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| Poèmes sur l'automne et autres | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes sur l'automne et autres Ven 6 Mai - 10:31 | |
| Poèsies sur l'AutomnePapillons roux Deux petits papillons roux tourbillonnent, tourbillonnent Deux petits papillons roux tourbillonnent dans l'air doux et tombe la feuille d'automne. Louis CODET (1876-1914) Il pleut Il pleut Des feuilles jaunes Il pleut Des feuilles rouges. L’été va s’endormir Et l’hiver Va venir Sur la pointe De ses souliers Gelés. Anne-Marie CHAPOUTON (1939-2000) Feuille rousse, feuille folle Feuille rousse, feuille folle Tourne, tourne, tourne et vole ! Tu voltiges au vent léger Comme un oiseau apeuré. Feuille rousse, feuille folle ! Sur le chemin de l’école, J’ai rempli tout mon panier Des jolies feuilles du sentier. Feuille rousse, feuille folle ! Dans le vent qui vole, vole, J’ai cueilli pour mon cahier La feuille rousse qui dansait. Luce FILLOL (1918- ...) L’écureuil et la feuille Un écureuil, sur la bruyère, Se lave avec de la lumière. Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent. Et le vent balance la feuille Juste au-dessus de l’écureuil ; Le vent attend, pour la poser Légèrement sur la bruyère, Que l’écureuil soit remonté Sur le chêne de la clairière Où il aime à se balancer Comme une feuille de lumière. Maurice CARÊME (1899-1978) Le bel automne est revenu À pas menus, menus, Le bel automne est revenu Dans le brouillard, sans qu'on s'en doute, Il est venu par la grand'route Habillé d'or et de carmin. Et tout le long de son chemin, Le vent bondit, les pommes roulent, Il pleut des noix, les feuilles croulent. Ne l'avez-vous pas reconnu ? Le bel automne est revenu. Raymond RICHARD L'automne On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous étonne, C'est une branche, tout à coup, Qui s'effeuille dans votre cou. C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor, Et puis, partout, ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à la maison Rôtir nos marrons dans la cendre. Lucie DELARUE-MARDRUS (1874-1945) Automne Matins frileux Le vent se vêt de brume ; Le vent retrousse au cou des pigeons bleus Les plumes. La poule appelle Le pépiant fretin de ses poussins Sous l’aile. Panache au clair et glaive nu Les lansquenets des girouettes Pirouettent. L’air est rugueux et cru ; Un chat près du foyer se pelotonne ; Et tout à coup, du coin du bois résonne, Monotone et discord, L’appel tintamarrant des cors D’automne. Émile VERHAEREN (1855-1916) L'automne L'automne sur les ailes des oiseaux couleur de feuille et de forêt qui meurt une tendre rousseur une braise qui s'avive dans un lambeau de vent arraché à l'automne et les ailes qui volent avec les ailes délivrées. Le temps s'achève dans un orage clair. Un seul mouvement qui arrive une seule liberté feuilles et plumes fondues dans l'air flammes qui descendent envol sur les terrasses du soir. Un seul envol d'automne et de cendres une submergeante lumière. Jean MAMBRINO (1923- ...) ------------------------------------------------------------------------------------------- Le hasard nous a mis sur le même chemin. Ainsi deux voyageurs sur la plage africaine Se rencontrent un jour au bord de la fontaine, Boivent à la même onde et se prennent la main.
Ils s'ignoraient hier ; où seront-ils demain ? Qu'importe ? Ils se sont vus, et cette heure sereine Triomphe de l'oubli, froid serpent dont l'haleine Glace les sentiments éclos au cœur humain.
L'amitié qui nous lie en naissant était mûre. Qu'ajouterait le temps à ma foi calme et sûre ! Le devoir n'est-il pas notre terme commun ?
Bien malheureux ces gens que rien n'enflamme Et qui ne savent pas, pauvres de sens et d'âme, Juger comme les fleurs les amis au parfum !
Edmond Arnould. | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes sur l'automne et autres Ven 6 Mai - 11:07 | |
| Poèsies sur l'amitiéL'AMITIÉ L'amitié c'est une main qui vous soutient dans la douleur et le désarroi.
