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 Nouveaux poèmes de différents auteurs

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MessageSujet: Nouveaux poèmes de différents auteurs   Nouveaux poèmes de différents auteurs Icon_minitimeSam 15 Oct - 11:35

Noël


Le ciel est noir, la terre est blanche ;
Cloches, carillonnez gaîment
Jésus est né, la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.

Pas de courtines festonnées
Pour préserver l'enfant du froid ;
Rien que les toiles d'araignées
Qui pendent des poutres du toit.

Il tremble sur la paille fraîche,
Ce cher petit [size=16]enfant Jésus,

Et pour l'échauffer dans sa crèche
L'âne et le boeuf soufflent dessus.

La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s'ouvre le ciel
Et, tout en blanc, le choeur des anges
Chante aux bergers " Noël ! Noël "[/size]


Théophile Gautier.




Nouveaux poèmes de différents auteurs 36d648ea
La bonne chienne


Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ;
La nuit les a surpris, une nuit d'un tel noir
Qu'ils se tiennent tous deux par la main sans se voir
L'opaque obscurité les enclôt dans sa cage.
Que faire ? les brebis qui paissaient en bon nombre,
Les chèvres, les cochons, la vache, la jument,
Sont égarés ou bien muets pour le moment,
Ils ne trahissent plus leur présence dans l'ombre.
Puis, la vague rumeur des mauvaises tempêtes
Sourdement fait gronder l'écho.
Mais la bonne chienne Margot
A rassemblé toutes les têtes
Du grand troupeau... si bien que, derrière les bêtes,
Chacun des deux petits lui tenant une oreille,
Tous les trois, à pas d'escargot,
Ils regagnent enfin, là-haut,
Le vieux seuil où la maman veille.


Maurice Rollinat.






Nouveaux poèmes de différents auteurs 506156d3
Décembre


Le hibou parmi les décombres
Hurle, et Décembre va finir ;
Et le douloureux souvenir
Sur ton [size=16]coeur
 jette encor ses ombres.

Le vol de ces jours que tu nombres,
L'aurais-tu voulu retenir 
Combien seront, dans l'avenir,
Brillants et purs ; et combien, sombres 

Laisse donc les ans s'épuiser.
Que de larmes pour un baiser,
Que d'épines pour une rose !

Le temps qui s'écoule fait bien ;
Et mourir ne doit être rien,
Puisque vivre est si peu de chose.
[/size]


François Coppée.




Nouveaux poèmes de différents auteurs 2856d791
Il fait froid

L'hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.

La [size=16]neige
 emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée.
Ferme ta porte à l'aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !

Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c'est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !

Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l'homme plein d'envie ;
Doute du prêtre et de l'autel ;
Mais crois à l'amour, ô ma vie!

Crois à l'amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l'amour, tison du foyer !
A l'amour, rayon des étoiles !

Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.

La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l'indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.

Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s'éclaire de ce qui brûle.

A ces démons d'inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.

La haine, c'est l'hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l'orage !

Garde ton amour éternel.
L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme 
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !
[/size]

Victor Hugo.




Nouveaux poèmes de différents auteurs 56b33e0a
L'écolière


Bon [size=16]Dieu ! que de choses à faire !

Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,

Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu

Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées
Bon Dieu ! que de choses à faire ![/size]


Maurice Carême




Nouveaux poèmes de différents auteurs 4dcd0038

Tête de faune


Dans la feuillée, écrin vert taché d'or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De [size=16]fleurs splendides où le baiser dort,

Vif et crevant l'exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches.
Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux,
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui - tel qu'un écureuil -
Son rire tremble encore à chaque feuille,
Et l'on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d'or du Bois, qui se recueille.[/size]


Arthur Rimbaud.






La neige


La neige tombe, indiscontinûment,
Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d'amour, chaude de haine.

La neige tombe, infiniment,
Comme un moment -
Monotone - dans un moment ;
La neige choit, la neige tombe,
Monotone, sur les maisons
Et les granges et leurs cloisons ;
La neige tombe et tombe
Myriadaire, au cimetière, au creux des tombes.

Le tablier des mauvaises saisons,
Violemment, là-haut, est dénoué ;
Le tablier des maux est secoué
A coups de vent, sur les hameaux des horizons.

Le gel descend, au fond des os,
Et la misère, au fond des clos,
La neige et la misère, au fond des âmes ;
La neige lourde et diaphane,
Au fond des âtres froids et des âmes sans flamme,
Qui se fanent, dans les cabanes.

Aux carrefours des chemins tors,
Les villages sont seuls, comme la mort ;
Les grands arbres, cristallisés de gel,
Au long de leur cortège par la neige,
Entrecroisent leurs branchages de sel.

