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| DIVERS POEMES et créations | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: DIVERS POEMES et créations Mar 25 Oct - 11:59 | |
| Poèmes sur les oiseauxLes oiseaux du souci
Pluie de plumes plumes de pluie Celle qui vous aimait n’est plus Que me voulez-vous oiseaux Plumes de pluie pluie de plumes Depuis que tu n’es plus je ne sais plus Je ne sais plus où j’en suis Pluie de plumes plumes de pluie Je ne sais plus que faire Suaire de pluie pluie de suie Est-ce possible que jamais plus Plumes de suie Allez ouste dehors hirondelles Quittez vos nids Hein ? Quoi ? Ce n’est pas la saison des voyages ? Je m’en moque sortez de cette chambre hirondelles du matin Hirondelles du soir partez Où ? Hein ? Alors restez c’est moi qui m’en irai Plumes de suie suie de plumes je m’en irai nulle part et puis un peu partout Restez ici oiseaux du désespoir Restez ici Faites comme chez vous.
Jacques Prévert.
[size=24]Poème d'HiverHiver, bel hiver.
Hiver, bel hiver, beau berceau, Toute la journée est éteinte, La neige amassée au carreau Est du bleu même des jacinthes, Le temps passé n'a plus d'écho. Dans l'alcôve ce bleu neigeux Tend une écharpe de silence, Et c'est le voile de nos jeux, C'est le bain de nos préférences, Et la lueur de nos aveux. Sur la terrasse vont les pas Des promeneurs d'un autre monde. Notre univers est loin de là, Le temps nous porte vers une onde Où l'amour nous reconnaîtra. À coeurs donnés, à coeurs donnants La parole est une étrangère. Comme l'oiseau passant au vent Nos soupirs ont l'âme légère Mais nos voeux sont plus exigeants. De ses mains blanches le repos Défend l'instant de toute crainte. La neige amassée au carreau Est du bleu même des jacinthes En cet hiver, en ce berceau.
Louise de Vilmorin.Poème d'HiverQue j'aime le premier frisson d'hiverQue j'aime le premier frisson d'hiver ! le chaume, Sous le pied du chasseur, refusant de ployer ! Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume, Au [size=18]fond du vieux château s'éveille le foyer ;C'est le temps de la ville.[/size] Oh ! lorsque l'an dernier, J'y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme, Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume J'entends encore au vent les postillons crier,
Que j'aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine Sous ses mille falots assise en souveraine ! J'allais revoir l'hiver.Et toi, ma vie, et toi !
Oh ! dans tes longs regards j'allais tremper mon âme Je saluais tes murs. Car, qui m'eût dit, madame, Que votre [size=18]coeur sitôt avait changé pour moi .[/size] Alfred Musset.Poème sur les cygnesLe petit cygne
Avez-vous vu le berceau blanc Du petit cygne sur l'étang,
Berceau de vair, berceau de plumes Que l'eau berce comme la lune ;
Oui, ce berceau qui se balance Blanc sur des palmes de silence,
Et qui avance, et qui recule Sur l'eau couleur de renoncule,
Et qui flotte sur des étoiles En dérivant comme des voiles.
L'avez-vous vu ce berceau blanc Et le petit cygne dedans,
Bercé, balancé, avançant Les yeux mi-clos, le bec au vent,
Heureux, heureux comme un enfant Sur le dos blanc de sa maman.
Maurice Carême.[/size] [size=24]Poème sur les cygnesLes cygnes[size=16]Sous des massifs touffus, au fond désert du parc, La colonnade antique arrondissant son arc, Dans une eau sombre encore à moitié se profile ; Et la [size=16]fleur que le pampre ou que le lierre exile Parfois brille furtive aux creux des chapiteaux. L'eau sommeille ; une mousse y fait de sourds cristaux. A peine un coin du ciel en éclaircit la moire, De sa lueur mourante où survit la mémoire Des regards clairs tournés vers des cieux éclatants. L'eau profonde ressemble à nos yeux, ces étangs Où haque siècle ajoute, avec d'obscurs mirages, Au poids de sa lourdeur l'ombre de ses ombrages. Elle dort, enfermant près du pur souvenir Le pan du bleu manteau qu'elle veut retenir ; Mais sur le ténébreux miroir qui les encadre Des cygnes familiers, éblouissante escadre, Suivent le long des bords un gracieux circuit, Et glissent lentement, en bel ordre et sans bruit, Nobles vaisseaux croisant devant un propylée, Comme un reste orgueilleux de gloire immaculée.[/size][/size] Léon DierxPoème d'HiverLa neigeQu'il est doux, qu'il est doux d'écouter des histoires,[/size] Des histoires du temps passé, Quand les branches d'arbres sont noires, Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé ! Quand seul dans un ciel pâle un peuplier s'élance, Quand sous le manteau blanc qui vient de le cacher L'immobile corbeau sur l'arbre se balance, Comme la girouette au bout du long clocher !
