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| Nouveaux poèmes de différents auteurs | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Nouveaux poèmes de différents auteurs Mer 7 Déc - 11:06 | |
| "Mon ombre..."Quand d'un pas hasardeux, j'avance dans la pénombre Que la nuit à venir apporte ses étoiles, Alors l'astre nocturne joue avec mon ombre Et la vie sans couleur, toute entière se dévoile. Elle me suit, m'accompagne et enfin me dépasse, Présence de chaque instant, de l'aube au crépuscule, Jamais, au grand jamais de me suivre ne se lasse, Elle erre à mes côtés, s'attarde et déambule. Silhouette rebelle, imitatrice jalouse, Elle est moi sans couleur, se nourrit de lumière, Elle ondule et tournoie comme une belle Andalouse, Elle danse dans mes pas, élégante et légère. Quand la nuit sans lueur la dévore toute entière, Elle s'efface doucement jusqu'au lever du jour, Confidente sans âme et parente éphémère, C'est l'ombre infatigable qui erre comme un vautour. "Aubrylia" Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Mer 7 Déc - 13:45 | |
| L'eau tu es la vieTu es la vie
L’eau ! Eau, tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaitre. Tu n’es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. Tu nous pénètres d’un plaisir qui ne s’expliquepoint par les sens. Avec toi rentrent en nous tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncé. Par ta grâce s’ouvrent en nous toutes les sources taries de notre cœur. Tu es la plus grande richesse qui soit au monde, et tu es aussi la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre. Tu n’acceptes point de mélanges, tu ne supportes point d’altération, tu es une ombrageuse divinité... Mais tu répands en nous un bonheur, infiniment simple.
Poème de Saint- Exupéry. Oeufs de Pâques
Voici venir Pâques fleuries, Et devant les confiseries Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux. Ils lèchent leurs lèvres de rose Tout en contemplant quelque chose Qui met de la flamme à leurs yeux.
Leurs regards avides attaquent Les magnifiques œufs de Pâques Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins, Magnifiques, fermes et lisses, Et que regardent en coulisse Les poissons d'avril, leurs voisins.
Les uns sont blancs comme la neige. Des copeaux soyeux les protègent. Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté, D'autres, montrant sur leurs flancs sombres De chocolat brillant dans l'ombre, De tout petits anges sculptés.
Les uns sont petits et graciles, Il semble qu'il serait facile D'en croquer plus d'un à la fois; Et d'autres, prenant bien leurs aises, Unis, simples, pansus, obèses, S'étalent comme des bourgeois.
Tous sont noués de faveurs roses. On sent que mille bonnes choses Logent dans leurs flancs spacieux L'estomac et la poche vides, Les pauvres petits, l'œil avide, Semblent les savourer des yeux. Marcel Pagnol.
[size=24]Poème sur les enfantsElle avait pris le pli
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin De venir dans ma chambre un peu chaque matin ; Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère ; Elle entrait, et disait :Bonjour, mon petit père ; Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait, Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe. Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse, Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant, Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée, Et mainte page blanche entre ses mains froissée Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers. Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts, Et c'était un esprit avant d'être une femme. Son regard reflétait la clarté de son âme. Elle me consultait sur tout à tous moments. Oh ! que de soirs d'hiver radieux et charmants Passés à raisonner langue, histoire et grammaire, Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère Tout près, quelques amis causant au coin du feu ! J'appelais cette vie être content de peu ! Et dire qu'elle est morte ! Hélas ! que Dieu m'assiste ! Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ; J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
Victor Hugo. Soleil
Flambeau de l'Univers, charmant père du jour, Globe d'or et de feu, centre de la lumière, Admirable portrait de la cause première, Tu fais de la nature et la joie et l'amour. Comme un superbe roi, qui brille dans sa cour, Couronné de rayons en ta haute carrière, Des portes d'Orient tu franchis la barrière, Pour visiter le Gange et le Pô tour à tour. Ainsi marchant toujours dans la pompe royale, Et courant de l'aurore à l'Inde occidentale, Tu répands en tous lieux ton éclat sans pareil. Mais si je te compare au Dieu de la nature, Dont tu n'es après tout que la faible peinture, Ton éclat n'est qu'une ombre et tu n'es plus soleil.
