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| Poèmes de différents auteurs | |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes de différents auteurs Lun 2 Nov - 13:20 | |
| L'offrande à la nature très beau poèmeL'offrande à la nature Nature au cœur profond sur qui les cieux reposent, Nul n'aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L'eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, Je me suis appuyée à la beauté du monde Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains. J'ai porté vos soleils ainsi qu'une couronne Sur mon front plein d'orgueil et de simplicité, Mes jeux ont égalé les travaux de l'automne Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés. Je suis venue à vous sans peur et sans prudence Vous donnant ma raison pour le bien et le mal, Ayant pour toute joie et toute connaissance Votre âme impétueuse aux ruses d'animal. Comme une fleur ouverte où logent des abeilles Ma vie a répandu des parfums et des chants, Et mon cœur matineux est comme une corbeille Qui vous offre du lierre et des rameaux penchants. Soumise ainsi que l'onde où l'arbre se reflète, J'ai connu les désirs qui brûlent dans vos soirs Et qui font naître au cœur des hommes et des bêtes La belle impatience et le divin vouloir. Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature. Ah ! faut-il que mes yeux s'emplissent d'ombre un jour, Et que j'aille au pays sans vent et sans verdure Que ne visitent pas la lumière et l'amour.
Anna de Noailles. [size=18][/size] La nature est pleine d'amour poèmeLa nature est pleine d'amour La nature est pleine d'amour, Jeanne, autour de nos humbles joies ; Et les fleurs semblent tour à tour Se dresser pour que tu les voies. Vive Angélique ! à bas Orgon ! L'hiver, qu'insultent nos huées, Recule, et son profil bougon Va s'effaçant dans les nuées. La sérénité de nos coeurs, Où chantent les bonheurs sans nombre, Complète, en ces doux mois vainqueurs, L'évanouissement de l'ombre. Juin couvre de fleurs les sommets, Et dit partout les mêmes choses ; Mais est-ce qu'on se plaint jamais De la prolixité des roses ? L'hirondelle, sur ton front pur, Vient si près de tes yeux fidèles Qu'on pourrait compter dans l'azur Toutes les plumes de ses ailes. Ta grâce est un rayon charmant ; Ta jeunesse, enfantine encore, Éclaire le bleu firmament, Et renvoie au ciel de l'aurore. De sa ressemblance avec toi Le lys pur sourit dans sa gloire ; Ton âme est une urne de foi Où la colombe voudrait boire. Victor Hugo.
[size=18][/size] L'eau tu es la vie[size=18][/size] Tu es la vie
L’eau ! Eau, tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaitre. Tu n’es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. Tu nous pénètres d’un plaisir qui ne s’expliquepoint par les sens. Avec toi rentrent en nous tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncé. Par ta grâce s’ouvrent en nous toutes les sources taries de notre cœur. Tu es la plus grande richesse qui soit au monde, et tu es aussi la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre. Tu n’acceptes point de mélanges, tu ne supportes point d’altération, tu es une ombrageuse divinité... Mais tu répands en nous un bonheur, infiniment simple.
Poème de Saint- Exupéry. [size=24]L'offrande à la nature poème de Anna de NoaillesL'offrande à la nature Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent, Nul n'aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L'eau luisante et la terre où la vie a germé. La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, Je me suis appuyée à la beauté du monde Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains. J'ai porté vos soleils ainsi qu'une couronne Sur mon front plein d'orgueil et de simplicité. Mes jeux ont égalé les travaux de l'automne Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés. Je suis venue à vous sans peur et sans prudence, Vous donnant ma raison pour le bien et le mal, Ayant pour toute joie et toute connaissance Votre âme impétueuse aux ruses d'animal. Comme une fleur ouverte où logent des abeilles Ma vie a répandu des parfums et des chants, Et mon coeur matineux est comme une corbeille Qui vous offre du lierre et des rameaux penchants. Soumise ainsi que l'onde où l'arbre se reflète J'ai connu les désirs qui brûlent dans vos soirs Et qui font naître au coeur des hommes et des bêtes La belle impatience et le divin vouloir. Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature, Ah ! faut-il que mes yeux s'emplissent d'ombre un jour Et que j'aille au pays sans vent et sans verdure Que ne visitent pas la lumière et l'amour. Anna de Noailles.[size=18][/size] Poème Le chant de l'eau[/size] [size] Faire des ronds dans l'eauavec le logiciel Sqirlz Water Réfléctions Sur photo perso.************************* [/size] Le chant de l'eau L’entendez-vous, l’entendez-vous Le menu flot sur les cailloux ? Il passe et court et glisse Et doucement dédie aux branches, Qui sur son cours se penchent, Sa chanson lisse. Là-bas, Le petit bois de cornouillers Où l’on disait que Mélusine Jadis, sur un tapis de perles fines, Au clair de lune, en blancs souliers, Dansa ; Le petit bois de cornouillers Et tous ses hôtes familiers Et les putois et les fouines Et les souris et les mulots Ecoutent Loin des sentes et loin des routes Le bruit de l’eau. Aubes voilées, Vous étendez en vain, Dans les vallées, Vos tissus blêmes, La rivière, Sous vos duvets épais, dès le prime matin, Coule de pierre en pierre Et murmure quand même. Si quelquefois, pendant l’été, Elle tarit sa volupté D’être sonore et frémissante et fraîche, C’est que le dur juillet La hait Et l’accable et l’assèche. Mais néanmoins, oui, même alors En ses anses, sous les broussailles Elle tressaille Et se ranime encor, Quand la belle gardeuse d’oies Lui livre ingénument la joie Brusque et rouge de tout son corps. Oh ! les belles épousailles De l’eau lucide et de la chair, Dans le vent et dans l’air, Sur un lit transparent de mousse et de rocailles ; Et les baisers multipliés du flot Sur la nuque et le dos, Et les courbes et les anneaux De l’onduleuse chevelure Ornant les deux seins triomphaux D’une ample et flexible parure ; Et les vagues violettes ou roses Qui se brisent ou tout à coup se juxtaposent Autour des flancs, autour des reins ; Et tout là-haut le ciel divin Qui rit à la santé lumineuse des choses ! La belle fille aux cheveux roux Pose un pied clair sur les cailloux. Elle allonge le bras et la hanche et s’inclina Pour recueillir au bord, Parmi les lotiers d’or, La menthe fine ; Ou bien encor S’amuse à soulever les pierres Et provoque la fuite Droite et subite Des truites Au fil luisant de la rivière. Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche, Elle s’étend ensuite et rit et se recouche, Les pieds dans l’eau, mais le torse au soleil ; Et les oiseaux vifs et vermeils Volent et volent, Et l’ombre de leurs ailes Passe sur elle. Ainsi fait-elle encor A l’entour de son corps Même aux mois chauds Chanter les flots. Et ce n’est qu’en septembre Que sous les branches d’or et d’ambre, Sa nudité Ne mire plus dans l’eau sa mobile clarté, Mais c’est qu’alors sont revenues Vers notre ciel les lourdes nues Avec l’averse entre leurs plis Et que déjà la brume Du fond des prés et des taillis S’exhume. Pluie aux gouttes rondes et claires, Bulles de joie et de lumière, Le sinueux ruisseau gaiement vous fait accueil, Car tout l’automne en deuil Le jonche en vain de mousse et de feuilles tombées. Son flot rechante au long des berges recourbées, Parmi les prés, parmi les bois ; Chaque caillou que le courant remue Fait entendre sa voix menue Comme autrefois ; Et peut-être que Mélusine, Quand la lune, à minuit, répand comme à foison Sur les gazons Ses perles fines, S’éveille et lentement décroise ses pieds d’or, Et, suivant que le flot anime sa cadence, Danse encor Et danse. Emile Verhaeren. L'étang du bois Joalland à Saint-Nazaire Loire AtlantiqueL'étang Que c’est une chose charmante De voir cet étang gracieux Où, comme en un lit précieux, L’onde est toujours calme et dormante ! Mes yeux, contemplons de plus près Les inimitables portraits De ce miroir humide ; Voyons bien les charmes puissants Dont sa glace liquide Enchante et trompe tous les sens. Déjà je vois sous ce rivage La terre jointe avec les cieux, Faire un chaos délicieux Et de l’onde et de leur image. Je vois le grand astre du jour Rouler, dans ce flottant séjour, Le char de la lumière ; Et, sans offenser de ses feux La fraîcheur coutumière, Dorer son cristal lumineux. Je vois les tilleuls et les chênes, Ces géants de cent bras armés, Ainsi que d’eux-mêmes charmés, Y mirer leurs têtes hautaines ; Je vois aussi leurs grands rameaux Si bien tracer dedans les eaux Leur mobile peinture, Qu’on ne sait si l’onde, en tremblant, Fait trembler leur verdure, Ou plutôt l’air même et le