Ils sont petits et seuls, ces deux pieds dans la neige. Derrière les vitraux dont l'azur le protège, Le Roi pourtant regarde et voudrait ne pas voir, Car il craint sa colère et surtout son pouvoir.
De cheveux longs et gris son front brun s'environne, Et porte en se ridant le fer de la couronne ; Sur l'habit dont la pourpre a peint l'ample velours L'empereur a jeté la lourde peau d'un ours.
Avidement courbé, sur le sombre vitrage Ses soupirs inquiets impriment un nuage. Contre un marbre frappé d'un pied appesanti, Sa sandale romaine a vingt fois retenti.
Est-ce vous, blanche Emma, princesse de la Gaule Quel amoureux fardeau pèse à sa jeune épaule C'est le page Eginard, qu'à ses genoux le jour Surprit, ne dormant pas, dans la secrète tour.
Doucement son bras droit étreint un cou d'ivoire, Doucement son baiser suit une tresse noire, Et la joue inclinée, et ce dos où les lys De l'hermine entourés sont plus blancs que ses plis.
Il retient dans son coeur une craintive haleine, Et de sa dame ainsi pense alléger la peine, Et gémit de son poids, et plaint ses faibles pieds Qui, dans ses mains, ce soir, dormiront essuyés ;
Lorsqu'arrêtée Emma vante sa marche sûre, Lève un front caressant, sourit et le rassure, D'un baiser mutuel implore le secours, Puis repart chancelante et traverse les cours.
Mais les voix des soldats résonnent sous les voûtes, Les hommes d'armes noirs en ont fermé les routes ; Eginard, échappant à ses jeunes liens, Descend des bras d'Emma, qui tombe dans les siens.
Un grand trône, ombragé des drapeaux d'Allemagne, De son dossier de pourpre entoure Charlemagne. Les douze pairs debout sur ses larges degrés Y font luire l'orgueil des lourds manteaux dorés.
Tous posent un bras fort sur une longue épée, Dans le sang des Saxons neuf fois par eux trempée ; Par trois vives couleurs se peint sur leurs écus La gothique devise autour des rois vaincus.
Sous les triples piliers des colonnes moresques, En cercle sont placés des soldats gigantesques, Dont le casque fermé, chargé de cimiers blancs, Laisse à peine entrevoir les yeux étincelants.
Tous deux joignant les mains, à genoux sur la pierre, L'un pour l'autre en leur coeur cherchant une prière, Les beaux enfants tremblaient en abaissant leur front Tantôt pâle de crainte ou rouge de l'affront.
D'un silence glacé régnait la paix profonde. Bénissant en secret sa chevelure blonde, Avec un lent effort, sous ce voile, Eginard Tente vers sa maîtresse un timide regard.
Sous l'abri de ses mains Emma cache sa tête, Et, pleurant, elle attend l'orage qui s'apprête : Comme on se tait encore, elle donne à ses yeux A travers ses beaux doigts un jour audacieux.
L'Empereur souriait en versant une larme Qui donnait à ses traits un ineffable charme ; Il appela Turpin, l'évêque du palais, Et d'une voix très douce il dit : Bénissez-les.
Qu'il est doux, qu'il est doux d'écouter des histoires, Des histoires du temps passé, Quand les branches d'arbres sont noires, Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !
Alfred de Vigny. Poème sur la Tendresse[size=16]La Tendresse[/size] [size=16]Si tu ne sais que faire de tes mains Transforme-les en tendresse. La tendresse, C’est une parole ou un silence Devenu une offrande. La tendresse C’est mon regard émerveillé Sur ce que tu me donnes, C’est ton regard ébloui Sur ce que je reçois.
Ta tendresse, Une île émerveillée Sertie dans l’océan de mes regards. Permets à mon sourire De te dire ma tendresse, Permets à ma main De t’apporter du doux, Permets à mon regard De te dire ton importance.
La tendresse, C’est aussi savoir Ne pas envahir l’autre de son amour Quand il ne peut le recevoir.
La tendresse[/size] [size=18]C’est parfois se taire pour être entendu. La tendresse Ne comble jamais un vide, Elle rejoint le germe d’un plein Et s’agrandit ainsi pour nourrir L’instant d’une rencontre.