Laurent Drelincourt.La jeunesse n'a qu'un tempsLa jeunesse n'a qu'un temps Notre avenir doit éclore Au soleil de nos vingt ans ! Aimons et chantons encore ; La jeunesse n'a qu'un temps. Cuirassés de patience Contre le mauvais destin De courage et d'espérance Nous pétrissons notre pain. Notre humeur insoucieuse, Aux fanfares de nos chants, Rend la misère joyeuse, La jeunesse n'a qu'un temps. Si la maîtresse choisie, Qui nous aime par hasard, Fait fleurir la poésie Aux flammes de son regard, Lui sachant gré d'être belle, Sans nous faire de tourments Aimons-la, même infidèle. La jeunesse n'a qu'un temps. Puisque les plus belles choses, Les amours et la beauté, Comme le lis et les roses, N'ont qu'une saison d'été, Quand mai tout en fleurs arbore Le drapeau vert du printemps, Aimons et chantons encore : La jeunesse n'a qu'un temps. Notre avenir doit éclore Au soleil de nos vingt ans ! Aimons et chantons encore ; La jeunesse n'a qu'un temps.
Henri Murger.
[size=18][/size] [/size] L'Amour maternel poèmeLe bonheur Heureux celui qui passe son enfance Sous le regard de l'amour maternel ! L'oeil d'une mère est fait pour l'innocence ; Son âme amante est un présent du ciel. Heureux celui dont la tendre jeunesse Trouve au foyer de ses nobles parents Le pain, hélas ! que souvent la richesse, Sans le bénir, donne aux pauvres enfants ! Heureux celui qui, loin de sa patrie, Trouve une main qui lui serre la main, Une âme sûre, où son âme attendrie Puise aujourd'hui l'espoir du lendemain ! Heureux surtout l'ami, l'époux, le père Qui sait apprendre à ses petits enfants Comment il faut aimer Dieu, père et mère, Et puis bénir l'ami de ses parents !
Frédéric Hisley. Au bord de la merAu bord de la merPrès de la mer, sur un de ces rivages Où chaque année, avec les doux zéphyrs, On voit passer les abeilles volages Qui, bien souvent, n’apportent que soupirs, Nul ne pouvait résister à leurs charmes, Nul ne pouvait braver ces yeux vainqueurs Qui font couler partout beaucoup de larmes Et qui partout prennent beaucoup de coeurs. Quelqu’un pourtant se riait de leurs chaînes, Son seul amour, c’était la liberté, Il méprisait l’Amour et la Beauté. Tantôt, debout sur un roc solitaire, Il se penchait sur les flots écumeux Et sa pensée, abandonnant la terre Semblait percer les mystères des cieux. Tantôt, courant sur l’arène marine, Il poursuivait les grands oiseaux de mer, Imaginant sentir dans sa poitrine La Liberté pénétrer avec l’air. Et puis le soir, au moment où la lune Traînait sur l’eau l’ombre des grands rochers, Il voyait à travers la nuit brune Deux yeux amis sur sa face attachés. Quand il passait près des salles de danse, Qu’il entendait l’orchestre résonner, Et, sous les pieds qui frappaient en cadence Quand il sentait la terre frissonner Il se disait: Que le monde est frivole!” Qu’avez-vous fait de votre liberté! Ce n’est pour vous qu’une vaine parole, Hommes sans coeur, vous êtes sans fierté! Pourtant un jour, il y porta ses pas Ce qu’il y vit, je ne le saurais dire Mais sur les monts il ne retourna pas. Guy de Maupassant.[size=24][/size] Puisque mai tout en fleursPuisque mai tout en fleursPuisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame, Viens ! ne te lasse pas de mêler à ton âme La campagne, les bois, les ombrages charmants, Les larges clairs de lune au bord des flots dormants, Le sentier qui finit où le chemin commence, Et l'air et le printemps et l'horizon immense, L'horizon que ce monde attache humble et joyeux Comme une lèvre au bas de la robe des cieux ! Viens ! et que le regard des pudiques étoiles Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles, Que l'arbre pénétré de parfums et de chants, Que le souffle embrasé de midi dans les champs, Et l'ombre et le soleil et l'onde et la verdure, Et le rayonnement de toute la nature Fassent épanouir, comme une double fleur, La beauté sur ton front et l'amour dans ton cœur !
