer la descendance dynastique et la venue d'un hoir (héritier) mâle ?
 
 
Quel avenir pour la dynastie ?
 
Au moment où éclate l'«affaire de la tour de Nesle», Louis (le futur roi) et Marguerite ont déjà une fille, Jeanne (future reine de Navarre et mère de Charles le Mauvais). La mort rapide de Marguerite, dans sa prison, permet à Louis de se remarier avec Clémence de Hongrie, mais il n'en a qu'un enfant posthume, Jean 1er, lequel ne vit que cinq jours (comme quoi l'assassinat de Marguerite ne lui a été d'aucune utilité !).
 
Philippe V le Long succède à son frère Louis Le Hutin et à Jean 1er Le Posthume. Il n'a pas de mal à utiliser l'affaire d'adultère pour écarter sa nièce, la petite Jeanne, de la succession au trône (la prétendue loi salique sur l'exclusion des femmes de la succession au trône de France n'est pas invoquée à cette occasion ; elle ne sera mentionnée pour la première fois qu'en 1358, dans une chronique). Mais Jeanne d'Artois, son épouse réhabilitée, ne lui donne «que» trois filles et aucun garçon.
 
À sa mort, son frère cadet monte donc à son tour sur le trône sous le nom de Charles IV le Bel. Attaché à Blanche, malgré l'affront, il vit douloureusement sa disgrâce.
 
Les deux époux s'accordent sur l'obligation politique d'annuler le mariage. Reste à trouver une justification acceptable par le pape. Le couple royal ne peut invoquer l'argument classique d'une trop proche parenté comme ce fut autrefois le cas pour Louis VII et Aliénor d'Aquitaine.Mais quand on veut on peut... Charles se souvient que la mère de son épouse, Mahaut d'Artois, était sa marraine et, par là même,... sa «mère spirituelle». Son épouse Blanche est donc, en quelque sorte, «sa soeur»!
 
Cette clause de parenté spirituelle étant un motif de nullité prévu par le droit canonique, il peut se remarier avec Marie de Luxembourg. Las, cette deuxième épouse, enceinte, meurt prématurément et Charles n'hésite pas à épouser Jeanne d'Évreux, sa cousine (nécessité faisant loi, il fallut bien que le Ciel s'accommodât de cette autre parenté). Le roi n'a pas plus de chance avec cette troisième épouse. Elle lui donne une première fille qui meurt prématurément puis une fille posthume.
 
Isabelle, la «Louve de France», seule fille de Philippe IV le Bel, n'a pas une vie conjugale plus enviable que ses belles-soeurs. Délaissée par son époux Édouard II, roi d'Angleterre, qui préfère les jeunes pages, elle vit au vu et au su de tous avec son amant, le baron Roger Mortimer. La mort «naturelle» en 1327 de son mari, emprisonné par elle-même à Berkeley, ainsi que le trop jeune âge de son fils Édouard III, lui permettent d'exercer avec son amant une régence de fait.
 
En 1330, Édouard III reprend le pouvoir, fait exécuter Mortimer et relègue sa mère au château de Norfolk où elle meurt en 1358. On n'a pas fini d'entendre parler de lui...
 
Ainsi troublées furent les destinées conjugales des derniers représentants des Capétiens directs. Si Marguerite de Bourgogne n'avait pas si gravement fauté, peut-être aurait-elle donné un fils à Louis X, assurant ainsi la continuité de la dynastie... mais on ne refait pas l'Histoire !
 
Faute d'héritier mâle en ligne directe, la noblesse du royaume donne le trône au représentant de la branche cadette des Valois. Celui-ci devient roi sous le nom de Philippe VI non sans exciter la rancoeur de ses rivaux, dont le roi d'Angleterre et celui de Navarre. Il en résultera la guerre de Cent Ans!
 
 
Une légende qui a la vie dure
 
 
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Gravure de l'ancienne Tour de Nesle
 
L'affaire d'adultère des brus de Philippe le Bel est souvent appelée à tort «Scandale de la tour de Nesle». Si l'hôtel de Nesle a bien existé et a été offert en 1319 à Jeanne par Philippe le Long, il n'a pas été le théâtre de ces événements, quoi qu'en dise Alexandre Dumas:-) Jeanne l'occupa seulement après la mort de son époux.
 
La gravure ci-dessus montre la tour de Nesle telle qu'elle était juste avant sa démolition en 1663. Elle a laissé place à l'Institut de France et à la bibliothèque Mazarine.
 
 
Les Rois maudits
 
Cet enchaînement de drames à la cour royale a inspiré une pièce de théâtre au jeune Alexandre Dumas en 1832 : La Tour de Nesle. Il a aussi inspiré une grande fresque romanesque à Maurice Druon, sous le titre : Les rois maudits, magnifiquement adaptée à la télévision dans les années 1960. Frissons assurés.
 