C'est une oreille qui écoute tantôt votre peine, tantôt votre joie.
C'est un regard qui voit jusqu'au plus profond de votre âme sans jamais se faire juge.
C'est un coeur qui s'ouvre et jamais ne se referme...
comme un refuge - Sarah Biguet - Voulez-vous avoir un ami ? Avant tout apprenez à l'être : On ne doit attendre d'autrui Qu'un sentiment qu'on ait fait naître.
L'amitié, pour unir deux cœurs, Exige d'eux tendresse affable ; Si vous chérissez ses douceurs, Pour être aimé, soyez aimable.
Pour ceux qui n'aiment qu'à demi, L'amitié ne fut jamais faite : Rendre service à son ami, Du cœur c'est acquitter la dette.
Pour lui donner de vrais plaisirs, Lorsque le chagrin l'importune, Il faut prévenir ses désirs, Et partager son infortune.
Albéric Deville[size=18]. [/size] [size=18]---------------------------------------------------------------------------------------------[/size] L'amitié et l'estime. Recueil : Les premières voix (1849) Etincelle de l'amour tendre Que respirent les bienheureux, L'amitié que l'estime engendre Est le plus beau présent des cieux.
Elle a pour base la constance : Rien ne peut l'ébranler jamais. Elle offre de nouveaux attraits À la plus heureuse existence.
Quand notre cœur est attristé, Sa main en tarissant nos larmes Nous fait même trouver des charmes Au milieu de l'adversité.
Léon Chaudron. [size=24]Le temps se plaît à creuser ces douces marques, Aux coins de nos yeux, où s'échouent ces barques, Qui après avoir voyagées sur les courants, Se laissent mourir aux lèvres des amants.
L'histoire de leur vie n'a d'autre mystère, Que leur source inconnue aux saveurs amères, Qui s'abandonnent enfin dans un long soupir, Pour mieux se reposer de leur nuit de plaisir,
Il en est des torrents pour un instant blessé, Que d'aucun barrage ne pourra résister, Ces flots si violents qu'ils en sont dévastateurs, Et qu'à jamais vous noieront dans la douleur,
Parfois se sont de petits ruisseaux pétillants, Ils brillent pour finir dans un sourire d'enfant, Arrosant les fleurs au sourire de femme, Et atteindre l'étincelle de vos yeux en flamme,
Et si elles sont le plus souvent féminines, Attendrissant votre belle humeur coquine, Madame, elles sont vos plus redoutables armes, Qui pourraient combattre de si jolies larmes ?(doucelaly) [/size] Tristesse Une larme qui caresse En toute délicatesse Le visage et sa détresse Croire aux promesses Par envie, par faiblesse, S'accrocher à l'ivresse De la tristesse avec deux S La garde se baisse Plus de forteresse Seule, besoin de tendresse.
(auteur inconnu merci) Le printempsMars Il tombe encore des grêlons, Mais on sait bien que c'est pour rire. Quand les nuages se déchirent, Le ciel écume de rayons. Le vent caresse les bourgeons Si longuement qu'il les fait luire. Il tombe encore des grêlons, Mais on sait bien que c'est pour rire. Les fauvettes et les pinsons Ont tant de choses à se dire Que dans les jardins en délire On oublie les premiers bourdons. Il tombe encore des grêlons … Maurice CARÊME - En sortant de l'école En sortant de l'école nous avons rencontré un grand chemin de fer qui nous a emmenés tout autour de la terre dans un wagon doré Tout autour de la terre nous avons rencontré la mer qui se promenait avec tous ses coquillages ses îles parfumées et puis ses beaux naufrages et ses saumons fumés Au-dessus de la mer nous avons rencontré la lune et les étoiles sur un bateau à voiles partant pour le Japon et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main tournant ma manivelle d'un petit sous-marin plongeant au fond des mers pour chercher des oursins Revenant sur la terre nous avons rencontré sur la voie de chemin de fer une maison qui fuyait fuyait tout autour de la Terre fuyait tout autour de la mer fuyait devant l'hiver qui voulait l'attraper Mais nous sur notre chemin de fer on s'est mis à rouler rouler derrière l'hiver et on l'a écrasé et la maison s'est arrêtée et le printemps nous a salués C'était lui le garde-barrière et il nous a bien remerciés et toutes les fleurs de toute la terre soudain se sont mises à pousser pousser à tort et à travers sur la voie du chemin de fer qui ne voulait plus avancer de peur de les abîmer Alors on est revenu à pied à pied tout autour de la terre à pied tout autour de la mer tout autour du soleil de la lune et des étoiles A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles. Jacques PRÉVERT Premier sourire du printemps Tandis qu'à leurs oeuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. La nature au lit se repose ; Lui descend au jardin désert, Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges, Qu'aux merles il siffle à mi-voix, Il sème aux prés les perce-neiges Et les violettes aux bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d'argent du muguet. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril tournant la tête, Il dit : " Printemps, tu peux venir ! " Théophile GAUTIER (1811-1872) -
[size=16]Rondeau de printempsLe temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s'est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau.Il n'y a bête ni oiseau Qu'en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie.Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie Gouttes d'argent, d'orfèvrerie; Chacun s'habille de nouveau: Le temps a laissé son manteau.René Charles d'Orléans (1391-1465) - Rondeaux [size=12][/size] [/size] À l’aube du printemps À l’aube du printemps, Comme un coucou malin, Dans le douillet du nid D’une grive insouciante, Entre les œufs bleutés, J’ai glissé mon poème Pour qu’il sache chanter. Et maintenant j’attends L’éclosion avec hâte Pour savoir si mes mots Sauront aussi voler. Paul BERGÈSE - Citation :
- Une graine voyageait
Une graine voyageait toute seule pour voir le pays. Elle jugeait les hommes et les choses. Un jour elle trouva joli le vallon et agréables quelques cabanes. Elle s'est installée sur l'herbe auprès d'une fontaine, et s'est endormie. Pendant qu'elle rêvait elle est devenue brindille, et la brindille a grandi puis s'est couverte de bourgeons. Les bourgeons ont donné des branches. Tu vois ce chêne puissant : c'est lui, si beau, si majestueux, cette graine. - Oui, mais le chêne ne peut pas voyager. Alain BOSQUET [size] Nouvel an soit le bienvenuTout grelottant et tout nu Nouvel an ! Sois le bienvenu ! Peut-être as-tu deux fils de laine Pour la pauvre Madeleine ? Un grain de blé pour le champ Du vieux paysan ? sans doute as-tu un peu de bien Un peu de riz pour l'indien ? Et cachée sous ta mante brune La pierre de Lune ? Pour le Désert la moitié D' une goutte ... d' une goutte ... Et pour le monde entier Qui t' écoute ... qui t' écoute ... Du nord au sud, de branche en brin De l' [size=18]Amour ... un brin.Tout grelottant et tout nuNouvel an ! Sois le bienvenu ![/size] Maud-Élisa Givaudan ("Sur trois notes de soleil" - Éditions Saint-Germain des Prés, 1980) Le Nouvel An d'Arthur RimbaudLe matin des étrennesAh ! quel beau matin, que ce matin des étrennes ! Chacun , pendant la nuit, avait rêvé des siennes Dans quel songe étrange où l'on voyait joujoux, Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux,puis reparaître encore ! On s'éveillait matin, on se levait joyeux , La lèvre affriandée, en se frottant les yeux ... On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher ... On entrait ! ...puis alors les souhaits ... en chemise, Les baisers répétés, et la gaieté permise !Arthur Rimbaud [size=18][/size] La ronde des moisJanvier grelottant, neigeux et morose, Commande la ronde éternellement ; Déjà Février sourit par moment ; Mars cueille frileux une fleur éclose.Avril est en blanc, tout ruché de rose Et Mai, pour les nids, tresse un dais clément ; Dans les foins coupés, Juin s'ébat gaîment, Sur les gerbes d'or, Juillet se repose.Derrière Août qui baille au grand ciel de feu Se voile Septembre en un rêve bleu ; Le pampre couronne Octobre en démence.Novembre, foulant du feuillage mort, Fuit l'âpre Décembre au souffle qui mord. Et le tour fini - sans fin recommence.Édouard Tavan ("La coupe d'onyx" - Editions Payot)Bonne année à toutes les choses: Au monde! A la mer! Aux forêts! Bonne année à toutes les roses Que l'hiver prépare en secret Bonne année à tous ceux qui s'aiment Et qui m'entendent ici bas... Et bonne année aussi quand même A tous ceux qui ne s'aiment pas! Rosemonde Gérard[/size] Bonne année de Tristan Dereme Poète français (1889-1941)
Les ans naissent à minuit : L'un arrive, l'autre fuit...