Victor Hugo. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Jeu 8 Déc - 11:36 | |
| La pluieLa pluie Longue comme des fils sans fin, la longue pluie Interminablement, à travers le jour gris, Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris, Infiniment, la pluie, la longue pluie, la pluie. Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent, Au ciel maussade et noir. Elle s'étire, patiente et lente, Sur les chemins, depuis hier soir, Sur les chemins et les venelles, Continuelle. Au long des lieues, Qui vont des champs vers les banlieues, Par les routes interminablement courbées, Passent, peinant, suant, fumant, En un profil d'enterrement, Les attelages, bâches bombées ; Dans les ornières régulières Parallèles si longuement Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament, L'eau dégoutte, pendant des heures ; Et les arbres pleurent et les demeures, Mouillés qu'ils sont de longue pluie, Tenacement, indéfinie Les rivières, à travers leurs digues pourries, Se dégonflent sur les prairies, Où flotte au loin du foin noyé ; Le vent gifle aulnes et noyers ; Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps, De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ; Le soir approche avec ses ombres
Dont les plaines et les taillis s'encombrent, Et c'est toujours la pluie, la longue pluie Fine et dense, comme la suie, la longue pluie
La pluie et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques tissent le vêtement, Maille à maille, de dénoument, Pour les maisons et les enclos Des villages gris et vieillots : Linges et chapelets de loques qui s'éffiloquent, Au long de bâtons droits ; Bleus colombiers collés au toit ; Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre, Un emplâtre de papier bistre ; Logis dont les gouttières régulières Forment des croix sur des pignons de pierre ; Moulins plantés uniformes et mornes, Sur leur butte, comme des cornes Clochers et chapelles voisines, la pluie, la longue pluie, Pendant l'hiver, les assassine,la pluie, La longue pluie avec ses longs fils gris. Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides, La longue pluie des vieux pays, Éternelle et torpide . Emile Verhaeren. Poème de MaiPoème de Mai Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame, Viens ! ne te lasse pas de mêler à ton âme La campagne, les bois, les ombrages charmants, Les larges clairs de lune au bord des flots dormants, Le sentier qui finit où le chemin commence, Et l'air et le printemps et l'horizon immense, L'horizon que ce monde attache humble et joyeux Comme une lèvre au bas de la robe des cieux ! Viens ! et que le regard des pudiques étoiles Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles, Que l'arbre pénétré de parfums et de chants, Que le souffle embrasé de midi dans les champs, Et l'ombre et le soleil et l'onde et la verdure, Et le rayonnement de toute la nature Fassent épanouir, comme une double fleur, La beauté sur ton front et l'amour dans ton coeur !
Victor Hugo. Le joli Mai en barque sur le RhinMai Le mai le joli mai en barque sur le Rhin Des dames regardaient du haut de la montagne Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne Qui donc a fait pleurer les saules riverains ? Or des vergers fleuris se figeaient en arrière Les pétales tombés des cerisiers de mai Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée Les pétales fleuris sont comme ses paupières Sur le chemin du bord du fleuve lentement Un ours un singe un chien menés par des tziganes Suivaient une roulotte traînée par un âne Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes Sur un fifre lointain un air de régiment Le mai le joli mai a paré les ruines De lierre de vigne vierge et de rosiers Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes Guillaume Apollinaire. [size=24]L'homme et la mer poèmeL'homme et la mer
Homme libre, toujours, tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes, O mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, O lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire.La mer poèmeLa mer Des vastes mers tableau philosophique, Tu plais au coeur de chagrins agité : Quand de ton sein par les vents tourmenté, Quand des écueils et des grèves antiques Sortent des bruits, des voix mélancoliques, L’âme attendrie en ses rêves se perd, Et, s’égarant de penser en penser, Comme les flots de murmure en murmure, Elle se mêle à toute la nature : Avec les vents, dans le fond des déserts, Elle gémit le long des bois sauvages, Sur l’Océan vole avec les orages, Gronde en la foudre, et tonne dans les mers.Mais quand le jour sur les vagues tremblantes S’en va mourir ; quand, souriant encor, Le vieux soleil glace de pourpre et d’or Le vert changeant des mers étincelantes, Dans des lointains fuyants et veloutés, En enfonçant ma pensée et ma vue, J’aime à créer des mondes enchantés Baignés des eaux d’une mer inconnue. L’ardent désir, des obstacles vainqueur, Trouve, embellit des rives bocagères, Des lieux de paix, des îles de bonheur, Où, transporté par les douces chimères, Je m’abandonne aux songes de mon coeur. François-René de Chateaubriand, [size=18][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Jeu 8 Déc - 12:54 | |
