SERRE-PONCON : PLUS GRAND BARRAGE D'EUROPE I
[size=18]Photo n°1: © Claude Fortoul Savines Le Lac été 2001[/size]
Reproduction interdite
Vue aérienne du barrage et de sa retenue de 1271 millions de M3 : à gauche la branche-Durance longue de 19 kms, à droite la branche-Ubaye, abrupte et plus sauvage. Au centre le Sauze du Lac, au fond le Pic de Morgon qui culmine à 2324 mètres. Au premier plan, le bassin de compensation.
Un barrage pourquoi ?
Deux rivières prennent leur source à la frontière italienne, versant français , dans les Alpes du Sud : la principale, dans les hautes Alpes, est la Durance, affluent du Rhône, qui prend sa source près du Mont-Genèvre, dans les prés du Gondran à 2300 mètres d'altitude; dans les Alpes de Haute-Provence c'est l'Ubaye, son affluent qui prend sa source sous le Col du Longet à 2650 mètres d'altitude.
Ces 2 rivières se rejoignaient 50 kms en aval, au lieu-dit 'l'Ile de Rousset", à 2 kms en amont du barrage actuel, sous le Sauze du lac : [size=18]photo n°11.[/size]
Suivant les saisons la Durance coulait ses eaux paisibles jusqu'au sud d'Avignon où elle se jette dans le Rhône, ou se transformait en furie. Durance et Ubaye sont grossies tout au long de leur parcours jusqu'au Rhône par de multiples "affluents" que sont les ruisseaux, torrents, simples filets d'eau et sources, lacs de montagne tous plus beaux les uns que les autres. La Durance est ainsi grossie, de l'amont vers l'aval par la Clarée, la Guisane, la Gyronde, le Guil, les torrents de Crévoux et de Réallon. L'Ubaye est grossie par de multiples "riou".
Toutes ces rivières et ruisseaux ont creusé eux-mêmes, au fil des siècles, des vallées perpendiculaires qui sont autant de bassins de réception collectant eaux de pluie et eaux de fonte des neiges tombées en couches importantes, en hiver, surtout entre 2000 mètres et 4102mètres altitude du point culminant des Alpes du Sud, la Barre des Ecrins.
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Photo n°2 : 21 07 1955
Depuis le belvédère actuel du barrage : le lieu-dit "Serre-Ponçon", point de vue sur la Durance dont le lit s'est retréci à moins de 400 mètres de large. Au centre le roc sur lequel va être ancré la digue du barrage, à gauche les premiers travaux, au fond le sommet de Clot la Cime, alt 1594 m.
Les Crues :
Vallée de la Clarée et de la Guisane, Oisans, Briançonnais, massif du Queyras, Val d'Escreins, massif des Ecrins, Embrunais, Vallon du Rabioux et Réallon, Parpaillon, Haute-Ubaye, Lauzanier, Sagnes, Restefond, Lavercq et basse vallée de l'Ubaye sont donc d'immenses "réservoirs" capables en cas de redoux, de fortes pluies et de fonte soudaine des neiges, de transformer le moindre filet d'eau en un torrent furieux.
Les pêcheurs, rafteurs, kayaquistes et "radeliers" de la Durance éprouvent souvent le caractère imprévisible de la Durance et de l'Ubaye. Les dégâts sur les berges sont parfois importants.
En aval, jusqu'au Rhône, ce sont les riches plaines de la Moyenne et de la Basse Durance, les villages et les villes de Sisteron, Manosque et Avignon avec toutes leurs industries.
Les crues historiques de 1843 et 1856 et les dégâts considérables occasionnés sont à l'origine des projets de créer des barrages sur la Durance bien que depuis le XII siècle des travaux furent entrepris.
La sécheresse :
Le climat des Alpes du Sud est plus sec, plus ensoleillé que celui des Alpes du Nord, ce qui fait leur charme. La sécheresse y sévit parfois, mettant en péril les cultures vivrières et donc toute l'économie des Alpes du Sud et de la Basse-Provence.