Les vieux moulins, où la mousse blanche s'agrège,
Apparaissent, comme des pièges,
Tout à coup droits, sur une butte ;
En bas, les toits et les auvents
Dans la bourrasque, à contre vent,
Depuis Novembre, luttent ;
Tandis qu'infiniment la neige lourde et pleine
Choit, par la morne et longue et pauvre plaine.

Ainsi s'en va la neige au loin,
En chaque sente, en chaque coin,
Toujours la neige et son suaire,
La neige pâle et inféconde,
En folles loques vagabondes,
Par à travers l'hiver illimité monde.


Emile Verhaeren.




Conciliabule


Trois lapins, dans le crépuscule,
Tenaient un long conciliabule.
Le premier montrait une étoile
Qui montait sur un champ d’avoine.
Les autres, pattes sur les yeux,
La regardaient d’un air curieux.

Puis tous trois, tête contre tête,
Se parlaient d’une voix inquiète.
Se posaient-ils, tout comme nous,
Les mêmes questions sans réponse ?
D’où venons-nous ?
Où allons-nous ?
Que sommes-nous ?

Pourquoi ces ronces
Pourquoi dansons-nous le matin,
Parmi la rosée et le thym ?
Pourquoi avons-nous le cul blanc,
Longues oreilles, longues dents ?
Pourquoi notre nez tout le temps,
Tremble-t-il comme feuille au vent ?

Pourquoi l’ombre d’un laboureur
Nous fait-elle toujours si peur ?
Trois lapins dans le crépuscule
Tenaient un long conciliabule.
Et il aurait duré longtemps
Encore si une grenouille
N’avait plongé soudainement
Dans l’eau de lune de l’étang.


Maurice Carême.
[size=16]Nouveaux poèmes de différents auteurs Lapin-dans-neige_1[/size]




La terre et l'enfant


Enfant sur la terre on se traîne,
Les yeux et l'âme émerveillés,
Mais, plus tard, on regarde à peine
Cette terre qu'on foule aux pieds.

Je sens déjà que je l'oublie,
Et, parfois, songeur au front las,
Je m'en repens et me rallie
Aux [size=16]enfants qui vivent plus bas.


Détachés du sein de la mère,
De leurs petits pieds incertains
Ils vont reconnaître la terre
Et pressent tout de leurs deux mains ;

Ils ont de graves tête-à-tête
Avec le chien de la maison ;
Ils voient courir la moindre bête
Dans les profondeurs du gazon ;

Ils écoutent l'herbe qui pousse,
Eux seuls respirent son parfum ;
Ils contemplent les brins de mousse
Et les grains de sable un par un ;

Par tous les calices baisée,
Leur bouche est au niveau des fleurs,
Et c'est souvent de la rosée
Qu'on essuie en séchant leurs pleurs.

J'ai vu la terre aussi me tendre
Ses bras, ses lèvres, autrefois !
Depuis que je la veux comprendre,
Plus jamais je ne l'aperçois.

Elle a pour moi plus de mystère,
Désormais, que de nouveauté ;
J'y sens mon cœur plus solitaire,
Quand j'y rencontre la beauté ;

Et, quand je daigne par caprice
Avec les enfants me baisser,
J'importune cette nourrice
Qui ne veut plus me caresser.


René-François Sully Prudhomme.[/size]






Dans L'interminable
Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive 
Dans l’interminable Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.


Paul Verlaine,




Chanson pour les [size=16]enfants l'hiver
Dans la nuit de l'hiver 
Galope un grand homme blanc. 
Galope un grand homme blanc. 
C'est un bonhomme de neige 
Avec une pipe en bois 
Un grand bonhomme de neige 
Poursuivi par le froid. 
Il arrive au village 
Il arrive au village 
Voyant de la lumière, le voilà rassuré. 
Dans une petite maison, il entre sans frapper. 
Dans une petite maison, il entre sans frapper. 
Et pour se réchauffer 
Et pour se réchauffer 
S'assoit sur le poêle rouge 
Et d'un coup disparaît. 
Ne laissant que sa pipe 
Au milieu d'une flaque d'eau 
Ne laissant que sa pipe 
Et puis son vieux chapeau.

Jacques Prévert.






En ce rugueux hiver


En ce rugueux hiver où le soleil flottant
S'échoue à l'horizon comme une lourde épave,
J'aime à dire ton nom au timbre lent et grave
Quand l'horloge résonne aux coups profonds du temps.

Et plus je le redis, plus ma voix est ravie
Si bien que de ma lèvre, il descend dans mon coeur,
Et qu'il réveille en moi un plus ardent bonheur
Que les mots les plus doux que j'ai dits dans la vie.

[size=16]Nouveaux poèmes de différents auteurs Blank Et devant l'aube neuve ou le soir qui s'endort[/size]
Je le répète avec ma voix toujours la même
Mais, dites, avec quelle ardeur forte et suprême
Je le prononcerai à l'heure de la mort !