vent. Là, l’hirondelle voltigeante, Rasant les flots clairs et polis, Y vient, avec cent petits cris, Baiser son image naissante. Là, mille autres petits oiseaux Peignent encore dans les eaux Leur éclatant plumage : L’œil ne peut juger au dehors Qui vole ou bien qui nage De leurs ombres et de leurs corps. Quelles richesses admirables N’ont point ces nageurs marquetés, Ces poissons aux dos argentés, Sur leurs écailles agréables ! Ici je les vois s’assembler, Se mêler et se démêler Dans leur couche profonde ; Là, je les vois Dieu ! quels attraits ! Se promenant dans l’onde, Se promener dans les forêts. Je les vois, en troupes légères, S’élancer de leur lit natal ; Puis tombant, peindre en ce cristal Mille couronnes passagères. L’on dirait que, comme envieux De voir nager dedans ces lieux Tant de bandes volantes, Perçant les remparts entrouverts De leurs prisons brillantes, Ils veulent s’enfuir dans les airs. Enfin, ce beau tapis liquide Semble enfermer entre ses bords Tout ce que vomit de trésors L’Océan sur un sable aride : Ici l’or et l’azur des cieux Font de leur éclat précieux, Comme un riche mélange ; Là l’émeraude des rameaux, D’une agréable frange, Entoure le cristal des eaux. Mais quelle soudaine tourmente, Comme de beaux songes trompeurs, Dissipant toutes les couleurs, Vient réveiller l’onde dormante ? Déjà ses flots entrepoussés Roulent cent monceaux empressés De perles ondoyantes, Et n’étalent pas moins d’attraits Sur leurs vagues bruyantes Que dans leurs tranquilles portraits. Jean Racine. [size=18][/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Lun 2 Nov - 13:36 | |
| Jardin du mois de MaiJardin du mois de mai.
Chérie, comme il fait doux. Le vent s'est endormi. Déjà, la brume vient danser après la pluie. Une hirondelle bleue écrit des mots d'amour dans le ciel Et je pense aux beaux jours. Jardin du mois de mai, où êtes-vous ce soir? Jardin fleuri, nos coeurs se sont aimés Par une nuit de tendre espoir. Jardin du souvenir, mon premier rendez-vous Désir charmant et soudain désir fou. Tout tourne autour de nous. Depuis, j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages, Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage... Mais rien n'a pu changer au jardin de mon coeur. Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur... Je vous écris de loin, d'un pays merveilleux Où les choses vous parlent quand on ferme les yeux. La chambre que j'habite est chambre de voleur Car j'abrite la vie, le temps, les heures... Jardin du mois de mai, vous êtes là ce soir, Jardin fleuri où nos coeurs vont s'aimer Dans l'ombre ardente du ciel noir. Tes bras qui vont s'ouvrir, je les caresse encor. Comme autrefois ta bouche est près de moi. Je sens vibrer ton corps. Depuis j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages, Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage... Mais rien n'a pu changer au jardin de mon coeur. Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur Charles Trenet.
La Source Poème[size=16]La Source[/size] [size=16]L'autel gît sous la ronce et l'herbe enseveli ; Et la source sans nom qui goutte à goutte tombe D'un son plaintif emplit la solitaire combe. C'est la Nymphe qui pleure un éternel oubli.
L'inutile miroir que ne ride aucun pli A peine est effleuré par un vol de colombe Et la lune, parfois, qui du ciel noir surplombe, Seule, y reflète encore un visage pâli.
De loin en loin, un pâtre errant s'y désaltère. Il boit, et sur la dalle antique du chemin Verse un peu d'eau resté dans le creux de sa main.
Il a fait, malgré lui, le geste héréditaire, Et ses yeux n'ont pas vu sur le cippe romain Le vase libatoire auprès de la patère.[/size] [size=16]José-Maria de Hérédia.[/size] [size=16][size=16][/size][/size] Comme le champ semé en verdure foisonneComme le champ semé en verdure foisonne, De verdure se hausse en tuyau verdissant, Du tuyau se hérisse en épi florissant, D'épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne :
Et comme en la saison le rustique moissonne Les ondoyants cheveux du sillon blondissant, Les met d'ordre en javelle, et du blé jaunissant Sur le champ dépouillé mille gerbes façonne :
Ainsi de peu à peu crût l'empire romain, Tant qu'il fut dépouillé par la barbare main, Qui ne laissa de lui que ces marques antiques
Que chacun va pillant : connue on voit le glaneur Cheminant pas à pas recueillir les reliques De ce qui va tombant après le moissonneur.