La pénurie d'eau de 1895 est restée mémorable. Stocker plus d'un milliard de mètres cubes permettrait d'y faire face. Le ministère de l'agriculture est d'ailleurs associé au projet.
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Photo n°3 : Photo prise sous le camping 'La Viste". La digue est bien avancée. Depuis deux ans, jour et nuit, des ribambelles de scrapers, gros engins auto-cahrgeables, summum de la technologie de l'époque, acheminent les matériaux. Le Belvédère, qui domine le chantier, est la promenade dominicale.
Un barrage pourquoi aussi?
En plus de la nécessité de dompter la Durance, celle d'irriguer les fertiles mais parfois asséchées plaines en aval se fait sentir : la culture sous serre peut devenir intensive, celle des primeurs planifiée. Après guerre c'est le boum de la natalité, tout est à reconstruire, les bouches à nourrir sont nombreuses, les rendements doivent être au rendez-vous. Ce sont environ 6 milliards de mètres cubes d'eau qui coulent chaque année à Cadarache, avec des étiages et des crues de grandes amplitudes.
La Durance domptée et un grand réservoir-tampon à niveau variable en amont vont assurer une quasi régularité des débits et la fin du gaspillage d'un bien si précieux en période de sécheresse.
La nécessité de fournir régulièrement en eau Marseille et Aix-en-Provence et les industries de Basse-Durance : les Alpes du Sud sont peu industrielles, l'eau y provient de massifs d'altitude exploités par les marmottes et des gavots trop pauvres pour acheter des engrais, galopés par les chamois et leurs braconniers, ionisés au cristal de roche, ensemencés intensivement par les fleurs alpestres et les mélèzes rabougris, survolés par les chocards et les libellules.
Austères mais si limpides contrées parfois décrétées plus tard parc nationaux ou régionaux.
Les Ecrins et Montclar n'ont-ils pas donné plus tard leur nom à des célèbres eaux de source.
Les sources chaudes de Monétier les Bains, de Plan-de-Phazy, celle des Moulettes ne sont-ils pas d'anonymes vertueuses. Le commerce de l'eau est jaillissant.
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Photo n° 4 : 12 05 1959
A Savines on achève la construction d'un pont de 924 mètres de long, de 40 métres de haut, autre prouesse technologique des années 1960. Savines, au fond sous les arches, et son église vont être rasés. Savines le Lac sera reconstruit juste au-dessus de la cote 780, cote maximale du futur lac.
Pourquoi enfin?
Après la révolution de la machine à vapeur, voilà celle du moteur électrique. Entre manoeuvrer un interrupteur et alimenter une chaudière à vapeur en charbon ou en estèles il n'y a pas photo.
La demande en électricité est exponentielle : c'est de l'énergie propre et Einstein n'a pas pensé à utiliser la fission nucléaire pour inventer des chaudières plus performantes.
Les énergies fossiles que sont le charbon, le gaz naturel, le bois et le pétrole ne sont pas inépuisables ou doivent être importées. Le Dieu Eole ne souffle pas encore sur les pales d'éoliennes et le Dieu Râ ne se mire pas encore sur les panneaux solaires ni les cellules photovoltaïques.
L'énergie hydroélectrique est "alternative" pour un temps. Ses alternateurs oscillent et les lignes haute-tension acheminent à la vitesse de l'éclair.
Laisser voguer la Durance capricieuse aux 4 saisons en pure perte ou stocker, sur un front de plus de 100 mètres de hauteur 1,2 des 6 Milliards de mètres-cubes d'eau qu'elle "pèse" par an, puis en forcer le passage dans des conduites forcées, utiliser la pression considérable obtenue pour faire tourner des turbines qui elles-mêmes entraîneront des alternateurs : ce n'est même pas une "alternative", ça s'impose. Et puis quel beau défit technologique pour les années 1960.
Le reportage télévisé est à ses débuts et Pierre Tchernia fait ses premiers directs à Serre-Ponçon, Marcel Barres, historien de Serre-Ponçon, tient sa chronique dans le Dauphiné Libéré.