Emile Verhaeren.
[size=16]Nouveaux poèmes de différents auteurs 1-2_7[/size]




Nouveaux poèmes de différents auteurs 868ec501

Nuit de neige


La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque [size=16]chien
 sans abri qui hurle au coin d’un bois.
[/size]
Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits [size=16]oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
[/size]
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.



Guy de Maupassant.




Poème d'Hiver


Nouveaux poèmes de différents auteurs E248e2d8

Hiver


La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège;
De leur œil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.


Guy de Maupassant.


[/size]
Art poétique

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature

Paul Verlaine.




Nouveaux poèmes de différents auteurs Bf88f2ee

Nous n'avions pour eux aucune haine.
Ils faisaient métier de loups comme nous
Faisions métier d'hommes.
Ils étaient créatures de [size=16]Dieu.[/size]
Comme nous.
Ils étaient nés prédateurs.
Comme l'homme.
Mais ils étaient restés prédateurs,
Alors que l'homme était devenu destructeur.


Paul-Emile Victor




Les sapins


Les sapins en bonnets pointus,

De longues robes revêtus

Comme des astrologues,

Saluent leurs frères abattus,

Les bateaux qui sur le Rhin voguent.

Dans les sept arts endoctrinés

Par les vieux sapins leurs aînés

Qui sont de grands poètes

Ils se savent prédestinés

A briller plus que des planètes

A briller doucement changés

En étoiles et enneigés

Aux Noël bienheureuses

Fêtes des sapins ensongés

Aux longues branches langoureuses

Les sapins, beaux musiciens,

Chantent des Noëls anciens

Au vent des soirs d'automne,

Ou bien, graves magiciens,

Incantent le ciel quand il tonne.

Des rangées de blancs chérubins

Remplacent l'hiver les sapins

Et balancent leurs ailes

L’été ce sont de grands rabbins

Ou bien de vieilles demoiselles

Sapins médecins divaguants

Ils vont offrant leurs bons onguents

Quand la montagne accouche

De temps en temps sous l’ouragan

Un vieux sapin geint et se couche


Guillaume Apollinaire.




Campanile d'Hiver


La vigne endolorie sous le poids des nuages,
Pareille au clapotis des barques enchainées,
Gémit, pleure et s’éteint comme un brasier mouillé
Par la rage du ciel et son gravier d’outrages.


Les lavoirs de soleil et leurs lourds sarcophages
Ruissellent de tumeurs aux couleurs bigarrées,
Comme si leur destin se tissait sous les dès
De gouttes détachées d’un suaire sauvage.


Seule, morne et feutrée, une cloche d’airain
Sonne un glas parfumé d’une douce beauté
Dont le silence boit la mélodie sans fin.


Or la vigne endurcie, comme un oratorio,
Fugue le long de mots brillants de nouveauté,
Que ce [size=16]poème
 joue sur un pas d’adagio.
[/size]


Francis Etienne Sicard.




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MessageSujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs   Nouveaux poèmes de différents auteurs Icon_minitimeLun 17 Oct - 12:13

A L'Automne


Nouveaux poèmes de différents auteurs De623bde
A l'Automne

Mais un soir d’automne,

comme l’air dormait immobile et bas dans le ciel,
 ma bien-aimée m’appela vers elle.
Un voile de brume pesait sur la terre et 
à voir les splendeurs d’octobre

dans le feuillage de la forêt et le chaud embrasement
du soir sur les eaux, on eût dit qu’un bel arc-en-ciel 
s’était laissé choir du firmament.

 Voici le jour des jours ! 
dit-elle, quand je m’approchai

 le plus beau des jours pour vivre et pour mourir !
C’est un beau jour, pour les fils de la terre et de la [size=18]vie !
 Ah ! plus beau, ; plus beau encore, ;
[/size]
 pour les filles du Ciel et de la [size=18]Mort !

[/size]
Edgar Allan Poe.

******************************
A l’automne,
les feuilles des arbres prennent de riches teintes d’or,
de pourpre et de violet ; 
le soleil pare les nuages de couleurs plus splendides 
les forêts exhalent une odeur enivrante ; 
et les feuilles qui tombent,
et commencent à joncher les sentiers, 
avertissent que tout va disparaître, que tout va mourir,
et invitent à contempler,
avec plus d’attention et de recueillement,
ces splendeurs qui vont s’effacer. 
Alors tous les sentiments prennent
une teinte de douce mélancolie
l’amour s’empare du cœur avec
une puissance jusque-là inconnue

Alphonse Karr.
******************************

Ce qu’il y a parfois de beau avec l’automne,
c’est lorsque  le matin se lève après une semaine de pluie, 
de vent et brouillard et que tout l’espace, 
brutalement, semble se gorger de soleil.
Victor-Lévy Beaulieu.