Les siècles suivants nous ont habitués aux nombreuses maîtresses des rois, mais ce comportement n'a pas eu de conséquence politique sur la légitimité dynastique.
 
On trouve pourtant un autre cas semblable d'adultère dans l'Histoire de France. Le dauphin Charles, futur Charles VII, n'ignorait rien des frasques de sa mère Isabeau de Bavière. Il en garda un doute qui rongea sa fragile personnalité déjà minée par un contexte politique bien difficile. Il semble que c'est Jeanne d'Arc qui réconforta le roi de Bourges sur sa situation filiale lors de l'entrevue de Chinon, lui rendant ainsi un peu de son assurance.

[size=24]Un jour... une histoire... 18 avril 1904[/size]



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18 avril 1904
Jean Jaurès fonde L'Humanité
 
 
 
Le 18 avril 1904 paraît le premier numéro du quotidien L'Humanité. Son fondateur est Jean Jaurès (44 ans).
 
 
 
Le philosophe en action
 
 
 
Né dans une famille bourgeoise de Castres (Tarn), ce professeur de philosophie est un homme de très grande culture, helléniste et germanophone, et surtout un tribun hors pair, au verbe caressant et généreux.
 
Les mineurs de Carmaux, dont il a soutenu une grève en 1892, lui offrent un siège de député socialiste.
 
Humain et démocrate, il prend parti pour Dreyfus et s'oppose au sein du parti socialiste aux marxistes rigoristes Jules Guesde et Édouard Vaillant.
 
Journaliste talentueux, Jean Jaurès s'attire un grand succès avec L'Humanité. Tiré à 140.000 exemplaires, le nouveau quotidien français ne tarde pas à réunir d'illustres signatures comme Léon Blum, Anatole France, Aristide Briand, Jules Renard, Octave Mirbeau, Tristan Bernard, Henri de Jouvenel,...
 
 
Les socialistes de la division à l'union
 
 
Quelques mois après la création du journal, le congrès d'Amsterdam de l' Internationale socialiste réprouve toute forme de collaboration des socialistes avec les partis«bourgeois». C'est une victoire pour Jules Guesde.
 
Au congrès de Paris, le samedi 23 avril 1905, Jean Jaurès se rallie avec armes et bagages au nouveau parti socialiste de Jules Guesde: la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière). L'Humanité en devient très vite le porte-parole. Jean Jaurès, qui a feint de s'incliner, ne s'avoue pas vaincu. Avec Édouard Vaillant, il arrive à reprendre la tête de la SFIO et impose une orientation réformiste au parti.
 
 
La générosité assassinée
 
 
Jean Jaurès poursuit à la Chambre des députés son combat oratoire en faveur des travailleurs mais aussi contre la politique coloniale de la République et en faveur d'une réconciliation franco-allemande. Ces orientations téméraires lui valent la haine des«revanchards» qui le classent au mieux comme une dupe, au pire comme un traître à la nation... Notons que ce leader de premier plan n'a pas une seule fois été ministre !
 
Le 31 juillet 1914, à l'avant-veille de la Grande Guerre, un déséquilibré du nom de Raoul Villain tire au revolver sur Jean Jaurès, assis au café du Croissant, dans un quartier nord de Paris. Il lui reproche (à tort) d'être opposé à la mobilisation générale et à la guerre imminente contre l'Allemagne.
 
Le mois suivant, les socialistes Jules Guesde et Marcel Sembat entrent dans le gouvernement d'«Union sacrée» pour conduire la guerre contre l'Allemagne.
 
L'assassin de Jaurès sera jugé et acquitté après la guerre cependant que le 24 novembre 1924, après la victoire du Cartel des gauches aux élections législatives, la dépouille de sa victime sera solennellement transférée au Panthéon.
 
 
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Transfert des cendres de Jean Jaurès au Panthéon
 
 
La SFIO, quant à elle, sera victime de la division entre les partisans de Lénine et ses opposants. Le 29 décembre 1920, au congrès de Tours, la majorité de ses militants rejoindront le nouveau Parti communiste français et L'Humanité en deviendra l'organe officiel. Léon Blum restera aux commandes de la SFIO. Il assumera la garde de la «vieille maison»jusqu'à la victoire du Front Populaire aux élections législatives de 1936. Ce sera une forme de revanche posthume de Jean Jaurès.



 
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[size=24]Un jour... une histoire... 16 avril 1917[/size]



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16 avril 1917
L'offensive du Chemin des Dames et les mutineries
 
 
 
Le 16 avril 1917, les Français lancent une grande offensive en Picardie, sur le Chemin des Dames, un escarpement de 35 kilomètres qui s'étire de Craonne, à l'est, au moulin de Laffaux, sur la route Soissons-Laon (son nom évoque une route qu'avaient coutume d'emprunter les filles de Louis XV).
 
Mal préparée, mal engagée, elle va entraîner un profond ressentiment chez les soldats et une reprise en main des questions militaires par le gouvernement.
 