La tendresse, C’est la sève palpitante de la relation.[/size] [size=18]Jacques Salomé.[/size] Poéme sur les MouettesL'envol des mouettes
lorsque l'hiver arrive au centre des villes, je vois Tout un essaim de mouettes venir sous nos fenêtres, Tout près des cheminées, elles se chauffent sur les toits Rondes comme des ballons, elles doublent leur diamètre.
| Oh ! Bel oiseau des mers, quand le printemps viendra, L'amour t'appellera pour danser sur les eaux... Sous tes ailes protectrices l'oisillon grandira Et s'envolera un jour au-dessus des roseaux.
| Mouette, profite de tes vacances en la belle saison Toi qui survole les mers et ignore les frontières, Bercée au creux des vagues, rassasiée de poissons,
| Mon corps est bien trop lourd et je n'sais pas voler ! Alors je t'accompagne en fermant les paupières, Emmène-moi sur tes ailes jusqu'aux îles ensablées
Jean-Claude Brinette. |
Poèmes sur Enfant et ChienL'enfant et le chienUn enfant seul,Tout seul avec en mainUne belle tranche de pain.Un enfant enfant seul,Avec un chienQui le regarde comme un dieuQui tiendrait dans sa main,La clé du paradis des chiens.Un enfant seulQui mord dans sa tranche de pain,Et que le monde entierObserve pour le voir donnerAvec simplicité,Alors qu'il a très faim,La moitié de son painBien beurré à son chien.Maurice Carême.Poème d'HiverL'HiverC'était l'hiver sur la plaine et sur la forêt.La neige glacée couvrait partout le sol.Depuis trois semaines pourtant elle ne tombait plus,Mais le gel qui l'avait cristallisée en paillettes luisantesD'une finesse merveilleuse l'avait rendue plusSubtile encore et plus traîtresse.Pas un abri n'échappait à son assaut.La lune commençait à décliner quand ce régimeDe froidure et de faim avait commencé et,Depuis, une nouvelle lune avait montré sa corne dansLes brouillards du couchant et elle avait grandi peu à peuSans que rien se fût modifié dans ce terrible état de siègeQue la bise, la neige et la faim, les trois alliées sinistres,Avaient proclamé sur les bois.Louis PergaudPoèmes sur les oiseauxLoin des oiseauxLoin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert !Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case Chérie? Quelque liqueur d'or qui fait suer.Je faisais une louche enseigne d'auberge. Un orage vint chasser le ciel. Au soir L'eau des bois se perdait sur les sables vierges, Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares ;Pleurant, je voyais de l'or et ne pus boire.Arthur Rimbaud. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: DIVERS POEMES et créations Mer 26 Oct - 13:06 | |
| Poème sur les RosesLe Vieux Rosier Quand pourrai-je me reposer
Dit le rosier, J'ai tant de roses, tant de roses... C'est en hiver qu'il se repose. Sait-il alors qu'il a porté Le poids léger du mois de mai Sait-il encor qu'une autre année En décembre il portait trois roses 0 vieux rosier, ce poids léger, Accepte-le comme un poète Qui, sous la blancheur de sa tête, Voit s'épanouir la beauté ! Pierre Menanteau. Femme et chatte Elle jouait avec sa chatte, Et c'était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'ébattre dans l'ombre du soir.
Elle cachait la scélérate ! Sous ces mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir.
L'autre aussi faisait la sucrée Et rentrait sa griffe acérée, Mais le diable n'y perdait rien... Et dans le boudoir où, sonore, Tintait son rire aérien, Brillaient quatre points de phosphore. Paul Verlaine. Texte sur le chienPauvre chien! | Un bon chien protecteur, qui adorait ses maîtres et ne vivait que pour eux, fut soudainement exclu du foyer par un chaton un peu trop idolâtré.
Ce petit chat sans scrupule, qui faisait les quatre cents coups, n'était jamais en tort ;sa beauté et son mignon minois ne laissant présager que câlinerie et tendresse .
Pauvre chien! On l'a remisé à la niche, ne lui permettant même plus accès à ce domicile et à ceux qu'il aimait tant. Mais qu'avait-il donc fait!!!! Lui qui avait toujours pris soin de ce petit monde; le courageux, le bienfaiteur et l'ami sans reproche...
Il est vrai que son physique n'était pas vraiment élégantmais son intérieur était des plus nobles. Prenant son courage à deux mains, il alla voir le nouveau compagnon de ses maîtres et lui demanda: "Je suis encore à me demander ce que j'ai pu donc faire pour être méprisé à ce point, pourrais-tu me le dire? ".
