" Aucun acteur ne souhaite jouer dans le noir. Mais il ne faut pas confondre "visibilité" et "être en pleine lumière": il y a une différence entre être perçu et être vu. Décider qu'[on] va apparaître comme une silhouette plutôt qu'en pleine lumière est un choix... "Philippe RousselotLu dans:Philippe Rousselot. La Sagesse du Chef opérateur. J.C.Béhar Editions. 2013. 112 pages. Extrait p.51-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "J'étais promeneur sur une plage souillée de détritus et d'épaves dont notre temps n'est pas chiche, quand, à l'écart, entre deux rochers battus par les vagues, j'ai découvert un coquillage d'une étrange beauté, aux couleurs irisées, changeantes comme la mer, un coquillage remonté des grandes profondeurs, non répertorié dans les nomenclatures les plus autorisées, et j'eus l'ingénuité de le porter à mes oreilles. Et me parvint, enfin, la rumeur oubliée de la mer, alors que mon ouïe défraîchie par l'érosion intérieure, ne percevait plus celle qui battait à mes pieds, non plus que les premiers ressacs enchanteurs de l'enfance, perdus à jamais dans les régions les plus inaccessibles de la mémoire : tel est le pouvoir des seuls magiciens : nous rendre à nous-même et au monde. "
Jean Carrière
Lu dans :
Jean Carrière. Qui êtes-vous, Julien Gracq? La Manufacture. 1986. 192 pages. Extrait p.21---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Il y a plus grave que l'ignorance (socratique, elle avoue ses limites) : c'est de croire savoir ce que l'on ne sait pas."
Lu dans:
Pierre Sansot. Ce qu'il reste. Payot et Rivages. 2006. 201 pages. Extrait p.111
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Citation :
- "La transmission de quelques objets modestes , témoins silencieux de leur affection. Ils en usèrent dans la vie de tous les jours sans trop les renouveler. Ils portèrent l'empreinte de leur souci à vivre, à nous alimenter, à nous protéger de la faim, du froid. Une certaine manière de tendre les draps, de disposer les couverts prolonge, dans notre mémoire, leur vie. Nous ne saurions dissocier leur être et leurs manières de nous apparaître : en ce qui concerne mon père, un béret dont il ne se séparait jamais. "
Pierre Sansot
[size]
Lu dans:
Pierre Sansot. Ce qu'il reste. Payot et Rivages. 2006. 201 pages. Extrait p. 134
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
" Mais le temps est venu pour nous de suivre Dante, que guida si bien Virgile dans les méandres de l'après-vie. Le temps est venu de quitter les Enfers. «Et de là nous sortîmes à revoir les
étoiles'. »
' Dante, La Divine comédie, L'Enfer, chant XXXIV.
Lu dans:
Lucien Jerphagnon. C'était mieux avant ... Texto 2007 250 pages. Extrait p 170
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"L
e pêcheur de perles, qui va au fond des mers pour trouver dans la profondeur le riche et l’étrange."
Hannah ArendtLu dans:
Hannah Arendt. Walter Benjamin, 1892-1940. Allia. 2007. 114 pages.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Peut-être que deux ou trois feuilles valent mieux que mille: il suffit parfois d'en connaître une pour savoir toutes les autres. Une seule fleur d'abricot nous permet de ressentir le printemps: il n'est pas nécessaire d'attendre que tout l'arbre soit en fleurs. "
Sagesse Zen
Lu dans :
André Gorz. Lettre à D. Histoire d'un amour. Galilée. 2006. 77 pages. Extrait p.48 (se citant lui-même, autoexhortation terminant son livre Le Vieillissement
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"La galère te donnait des ailes. Moi, elle me faisait tomber dans la déprime. C'était en été, nous admirions les acrobaties aériennes des hirondelles dans la cour de l'immeuble et tu as dit: « Que de liberté pour si peu de responsabilité! »
André Gorz.
Lu dans:
André Gorz. Lettre à D. Histoire d'un amour. Galilée. 2006. 77 pages. Extrait p.34
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
« Souvent au soir vos mains vous sembleront vides et le sommeil vous délivrera d'une pauvreté inexplicable. Chaque heure est loin de donner tout de suite son fruit. Si vous vous obstinez à épeler minutieusement la journée moribonde, vous n'aurez qu'une série de mots incohérents. Il faut attendre, des années peut-être, et la phrase peu à peu s'illumine. Et le temps semble se propager comme les musiques à bouches du dimanche soir qui, de trois accords changent le cœur des villages. »
Gustave Roud
Lu dans:
Gustave Roud cité par Jacques Lacarrière. Chemin faisant. Le Livre de Poche 5105. Fayard 1977. 317 pages. Extrait page 316
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Un paquebot c'est une mauvaise comédie entourée d'eau."
Philippe Labro.
Lu dans:
Philippe Labro. Le flûtiste invisible. Gallimard. 2013. 179 pages. Extrait p.25
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Sagesse de Vian
"Pourquoi que je vis
Pourquoi que je vis
Pour la jambe jaune
D'une femme blonde
Appuyée au mur
Sous le plein soleil
Pour la voile ronde
D'un pointu du port
Pour l'ombre des stores
Le café glacé
Qu'on boit dans un tube
Pour toucher le sable
Voir le fond de l'eau
Qui devient si bleu
Qui descend si bas
Avec les poissons
Les calmes poissons
Ils paissent le fond
Volent au-dessus
Des algues cheveux
Comme zoizeaux lents
Comme zoizeaux bleus
Pourquoi que je vis
Parce que c'est joli."
Boris Vian
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[/size]
- Citation :
- "- Pourquoi es-tu toujours à t'épuiser les yeux dans un livre?
- Parce que je ne peux pas être toujours en mer.
- En quoi les livres te consolent-ils de ne pas naviguer? En quoi remplacent-ils pour toi les bateaux?
- Lire ressemble à regarder l'horizon. D'abord on ne voit qu'une ligne noire. Puis on imagine des mondes.
- Je veux bien. Mais pourquoi ta manie d'écrire dans les marges de tous les livres que tu lis?
- Pour bien lire, j'ai besoin d'écrire. L'écriture est le guide, le garde-fou des pensées déclenchées par la lecture. Sans guide, sans garde-fou, les pensées, je les connais, elles s'en vont n'importe où et ne reviennent jamais."
Eric Orsenna
[size]
Lu dans:
Eric Orsenna. L'entreprise des Indes. Stock/Fayard. 2010. 400 pages.
Armand Lequeux. Qui a peur des cancres las et des petits génies? LLB. 30 août 2013. p.47.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ninnenne
[/size]