 
Le Chemin des Dames aujourd'hui
 
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Paysage du Chemin des Dames près du fort de Malmaison
 
 
C'est dans ce paysage aujourd'hui souriant qu'a eu lieu la sanglante offensive du Chemin des Dames, une route de crête, orientée est-ouest, à mi-chemin de Laon (au nord) et de Soissons (au sud).
 
 
Échec sanglant
 
 
L'échec de l'offensive est consommé en 24 heures malgré l'engagement des premiers chars d'assaut français (une quarantaine). On n'avance que de 500 mètres au lieu des 10 kilomètres prévus, et ce au prix de pertes énormes : 30.000 morts en dix jours.
 
Le général Robert Nivelle, qui a remplacé le général Joseph Joffre à la tête des troupes françaises le 12 décembre 1916, en est tenu pour responsable.
 
Lors de la conférence interalliée de Chantilly, en novembre 1916, il assurait à tout un chacun que cette offensive serait l'occasion de la «rupture» décisive tant attendue grâce à une préparation massive de l'artillerie qui dévasterait les tranchées ennemies en profondeur. «Je renoncerai si la rupture n'est pas obtenue en quarante-huit heures»promettait-il aussi !
 
Mais le lieu choisi, non loin de l'endroit où s'était déroulée la bataille de la Somme de l'année précédente, n'est pas le moins du monde propice à la progression des troupes, avec ses trous d'obus et ses chemins défoncés.
 
Qui plus est, avant l'attaque, les Allemands ont abandonné leurs premières tranchées et construit un nouveau réseau enterré à l'arrière, plus court, de façon à faire l'économie d'un maximum de troupes : la ligne Hindenburg.
 
Une offensive parallèle est menée par les Anglo-Canadiens au nord de la Somme, près d'Arras et de la crête de Vimy. Plus chanceux que leurs alliés, ils avancent dès le premier jour d'un à cinq kilomètres, les Allemands ayant allégé leur dispositif pour concentrer leurs efforts sur le Chemin des Dames.
 
 
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Une tranchée pendant l'offensive du Chemin des Dames
 
 
Désespoir et mutineries
 
 
Après l'attaque du Chemin des Dames, au cours de laquelle sont morts pour rien 29.000 soldats français, la désillusion est immense chez les poilus. Ils ne supportent plus les sacrifices inutiles et les mensonges de l'état-major.
 
Des mutineries éclatent çà et là. En fait de mutineries, il faudrait plutôt parler d'explosions de colère sans conséquence pratique (aucun soldat n'a braqué son arme sur un gradé ; aucune compagnie n'a déserté). Elles surviennent à l'arrière, dans les troupes au repos qui, après s'être battues avec courage mais inutilement, apprennent que leurs supérieurs veulent les renvoyer au front sans plus d'utilité.
 
Le général Nivelle, qui n'a pas tenu sa promesse d'arrêter les frais au bout de 48 heures, est limogé le 29 avril 1917 et remplacé par le général Pétain, auréolé par ses succès de l'année précédente à Verdun. Il s'en faut de beaucoup que ce changement ramène la discipline dans les rangs et les mutineries se reproduisent en assez grand nombre jusqu'à la fin du printemps.
 
Le nouveau commandant en chef s'applique en premier lieu à redresser le moral des troupes. Il sanctionne, semble-t-il, avec modération les faits d'indiscipline collective, limitant à quelques dizaines le nombre d'exécutions...
 
L'historien Guy Pedroncini chiffre le nombre de condamnations à 3.500 environ et les exécutions effectives à 60 ou 70. Les autres condamnés voient leur peine commuée en travaux forcés (ils échappent du même coup à la guerre !). L'historien Jean-Baptiste Duroselle évalue à 250 le total des mutineries sur le front français au printemps 1917. Elles auraient impliqué un maximum de 2.000 soldats et se seraient soldées par 27 exécutions pour faits d'indiscipline collective.
 
À l'arrière, notons-le, on sévit avec moins de ménagement contre les défaitistes et les supposés traîtres. Ainsi fusille-t-on une pitoyable demi-mondaine, Mata-Hari.
 
 
Lesexécutions et les mutineries en question
 
 
Il y eut au total pendant la Grande Guerre autour de 600 soldats français condamnés à mort et passés par les armes, 330 anglais, 750 italiens, 48 allemands (ce dernier chiffre est sans doute sous-estimé quoique les tribunaux allemands, à la différence des français, admissent les circonstances atténuantes en cas d'abandon de poste).
 
Ces exécutions pour abandon de poste en présence de l'ennemi, mutilation volontaire ou... crime de droit commun (viol, rapine, meurtre), eurent surtout lieu dans la première année du conflit, parfois même sans jugement, quand le général Joffre cherchait dans la troupe des responsables à la faillite de son plan XVII.
 
