Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
Sujet: Le lion et le chasseur Jean de La Fontaine(poème) Lun 11 Mai - 12:25
Le lion et le chasseur Jean de La Fontaine
Illustration de Gustave Doré
Le lion et le chasseur
Un Fanfaron amateur de la chasse,
Venant de perdre un [size=13]Chien de bonne race,[/size]
Qu’il soupçonnait dans le corps d’un Lion,
Vit un berger. Enseigne-moi, de grâce,
De mon voleur, lui dit-il, la maison,
Que de ce pas je me fasse raison.
Le Berger dit : C’est vers cette montagne.
En lui payant de tribut un Mouton
Par chaque mois, j’erre dans la campagne
Comme il me plaît, et je suis en repos.
Dans le moment qu’ils tenaient ces propos,
Le Lion sort, et vient d’un pas agile.
Le Fanfaron aussitôt d’esquiver.
O Jupiter, montre-moi quelque asile,
S’écria-t-il, qui me puisse sauver.
La vraie épreuve de courage
N’est que dans le danger que l’on touche du doigt.
Tel le cherchait, dit-il, qui changeant de langage
S’enfuit aussitôt qu’il le voit.
Jean de La Fontaine
Livre 6 Fable II
Analyse des fables de La Fontaine par Louis Moland, 1872
Fable II. Le Lion et le Chasseur. Gabrias, 36.
Il y a, suivant la remarque de Champfort. entre les moralités des deux premières fables de ce livre une différence qui n’est pas suffisamment indiquée.
La première signifie : " Connaissez bien la [size=13]nature du péril dans lequel vous allez vous engager?"[/size]
La seconde : « Connaissez-vous vous-même, et ne soyez pas dupe d’un faux instinct de courage, qui n’est qu’un premier mouvement. » (Le Lion et le Chasseur)
Mais comme on le comprend!
Ninnenne
marileine moderateur
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Sujet: Re: Le lion et le chasseur Jean de La Fontaine(poème) Lun 11 Mai - 12:34
Pleure pas Romain Didier
PLEURE PAS
Y'a du soleil dans les ruelles
Beau temps pour fair' l'amour
Du sang sur les [size=13]jeux de marelles[/size]
Beau temps pour les vautours
Au [size=13]fond des caves y'a des civils[/size]
Des [size=13]femmes en larmes à moitié folles[/size]
Mon p'tit bonhomme j'suis pas tranquille
On tire les colombes en plein vol
Mon p'tit bonhomme j'suis pas tranquille
Ils ont miné l'chemin d'l'école
Pleure pas pleure pas
J'sais pas pourquoi j'te parle de ça
J'dis des bêtises n'importe quoi
Pleure pas
Pleure pas pleure pas
Le bruit dehors c'est p't'êtr' l'orage
Ou bien l'Bon [size=13]Dieu qui tourne une page[/size]
Pleure pas
J'te fais cadeau d'un' ville en guerre
Beau temps pour faire la mort
Si tu savais c'que j'suis pas fier
Beau temps pour les remords
Y'a plus d'Coran, plus d'Evangile
T'as beau prier personne n'entend
Mon p'tit bonhomme j'suis pas tranquille
On tue l'amour comme on tue l'temps
Mon p'tit bonhomm' j'suis pas tranquille
Ils ont tué [size=13]Dieu à bout portant[/size]
Pleure pas pleure pas
J'sais pas pourquoi j'te parle de ça
J'dis des bêtises n'importe quoi
Pleure pas
Pleure pas pleure pas
Le bruit dehors c'est p't'êtr' l'orage
Ou bien l'Bon [size=13]Dieu qui tourne une page[/size]
Pleure pas
Pleure pas
Le bruit dehors c'est p’t’être' l'orag'
Ou bien l'Bon [size=13]Dieu qui tourn' un' page[/size]
Pleure pas
Paroles et [size=13]musique Romain Didier[/size]
Tellement d'actualité dans tant de pays hélas... Quand la poésie se fait chanson pour nous parler d'émotions...
- Tu es à [size=13]moi, je t'ai acheté, rétorquait l'homme,[/size]
- Ne vois-tu pas que mes ailes sont ternies depuis que tu m'as mis en cage, et n'as-tu pas remarqué que je ne chante même plus....Quel intérêt as-tu à me garder, si ce n'est ton propre plaisir de croire posséder, renchérissait l'oiseau
L'homme prit alors un moment de questionnement et de remise en question. Il n'était pas mauvais, mais il ne se rendait pas compte. Alors il persista à vouloir retenir l'oiseau.
Celui-ci dépérit, petit à petit. Il n'avait plus trop d'appétit, et ne rêvait qu'à une chose, retrouver ses [size=13]amisoiseaux et parcourir le monde.[/size]
Un matin, l'homme un peu distrait laissa la cage ouverte, alors qu'il venait de la nettoyer.
L'oiseau fut effrayé par cette espace de liberté qui s'ouvrait devant lui.
- Y arriverais-je sans l'homme ? Suis-je capable de tenir la distance ? Trouverais-je à manger ?....
