"Le roi et le paysan" de Christian Collin
Vivant dans un grand luxe, entouré d'opulence,
Dans un riche palais, un vieux roi s'ennuyait,
Sa vie était tracée depuis sa tendre enfance,
N'ayant aucun souci, c'est ainsi qu'il régnait.
-Pas le moindre conflit, pas la moindre souffrance,
J'ai tout ce qu'il me faut, ce bonheur est lassant,
Vivre toujours ainsi ce n'est point une chance,
J'aimerais pour un jour être simple manant.
Venant de temps en temps au bord d'une rivière,
Il rencontra un jour, un pauvre paysan,
L'homme l'interpella lui montrant sa chaumière,
-Pourriez-vous majesté habiter là-dedans ?
Le roi un peu surpris trouva l'idée géniale,
-Voici l'occasion de combler mon désir,
Une [size=16]nuit dans ce lieu serait phénoménale,[/size]
J'en éprouve déjà un début de plaisir.
Les deux hommes avaient une même stature,
La barbe mal taillée et des cheveux tout blancs,
Leur voix avait aussi la même tessiture,
Sur presque tous les points, ils étaient ressemblants.
Echangeant leurs habits, on pouvait les confondre,
Le roi dans la masure était vraiment [size=16]heureux,[/size]
Mais moins que le manant, il pouvait en répondre,
Car jamais dans sa vie, il n'avait trouvé mieux.
Quand le sire revint sur le coup de huit heures,
Aux portes du palais pour reprendre son rang,
Après avoir souffert de froid dans la demeure,
Il fut chassé dehors par ses chiens et ses gens.
Combien d'hommes [size=16]heureux cherchent encor la lune,[/size]
Croyant que le voisin a plus de chance qu'eux,
Celui qui veut avoir de l'autre la fortune,
Risque de perdre tout, de devenir un gueux.
Christian Collin
Pour ne pas oublier d'apprécier ce que l'on a...
"Il est un souvenir" Christian Collin
Il est un souvenir bien ancré dans mon cœur,
Une [size=18]femme adorable et pour moi la plus belle,[/size]
Durant plusieurs années elle était mon bonheur,
Chaque jour que [size=18]Dieu fait je pense encore à elle.[/size]
Elle veillait sur moi m’appelant son trésor,
Sans cesse m’entourait d’une infinie [size=18]tendresse,[/size]
Souriant de ses yeux elle avait un cœur d’or,
Elle était mon soleil, la joie de ma jeunesse.
Sachant anticiper mes plus profonds désirs,
Elle me comprenait et lisait dans mon âme,
Sans rien lui demander exauçait mes plaisirs,
Elle est restée pour moi la meilleure des dames.
Jamais un mot plus haut, suffisait d’un regard,
Ainsi je devenais un peu plus raisonnable,
A mon écoute aussi pourtant j’étais bavard,
Sa complaisance était vraiment inépuisable.
Près d’elle j’étais bien, je me sentais heureux,
Compensant largement la froideur de ma mère,
Elle me confiait tu es mon amoureux,
Je t’embrasse bien fort ma regrettée grand-mère.
Christian Collin
"Le trésor et les deux hommes" Jean de La Fontaine
Moralité
a) Une maxime :
Portée universelle. C’est d’abord la dénonciation de l’avarice, qui détient en elle son proprechâtiment. Les allitérations en [r], « enserre » : les serres, les griffes de l’avarel’étouffent. « thésaurisant » détourné de son but (« pour…pour…pour … ») : juste retoursdes choses. L’avarice conduit l’Homme à sa perte.
b) Pas de morale unique.
« mais » : changement d’orientation. Le fabuliste s’interroge, il n’affirme plus etinvite le lecteur à sa propre conclusion. Une réflexion libre sur le caractère imprévisiblede la destinée. Représentation allégorique de la Fortune qui s’amuse aux dépends del’Homme « plus…plus » : sadisme. A l’image du [size=16]Dieu Antique, sourd et indifférent. Unrythme vif et allègre, drôle de contraste.[/size]
c) La place de l’argent dans notre [size=16]société :[/size]
Sans lui, on est rien. Différents rapports à l’argent : un bien nécessaire ou uneaccumulation malsaine.
[size=16]http://www.bacdefrancais.net/tresor.php[/size]
[size=24]"Le charbonnier" de Christian Collin
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Photo prise sur le net...
Mes amis, si vous passez un jour dans ce pays,
Prenez tout votre temps vous serez ébahis,
Vous allez découvrir de riants paysages,
Rencontrer en chemin d’étonnants personnages.
Voyez dans ce vallon, au pied de la forêt,
Ces petites maisons, ce village discret,
Approchez-vous de lui pour apprécier son charme,
Osez le pénétrer mais sans donner l’alarme.
Vous pourrez admirer ses façades en bois,
Vestiges d’un passé lorsque régnaient les rois,
Dans ce lieu enchanteur, au cœur de la [size=16]nature,[/size]
Vous aurez des envies de vivre l’aventure.
Promenez-vous à pied dans les rues du hameau,
Et passez sur le pont qui enjambe un ruisseau,
Vous allez voir un banc face à une fontaine,
Occupé par un homme approchant la centaine.
Ecoutez-le parler de son ancien métier,
Un métier disparu, il était charbonnier,
Il va vous rappellera que l’art du charbonnage,
A été mis au point au temps du moyen-âge.
Il vous expliquera comment faire un fourneau,
Savoir choisir le bois, du hêtre et du bouleau,
L’empiler avec soin pour la combustion lente,
Assurer sans faiblir, la veille permanente.
Laissez-le raconter, ne l’interrompez pas,
Sa voix s’éraille un peu, soudain il se taira,
Vous le remerciez, il vous fera un signe,
Prévenez vos amis, donnez-leur la consigne.
Christian Collin
J'ai aimé cette série de poème sur les métiers d'autrefois...j'aurais aimé : le forgeron, le laboureur, le vigneron...Tant de souvenirs, d'odeurs, de couleurs à l'évocation de ces noms!
"Le chevrier" Christian Collin
chromo-typographie réalisée par le peintre suisse Ernest Bieler
Une plume sur son chapeau,
Un vieux mégot au coin des lèvres,
Souvent vêtu d’un long manteau,
Il était éleveur de chèvres.
Il était grand, sentait le bouc,
Vivait à l’écart du village,
Et ceux qui le traitaient de plouc,
Ignoraient que c’était un sage.
Il connaissait les champignons,
Chacun lui montrait sa cueillette,
Il désignait toujours les bons,
Infaillible était sa recette.
Avec le lait de son troupeau,
Il fabriquait quelques fromages,
Qu’il vendait aux gens du château,
Et à d’autres grands personnages.
On le disait un peu sorcier,
Correspondant avec le diable,
Et qu’il fallait s’en méfier,
Ce n’était que vilaine fable.
Il est [size=16]mort un jour de printemps,[/size]
Près du ruisseau, dans la [size=16]nature,[/size]
Il allait avoir ses cent ans,
Son souvenir toujours perdure.
Christian Collin
[size=16]Dans les villages, il y a toujours eu un personnage berger ou chevrier qui paraissait un peu bizarre...
Souvent parce que c'était une personne solitaire, ou timide, qui préférait la compagnie de ses bêtes à celle des hommes, qui aimait la [size=16]nature et la solitude...
[/size]On disait d'eux : "C'est un original, mais il ne ferait pas de mal à une mouche!" ...[/size]
Ninnenne