Jean-Jacques Becker, spécialiste de la Grande Guerre, rappelle cependant que le commandement français n'a pas procédé à des «fusillés pour l'exemple». En d'autres termes, il n'y a pas eu de soldats pris au hasard et fusillés pour sanctionner l'indiscipline de leur unité. Au contraire de l'armée italienne où le général Luigi Cardona, responsable du désastre de Caporetto, n'a pas craint de sanctionner les défaillances de la troupe par«décimation», à la façon de la Rome antique. Notons aussi que l'armée australienne s'interdisait les condamnations à mort comme le rappelle Nicolas Offenstadt dans Les fusillés de la Grande Guerre (Odile Jacob, 1999).
 
En France, dans les années 1920, beaucoup de fusillés furent réhabilités à la demande de leurs compagnons survivants ou de leurs familles et l'on construisit même des monuments en leur souvenir, par exemple à Vingré (Aisne). La plupart ont aussi leur nom sur le monument aux morts de leur village, les concepteurs de ces monuments s'étant rarement appesantis sur les conditions de leur disparition... Les Anglais ont quant à eux attendu 1993 pour une démarche de «pardon» à l'égard de leurs fusillés.
 
Les mutineries du printemps 1917 sont passées pratiquement inaperçues des contemporains et n'ont suscité l'intérêt des historiens qu'à partir des années 1930.
 
Les soldats fusillés de 1914-1915 ont inspiré au cinéaste américain Stanley Kubrick Les sentiers de la gloire (1957), avec Kirk Douglas dans le rôle principal. Remarquable sur le plan cinématographique, ce film est très éloigné de la réalité de la guerre. Un autre film, français celui-là, évoque des soldats jetés sur les lignes ennemies pour s'être volontairement mutilés : Un long dimanche de fiançailles (Jean-Pierre Jeunet, 2004). Le fait de punir de la sorte des insoumis s'est peut-être produit mais rien ne l'atteste selon Jean-Jacques Becker.
 
 
La chanson de Craonne
 
Le ressentiment et le désespoir des poilus, s'exprime dans la Chanson de Craonne, sur un air de bal-musette. Soulignons que cette chanson a été écrite et popularisée dans les milieux pacifistes après la Grande Guerre et n'a jamais été entonnée par les poilus.
 
Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.
 
Refrain:
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !
 
 
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Photo d'une exécution
 

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 Claude Monet
 
15 avril 1874
Première exposition de l'Impressionnisme
 
 
 
Le 15 avril 1874, une trentaine de peintres exposent leurs oeuvres dans l'atelier de leur ami, le photographe Félix Tournachon, plus connu sous le pseudonyme Nadar, au 35, boulevard des Capucines.
 
Nombre d'entre eux ont déjà participé onze ans plus tôt au «Salon des Refusés» autour d'Édouard Manet.
 
 
Le Salon des Refusés
 
L'aventure commence à l'apogée du Second Empire, lorsque Édouard Manet et d'autres artistes d'avant-garde sont rejetés par le jury du Salon qui s'est ouvert au palais de l'Industrie de Paris le 1er mai 1863. À l'origine du refus, une toile d'Édouard Manet intitulée Le Bain et aujourd'hui appelée Le Déjeuner sur l'herbe... Devant l'émotion suscitée par l'affaire, l'empereur Napoléon III lui-même décide de les accueillir le 15 mai 1863 dans un «Salon des Refusés» à côté du Salon officiel !
 
Édouard Manet devient dans les années 1860 le chef de file de l'avant-garde picturale. Il retrouve ses amis Edgar Degas, Camille Pissaro ou encore l'écrivain naturaliste Émile Zola au café Guerbois.
 
 
Du Salon des Refusés à l'impressionnisme
 
Onze ans plus tard, l'exposition organisée dans l'atelier de Nadar reçoit la visite, parmi d'autres, d'un certain Louis Le Roy, critique du journal Le Charivari. Il ironise sur ces peintres qui se détournent de la manière académique en vogue sous le Second Empire et au début de la IIIe République.
 
Il intitule son article «L'exposition les impressionnistes», d'après le titre d'un tableau de Claude Monet : Impression soleil levant (1872) qui fait partie de l'exposition.
 
 
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Impression soleil levant
Claude Monet
(Musée Marmottan, Paris)
 
 
Prétendant ridiculiser les exposants, le critique écrit : «Impression, impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans».
 
Le qualificatif d'impressionniste va rester au groupe pour la postérité ! La plupart de ces peintres : Boudin, Cézanne, Degas, Monet, Pissaro, Renoir, Sisley... font aujourd'hui les choux gras des salles des ventes.
 
 
Claude Monet, de Londres à Paris
 
Claude Monet a eu la révélation de sa vie à Londres, où il s'était réfugié en 1870-1871 pour échapper à la guerre franco-prussienne.
 