Joachim du Bellay. [size=18][/size] [size=24]Très beau poème sur dame natureAux arbresArbres de la forêt, vous connaissez mon âme! Au gré des envieux, la foule loue et blâme ; Vous me connaissez, vous! - vous m’avez vu souvent, Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant. Vous le savez, la pierre où court un scarabée, Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée, Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour. La contemplation m’emplit le coeur d’amour. Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure, Avec ces mots que dit l’esprit à la nature, Questionner tout bas vos rameaux palpitants, Et du même regard poursuivre en même temps, Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde, L’étude d’un atome et l’étude du monde. Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu, Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu! Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches, Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches, Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux, Vous savez que je suis calme et pur comme vous. Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance, Et je suis plein d’oubli comme vous de silence! La haine sur mon nom répand en vain son fiel ; Toujours, - je vous atteste, ô bois aimés du ciel! - J’ai chassé loin de moi toute pensée amère, Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours, Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds, Ravins où l’on entend filtrer les sources vives, Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives! Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois, Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois, Dans votre solitude où je rentre en moi-même, Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime! Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît, Arbres religieux, chênes, mousses, forêt, Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère, C’est sous votre branchage auguste et solitaire, Que je veux abriter mon sépulcre ignoré, Et que je veux dormir quand je m’endormirai.Victor Hugo.[size=18][/size] Le jardin mouilléLe jardin mouillé A petit bruit et peu à peu,Sur le jardin frais et dormant,Feuille à feuille, la pluie éveilleL’arbre poudreux qu’elle verdit ,Au mur on dirait que la treilleS’étire d’un geste engourdi. L’herbe frémit, le gravier tièdeCrépite et l’on croirait, là-bas,Entendre sur le sable et l’herbeComme d’imperceptibles pas. Le jardin chuchote et tressaille,Furtif et confidentiel ,L’averse semble maille à mailleTisser la terre avec le ciel. Henri de Regnier. [size=18][/size] Bannières de Mai ** poème sur dame nature **Bannières de MaiAux branches claires des tilleuls Meurt un maladif hallali. Mais des chansons spirituelles Voltigent parmi les groseilles. Que notre sang rie en nos veines, Voici s'enchevêtrer les vignes. Le ciel est joli comme un ange. L'azur et l'onde communient. Je sors. Si un rayon me blesse Je succomberai sur la mousse.
Qu'on patiente et qu'on s'ennuie C'est trop simple. Fi de mes peines. je veux que l'été dramatique Me lie à son char de fortunes Que par toi beaucoup, ô Nature, Ah moins seul et moins nul ! je meure. Au lieu que les Bergers, c'est drôle, Meurent à peu près par le monde.
Je veux bien que les saisons m'usent. A toi, Nature, je me rends ; Et ma faim et toute ma soif. Et, s'il te plaît, nourris, abreuve. Rien de rien ne m'illusionne ; C'est rire aux parents, qu'au soleil, Mais moi je ne veux rire à rien Et libre soit cette infortune. Arthur Rimbaud.[size=18][/size] Beau poème pour le 1 er maiPremier MaiTout conjugue le verbe aimer. Voici les roses. Je ne suis pas en train de parler d'autres choses. Premier mai ! l'amour gai, triste, brûlant, jaloux, Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ; L'arbre où j'ai, l'autre automne, écrit une devise, La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise ; Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur, Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en coeur ; L'atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine Des déclarations qu'au Printemps fait la plaine, Et que l'herbe amoureuse adresse au ciel charmant. A chaque pas du jour dans le bleu firmament, La campagne éperdue, et toujours plus éprise, Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise Envoie au renouveau ses baisers odorants ; Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans, Dont l'haleine s'envole en murmurant : Je t'aime ! Sur le ravin, l'étang, le pré, le sillon même, Font des taches partout de toutes les couleurs ; Et, donnant les parfums, elle a gardé les fleurs ; Comme si ses soupirs et ses tendres missives Au mois de mai, qui rit dans les branches lascives, Et tous les billets doux de son amour bavard, Avaient laissé leur trace aux pages du buvard ! Les oiseaux dans les bois, molles voix étouffées, Chantent des triolets et des rondeaux aux fées ; Tout semble confier à l'ombre un doux secret ; Tout aime, et tout l'avoue à voix basse ; on dirait Qu'au nord, au sud brûlant, au couchant, à l'aurore, La haie en fleur, le lierre et la source sonore, Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants, Répètent un quatrain fait par les quatre vents.Victor Hugo.[size=18][/size] Je plante en ta faveur cet arbreJe plante en ta faveur cet arbreJe plante en ta faveur cet arbre de Cybelle, Ce Pin, où tes honneurs se liront tous les jours ; J'ai gravé sur le tronc nos noms et nos amours, Qui croîtront à l'envie de l'écorce nouvelle.
