Poème de Lama Guendun
Le bonheur ne se trouve pas avec effort et volonté,
Mais réside là, tout proche,
Dans la détente et l'abandon,
Ne soit pas inquiet, il n'y a rien à faire.
Tout ce qui s'élève dans l'esprit n'a aucune importance.
Parce que dépourvu de toute réalité.
Ne t'attache pas aux [size=16]pensées, ne les juge pas.[/size]
Laisse le jeu de l'esprit se faire tout se seul,
S'élever et retomber,
Sans intervenir.
Tout s'évanouit et recommence à nouveau, sans cesse.
Cette quête même du bonheur est ce qui t'empêche de le trouver
Comme un arc-en-ciel qu'on poursuit sans jamais le rattraper.
Parce qu'il n'existe pas, parce qu'il a toujours été là,
Et parce qu'il t'accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité des choses bonnes ou mauvaises,
Elles sont semblables aux arcs-en-ciel.
A vouloir saisir l'insaisissable, on s'épuise en vain.
Dès lors qu'on relâche cette saisie, l'espace est là,
Ouvert, hospitalier et confortable.
Alors jouis-en.
Ne cherche plus.
Tout est déjà tien.
A quoi bon aller traquer dans la jungle inextricable,
L'éléphant qui demeure tranquillement chez lui.
Cesse de faire.
Cesse de forcer.
Cesse de vouloir.
Et tout se trouvera accompli,
Naturellement
Poème de Lama Guendun
LES CLOCHES ...DU CLOCHER
Les cloches du village, symbole de vie
Accompagnent les gens depuis des décennies.
Je me souviens [size=16]enfant, quand encore endormie,
Leurs tintements lointains me berçaient dans mon lit.[/size]
Elles sonnaient l’aube d’une journée d’été
Ponctuant toutes les tâches de la matinée.
Les brebis s’en allaient pour paître dans les près
Grand-Mère s’affairait pour frotter, balayer
Les poules picoraient autour du [size=16]poulailler
Et nous nous dépêchions de prendre les œufs frais.
Les onze coups sonnaient l’heure du potager,
Cueillir les petits-pois, préparer à manger.[/size]
L’angélus de midi signifiait le repas…
Grand-père affamé arrivait d’un bon pas.
Il avait lui aussi une vie bien remplie,
Faite de gros travaux et de gestes accomplis.
Les cloches accompagnaient sans jamais se lasser
L’homme vivait alors au rythme du clocher.
L’heure entre chiens et loups, où il fait bon parler
Des joies de la journée et aussi consoler.
Quand elles rassemblaient pour un petit enfant
Le village tout entier oubliait les ans.
Des rires et des chants célébraient toute vie
On trinquait un peu trop avec de l’eau de vie.
Il y a fort longtemps existait le tocsin,
Sonnerie répétée appelée touquesain…
Pour signaler guerre, émeute ou incendie
Ces moments qui exigent aide et survie.
Les cloches sonnent le glas rappelant souvent
Que les âmes un beau jour s’envolent dans le vent…
Les cloches ces jours là n’ont pas le même son
Elles pleurent la vie qui semble trahison.
Volée de mariage quand l’amour réunit
Deux cœurs très amoureux voguant vers l’infini…
Et tous les villageois dans leurs plus beaux habits
Partagent leur bonheur en leur lançant du riz.
Les cloches sonneront là-bas dans le lointain…
Pendant quelques instants, écoutez leurs refrains…
Elles rappelleront des souvenirs passés
Mémoires du destin…images oubliées
Saint-Apollinaire, le 26 Juillet 2013
Brigitte ROBERT
Le village de Crots, juste après Savines, est un village très vivant et organise de belles manifestations...Dictée dans l'école, fête médiévale (bientôt! et j'irai faire un reportage), marchés de toutes sortes, [size=16]concours de poésie avec un thème...[/size]
Cette année le sujet choisi a été "Les cloches"...
Ce que j'aime avec un sujet imposé, c'est qu'on n'aurait jamais spécialement écrit sur ce qui est demandé...et que l'on s'aperçoit que de nombreux poètes ont écrit sur ce thème...
Les cloches, c'était pour moi celles du village de ma grand-mère...je me suis rappellé mon grand-père, qui au coup de midi s'asseyait à table, patriarche levé dès l'aube, et attendait que ma grand-mère le serve...Et il ne fallait pas que manque le sel...Il coupait le gros pain avec son [size=16]opinel...[/size]
Images qui surgissent grâce à des mots écrits sur papier...ou mots écrits sur papier suite à des images qui nous reviennent et qui restent à jamais des souvenirs précieux...
J'ai juste dédié ce poème à [size=16]Isabelle...mon médecin et habitante de Crots...[/size]
Brigitisis.centerblog.net
Beau message
Superbe texte...et quel beau message : être soi-même...
Brigitisis.centerblog.net
Le chameau et les bâtons flottants Jean de La Fontaine
Illustration de Gustave DoréLe premier qui vit un chameau
S'enfuit à cet objet nouveau ;
Le second approcha ; le troisième osa faire
Un licou pour le dromadaire.
L'accoutumance ainsi nous rend tout familier :
Ce qui nous paraissait terrible et singulier
S'apprivoise avec notre vue
Quand ce vient à la continue.
Et puisque nous voici tombés sur ce sujet,
On avait mis des gens au guet,
Qui voyant sur les eaux de loin certain objet,
Ne purent s'empêcher de dire.
Que c'était un puissant navire.
Quelques moments après, l'objet devint brûlot,
Et puis nacelle, et puis ballot,
Enfin bâtons flottants sur l'onde.
J'en sais beaucoup de par le monde
A qui ceci conviendrait bien :
De loin, c'est quelque chose; et de près, ce n'est rien.
Jean de La Fontaine, Fable X, [size=16]Livre IV.[/size]
Explications :
[size=16]http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=72[/size]
Pour le dromadaire : Pas de véritable distinction, au XVIIe siècle, entre le chameau qui a pourtant deux bosses et le dromadaire qui n’en porte qu’une. Voir Rabelais « A la production du chameau tous feurent effroyéz et indignéz ; [...] » « Le Tiers-Livre », prologue).
A la continue : Quand cela apparaît régulièrement.
Brûlot : Petit bateau chargé de combustibles et qu’on lance sur les navires ennemis pour les incendier.
Nacelle : Littéralement, petite embarcation sans voiles.
Ballot : Un petit paquet, de marchandises par exemple.
De loin, ...: Repris, avec des termes légèrement différents, dans « Esope le Phrygien » (voir introduction). Voyez aussi La Bruyère parlant de certaines gens » « Quand vous les voyez de fort près, c’est moins que rien ; de loin, ils imposent. » (« Les Caractères », II, 2). Corneille parlera d’étoiles qui de près ne sont que des vermisseaux.
Ninnenne