| Photo perso " Prends cette rose "Prends cette rose Prends cette rose aimable comme toi, Qui sert de rose aux roses les plus belles, Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles, Dont la senteur me ravit tout de moi. Prends cette rose et ensemble reçois Dedans ton sein mon coeur qui n’a point d’ailes Il est constant et cent plaies cruelles N’ont empêché qu’il ne gardât sa foi. La rose et moi différons d’une chose Un Soleil voit naître et mourir la rose, Mille Soleils ont vu naître m’amour, Dont l’action jamais ne se repose. Que plût à Dieu que telle amour, enclose, Comme une fleur, ne m’eut duré qu’un jour. Pierre de Ronsard. [size=18][/size] Ô beau rosier du paradisÔ beau rosier du paradis, Beau rosier aux milliers de roses, Qui dans les parfums resplendis, Et dans la lumière reposes; Ô beau rosier du jardin clos, Beau rosier aux roses altières, Qui sur l'herbe étends les réseaux Que font tes ombres familières; Au tour de qui, toutes tremblantes, De l'Occident à l'Orient, Ces humbles et douces servantes Glissent et tournent lentement, Jusques à l'heure solennelle Où la nuit, à pas clandestins, Étendant ses voiles sur elles, Les confond toutes dans son sein.
Charles Van Lerberghe. [size=18][/size] Les cygnes blancsLes cygnes blancs Les cygnes blancs, dans les canaux des villes mortes, Parmi l'eau pâle où les vieux murs sont décalqués Avec des noirs usés d'estampes et d'eaux-fortes, Les cygnes vont comme du songe entre les quais. Et le soir, sur les eaux doucement remuées, Ces cygnes imprévus, venant on ne sait d'où, Dans un chemin lacté d'astres et de nuées Mangent des fleurs de lune en allongeant le cou. Or ces cygnes, ce sont des âmes de naguères Qui n'ont vécu qu'à peine et renaîtront plus tard, Poètes s'apprenant aux silences de l'art, Qui s'épurent encore en ces blancs sanctuaires, Poètes décédés enfants, sans avoir pu Fleurir avec des pleurs une gloire et des nimbes, Ames qui reprendront leur oeuvre interrompu Et demeurent dans ces canaux comme en des limbes ! Mais les cygnes royaux sentant la mort venir Se mettront à chanter parmi ces eaux plaintives Et leur voix presque humaine ira meurtrir les rives D'un air de commencer plutôt que de finir. Car dans votre agonie, ô grands oiseaux insignes, Ce qui chante déjà c'est l'âme s'évadant D'enfants-poètes qui vont revivre en gardant Quelque chose de vous, les ancêtres, les cygnes !
Georges Rodenbach.
[size=18][/size] Très beau texte sur l'amitiéL'amitié Des joyeux sourires Que je veux vous offrir Oh oui en toute amitié Avec grande sincérité Cela remonte le moral Car il suffit d’un sourire Oui rien de plus normal Le sourire c’est la joie de vivre Alors oui n’attendez surtout pas demain Offrez votre sourire quelqu’un en a besoin Car ton sourire peut être très efficace Il pourra enlever ainsi toutes les grimaces Puisqu’il embellit vraiment les visages Et cela bien sur c’est vrai à tous âges En apportant ainsi avec joie l’espérance Et surtout il est bénéfique quelle chance Les sourires sont à l’humanité Sans aucune prétention et vanité Ce que le soleil est pour la nature En effaçant surtout toutes blessures. [size=24]Les roses de l'amitiéL'amitié
Une amitié est comme une fleur. Elle naît et s'épanouit en douceur. Elle peut durer une vie, pour toujours.Où s'arrêter et se faner, en un jour.Une amitié c'est donner, beaucoup de soi.Ne jamais rien demander en retour.C'est être toujours présent, toujours là.Le faire avec plaisir, beaucoup d'amour.Une amitié est une qualité qui se fait rare.Qu'il ne faut jamais ranger au fond d'un placard.Il faut la conserver, la garder, près de son coeur,Pour qu'elle nous apporte douceur et bonheur.L'amitié c'est d'être sincère sans détour,Une confiance que l'on espère, pour toujours.L'amitié la plus profonde, comme un frère,Rebute les paroles meurtrières.Une amitié c'est être discret, silencieux.Elle se partage en groupe, ou même à deux.C'est la joie de rencontrer, de vraies personnes,ou amitié, fidélité, sincérité , ces mots résonnent. Max Alexis.