Et ni tenant plus, il s'enfuit. Il trouva sur sa route deux où trois camarades, il gazouillait, heureux de partager avec ceux qui lui ressemblaient. Ils vécu longtemps à voyager. L'air pur, la vie et l'exercice du battement de ses ailes lui redonna des forces. Bien sûr parfois, il eut un peu plus faim, un peu plus froid, mais jamais il ne regretta sa belle prison dorée.
Qu'est devenu l'homme ? Il continua sa vie, sans grand changement ni peine. Il n'aimait pas l'oiseau, il ne lui manqua pas. Il le remplaça naïvement par un autre animal, pour avoir compagnie. Mais il se sentait toujours seul, parce qu'il ne s'aimait pas. Jusqu'au jour où il rencontra une femme. Celle-ci loin d'être docile lui fit comprendre qu'il ne pourrait la contrôler.
Lassé de trop souffrir, il décida de changer. Il travailla sur lui au hasard des rencontres, et des moments de solitude. Il grandissait. Et il aimait ça. Il décida un jour de parcourir le monde. Fatigué par la route, il s'assit sur un banc. Et quelle surprise lorsqu'il aperçut un oiseau sautiller à ses pieds. Celui ci chantait et il n'avait pas peur.
Il avait vu dans l'homme la paix, et la sérénité. Il savait qu'il ne risquait rien. L'homme heureux ne fait jamais de mal.
Il décida alors de se laisser apprivoiser....
Alexandra Julien
Ninnenne
marileine moderateur
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Sujet: Re: Le lion et le chasseur Jean de La Fontaine(poème) Lun 11 Mai - 13:21
Joies sans causes Sully Prudhomme
Joies sans causes
On connaît toujours trop les causes de sa peine,
Mais on cherche parfois celles de son plaisir ;
Je m'éveille parfois l'âme toute sereine,
Sous un charme étranger que je ne peux saisir.
Un ciel [size=13]rose envahit mon être et ma demeure, [/size]
J'aime tout l'univers, et, sans savoir pourquoi,
Je rayonne. Cela ne dure pas une heure,
Et je sens refluer les ténèbres en moi.
D'où viennent ces lueurs de joie instantanées,
Ces paradis ouverts qu'on ne fait qu'entrevoir,
Ces étoiles sans noms dans la nuit des années,
Qui filent en laissant le [size=13]fond du coeur plus noir ?[/size]
Est-ce un avril ancien dont l'azur se rallume,
Printemps qui renaîtrait de la cendre des jours
Comme un feu mort jetant une clarté posthume ?
Est-ce un présage [size=13]heureux des futures amours ?[/size]
Non. Ce mystérieux et rapide sillage
N'a rien du souvenir ni du pressentiment ;
C'est peut-être un bonheur égaré qui voyage
Et, se trompant de coeur, ne nous luit qu'un moment.
Sully Prudhomme
Ninnenne
marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
Sujet: Re: Le lion et le chasseur Jean de La Fontaine(poème) Lun 11 Mai - 13:48
Un exil Sully Prudhomme
Un exil.
Je plains les exilés qui laissent derrière eux
L'amour et la beauté d'une amante chérie ;
Mais ceux qu'elle a suivis au désert sont [size=13]heureux : [/size]
Ils ont avec la femme emporté la patrie.
Ils retrouvent le jour de leur pays natal
Dans la clarté des yeux qui leur sourient encor,
Et des champs paternels, sur un front virginal,
Les lis abandonnés recommencent d'éclore.
Le ciel quitté les suit sous les nouveaux climats ;
Car l'amante a gardé, dans l'âme et sur la bouche,
Un fidèle reflet des soleils de là-bas
Et les anciennes nuits pour la nouvelle couche.
Je ne plains point ceux-là ; ceux-là n'ont rien perdu :
Ils vont, les yeux ravis et les mains parfumées
D'un vivant souvenir ! Et tout leur est rendu,
Saisons, terre et famille, au sein des bien-aimées.
Je plains ceux qui, partant, laissent, vraiment bannis,
Tout ce qu'ils possédaient sur terre de céleste !
Mais plus encor, s'il n'a dans son propre pays
Point d'amante à pleurer, je plains celui qui reste.
Ah ! Jour et nuit chercher dans sa propre maison
Cet être nécessaire, une amante chérie !
C'est plus de solitude avec moins d'horizon ;
Oui, c'est le pire exil, l'exil dans la patrie.
Et ni le ciel, ni l'air, ni le lis virginal,
Ni le champ paternel, n'en guérissent la peine :
Au contraire, l'amour tendre du sol natal
Rend l'absente plus douce au cœur et plus lointaine.
René-François Sully Prudhomme.
Ce poème fait parti du recueil : Les solitudes, écrit en 1869... Je le trouve particulièrement émouvant car 145 ans après, l'exil est toujours mondialement présent et plus que jamais dans beaucoup de pays... En des temps lointains, les gens s'exilaient pour chercher de l'or, pour trouver des terres, pour "faire fortune", par esprit d'aventure... Aujourd'hui, beaucoup s'exilent ...simplement ...pour sauver leurs vies...
Ninnenne
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Sujet: Re: Le lion et le chasseur Jean de La Fontaine(poème)