"Le singe et le léopard" Jean de La Fontaine
"[size=16]La fable montre que les ornements de la pensée valent[/size]
mieux que la beauté du corps. "
"Le tribunal des animaux" Christian Collin
Ah ! S'il avait vu ça, monsieur de la Fontaine,
Se servant d'animaux pour asseoir son succès,
Venant de la forêt, de l'étang, de la plaine,
Ils étaient réunis pour faire son procès.
La Fourmi la première avait des doléances :
-Me traitant d'égoïste, il me fait bien du tort,
Je suis montrée du doigt, et pendant mes errances,
Je suis mise à l'écart, je vis un triste sort.
Mécontente elle aussi son amie la Cigale :
-Dire que tout l'été je ne fait que chanter,
C'est d'un vilain mépris, j'ai une autre morale,
Je sais me débrouiller sans avoir à quêter.
C'est au tour du Corbeau venu aussi se plaindre :
-Il croit ce cher monsieur que je suis un idiot,
Je connais le renard habitué à feindre,
Et puis je ne suis pas mangeur de livarot.
En roulant ses gros yeux madame la Grenouille,
Coasse bruyamment -Jamais je n'aimerais
Me gonfler à ce point, je ne suis une andouille,
Et grosse comme un Bœuf, comment je nagerais ?
Ce fut un défilé d'animaux en colère,
L'Agneau et le Héron, la Belette et le Rat,
Chacun en rajoutait, c'était la surenchère,
C'est à qui se plaignait de multiples tracas.
Le Renard arriva, sa lippe était moqueuse :
-Mais on parle de vous, soyez au moins content,
Cette publicité n'est pas même onéreuse,
Envers cet écrivain, je suis reconnaissant.
Un tollé général- Tu as le meilleur rôle
De ta réaction, nous ne sommes surpris,
Notre image est ternie, et cela n'est pas drôle,
D'être journellement raillés et incompris.
Le Renard beau joueur, reconnaissant sa chance,
Se rangeait aux côtés des plaignants complexés
-Condamnons ce monsieur pour son outrecuidance,
Veuillez me pardonner de vous avoir vexés.
Christian Collin.
Ninnenne