[size=24]La nature est pleine d'amour poèmeLa nature est pleine d'amourLa nature est pleine d'amour, Jeanne, autour de nos humbles joies ; Et les fleurs semblent tour à tour Se dresser pour que tu les voies. Vive Angélique ! à bas Orgon ! L'hiver, qu'insultent nos huées, Recule, et son profil bougon Va s'effaçant dans les nuées. La sérénité de nos coeurs, Où chantent les bonheurs sans nombre, Complète, en ces doux mois vainqueurs, L'évanouissement de l'ombre. Juin couvre de fleurs les sommets, Et dit partout les mêmes choses ; Mais est-ce qu'on se plaint jamais De la prolixité des roses ? L'hirondelle, sur ton front pur, Vient si près de tes yeux fidèles Qu'on pourrait compter dans l'azur Toutes les plumes de ses ailes. Ta grâce est un rayon charmant ; Ta jeunesse, enfantine encore, Éclaire le bleu firmament, Et renvoie au ciel de l'aurore. De sa ressemblance avec toi Le lys pur sourit dans sa gloire ; Ton âme est une urne de foi Où la colombe voudrait boire. Victor Hugo. [size=18][/size] Tu es belle ma mère
Tu es belle, ma mère, Comme un pain de froment. Et, dans tes yeux d'enfant, Le monde tient à l'aise. Ta chanson est pareille Au bouleau argenté Que le matin couronne D'un murmure d'abeilles. Tu sens bon la lavande, La cannelle et le lait ; Ton cœur candide et frais Et l'automne est si doux Autour de tes cheveux Que les derniers coucous Viennent te dire adieu.
Maurice Carême.Préservons notre belle naturePréservons notre belle nature Aux branches claires des tilleuls Meurt un maladif hallali. Mais des chansons spirituelles Voltigent parmi les groseilles. Que notre sang rie en nos veines, Voici s’enchevêtrer les vignes. Le ciel est joli comme un ange. L’azur et l’onde communient. Je sors. Si un rayon me blesse Je succomberai sur la mousse. Qu’on patiente et qu’on s’ennuie C’est trop simple. Fi de mes peines. je veux que l’été dramatique Me lie à son char de fortunes Que par toi beaucoup, ô Nature, - Ah moins seul et moins nul ! - je meure. Au lieu que les Bergers, c’est drôle, Meurent à peu près par le monde. Je veux bien que les saisons m’usent. A toi, Nature, je me rends ; Et ma faim et toute ma soif. Et, s’il te plaît, nourris, abreuve. Rien de rien ne m’illusionne ; C’est rire aux parents, qu’au soleil, Mais moi je ne veux rire à rien ; Et libre soit cette infortune.Arthur Rimbaud.La petite fleur rose La petite fleur roseDu haut de la montagne, Près de Guadarrama, On découvre l'Espagne Comme un panorama. A l'horizon sans borne Le grave Escurial Lève son dôme morne, Noir de l'ennui royal ; Et l'on voit dans l'estompe Du brouillard cotonneux, Si loin que l'oeil s'y trompe, Madrid, point lumineux ! La montagne est si haute, Que ses flancs de granit N'ont que l'aigle pour hôte, Pour maison que son nid ; Car l'hiver pâle assiège Les pics étincelants, Tout argentés de neige, Comme des vieillards blancs. J'aime leur crête pure, Même aux tièdes saisons D'une froide guipure Bordant les horizons ; Les nuages sublimes, Ainsi que d'un turban Chaperonnant leurs cimes De pluie et d'ouragan ; Le pin, dont les racines, Comme de fortes mains, Déchirent les ravines Sur le flanc des chemins, Et l'eau diamantée Qui, sous l'herbe courant, D'un caillou tourmentée, Chuchote un nom bien grand ! Mais, avant toute chose, J'aime, au coeur du rocher, La petite fleur rose, La fleur qu'il faut chercher !Théophile Gautier.[/size][/size] Ninnenne blog de partage | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Ven 9 Déc - 10:52 | |
| Paysage gris très beau poème de Maurice RollinatPaysage gris Déjà cette prairie en commençant l'hiver Étendait son tapis d'herbe courte et fripée, Elle languit encor, de plus en plus râpée, D'un gris toujours plus pâle et moins mêlé de vert. Et pourtant, il y vient, poussant leur douce plainte, Dressant l'oreille au vent qu'ils semblent écouter, Quelques pauvres moutons qui tâchent de brouter Ce regain des frimas dont leur laine a la teinte. Mais le vivre est mauvais, le temps long, le ciel froid ; À la file ils s'en vont, l'œil fixe et le cou droit, Côtoyer la rivière épaisse qui clapote, S'arrêtant, quand ils sont rappelés, tout à coup, Par la vieille, là-bas, contre un arbre, debout, Comme un fantôme noir dans sa grande capote.