Alors âgé de 30 ans, il découvre dans les musées l'oeuvre de Joseph William Turner, mort 20 ans plus tôt. Celui-ci a peint, comme personne avant lui, les nuances de la lumière et les reflets du soleil sur l'eau. À son retour en France, en 1872, de passage au Havre, Claude Monet représente le port, vu de la fenêtre de son hôtel, à la manière de Turner. Il baptise sa toile faute de mieux Impression, Soleil levant. Deux ans plus tard, il la présente à l'exposition de son ami Nadar. La toile va être achetée par l'amateur Ernest Hoschedé pour 800 francs.
 
Le peintre, à Londres, comme à Paris et plus tard dans sa maison de Giverny, en Normandie, s'illustre par la multiplication de «séries» qui montrent les variations de la lumière autour d'un même motif : la Tamise, un port, la gare Saint-Lazare, des locomotives ou des cheminées d'usine, les nymphéas de Giverny, la lagune de Venise,...
 
 
Primauté de la lumière
 
En dépit de leurs dissemblances, les peintres dits impressionnistes cultivent en commun une nouvelle technique picturale qui donne la primeur aux effets de lumière. Sur leurs tableaux, le dessin s'efface devant les touches de couleur ainsi que les objets devant la représentation qu'en donnent les sens. À ce titre, les impressionnistes constituent le chaînon intermédiaire entre les romantiques anglais (Constable,...) et les peintres abstraits qui leur succèderont.
 
Auguste Renoir se souviendra plus tard : «Nous voulions dans nos tableaux des accords gais, de la vie sans littérature. Un matin, l'un de nous, manquant de noir, utilisa du bleu. L'impressionnisme était né».
 
Les impressionnistes se démarquent des peintres académiques, qu'ils appellent«pompiers», par un autre trait : ils décrivent la vie quotidienne de préférence à des sujets mythologiques ou historiques. Grâce à la peinture en tube métallique mise au point par Jean-Frédéric Bazille, ils sortent de leur atelier et peignent volontiers en extérieur.
 
Révolutionnaires dans la forme, ils se montrent très conservateurs dans les sujets traités : paysages bucoliques, enfants adorables ou belles adolescentes dénudées (à l'exception notable de Claude Monet qui peint les paysages industriels, usines fumantes et locomotives à vapeur).
 
Sous le règne de Napoléon III, ces peintres représentent les joies de la vie parisienne et les quartiers modernes créés par le préfet Haussmann. Ils mettent en scène les bourgeois, les demi-mondaines et les courses à Longchamp.
 
 
Des bourgeois tranquilles
 
Le journaliste et romancier Émile Zola, fin observateur de son époque, écrit vers 1866 :«La vie d'un artiste aujourd'hui est celle d'un bourgeois tranquille qui peint des tableaux comme d'autres vendent du poivre derrière leur comptoir. La race chevelue de 1830 a même, Dieu merci, complètement disparu et nos peintres sont devenus ce qu'ils doivent être, des gens vivant la vie de tout le monde».
 
Après les horreurs de la Commune, écoeurés par les violences populaires et la laideur de la société industrielle, les peintres impressionnistes se replient vers les villages bucoliques des environs de Paris : Auvers-sur-Oise, Barbizon, Chatou,... en quête de lumière pure et de bonheur simple.
 
La frange éclairée des bourgeois de la IIIe République ne tardent pas à reconnaître leur talent. L'impétueux Georges Clemenceau se lie ainsi d'amitié avec Claude Monet.
 
 
La IIIe République se détourne du peuple
 
 
La IIIe République de cette fin de siècle n'a d'yeux que pour les débats sur la place de l'Armée et de l'Église dans la société et pour les enjeux coloniaux.
 
Le temps n'est plus où Millet, l'auteur de L'Angélus, exaltait la vertu des pauvres à travers ses durs portraits de travailleurs (comme ont pu s'en apercevoir les heureux visiteurs de l'exposition «Millet et Van Gogh », en 1999, à Paris).
 
Même changement dans la littérature romanesque. On oublie Eugène Sue qui faisait pleurer son public sur le sort des pauvres en 1842, dans les Mystères de Paris, et même Victor Hugo, qui racontait en 1866 l'épopée émouvante des Misérables.
 
Au contraire de ses devanciers, le grand romancier de la fin du siècle, Émile Zola, ne s'apitoie pas sur les miséreux et les ouvriers mais les dépeint comme des êtres irrémédiablement marqués par leur ascendance génétique.



[size=24]Un jour... une histoire... 09 avril[/size]



Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) F69aabdf
 
Cavelier de la Salle prend possession de la Louisiane (gravure)
 
9 avril 1682 
Cavelier de La Salle baptise la Louisiane
 
 
 
Le 9 avril 1682, René-Robert Cavelier de La Salle prend possession du Mississippi au nom du roi de France, Louis XIV.
 
