"Le troll et la fille du soleil Chanson de Reino Helismaa
Aux derniers feux du couchant,
dans le soir une fille du soleil
Un ultime instant s'attarda.
Déjà l'ombre gagnait les bois
et, ouvrant ses ailes d'or,
elle s'apprêtait à fuir l'obscurité,
quand du profond de la forêt
surgit un petit troll
qui sortait de sa grotte clignant des yeux.
Or aucun troll jamais avant
le coucher du soleil
sur terre ne doit s'aventurer.
Quand sur la fille du soleil
le regard du troll se posa,
il sentit son [size=18]coeur s'émbraser.
Ton vif éclat m'éblouit,
mais jusqu'ici, dit-il, je n'avais
jamais rien vu d'aussi merveilleux!
Et tant pis si je reste aveuglé
par tant de beauté,
c'est dans le noir que le mieux je me plais.
Viens avec moi dans ma douillette
grotte au fond des bois,
et tu seras ma bien-aimée![/size]
Hélas, soupira la belle,
demeurer dans l'obscurité
me conduirait vite à la mort.
Petit troll de mon [size=18]coeur,
à tire-d'aile je dois voler
vers la lumière et retourner chez mon père.
Ainsi s'en est allée la plus belle
des filles du soleil
et, depuis, quand le soir le troll s'éveille,
il se demande pourquoi les uns
sont héritiers du jour,
quand d'autres sont fils de la nuit.[/size]
La musique et les paroles originales de la chanson "Le troll et la fille du soleil " ont éte écrites par Reino Helismaa. Son texte a été choisi en préface du livre de
JOHANNA SINISALO
"Jamais avant le coucher du soleil"
Roman. ACTES SUD
Image de Joot
"Le berger et la mer" Jean de La Fontaine
Illustration de Gustave Doré
Du rapport d'un troupeau dont il vivait sans soins,
Se contenta longtemps un voisin d'Amphitrite (1):
Si sa fortune était petite,
Elle était sûre tout au moins.
A la fin, les trésors déchargés sur la plage
Le tentèrent si bien qu'il vendit son troupeau,
Trafiqua (2) de l'argent, le mit entier(3) sur l'eau.
Cet argent périt par naufrage.
Son maître fut réduit à garder les brebis,
Non plus berger en chef comme il était jadis,
Quand ses propres moutons paissaient sur le rivage:
Celui qui s'était vu Coridon ou Tircis (4)
Fut Pierrot (4) et rien davantage.
Au bout de quelque temps, il fit quelques profits,
Racheta des bêtes à laine ;
Et comme un jour les vents retenant leur haleine
Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux :
Vous voulez de l'argent, ô Mesdames les Eaux,
Dit-il, adressez-vous, je vous prie, à quelque autre:
Ma foi, vous n'aurez pas le nôtre.
Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé.
Je me sers de la vérité
Pour montrer par expérience,
Qu'un sou quand il est assuré
Vaut mieux que cinq en espérance (5) ;
Qu'il se faut contenter de sa condition ;
Qu'aux conseils de la mer et de l'ambition
Nous devons fermer les oreilles.
Pour un qui s'en louera, dix mille s'en plaindront.
La mer promet monts et merveilles :
Fiez-vous y, les vents et les voleurs viendront.
Jean de La Fontaine
Livre 4 fable II
Illustration de François Chauveau
http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/bergmer.htm
Sagesse et prudence dans la gestion de nos biens,
c'est le conseil de La Fontaine ...
(*) Source : Esope
(1) un habitant du bord de mer. Amphitrite est la
déesse grecque de la mer, épouse de Poséidon
(2) fit du commerce maritime avec l'argent de la vente
(3) le plaça entièrement
(4) noms de bergers dans "Les Bucoliques" de Virgile
Ils sont propriétaires de leurs troupeaux, alors que le
nom de Pierrot est réservé au paysan
(5) allusion à la propagande faite pour la Compagnie des Indes qui fut liquidée en 1672
" Un tiens, vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras"
"Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
Et se perd au coucher du soleil."
Crowfoot, chef blackfeet (1821-1890)
Joli coeur Alexandra Julien
Un pas en avant,
Deux pas en arrière,
Ouvre grand tes yeux,
Ferme tes paupières,
Allume le feu,
Puis verse de l'eau,
C'est un drôle de jeu,
Et de jolis mots,
T'amuses-tu bien,
Prends-tu du plaisir,
Parce que l'air de rien,
Ca peut faire souffrir,
Le silence répond,
Il n'exprime rien,
Aucune solution,
Sauf prendre ta main.
Alexandra Julien
"Le Manuscrit" de Paulo Coelho
"Tu penses que tu marches vers un point
Mais l'existence de ce point se justifie seulement parce que tu l'aimes.
Efforce toi seulement de vivre ce que tu as toujours désirer vivre.
Il faut avoir recours à l'intuition quand il est facile de s'y connecter
Et à la discipline quand l'intuition ne se manifeste pas.
Nous aimons parce que nous avons besoin d'aimer
Nous aimons parce que l'amour nous libère.
Nous apprenons à dire non...sans considérer ce mot comme maudit.
Nous apprenons à dire oui sans redouter les conséquences.
La solitude n'est pas l'absence de compagnie
Mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous
Et de nous aider à décider de nos vies.
Le pire n'est pas de chuter c'est de rester accrocher au sol.
Seul est vaincu celui qui renonce
Tous les autres sont victorieux.
N'essaies pas d'être utile, essaie d'être toi
Cela suffit et cela fait toute la différence.
Tu dois apprendre quel pont tu dois franchir
Et quels sont ceux que tu dois détruire à tout jamais.
Ne cherche pas à être aimé à tout prix parce que l'amour n'a pas de prix...
Sans la solitude l'amour ne restera pas très longtemps à tes côtés.
Il n'y a ni victoire, ni défaite dans le cycle de la nature
Il y a du mouvement.
Le beau ne réside pas dans l'égalité mais dans la différence.
Les choses les plus simples dans la vie sont les plus extraordinaires.
Laisse les se manifester
La plus puissante de toutes les armes est la parole.
Il y a des questions que la vie nous pose
Et des réponses qui sont toujours valides après des millénaires."
Paulo Coelho "Le Manuscrit"
Superbe découverte...
Juste à écouter...à méditer...
Le chat et le soleil
Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
Maurice Carême
L'artiste Alexandra Julien
A la fois beau et solitaire,
Il s'inspirait de la misère,
Il mettait l'amour en chaque mot,
Et voulait rendre le [size=18]monde beau,[/size]
Avec la légèreté d'une fleur,
Il faisait valser les douleurs,
Et il aimait tendre la main,
A qui avait trop de chagrin,
Il avait un coeur gros comme ça,
Il me donnait sa joie parfois,
Je la prenais, me réchauffais,
Et contre moi je la serrais,
Il était ivre de [size=18]tendresse,[/size]
Et en ses mots naissait l'ivresse,
Un seul regard aurait suffit,
Pour nous éclairer dans la nuit,
A croire que la lumière fait peur,
Que le bonheur est amateur,
Pour qu'un matin je sois partie,
Fuyant ainsi le paradis.
Alexandra Julien
En illustration, un tableau que j'adore de l'artiste Steve de La mare
Ninnenne