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Photo n°5 : 09.09.1960
Le remplissage du barrage est avancé, l'eau monte. La petite chapelle Saint-Michel assiste sereinement au "spectacle" : campée juste au-dessus de la cote 780, sur un monticule, elle sera préservée, grâce à la poétique ou, qui sait, peut-être mystique attention des bâtisseurs. Loués-soient-ils!
Un barrage où?
Loi du 5 janvier 1955 : c'est à Serre-Ponçon que sera construit le plus grand lac artificiel d'Europe. Comme pour la construction d'un aéroport, d'une autoroute ou plus tard d'une ligne TGV l'intérêt général prime : c'est la déclaration d'utilité publique et l'expropriation de 1500 villageois à Savines, Ubaye et dans 10 hameaux du fond de vallées : le chagrin de tous ceux qui vont perdre leurs multi séculaires racines n'y changera rien.
Le lieu dit "Serre-Ponçon" est verrou glacière rocheux constitué de part et d'autre de la vallée de roches solidement ancrées, la vallée se rétrécie à moins de 400 mètres de large. L'Ubaye, principal affluent de la Durance s'est jetée en elle 2 kms en amont, sous le Sauze, à l'île de Rousset.
C'est décidé, c'est à Serre-Ponçon que l'impétueuse Durance sera domptée.
Après des études géologiques qui ont duré plus de 30 ans et malgré la difficulté de construire sur un lit d'alluvions perméables de plus de 40 mètres d'épaisseur, c'est une nouvelle technique américaine de digue en terre à noyau central d'argile étanche qui sera retenu, à l'opposé de la technique retenue à Tignes d'un barrage voûte ou d'un barrage-poids.
Hardi projet, véritables travaux d'Hercule qui impressionneraient tous les peuples sauf les chinois et l'ingénieur Wilhelm. Pas non plus les ingénieurs de l'Electricité de France.
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Photo n°6 : 24/03/1957
Depuis le Sauze du Lac. La Durance est canalisée pendant le chantier de la digue. Les engins s'affairent jour et nuit pour édifier la digue, grâce à plus de 2000 ouvriers. Beaucoup de Hauts et Bas-Alpins oeuvreront et créeront plus tard leur entreprise de construction ou de travaux publics.
Un barrage par qui?
Les premières études de faisabilité datent de 1856 suivies de sondages en 1857. Le nom d'Ivan Wilhelm, ingénieur des Ponts et Chaussées, est intimement lié aux nouvelles approches de 1895, faites dans le contexte d'industrialisation de l'époque. C'est à lui que l'on doit les projets successifs d'aménagements de la Durance et de ses affluents, en particulier au moyen du barrage de Serre-Ponçon. Malheureusement, la réalisation butait sur un obstacle technique : les sondages effectués de 1898 à 1927 révélaient des difficultés d'ancrage que l'on ne savait surmonter.
Ivan Wilhelm (1867-1951) ne douta pas, cependant de l'issue, lointaine ou non, du projet.
Electricité de France, créée en 1946, repris dès 1947 les études et les sondages.
Les problèmes de fondations se trouvent éliminés par la technique des barrages - digues.
La loi du 5 janvier 1955 pouvait concéder à EDF la construction et l'exploitation des ouvrages.
Commencée en mai 1955, l'édification de l'ensemble (digue, 14 kms de voies ferrées et leurs 3 viaducs, plus de 50 kms de routes, des ponts dont celui de Savines le Lac et ses 924 mètres) sera terminée en 1961. La mise en eau commençait le 1er avril 1960. Il faudra 1 an pour atteindre la côte 780, côte maximale du lac.
Le 3 Mai 1964 ce sera le dynamitage de l'église de Savines.
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Photo n°7 : Juin 1961
Vue d'avion, au-dessus d'Embrun, vers l'aval. La Durance devient "lac" sur 19 kms. La cote maximale de 780 est atteinte. A droite le plan d'eau d'Embrun va garder un niveau constant grâce à une digue et devenir un haut-lieu du tourisme estival.
En haut à gauche le Pic de Morgon, à 2324 mètres d'altitude, est au dessus de tout ça.
Serre-Ponçon en chiffres : source EDF Electricité de France.