Mais c'était en vain, car l'autre riait aux éclats devant toute cette souffrance.
Un beau jour, deux voleurs entrèrent dans la maison et assaillirent ses vieux amis. N'écoutant que son courage, il entra donc et les sauva. Alors il retrouva sa place dans le coeur de ses maîtres.
Il reprit sa place perdue, mais à quel prix!!!! Aura-t-il toujours à se surpasser pour plaire aux siens et pour se faire aimer ? La blessure de leur nonchalance se cicatrisera-t-elle?
Il est beaucoup plus facile d'aimer ce que l'on voit, on associe trop facilement la beauté à la bonté. *******************************************
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Ce texte très émouvant et touchant
Donc je voulais vous le faire découvrir Il vient de chez frizou source *****[size=16]http://www.frizou.org[/size] [size=16][/size] Ce n'est pas un poème,mais je voulais partager ce texte avec vous!!! Poème sur les EcureuilsSavez-vous pas Savez-vous pas quelque douce retraite, Au fond des bois, un lac au flot vermeil, Où des palmiers la grande feuille arrête Les bruits du monde et les traits du soleil Oh ! je voudrais, loin de nos vieilles villes, Par la savane aux ondoyants cheveux, Suivre, en rêvant, les écureuils agiles, Et voir sauter, sur les branches mobiles, L'ara de pourpre et les bengalis bleus !
Savez-vous pas, sur les plages lointaines Où n'ont jamais passé les matelots, Une île heureuse aux suaves haleines, Bouquet de fleurs effeuillé sur les flots ? Oh ! je voudrais, seul avec ma pensée, Jetant au vent la poussière des jours, Sentir mon âme aux vagues balancée, Et m'endormir sur l'onde cadencée Comme un enfant que l'on berce toujours !
Savez-vous pas, loin de la froide terre, Là-haut ! là-haut ! dans les plis du ciel bleu, Un astre d'or, un monde solitaire Roulant en paix sous le souffle de Dieu ? Oh ! je voudrais une planète blonde, Des cieux nouveaux, d'étranges régions, Où l'on entend, ainsi qu'un vent sur l'onde, Glisser la nuit, sous la voûte profonde, Le char brillant de constellations !
Où fuir ? où fuir ? Par les routes humaines Le sable est dur et le soleil est lourd. Ma bouche ardente a tari les fontaines Et l'arbre est mort où j'ai cueilli l'amour. Oh ! je voudrais, loin du temps et des choses, Débarrassé de tout lien charnel, Courir joyeux dans les métamorphoses, Puis me plonger à la source des causes, Où l'Infini flotte dans l'Éternel
Louis Bouilhet.
Poème sur les ChatsLe Lait des ChatsLes chats trempent leur langue rose Au bord des soucoupes de lait ; Les yeux fixés sur le soufflet, Le chien bâille en songeant, morose.
Et tandis qu'il songe et repose Près de la flamme au chaud reflet, Les chats trempent leur langue rose Au bord des soucoupes de lait.
Dans le salon, seul le feu glose ; Mère-grand dit son chapelet, Suzanne dort sur un ourlet, Et dans le lait, paupière close, Les chats trempent leur langue rose.Charles Guérin. [size=16][/size] Poème sur les FleursLes fleursDes avalanches d'or du vieil azur, au jour Premier et de la neige éternelle des astres Jadis tu détachas les grand calices pour La terre jeune encore et vierge de désastres,
Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin, Et ce divin laurier des âmes exilées Vermeil comme le pur orteil du séraphin Que rougit la pudeur des aurores foulées,
L'hyacinthe, le myrte à l'adorable éclair Et, pareille à la chair de la femme, la rose Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair, Celle qu'un sang farouche et radieux arrose
Et tu fis la blancheur sanglotante des lys Qui roulant sur des mers de soupirs qu'elle effleure À travers l'encens bleu des horizons pâlis Monte rêveusement vers la lune qui pleure !
Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs, Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes Et finisse l'écho par les célestes soirs, Extase des regards, scintillements des nimbes
Ô Mère qui créas en ton sein juste et fort, Calice balançant la future fiole, De grandes fleurs avec la balsamique Mort Pour le poète las que la vie étiole.