Maurice Rollinat.
[size=18]Les petits enfants [/size] [size=18]Tout dans l'immuable [size=18]nature Est miracle aux petits enfants ; Ils naissent, et leur âme obscure Eclôt dans des enchantements. Le reflet de cette magie Donne à leur regard un rayon. Déjà la belle Illusion Excite leur frêle énergie. L'inconnu, l'inconnu divin, Les baigne comme une eau profonde ; On les presse, on leur parle en vain, Ils habitent un autre monde ; Leurs yeux purs, leurs yeux grands ouverts, S'emplissent de rêves étranges. Oh ! qu'ils sont beaux, ces petits anges Perdus dans l'antique univers. Leur tête légère et ravie Songe tandis que nous pensons ; Ils font de frissons en frissons La découverte de la vie
Anatole France.[/size][/size] [size=24]Le chant du cygne très beau poèmeLe chant du cygne
Cygnes au blanc plumage, au port majestueux, Est-il vrai, dites-moi, qu'un chant harmonieux, De vos jours écoulés rompant le long silence, Lorsque va se briser votre frêle existence, Comme un cri de bonheur s'élève vers les cieux ? Quand sous votre aile, un soir, votre long col se ploie Pour le dernier sommeil d'où vous vient cette joie ? De vos jours rien ne rompt l'indolente douceur : Lorsque tout va finir, cet hymne de bonheur, Comme à des cœurs brisés, quel penser vous l'envoie ? Ô cygnes de nos lacs ! votre destin est doux ; De votre sort heureux chacun serait jaloux. Vous voguez lentement de l'une à l'autre rive, Vous suivez les détours de l'onde fugitive : Que ne puis-je en ces flots m'élancer avec vous ! Moi, sous l'ardent soleil, je demeure au rivage. Pour vous, l'onde s'entr'ouvre et vous livre passage ; Votre col gracieux, dans les eaux se plongeant, Fait jaillir sur le lac mille perles d'argent Qui laissent leur rosée à votre blanc plumage ; Et les saules pleureurs, ondoyants, agités, Alors que vous passez, par le flot emportés D'un rameau caressant, doucement vous effleurent Sur votre aile qui fuit quelques feuilles demeurent, Ainsi qu'un souvenir d'amis qu'on a quittés. Puis le soir, abordant à la rive odorante Où fleurit à l'écart le muguet ou la menthe, Sur un lit de gazon vous reposez, bercés Par la brise des nuits, par les bruits cadencés Des saules, des roseaux , de l'onde murmurante. Oh ! pourquoi donc chanter un chant mélodieux Quand s'arrête le cours de vos jours trop heureux ? Pleurez plutôt, pleurez vos nuits au doux silence, Les étoiles, les fleurs, votre fraîche existence ; Pourquoi fêter la mort ? vous êtes toujours deux ! C'est à nous de chanter quand vient l'heure suprême, Nous, tristes pèlerins, dont la jeunesse même Ne sait pas découvrir un verdoyant sentier, Dont le bonheur s'effeuille ainsi que l'églantier ; Nous, si tôt oubliés de l'ami qui nous aime ! C'est à nous de garder pour un jour à venir, Tristes comme un adieu, doux comme un souvenir, Des trésors d'harmonie inconnus à la terre, Qui ne s'exhaleront qu'à notre heure dernière. Pour qui souffre ici-bas, il est doux de mourir ! Ô cygnes ! laissez donc ce cri de délivrance À nos cœurs oppressés de muette souffrance ; La vie est un chemin où l'on cache ses pleurs... Celui qui les comprend est plus loin, est ailleurs. À nous les chants ! la mort, n'est-ce pas l'espérance ?