Le barrage :
- Digue en alluvions à noyau central étanche de 56 m à sa base et 7,40 m au sommet volume total des matériaux : 14 millions de mètres cubes
- Volume du noyau central étanche : 2 millions de mètres cubes.
- Ecran vertical étanche sous le noyau, jusqu'au rocher, de 100 m de profondeur
- Hauteur au dessus du lit : 123 métres
- Epaisseur à sa base : 650 mètres, épaisseur au sommet : 10 mètres
- Largeur à sa crête : 600 mètres.
La retenue :
- Surface du lac à sa cote maximale : 2800 hectares (aussi vaste que le lac d'Annecy)
- Cote altitude maximale du lac : 780
- Volume de la retenue à la cote 780 : 1271 millions de mètres-cubes
- Capacité utile : 1030 millions de mètres-cubes
- Hauteur de chute brute maximale : 128 mètres
Le bassin de compensation :
- Volume total : 6 millions de mètres-cubes
La production électrique
- Productibilité théorique moyenne annuelle : 710 millions de kWh = 710 GWh
Suite partie II
Photo n°8 : avril 1961
Le pont de Savines est terminé, la nouvelle gare, à gauche, également. Les jours de Savines sont comptés : tout ce qui est situé sous la cote 780 va être rasé, dont l'église qui va être dynamitée le 3 mai 1961. Un nouveau village, Savines le Lac est en cours de construction au bout du pont. Près de 1000 habitants devront partir ou se réinstaller dans Savines le Lac.
L'usine électrique :
- 3 salles disposées parallèlement
- 4 vannes type "papillon" de 4 mètres de diamètre
- 4 turbines "Francis" à axe vertical
- Puissance de chaque turbine : 83,9 MW
- Vitesse de rotation des turbines : 214 tours/minute
- 4 alternateurs triphasés type fermé auto ventilés de 90 MVA
- 4 transformateurs triphasés à refroidissement dans l'huile de 90 MVA
-Tension de sortie maximale : 225 kV
- Galerie d'accès à l'usine électrique souterraine : 100 mètres de long.
La centrale hydro-électrique, qui peut être visitée est souterraine.
Elle fut creusée dans le rocher de la rive gauche.
Elle est constituée de 3 salles : celle des vannes de pied, au nombre de 3, celle des machines avec ses 4 groupes générateurs et celle des transformateurs, au nombre de 4, qui élèvent la tension électrique à 150 ou 225 kW.
La productivité théorique moyenne annuelle de 710 GWh peut paraître faible par rapport aux rendements actuels des surgénérateurs, mais en 1962 une part importante de l'électricité française provenait de Serre-Ponçon et des installations hydro-électriques en aval.
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[size=18]Photo n°10 : 3 mai 1961[/size]
[size=18] Photo SARTRES SCOOP PARIS-MATCH reproduction interdite.[/size]
[size=18]L'Abbé Ferraro assiste au dynamitage de son église : depuis le 1 er avril 1960 la mise en eau du lac a commencé, le lac atteint Savines. Le pont de Savines est achevé. La croix du clocher sera retirée des décombres par l'abbé et installée sur le clocher de l'église moderne de Savines le Lac.
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Serre-Ponçon Hautes-Alpes Alpes de Haute- Provence
Les remarquables photos de ce dépliant, que je partage avec vous, sauf celle de la page 10 sont de :
H. BARANGER - Paris
Droits de reproduction réservés
© Reproduction interdite
Celle de la page 10 est de Sartres SCOOP PARIS-Match
Merci à EDF pour les renseignements techniques et les coupes.
Dépliant historique édité grâce à Monsieur Pierre Teissier, Maire de Savines le Lac, à l'occasion du quarantième anniversaire du Lac, sur une idée de MM. Pao et textes : Images des 4 saisons Claude Fortoul, 05160 SAVINES LE LAC ©
tél 04 92 44 22 84 - Fax 04 92 44 30 48
Référence SP 40 : Reproduction interdite
[size=18] Photo n°11 : 31/03/1958[/size]
Depuis Le Panorama, vue sur la plaine-jonction de la Durance à gauche et de l'Ubaye à droite.