Stéphane Mallarmé. [size=16]Le Vent[/size] [size=16]Il fait grand vent, le ciel roule de grosses voix, Des géants de vapeur y semblent se poursuivre, Les feuilles mortes fuient avec un bruit de cuivre, On ne sait quel troupeau hurle à travers les bois[/size] [size=16]Et je ferme les yeux et j'écoute. Or je crois Ouïr l'àpre combat qui nuit et jour, se livre : Cris de ceux qu'on enchaîne et de ceux qu'on délivre, Rumeur de liberté, son du bronze des rois...[/size] [size=16]Mais je laisse aujourd'hui le grand vent de l'histoire Secouer l'écheveau confus de ma mémoire Sans qu'il éveille en moi des regrets ni des vœux,[/size] [size=16]Comme je laisse errer cette vaine tempête Qui passe furieuse en flagellant ma tête Et ne peut, rien sur moi qu'agiter mes cheveux.[/size] [size=16]Sully Prudhomme.[/size] Ce doux hiver qui égale ses jours Ce doux hiver qui égale ses jours A un printemps, tant il est aimable, Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable, J’en crains la queue, et le succès toujours. J’ai bien appris que les chaudes amours, Qui au premier vous servent une table Pleine de sucre et de mets délectable, Gardent au fruit leur amer et leurs tours.
Je vois déjà les arbres qui boutonnent En mille noeuds, et ses beautés m’étonnent, En une nuit ce printemps est glacé,
Ainsi l’amour qui trop serein s’avance, Nous rit, nous ouvre une belle apparence, Est né bien tôt bien tôt effacé.
Théodore Agrippa d’Aubigné Poème sur les loupsLe Renard, le Loup, et le ChevalUn renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit le premier Cheval qu'il eût vu de sa vie. Il dit à certain Loup, franc novice : Accourez Un animal paît dans nos prés, Beau, grand ; j'en ai la vue encor toute ravie. Est-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant. Fais-moi son Portrait, je te prie. Si j'étais quelque Peintre ou quelque Etudiant, Repartit le Renard, j'avancerais la joie Que vous aurez en le voyant. Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie Que la Fortune nous envoie. Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, Assez peu curieux de semblables amis, Fut presque sur le point d'enfiler la venelle. Seigneur, dit le Renard, vos humbles serviteurs Apprendraient volontiers comment on vous appelle. Le Cheval, qui n'était dépourvu de cervelle, Leur dit : Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs : Mon Cordonnier l'a mis autour de ma semelle. Le Renard s'excusa sur son peu de savoir. Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ; Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir. Ceux du Loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire. Le Loup, par ce discours flatté, S'approcha ; mais sa vanité Lui coûta quatre dents : le Cheval lui desserre Un coup ; et haut le pied. Voilà mon Loup par terre Mal en point, sanglant et gâté. Frère, dit le Renard, ceci nous justifie Ce que m'ont dit des gens d'esprit : Cet animal vous a sur la mâchoire écrit Que de tout inconnu le Sage se méfie.Jean de La Fontaine. Poème sur l'Amitié[size=16]Les Deux Amis[/size] [size=16]Deux vrais amis vivaient au Monomotopa[/size] [size=16]L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre : Les amis de ce pays-là Valent bien dit-on ceux du nôtre. Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du Soleil, Un de nos deux Amis sort du lit en alarme : Il court chez son intime, éveille les valets : Morphée avait touché le seuil de ce palais. L'Ami couché s'étonne, il prend sa bourse, il s'arme; Vient trouver l'autre, et dit : Il vous arrive peu De courir quand on dort ; vous me paraissiez homme A mieux user du temps destiné pour le somme : N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu En voici. S'il vous est venu quelque querelle, J'ai mon épée, allons.[/size] [size=16]Vous ennuyez-vous point De coucher toujours seul ,
[/size] [size=16]Une esclave assez belle Était à mes côtés : voulez-vous qu'on l'appelle ? - Non, dit l'ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point : Je vous rends grâce de ce zèle. Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu ; J'ai craint qu'il ne fût vrai, je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause. Qui d'eux aimait le mieux, que t'en semble, Lecteur Cette difficulté vaut bien qu'on la propose. Qu'un ami véritable est une douce chose. Il cherche vos besoins au fond de votre cœur; Il vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même. Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s'agit de ce qu'on aime.[/size] [size=16]Jean de La Fontaine.[/size] [size=16][size=16][/size][/size] Poème sur les ChatsGroupe de Chats Dans le grenier poudreux entrant comme un éclair, J'aperçois, noblement assis dans l'un des angles, Trois chats en regardant un quatrième, en l'air, Qui les regarde aussi, du haut d'un lit de sangles. Dans ma propre maison jamais, jusqu'à présent, Je n'avais cru loger telle ménagerie, Et leur groupe muet me paraît si plaisant Qu'à leur barbe il s'en faut bien peu que je ne rie. Mais à propos me vient cette réflexion Que, tout seul contre quatre, ignorant leur langage Pour expliquer mon rire et mon intrusion, Si quelqu'un doit ici faire triste visage, C'est moi, l'être à deux pieds, qui, d'un pas malheureux, Suis venu m'égarer dans leur grave concile; Et je m'enfuis bien vite, avant qu'ils n'aient entre eux Le temps de demander : Quel est cet imbécile?Alfred Ruffin.[size=18][/size] Poème sur la MerL'Homme et la mer
Homme libre,toujours tu chériras la mer La mer est ton miroir tu contemple ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image, Tu l'embrasse des yeux et des bras,et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets: Homme nul n'a sondé le fond de tes abîmes; O mer,nul ne connait tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, O lutteurs éternels, ô frères implacables.