Nouvel an ! Joie et bonheur ! Pourquoi ne suis-je pas sonneur De cloches, carillonneur, Pour mieux dire à tout le monde, À ceux qui voguent sur l'onde Ou qui rient dans leurs maisons, Tous les vœux que nous faisons Pour eux, pour toute la terre, Pour mes amis les enfants, Pour les chasseurs de panthères Et les dompteurs d'éléphants.
Que cet an nouveau sourie Même au petit ramoneur ! Que la maison soit fleurie Des lumières du bonheur.
[size] Quand automne en saison revient Quand automne en saison revient, La forêt met sa robe rousse Et les glands tombent sur la mousse Où dansent en rond les lapins.Les souris font de grands festins Pendant que les champignons poussent. Ah ! que la vie est douce, douce Quand automne en saison revient.SAMIVEL (1907-1992) Les feuilles mortesTombent, tombent les feuilles rousses, J'entends la pluie sur la mousse.Tombent, tombent les feuilles molles, J'entends le vent qui s'envole.Tombent, tombent les feuilles d'or, J'entends l'été qui s'endort.Tombent, tombent les feuilles mortes, J'entends l'hiver à ma porte.Pernette CHAPONNIÈRE (1915- 2008) Petites poésies des quatre saisons [size=16][/size] AutomneMatins frileux Le vent se vêt de brume ; Le vent retrousse au cou des pigeons bleus Les plumes. La poule appelle Le pépiant fretin de ses poussins Sous l’aile. Panache au clair et glaive nu Les lansquenets des girouettes Pirouettent. L’air est rugueux et cru ; Un chat près du foyer se pelotonne ; Et tout à coup, du coin du bois résonne, Monotone et discord, L’appel tintamarrant des cors D’automne.Émile VERHAEREN (1855-1916) [size=16][/size] AutomneDans le brouillard s'en vont un paysan cagneux Et son bœuf lentement dans le brouillard d'automne Qui cache les hameaux pauvres et vergogneuxEt s'en allant là-bas le paysan chantonne Une chanson d'amour et d'infidélité Qui parle d'une bague et d'un cœur que l'on briseOh ! l'automne l'automne a fait mourir l'été Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grisesGuillaume APOLLINAIRE (1880-1918) AlcoolsL'automneOn voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous étonne, C'est une branche, tout à coup, Qui s'effeuille dans votre cou.C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor, Et puis, partout, ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge.Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à la maison Rôtir nos marrons dans la cendre.Lucie DELARUE-MARDRUS (1874-1945) Quand automne en saison revient Quand automne en saison revient, La forêt met sa robe rousse Et les glands tombent sur la mousse Où dansent en rond les lapins.Les souris font de grands festins Pendant que les champignons poussent. Ah ! que la vie est douce, douce Quand automne en saison revient.SAMIVEL (1907-1992)
[size=16][/size] L’écureuil et la feuilleUn écureuil, sur la bruyère, Se lave avec de la lumière. Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent.Et le vent balance la feuille Juste au-dessus de l’écureuil ;Le vent attend, pour la poser Légèrement sur la bruyère,Que l’écureuil soit remonté Sur le chêne de la clairièreOù il aime à se balancer Comme une feuille de lumière.Maurice CARÊME (1899-1978) Allégorieà Jules ValadonDespotique, pesant, incolore, l'Été, Comme un roi fainéant présidant un supplice, S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice Et bâille. L'homme dort loin du travail quitté.L'alouette au matin, lasse n'a pas chanté. Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse Ou ride cet azur implacablement lisse Où le silence bout dans l'immobilité.L'âpre engourdissement a gagné les cigales Et sur leur lit étroit de pierres inégales Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.Une rotation incessante de moires Lumineuses étend ses flux et ses reflux... Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.Paul Verlaine ("Jadis et Naguère" - 1881)
Pluie d'étéQue la soirée est fraîche et douce ! Oh ! viens ! il a plu ce matin ; Les humides tapis de mousse Verdissent tes pieds de satin. L'oiseau vole sous les feuillées, Secouant ses ailes mouillées ; Pauvre oiseau que le ciel bénit ! Il écoute le vent bruire, Chante, et voit des gouttes d'eau luire, Comme des perles, dans son nid.