Entouré de ses compagnons français (23 en tout et pour tout), sous les yeux des Indiens locaux, l'explorateur fait face à l'embouchure du grand fleuve américain. Avec toute la solennité possible, il baptise «Louisiane», en l'honneur du Roi-Soleil, la très vaste région qui s'étend du golfe du Mexique aux Grands Lacs.
 
 
Naissance d'une vocation
 
Né à Rouen 39 ans plus tôt, dans une famille de riches négociants, René-Robert Cavelier de La Salle entre au service du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade, comte de Frontenac.
 
De Montréal, il part sur les traces de Louis Joliet et du père Marquette. Ces deux missionnaires ont reconnu le Mississippi, (en indien, Missi Sepe, la «Grande Rivière» ou le«Père des Eaux») mais ils n'ont pas dépassé la région des Grands Lacs.
 
Robert Cavelier de La Salle, plus chanceux, descend le fleuve, baptisé «fleuve Colbert» en l'honneur du grand ministre de Louis XIV, et atteint son embouchure sur le golfe du Mexique. De retour en France, l'explorateur offre la «Louisiane» au Roi-Soleil mais celui-ci hésite à l'occuper, craignant de trop disperser ses forces.
 
Un peu plus tard, Cavelier de La Salle obtient toutefois de revenir en Louisiane avec quatre vaisseaux et 320 émigrants. Malheureusement, il se trompe de route et aborde sur une côte inconnue du Texas actuel.
 
Après la mort de la plupart des membres de l'expédition, Cavelier de la Salle tente de rejoindre la Nouvelle-France. Il est tué le 17 mars 1687 par ses derniers compagnons qui ne supportent plus sa brutalité...

[size=24]Un jour... une histoire... 08 avril 1341[/size]



Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) B57ef51a
 
8 avril 1341
Pétrarque reçoit une couronne de lauriers
 
 
 
Le8 avril 1341, à Rome, le poète et érudit Pétrarque reçoit une couronne de lauriers des mains du sénateur Orso. C'est la première fois qu'un érudit est ainsi honoré. Le laurier qui ceint son front est le symbole d'Apollon, antique divinité de la poésie. Il nous a donné le mot... lauréat.
 
 
 
Rome, sinon rien
 
 
Établi à proximité d'Avignon, Pétrarque avait visité Rome en 1334 et été séduit par les réminiscences de la grandeur antique. Pourtant, la Ville éternelle n'avait alors rien de très séduisant. Abandonnée par les papes au profit d'Avignon depuis plusieurs décennies, elle était livrée à la violence.
 
Les représentants des grandes familles romaines, les Colonna, les Frangipani (qui ont donné leur nom à la frangipane), les Orsini, les Conti.... se dévisageaient du haut de leurs forteresses respectives, installées dans les monuments de la Rome antique, et se faisaient la guerre dans les rues par mercenaires interposés.
 
Pétrarque tente de convaincre le pape Benoît XII de rentrer à Rome et d'en restaurer la splendeur. À défaut de ramener le pape dans la Ville éternelle, le poète choisit de s'y faire couronner. Avant la cérémonie, l'homme de lettres est audité pendant trois jours par le roi de Naples, Robert d'Anjou.
 
Le jour venu, devant une assistance nombreuse réunie dans la grande salle du palais du Sénat, sur la colline du Capitole, il fait un discours en latin puis reçoit la couronne de lauriers. Il va la déposer sur le tombeau de l'apôtre Pierre avant de s'en retourner à la cour pontificale d'Avignon.
 
 
Le premier humaniste
 
Francesco Petracco, dit Petrarca (en français Pétrarque), est né le 20 juillet 1304 à Arezzo où son père, un notaire florentin du nom de Ser Petracco, avait été exilé pour des raisons politiques. L'enfant suit ses parents à Avignon, où le pape vient de s'installer. Il fait sa scolarité à Carpentras puis, sur l'injonction de son père, étudie le droit à Montpellier et à Bologne.
 
Après la mort de son père, l'amitié des Colonna, puissante famille romaine, l'oriente vers la carrière ecclésiastique. Celle-ci va lui assurer l'aisance matérielle et lui permettre de voyager et de se consacrer à sa passion de l'étude.
 
Son destin se joue le 6 avril 1327, un Vendredi Saint. Ce jour-là, en l'église Sainte-Claire d'Avignon, Francesco tombe sous le charme d'une jeune fille, Laure de Noves, épouse du marquis Hugo de Sade. Il s'ensuit une passion platonique qui va inspirer toute sa poésie sa vie durant !
 
Avide de voyages et amoureux de l'Antiquité classique, Pétrarque est avant tout connu de ses contemporains comme érudit. Ami du poète Giovanni Boccaccio (en français Boccace), il se plonge dans l'étude des textes anciens en vue de concilier le christianisme et l'héritage antique.
 