Faunes, qui habitez ma terre paternelle, Qui menez sur le Loir vos danses et vos tours, Favorisez la plante et lui donnez secours, Que l'Été ne la brûle et l'Hiver ne la gèle.
Pasteur, qui conduira en ce lieu ton troupeau, Flageolant une Éclogue en ton tuyau d'aveine, Attache tous les ans à cet arbre un tableau,
Qui témoigne aux passants mes amours et ma peine Puis l'arrosant de lait et du sang d'un agneau, Dit :Ce Pin est sacré, c'est la plante d'Hélène.Pierre de Ronsard.Poème sur Dame Nature
Le Printemps
Dans les cieux que son orbe dore, Le soleil monte radieux; Sous ses rayons on voit éclore Tout un monde mystérieux. La nature s'éveille et chante Et s'emplit de tendres soupirs; Partout la feuille frémissante S'ouvre aux caresses des zéphirs.
La rose se penche, vermeille, Tout auprès du lis embaumé, Et, sur le trèfle blanc, l'abeille, Vient puiser son miel parfumé. Près de la source qui murmure Sur son lit de cailloux brunis, On entend dans chaque ramure Le doux gazouillement des nids.
C'est le printemps, c'est la jeunesse, C'est le réveil de l'univers; C'est la mystérieuse ivresse Qui frémit sous les arbres verts : Et, puisqu'ici bas tout s'enivre, Les oiseaux, les feuilles, les fleurs, Enfants, vous qui vous sentez vivre, A l'allégresse ouvrez vos cœurs.
Napoléon Legendre .[size=18][/size] Poème sur Dame Nature[/size] Le Printemps
Les bourgeons verts, les bourgeons blancs Percent déjà le bout des branches, Et, près des ruisseaux, des étangs Aux bords parsemés de pervenches, Teintent les arbustes tremblants;
Les bourgeons blancs, les bourgeons roses, Sur les buissons, les espaliers, Vont se changer en fleurs écloses; Et les oiseaux, dans les halliers, Entre eux déjà parlent de roses;
Les bourgeons verts, les bourgeons gris, Reluisant de gomme et de sève Recouvrent l’écorce qui crève Le long des rameaux amoindris; Les bourgeons blancs, les bourgeons rouges, Sèment l’éveil universel, Depuis les cours noires des bouges
Jusqu’au pur sommet sur lequel, O neige éclatante, tu bouges; Bourgeons laiteux des marronniers, Bourgeons de bronze des vieux chênes, Bourgeons mauves des amandiers, Bourgeons glauques des jeunes frênes, Bourgeons cramoisis des pommiers,
Bourgeons d’ambre pâle du saule, Leur frisson se propage et court, A travers tout, vers le froid pôle, Et grandissant avec le jour Qui lentement sort de sa geôle, Jette sur le bois, le pré, Le mont, le val, les champs , les sables, Son immense réseau tout prêt A s’ouvrir en fleurs innombrables Sur le monde transfiguré.
Auguste Angellier. Poème sur Dame NaturePremier sourire de Printemps. ********************* Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement, lorsque tout dort, Il repasse les collerettes Et cisèle les boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. La nature au lit se repose, Lui, descend au jardin désert Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril, tournant la tête, Il dit "Printemps,tu peux venir" Théophile Gautier.
Poème sur Dame NatureAux champs
Je me penche attendri Sur les bois et les eaux Rêveur , grand père aussi Des fleurs et des oiseaux J'ai pitié sacrée et profonde des choses , J'empêche les enfants de maltraiter les roses Je dit ; N' effarez point la plante et l'animal Riez sans faire peur Jouez sans faire mal
Victor Hugo. La suite demain et pardon pour les doubles!!! Ninnenne blog de partage
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