La pluie a versé ses ondées ; Le ciel reprend son bleu changeant ; Les terres luisent fécondées Comme sous un réseau d'argent. Le petit ruisseau de la plaine, Pour une heure enflé, roule et traîne Brins d'herbe, lézards endormis, Court, et précipitant son onde Du haut d'un caillou qu'il inonde, Fait des Niagaras aux fourmis !
Tourbillonnant dans ce déluge, Des insectes sans avirons, Voguent pressés, frêle refuge ! Sur des ailes de moucherons ; D'autres pendent, comme à des îles, A des feuilles, errants asiles ; Heureux, dans leur adversité, Si, perçant les flots de sa cime, Une paille au bord de l'abîme Retient leur flottante cité !
Les courants ont lavé le sable ; Au soleil montent les vapeurs, Et l'horizon insaisissable Tremble et fuit sous leurs plis trompeurs. On voit seulement sous leurs voiles, Comme d'incertaines étoiles, Des points lumineux scintiller, Et les monts, de la brume enfuie, Sortir, et, ruisselants de pluie, Les toits d'ardoise étinceler.
Viens errer dans la plaine humide. À cette heure nous serons seuls. Mets sur mon bras ton bras timide ; Viens, nous prendrons par les tilleuls. Le soleil rougissant décline Avant de quitter la colline, Tourne un moment tes yeux pour voir, Avec ses palais, ses chaumières, Rayonnants des mêmes lumières, La ville d'or sur le ciel noir.
Oh ! vois voltiger les fumées Sur les toits de brouillards baignés ! Là, sont des épouses aimées, Là, des coeurs doux et résignés. La vie, hélas ! dont on s'ennuie, C'est le soleil après la pluie. -- Le voilà qui baisse toujours ! De la ville, que ses feux noient, Toutes les fenêtres flamboient Comme des yeux au front des tours.
L'arc-en-ciel ! l'arc-en-ciel ! Regarde. -- Comme il s'arrondit pur dans l'air ! Quel trésor le Dieu bon nous garde Après le tonnerre et l'éclair ! Que de fois, sphères éternelles, Mon âme a demandé ses ailes, Implorant quelque Ithuriel, Hélas ! pour savoir à quel monde Mène cette courbe profonde, Arche immense d'un pont du ciel![/size] - Citation :
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- Citation :
Victor HUGO, Odes et ballades (1828) [size] MidiEt midi luit comme un glaive ; La mer lasse ne peigne plus Ses flots bouffants et chevelus Au long des grèves.Le silence est total et la torpeur Est si vide qu'elle fait peur. En vain s'étend le ciel sur le temps et l'espace, Aucun nuage, aucun oiseau ne passe.Le soleil chauffe à blanc, Et seul un peu de sable lent Sans qu'aucun vent le ride, Se détache, très doucement, Du flanc de la dune torride.Emile VerhaerenLes fourriers d'Eté sont venusLes fourriers d'Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus.En étendant tapis velus, De vert herbe par le pays, Les fourriers d'Eté sont venus Pour appareiller son logis.Coeurs d'ennui piéça morfondus, Dieu merci, sont sains et jolis ; Allez-vous-en, prenez pays, Hiver, vous ne demeurez plus ; Les fourriers d'Eté sont venus.Charles d'Orléans, Rondeaux
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