Charles Pierre Baudelaire. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: DIVERS POEMES et créations Jeu 27 Oct - 11:00 | |
| Poème sur les ChatsLe petit chat
C'est un petit chat noir effronté comme un page, Je le laisse jouer sur ma table souvent. Quelquefois il s'assied sans faire de tapage, On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge; Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc, A ces minets tirant leur langue de drap rouge, Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s'amuse, Il est extrêmement comique, Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet. Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d'abord de son nez délicat il le flaire, La frôle, puis, à coups de langue très petits, Il le happe; et dès lors il est à son affaire Et l’on entend, pendant qu'il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause, Et ne relève enfin son joli museau plat Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors il se pourlèche un moment les moustaches, Avec l'air étonné d'avoir déjà fini. Et comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches, Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates; Il les ferme à demi, parfois, en reniflant, Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes, Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Edmond Rostand.
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| | | marileine moderateur
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| Sujet: Re: DIVERS POEMES et créations Jeu 27 Oct - 11:29 | |
| Poème d'AmitiéLa voix d'un ami
Si tu n'as pas perdu cette voix grave et tendre Qui promenait mon âne au chemin des éclairs Où s'écoulait limpide avec les ruisseaux clairs, Éveille un peu ta voix que je voudrais entendre.
Elle manque à ma peine, elle aiderait mes jours. Dans leurs cent mille voix je ne l'ai pas trouvée. Pareille à l'espérance en d'autres temps rêvée, Ta voix ouvre une vie où l'on vivra toujours !
Souffle vers ma maison cette flamme sonore Qui seule a su répondre aux larmes de mes yeux. Inutile à la terre, approche-moi des cieux. Si l'haleine est en toi, que je l'entende encore !
Elle manque à ma peine ; elle aiderait mes jours. Dans leurs cent mille voix je ne l'ai pas trouvée. Pareille à l'espérance en d'autres temps rêvée, Ta voix ouvre une vie où l'on vivra toujours !
Marceline Desbordes-Valmore.
[size=16][/size] Poème sur l'Amitié
Beaucoup de gens vont entrer et sortir de votre vie
Mais seuls les vrais amislaisseront leur
empreinte dans votre coeur. Pour savoir comment vous y prendre avec vous-même , utilisez votre tête . Mais pour savoir comment vous y prendre avec les autres utilisez votre coeur. Si quelqu'un vous trahit une fois , c'est sa faute . S'il vous trahit deux fois c'est votre faute . Les grands esprits parlent d'idées . Les esprits moyens parlent évènements . Les esprits petits parlent des gens, Celui qui perd de l'argent perd beaucoup, Celui qui perd un ami perd beaucoup plus, Celui qui perd la foi , perd tout .
Eleanor Roosevelt.
La liberté
La Liberté,
Ce n'est pas partir, c'est revenir, Et agir, Ce n'est pas prendre, c'est comprendre, Et apprendre, Ce n'est pas savoir, c'est vouloir, Et pouvoir, Ce n'est pas gagner, c'est payer, Et donner, Ce n'est pas trahir, c'est réunir, Et accueillir.
La Liberté, Ce n'est pas s'incliner, c'est refuser, Et remercier, Ce pas un cadeau, c'est un flambeau, Et un fardeau, Ce n'est pas la faiblesse, c'est la sagesse, Et la noblesse, Ce n'est pas un avoir, c'est un devoir, Et un espoir, Ce n'est pas discourir, c'est obtenir, Et maintenir.
Ce n'est pas facile C'est si fragile, La Liberté,
Jacques Prévost
Poème sur la MerLa Mer et L'Amour Et la mer et l'amour ont la mer pour partage Et la mer est amère, et l'amour est amer. L'on s'abîme en la mer aussi bien qu'en l'amour, Car l'amour et la mer ne sont point sans orage. Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage. Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer qu'il ne se laisse pas par l'amour emporter Car tous deux ils seraient sans hasard de naufrage La mer de l'amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau. Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes. Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes. Pierre de Marbeuf. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: DIVERS POEMES et créations Ven 28 Oct - 10:38 | |
| Poème sur les lacsLe Lac
Aux pieds de trois coteaux habillés de sapins Gît un lac profond, clair et sage, Où maintes fois je suis descendu, le matin, Aspirer la paix qu'il dégage.