Dans ses poésies, il valorise la langue vulgaire. C'est un adepte du dolce stil nuovo qui désigne la nouvelle poésie amoureuse de l'époque. Ce style a été illustré par Dante Alighieri, un Florentin de quarante ans l'aîné de Pétrarque. L'oeuvre poétique de Pétrarque, soit 366 sonnets et quelques autres poèmes, est regroupée sous le titre deCansonere (ou Canzoniere). Ce recueil est à l'origine de la langue italienne moderne avec laDivine Comédie de Dante.
 
Pétrarque s'établit en 1337 à Vaucluse (aujourd'hui Fontaine-de-Vaucluse) tout en gardant avec Avignon et la cour pontificale des liens étroits qui satisfont sa vanité. À la recherche de manuscrits anciens, il se déplace jusqu'en Rhénanie et en Angleterre. Il est accueilli dans les premiers cénacles intellectuels et les grandes familles italiennes.
 
Rome qu'il a tant aimée sombre dans la violence et tombe sous la férule d'un tyran républicain excentrique, Rienzo. Quand celui-ci est renversé et transféré en Avignon, Pétrarque use de son influence auprès du pape pour lui sauver la mise.
 
La fin de sa vie est entachée par des drames intimes dont la mort de l'inaccessible Laure, victime de la Grande Peste de 1348, et celle de Giovanni, un fils qu'il a eu d'une maîtresse. Il s'éteint en plein travail le 19 juillet 1374 dans sa retraite campagnarde des environs de Padoue.
 
 
Inventiondu Moyen Âge
 
Premier humaniste européen, le poète Pétrarque apparaît comme un précurseur de la Renaissance.
 
Lui-même passionné de culture classique, il s'est montré quelque peu injuste envers la culture de son époque, qualifiant cette dernière de «medium tempus» (autrement ditépoque médiane... entre l'Antiquité et le retour à celle-ci). De là nous vient l'expressionMoyen Âge. Les Anglais, résolument injustes à l'égard de cette période à l'origine de notre civilisation, lui appliquent l'expression dépréciative Dark Age (période sombre).

[size=24]Un jour... une histoire... 07 avril[/size]




Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) B8db94d8
 
7 avril 1795 :
 
Adoption du système métrique
 
 
 
Le 7 avril 1795, la Convention adopte le rapport du député Prieur de la Côte d'Or qui officialise le système métrique. Elle propose une unité de mesure universelle destinée à remplacer les unités locales.
 
La nouvelle unité, le mètre (du grec metron, mesure) est définie comme étant la dix millionnième partie du quart d'un méridien terrestre. C'est une révolution (mondiale) dans la Révolution (française) !

[size=24]Un jour... une histoire... 02 avril[/size]



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Napoléon et Marie Louise
 
2 avril 1810
Marie-Louise et Napoléon unis devant Dieu
 
 
 
 
Le lundi 2 avril 1810, l'empereur Napoléon 1er (40 ans) épouse l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise (18 ans). Elle n'est autre que la fille de l'empereur d'Autriche François 1er et la petite-nièce de la reine Marie-Antoinette, guillotinée par les révolutionnaires français.
 
L'union scandalise les nostalgiques de la Révolution, y compris beaucoup de fidèles de l'empereur. Elle n'a rien, il est vrai, d'un mariage d'amour. Mais Napoléon y voit une ardente nécessité. En premier lieu pour obtenir l'héritier que Joséphine, la première impératrice, a été inapte à lui donner. En second lieu, pour unir sa dynastie naissante aux familles régnantes d'Europe. Marie-Louise ne descend-elle pas de Louis XIV comme de Charles Quint ?
 
L'empereur fait valoir que les arrangements dynastiques importent peu pourvu que les Français et les peuples assujettis bénéficient du Code Civil, principal héritage de la Révolution.
 
 
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Un ventre, et vite !
 
Quelques mois plus tôt, Marie Walewska, la maîtresse polonaise de l'empereur, est tombée enceinte des oeuvres de l'empereur des Français. L'enfant, Alexandre, futur comte Walewski, naîtra le 4 mai 1810 ! Ainsi rassuré sur sa fertilité, Napoléon 1er se résout dès le 15 décembre 1809 à divorcer de sa première épouse, Joséphine.
 
Mariée une première fois au comte de Beauharnais, cette jeune et belle créole née à la Martinique avait épousé Bonaparte du temps qu'il était simple général de la Révolution.
 
Plus âgée que son époux de six ans et déjà mère de deux enfants, Hortense et Eugène, elle a servi son mari avec finesse et efficacité mais n'a pas eu la chance de lui donner un héritier. Au nom d'un reste de tendresse et en remerciement des services rendus, Napoléon 1er ne se montre pas ingrat. Il lui accorde une généreuse pension et une agréable retraite au château de Malmaison, à l'ouest de Paris. Il lui laisse aussi le titre d'impératrice.
 