Sophie d'Arbouville. [size=13][size=18]Le ChatDans ma cervelle se promène,Ainsi qu'en son appartement,Un beau chat, fort, doux et charmant.Quand il miaule, on l'entend à peine,Tant son timbre est tendre et discret;Mais que sa voix s'apaise ou gronde,Elle est toujours riche et profonde.C'est là son charme et son secret.Cette voix, qui perle et qui filtreDans mon fonds le plus ténébreux,Me remplit comme un vers nombreuxEt me réjouit comme un philtre.Elle endort les plus cruels mauxEt contient toutes les extases;Pour dire les plus longues phrases,Elle n'a plus besoin de mots.Non, il n'est pas d'archet qui mordeSur mon [size=18]coeur, parfait instrument,[/size] Et fasse plus royalementChanter sa plus vibrante corde,Que ta voix, chat mystérieux,Chat séraphique, chat étrange,En qui tout est, comme en un ange,Aussi subtil qu'harmonieux !Charles Baudelaire.[/size][/size] [size=13][size=18][size=18][/size][/size][/size] Le coin de l'amitiéLe coin de l'amitiéL'Amour, l'Hymen, l'Intérêt, la Folie, Aux quatre coins se disputent nos jours. L'Amitié vient compléter la partie, Mais qu'on lui fait de mauvais tours ! Lorsqu'aux plaisirs l'âme se [size=18]livre entière, Notre raison ne brille qu'à moitié, Et la Folie attaque la première Le coin de l'Amitié. Puis vient l'Amour, joueur malin et traître, Qui de tromper éprouve le besoin. En tricherie on le dit passé maître ; Pauvre Amitié gare à ton coin ! Ce dieu jaloux, dès qu'il voit qu'on l'adore, A tout soumettre aspire sans pitié. Vous cédez tout ; il veut avoir encore Le coin de l'Amitié. L'Hymen arrive : Oh, combien on le fête ! L'Amitié seule apprête ses atours. Mais dans les soins qu'il vient nous mettre en tête Il nous renferme pour toujours. Ce dieu, chez lui, calculant à toute heure, Y laisse enfin l'Intérêt prendre pied, Et trop souvent lui donne pour demeure Le coin de l'Amitié. Auprès de toi nous ne craignons, ma chère, Ni l'Intérêt, ni les folles erreurs. Mais, aujourd'hui, que l'Hymen et son frère, Inspirent de crainte à nos cœurs ! Dans plus d'un coin, où de fleurs ils se parent, Pour ton bonheur qu'ils règnent de moitié ; Mais que jamais, jamais ils ne s'emparent Du coin de l'Amitié.[/size] Pierre-Jean de Béranger. [size=18][/size] Les fleursOh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir ! Il semble que les fleurs alimentent ma vie ; Mais elles vont mourir. Ah ! je leur porte envie : Mourir jeune, au soleil, [size=18]Dieu ! que c'est bien mourir !Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage :Moi, je sais qu'une larme effeuille le bonheur.À la fleur qu'on va fuir qu'importé un long courage ?Heureuse, elle succombe à son premier malheur !Roseaux moins fortunés, les vents, dans leur furie,Vous outragent longtemps sans briser votre sort ;Ainsi, roseau qui marche en sa gloire flétrie,L'homme achète longtemps le bienfait de la mort !Et moi, je veux des fleurs pour appuyer ma vie ;A leurs frêles parfums j'ai de quoi me nourrir :Mais elles vont mourir.Ah ! je leur porte envie ;Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir ![/size] Marceline Desbordes-Valmore. [size=18][/size] Les coccinelles bêtes à bon Dieu[/size] La coccinelle
Elle me dit : Quelque chose Me tourmente. Et j'aperçus Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose. J'aurais dû - mais, sage ou fou, A seize ans on est farouche, Voir le baiser sur sa bouche Plus que l'insecte à son cou. On eût dit un coquillage ; Dos rose et taché de noir. Les fauvettes pour nous voir Se penchaient dans le feuillage. Sa bouche franche était là : Je me courbai sur la belle, Et je pris la coccinelle ; Mais le baiser s'envola. Fils, apprends comme on me nomme, Dit l'insecte du ciel bleu, Les bêtes sont au bon Dieu, Mais la bêtise est à l'homme.
[size] Victor Hugo. Ninnenne blog de partage
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