Rond et luxuriant, à son centre, un îlot Ressemble au chaton d'une bague ; Les arbres alentour, penchés au bord de l'eau, Y dessinent des formes vagues.
Libre de quais encore, à nul chemin ouvert, Inutile et pur diadème, Il est, dans l'âpreté de ce pays désert. Une oeuvre d'art pour l'art lui-même.
Je suis ton amant pauvre, ô lac, et ne peux pas Arrêter les sinistres haches ; Ecoute-les sonner, autour de toi, le glas Du bois qui te pare et te cache.
Tu deviendras, parmi les maisons, les champs nus, Une eau sans attraits, une mare, Une chose qui sert à naviguer dessus, Dont la multitude s'empare.
Qu'importe ! Ils n'auront pas, ces maîtres imposés, Connu ton sourire de vierge ; Je le garde en mon coeur comme un secret baiser Que j'aurais cueilli sur ta berge.
Alphonse Beauregard. [size=16][/size] Poème sur les ChatsChatte blanche
Chatte blanche, chatte sans taches, Je te demande, dans ces vers, Quel secret dort dans tes yeux verts, Quel sarcasme sous ta moustache. Tu nous lorgnes, pensant tout bas Que nos fronts pâles, que nos lèvres Déteintes en de folles fièvres, Que nos yeux ne valent pas Ton museau que ton nez termine, Rose comme un bouton de sein, Tes oreilles dont le dessin Couronne fièrement ta mine. Pourquoi cette sérénité ? Aurais-tu la clé des problèmes Qui nous font frissonnant et blêmes, Passer le printemps et l'été ? Devant la mort qui nous menace, Chats et gens, ton flair, plus subtil Que notre savoir, te dit-il Où va la beauté qui s'efface, Où va la pensée, où s'en vont Les défuntes splendeurs charnelles ? Chatte, détourne tes prunelles ; J'y trouve trop de noir au fond.
Charles Cros. [size=16][/size] Petite fleur Rose. serait mon univers Si seulement j'avais le courage La fleur voit clair comme dans le verre Mais tu ne peux voir son visage Orchidée... est toujours présente Avec son éternel soupir Le sorcier romanesque me hante De ses [size=16]pensées comme j'en expire[/size] Tulipe.pour mes moments de peine Voix qui me fait me sentir bien Candeur me vide de toute ma haine Incertitude ne donne rien Pétunia. seulement sans mes joies C'est cette dernière qui rêve à toi Je voudrais tellement être moi Mais tu fais trop partie de moi Mon jardin serait magnifique Si seulement tu étais ma petite fleur. Frédéric Marceau. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: DIVERS POEMES et créations Ven 28 Oct - 11:18 | |
| Poème sur Dame Nature[size=24][size=16]Mars
En mars, quand s'achève l'hiver,[/size] Que la campagne renaissante Ressemble à la convalescente Dont le premier sourire est cher ;
Quand l'azur, tout frileux encore, Est de neige éparse mêlé, Et que midi, frais et voilé, Revêt une blancheur d'aurore ;
Quand l'air doux dissout la torpeur Des eaux qui se changeaient en marbres ; Quand la feuille aux pointes des arbres Suspend une verte vapeur ;
Et quand la femme est deux fois belle, Belle de la candeur du jour, Et du réveil de notre amour Où sa pudeur se renouvelle,
Oh ! Ne devrais-je pas saisir Dans leur vol ces rares journées Qui sont les matins des années Et la jeunesse du désir ?
Mais je les goûte avec tristesse ; Tel un hibou, quand l'aube luit, Roulant ses grands yeux pleins de nuit, Craint la lumière qui les blesse,
Tel, sortant du deuil hivernal, J'ouvre de grands yeux encore ivres Du songe obscur et vain des livres, Et la nature me fait mal.[/size] René-François Sully Prudhomme. [size=16][/size] Prends cette Rose
Prends cette rose aimable comme toi Qui sert de rose aux roses les plus belles, Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles, Dont la senteur me ravit tout de moi.