Sitôt le divorce prononcé, l'empereur prospecte les cours européennes. Il approche le jeune tsar Alexandre 1er mais son improbable allié hésite à lui accorder sa plus jeune soeur, Anne - d'autant que celle-ci est encore impubère ! C'est alors que le prince de Metternich, ministre des Affaires étrangères d'Autriche, suggère à Napoléon l'archiduchesse Marie-Louise !
 
L'empereur accepte sans trop hésiter l'offre de l'Autriche qu'il a contrainte à la paix après la difficile victoire de Wagram. «J'épouse un ventre !», dit-il pour s'excuser.
 
La petite archiduchesse quitte Vienne le 13 mai, après un mariage conclu par procuration.
 
 
«Épousez une Allemande...»
 
En amoureux transi, l'empereur ne se contient pas et va à la rencontre du carrosse à Compiègne, le 27 mars. Le soir même, sans attendre le mariage officiel, il initie sa jeune épouse à ses devoirs conjugaux (son empressement rappelle celui du roi Henri IV à l'égard de Marie de Médicis).
 
Le lendemain, béat, Napoléon glisse à son aide de camp Savary : «Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses !» Malgré un vieillissement précoce, il ne se départira plus de sa tendresse pour sa «bonne Louise»!
 
Un jour.... une histoire....02 mai 1832+autres (photos,biographie,un peu de tout) Untitled-1a8ba43
 
Marie Louise, nouvelle impératrice des Français
 
 
Le mariage civil se déroule le 1er avril à Saint-Cloud. Le lendemain, enfin, le cardinal Fesch, oncle de l'empereur, célèbre le mariage religieux dans le salon carré du Louvre,... en l'absence de nombreux cardinaux, mécontents du mauvais traitement qu'endure entre-temps le pape.
Le cortège passe sous l'arc de triomphe de l'Étoile, qui n'est en fait qu'une maquette en toile du futur monument. Marie-Louise porte le somptueux manteau qui recouvrait les épaules de Joséphine lors du sacre.
Napoléon triomphe. Moins d'un an plus tard, le 20 mars 1811, naît l'héritier tant attendu. Mais après l'effondrement de l'empire, l'«Aiglon»connaîtra à Vienne une fin de vie douloureuse et une mort romantique qu'a su mettre en scène Edmond Rostand.
 
 
Lot de consolation
 
Tandis que l'empereur déchu part pour l'île d'Elbe, Marie-Louise va se refaire une santé à Aix-les-Bains, escortée par le général Adam von Neipperg, un rude soldat de 15 ans plus âgé qu'elle, qui a perdu un oeil au combat. Il a reçu mission du chancelier Metternich d'empêcher Marie-Louise de rejoindre Napoléon en exil. Il y réussit à la perfection en devenant son amant !
 
Toujours soumise à son père et à la raison d'État, Marie-Louise rentre à Vienne et devient grande-duchesse de Parme.
 
Elle donne deux premiers enfants à Neipperg et l'épouse sitôt après la mort de Napoléon. Le couple aura deux autres enfants. Veuve une deuxième fois, Marie-Louise se remarie à Parme en 1834. À sa mort, le 17 décembre 1847, à 56 ans, sa dépouille est transférée dans la chapelle des Capucins, à Vienne, nécropole des Habsbourg d'Autriche.
 
 
Une tragédie cachée
 
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Le bal de l'Ambassade
 
 
Le 1er juillet 1810, l'ambassadeur d'Autriche à Paris, le prince de Schwarzenberg, organise un bal en l'honneur des nouveaux mariés, Napoléon et Marie-Louise. La fête a lieu dans une salle provisoire aménagée dans les jardins de l'ambassade, rue de Provence. 1500 personnes sont invitées. Mais une bougie met le feu aux tentures !...
 
L'incendie s'étend très vite. Chacun tente précipitamment de s'enfuir dans une bousculade meurtrière. L'empereur ramène sa femme au palais de l'Élysée et revient diriger les opérations de secours. On déplore en définitive plusieurs dizaines de victimes, y compris l'ambassadrice Pauline de Schwarzenberg, carbonisée en tentant de retrouver sa fille.
 
La censure occulte le drame. L'empereur ne veut pas altérer son image... Il craint que l'on ne fasse le rapprochement avec le drame qui endeuilla les noces d'une autre archiduchesse, Marie-Antoinette, avec le futur Louis XVI.
 
Un rapport témoigne de l'impréparation du corps des gardes pompiers. En conséquence, Napoléon 1er décide de dissoudre celui-ci et, le 10 juillet 1811, crée un corps militaire de sapeurs du génie pour assurer la sécurité des palais impériaux. C'est la première fois que la lutte contre les incendies est confiée à des militaires. Le 18 septembre suivant, le corps est transformé en«bataillon de sapeurs-pompiers de Paris».De là l'expressionsapeur-pompier.
 
Encore aujourd'hui, la lutte contre les incendies est confiée à Paris à des militaires professionnels tandis que, dans le reste du pays, elle relève de corps mixtes essentiellement composés de volontaires.


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