"Le paysan et l'ours" Conte Russe
Il était une fois un paysan qui perdit sa [size=16]femme, puis ses amis et finalement il resta tout seul sans personne pour l’aider à la maison et aux travaux des champs.[/size]
Alors il alla voir Brun l’ours et lui dit :
- Ecoute Brun, je viens te faire une proposition. Je suis disposé à partager ma maison avec toi si m’aides à cultiver mon champ. Brun l’ours répondit :
- Mais ensuite, comment partagerons-nous la récolte ?
- Comment partagerons-nous la récolte ? Répéta le paysan. Eh bien, tu n’auras qu’à prendre ce qui pousse au-dessus de la terre et je me contenterai des racines.
– Très bien, accepta Brun.
Ils plantèrent des navets qui poussèrent merveilleusement bien. Brun fut un travailleur acharné, il ramassa tous les navets et quand vint le moment faire le partage, le paysan dit :
- Ce qui a poussé au-dessus de la terre t’appartient n’est-ce pas Brun ?
- Oui, admit l’ours.
Alors le paysan coupa les fanes des navets et les donna à Brun.
Il s’assit ensuite et commença à compter les navets. Brun comprit que le paysan l’avait bien berné. Vexé et humilié il retourna dans son antre et rumina sa vengeance.
Le printemps suivant, le paysan revint à la charge et dit :
- Ecoute Brun, que dirais-tu de travailler avec moi cette fois encore ?
- D’accord, répondit Brun, mais cette fois, c’est moi qui prendrai ce qui pousse au-dessus et toi ce qui pousse au-dessous !
– C’est entendu. Dit le paysan.
Et ils plantèrent du blé et lorsque le grain eut poussé et qu’il fut bien mûr, le champ était magnifique à voir.
Quand ce fut le moment de partager la récolte le paysan prit tout ce qui avait poussé au-dessus, c’est-à-dire tout le bon grain, tandis que Brun se saisissait de ce qui avait poussé sous la terre : les racines. Cette fois encore il avait été berné.
Alors Brun dit au paysan :
« Sache que ce n’est plus la peine de venir me chercher, je ne travaillerai plus avec toi, tu es beaucoup trop malin ».
Et là-dessus, Brun tourna le dos et il s’enfonça dans la forêt.
FIN
Traduction : Anastasia Ortenzio
Texte et illustration : Valery Carrick
Ninnenne