Prends cette rose et ensemble reçois Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes: Il est constant et cent plaies cruelles N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi. La rose et moi différons d'une chose: Un Soleil voit naître et mourir la rose, Mille Soleils ont vu naître m'amour, Dont l'action jamais ne se repose. Que plût à Dieu que telle amour, enclose, Comme une fleur, ne m'eut duré qu'un jour.
Pierre de Ronsard.
Aux champs
Je me penche attendri Sur les bois et les eaux Rêveur , grand père aussi Des fleurs et des oiseaux J'ai pitié sacrée et profonde des choses , J'empêche les enfants de maltraiter les roses Je dit ; N' effarez point la plante et l'animal Riez sans faire peur Jouez sans faire mal
Victor Hugo.
Conseil à l'ami
L'amitié ! quel nom ravissant ! Tout poète, depuis Homère, Chante l'amitié, la chimère La plus chère à l'esprit qui sent !
Que ton avis soit caressant, Ami ; jamais de voix amère : Sois semblable à la bonne mère, Grondant son fils et l'embrassant.
Garde qu'un mot aigre, âme aimante, Ne tombe en l'amitié charmante, Breuvage dont la douceur plaît.
Souviens-toi que la moindre goutte D'acide, quand elle y dégoutte, Fait vite aigrir le plus doux lait !
Evariste Boulay-Paty.
[size=18]Premier sourire de Printemps.*********************Les hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps.Pour les petites pâquerettes,Sournoisement, lorsque tout dort,Il repasse les collerettesEt cisèle les boutons d'or.Dans le verger et dans la vigne,Il s'en va furtif perruquier,Avec une houppe de cygne,Poudrer à frimas l'amandier.La nature au lit se repose,Lui, descend au jardin désertEt lace les boutons de roseDans leur corset de velours vert.Puis, lorsque sa besogne est faite,Et que son règne va finir,Au seuil d'avril, tournant la tête,Il dit "Printemps,tu peux venir"Théophile Gautier. Le PrintempsLes bourgeons verts, les bourgeons blancsPercent déjà le bout des branches,Et, près des ruisseaux, des étangsAux bords parsemés de pervenches,Teintent les arbustes tremblants;Les bourgeons blancs, les bourgeons roses,Sur les buissons, les espaliers,Vont se changer en fleurs écloses;Et les oiseaux, dans les halliers,Entre eux déjà parlent de roses;Les bourgeons verts, les bourgeons gris,Reluisant de gomme et de sèveRecouvrent l’écorce qui crèveLe long des rameaux amoindris;Les bourgeons blancs, les bourgeons rouges,Sèment l’éveil universel,Depuis les cours noires des bougesJusqu’au pur sommet sur lequel,O neige éclatante, tu bouges;Bourgeons laiteux des marronniers,Bourgeons de bronze des vieux chênes,Bourgeons mauves des amandiers,Bourgeons glauques des jeunes frênes,Bourgeons cramoisis des pommiers,Bourgeons d’ambre pâle du saule,Leur frisson se propage et court,A travers tout, vers le froid pôle,Et grandissant avec le jourQui lentement sort de sa geôle,Jette sur le bois, le pré,Le mont, le val, les champs , les sables,Son immense réseau tout prêtA s’ouvrir en fleurs innombrablesSur le monde transfiguré.Auguste Angellier.[/size] Eau printanière, pluie harmonieuse [size] Eau printanière, pluie harmonieuse et douceAutant qu'une rigole à travers le vergerEt plus que l'arrosoir balancé sur la mousse,Comme tu prends mon cœur dans ton réseau légerA ma fenêtre, ou bien sous le hangar des routesOù je cherche un abri, de quel bonheur secretViens-tu mêler ma peine, et dans tes belles gouttesQuel est ce souvenir et cet ancien regret ?Jean Moréas.[/size] Le Printemps
Dans les cieux que son orbe dore, Le soleil monte radieux; Sous ses rayons on voit éclore Tout un monde mystérieux. La nature s'éveille et chante Et s'emplit de tendres soupirs; Partout la feuille frémissante S'ouvre aux caresses des zéphirs.
La rose se penche, vermeille, Tout auprès du lis embaumé, Et, sur le trèfle blanc, l'abeille, Vient puiser son miel parfumé. Près de la source qui murmure Sur son lit de cailloux brunis, On entend dans chaque ramure Le doux gazouillement des nids.
C'est le printemps, c'est la jeunesse, C'est le réveil de l'univers; C'est la mystérieuse ivresse Qui frémit sous les arbres verts : Et, puisqu'ici bas tout s'enivre, Les oiseaux, les feuilles, les fleurs, Enfants, vous qui vous sentez vivre, A l'allégresse ouvrez vos cœurs.
Napoléon Legendre .
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