Dans 2 ans 90 ètres d'eau recouvriront cette plaine. Les radeliers de la Durance laissent la place aux navigateurs de plaisance.
Au fond le promontoire de Sauze du Lac et le Pic de Morgon à 2324 mètres d'altitude.
A voir autour de Serre-Ponçon :
[size=32]L'Abbaye de Boscodon, de 1142, la forêt de Boscodon et le Pic de Morgon à 2324 m.[/size]
[size=32] Le muséoscope du Lac, grand spectacle retraçant l'histoire de Serre-Ponçon[/size]
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L'usine électrique souterraine[/size][/size]
[size=32] Le Panorama, exposition-vente de minéraux[/size]
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Les Demoiselles coiffées du Sauze et de Pontis, site géologique classé[/size]
[size=32]La Montagne aux Marmottes, au Sauze du Lac, éco-parc animalier à vocation pédagogique[/size]
[size=32]☺La cathédrale d'Embrun et son trésor riche de plus de 500 objets liturgiques[/size]
[size=32] La tour Brune et ses expositions[/size]
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L'église de Savines le Lac, construite en 1959, et ses vitraux[/size][/size]
[size=32]☺Le Lac de Saint-Apollinaire et la vallée de Réallon[/size]
[size=32] ☺Chorges, la cité caturige[/size]
[size=32] ☺La cascade de la Pisse, près de Chateauroux[/size]
[size=32]☺La Chapelle Saint Michel et sa baie[/size]
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Le viaduc immergé de Chanteloube[/size][/size]
[size=32] ☺Les animations des radeliers de la Durance[/size]
[size=32]☺Une croisière en bateau sur la Carline à Savines le Lac ou sur le Serre-Ponçon à Saint-Michel vous donneront comme à un "poète-disparu", un angle nouveau sur les paysages et l'histoire.[/size]
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Photo n°12 : 21/ 07 /1955
Premier plan l'Ubaye qui s'écoule depuis des millions d'années et la route de Gap à Barcelonnette. C'est la route des hordes et des pèlerins, des contrebandiers et des colporteurs, de la mobilisation et des mutilés de guerre, des émigrants vers le Mexique et du retour improbable, des envahisseurs et des libérateurs, des transhumants et des maquignons de foires, celle de l'internat et des congés scolaires et celle des premiers estivants.
Serre-Ponçon inattendu :
Nous avons vu les raisons historiques de la création du barrage de Serre-Ponçon : irrigation, régulation des crues, production électrique.
Le 5 janvier 1955, date de décision de la construction de Serre-Ponçon, les congés payés sont accordés depuis moins de 20 ans. Le tourisme estival n'est pas développé dans les Alpes du Sud.
L'immense lac bleu-durance, réchauffé par 300 jours de soleil, régénéré sur les pentes des Ecrins, du Queyras, de la Clarée, de l'Embrunais, de la Haute-Ubaye, vivifié par les forêts de mélèzes et les fleurs des alpages, deviendra le poumon du tourisme estival des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence. Les multiples activités nautiques ont apporté aux 2 départements leur image sportive; l'industrie est peu présente, l'agriculture peu productive : le tourisme, avec ses commerces et services, devient l'activité principale des Alpes du Sud, secondé bien sûr par le tourisme d'hiver.
La taxe professionnelle et autres taxes versées par EDF, maître d'oeuvre du barrage et de sa production électrique, alimentent généreusement les budgets des communes riveraines, des conseils généraux et des départements.
Beaucoup de comités d'entreprises et villages de vacances choisissent les Alpes du Sud pour faire bénéficier leurs adhérents des 2 saisons été-hiver et du climat de la Haute-Provence.
Parmi les planches à voiles, il n'est pas rare de voir les Canadairs écoper.
Les Alpes du Sud ne voient plus leurs fils les plus entreprenants s'exiler aux Etats-Unis ou au Mexique. Millions de poissons frétillants et 17 000 pêcheurs calmes comme un petit matin taquinent silencieusement les 2800 hectares du lac Serre-Ponçon dans les seules Hautes -Alpes.
Ninnenne