[size=18]Sonnet pour un cheval[/size]
[size=18]Quelques pas, un saut et il s’élève au Firmament
Merveilleux être de lumière divine
Fils élu de cette [size=18]Nature
 Sublime
Alchimie organique des quatre éléments
[/size][/size]
 
[size=18]Cheval tu es le Feu qui fait brûler le vent
Le souffle d’Air de la Beauté Parfaite
L’animal de la Terre au profil d’Athlète
qui comme l’Eau, coule au gré du Temps
[/size]
 
[size=18]Pégase de la [size=18]Nuit je suis Bellaphoron
Pur Sang inaccessible et Roi comme le Lion
Cheval tu tiens dans ton coeur le monde
[/size][/size]
 
[size=18]Etalon de légende, passion céleste de Chine
Puissant comme Perceval, Hercule ou bien Odin
Tu es l’Universel, tu propages le Bien
[/size]
[size=18]Winston Perez,[/size]
 
[size=18][size=18]Nouveaux poèmes de différents auteurs 1-3_66[/size][/size]




Noël solitaire


La bise longuement geint dans les branches sèches,
La [size=16]neige pure étend sa blancheur sous les pas;

Mais la neige et le vent âpre n'empêchent pas
Tous les petits Jésus de descendre en leurs crèches.

Par la vitre givrée où le soir vient plus tôt,
On ne distingue pas la lueur des étoiles;
Mais, par les yeux de l'âme, on aperçoit là-haut
La solennelle nuit de décembre sans voiles.

Soudain, les cloches d'or, de bronze et d'argent clair,
Par des millions d'humains avec joie entendues,
Entremêlent leurs sons mélodieux dans l'air,
Toutes en une voix innombrable fondues.

Non, les vitres n'empêchent pas d'entrer Noël,
Quand par la foi divine il est déjà dans l'âme,
Ni les astres brillant aux profondeurs du ciel,
Quand on en sent au cœur la lumière et la flamme !


Albert Lozeau






La vierge à la crèche


Dans ses langes blancs, fraîchement cousus,
La Vierge berçait son Enfant-Jésus.
Lui, gazouillait comme un nid de mésanges.
Elle le berçait, et chantait tout bas
Ce que nous chantons à nos petits [size=16]anges.

Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas.

Etonné, ravi de ce qu'il entend,
Il rit dans sa crèche, et s'en va chantant
Comme un saint lévite et comme un choriste;
Il bat la mesure avec ses deux bras,
et la Sainte Vierge est triste, bien triste,
De voir son Jésus qui ne s'endort pas.

Doux Jésus, lui dit la mère en tremblant,
Dormez, mon agneau, mon bel agneau blanc.
Dormez; il est tard, la lampe est éteinte.
Votre front est rouge et vos membres las;
Dormez, mon amour, et dormez sans crainte.
Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas.

Il fait froid, le vent souffle, point de feu.
Dormez, c'est la nuit, la nuit du bon Dieu.
C'est la nuit d'amour des chastes épouses;
Vite, ami, cachons ces yeux sous nos draps,
Les étoiles d'or en seraient jalouses.
Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas.

Si quelques instants vous vous endormiez,
Les songes viendraient, en vol de ramiers,
Et feraient leurs nids sur vos deux paupières,
Ils viendront; dormez, doux Jésus. Hélas !
Inutiles chants et vaines prières
Le petit Jésus ne s'endormait pas.

Et Marie alors, le regard voilé,
Pencha sur son fils un front désolé,
Vous ne dormez pas, votre mère pleure,
Votre mère pleure, ô mon bel ami.
Des larmes coulaient de ses yeux; sur l'heure,
Le petit Jésus s'était endormi.[/size]


Alphonse Daudet.





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MessageSujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs   Nouveaux poèmes de différents auteurs Icon_minitimeLun 17 Oct - 13:09

Poème de Noël


Cloches , carillonnez gaîment


Le ciel est noir, la terre est blanche ;
Cloches, carillonnez gaîment
Jésus est né , la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.


Pas de courtines festonnées
Pour préserver l'enfant du froid ;
Rien que les toiles d'araignées
Qui pendent des poutres du toit.


Il tremble sur la paille fraîche,
Ce cher petit [size=16]enfant Jésus,

Et pour l'échauffer dans sa crèche
L'âne et le boeuf soufflent dessus.


La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s'ouvre le ciel
Et, tout en blanc, le choeur des anges
Chante aux bergers : Noël ! Noël !


Théophile Gauthier[/size]




[size=24]Poème sur les Enfants


Nouveaux poèmes de différents auteurs 3ead5722

L'enfant


Quand l'enfant nous regarde, on sent [size=16]Dieu nous sonder ;

Quand il pleure, j'entends le tonnerre gronder,
Car penser c'est entendre, et le visionnaire
Est souvent averti par un vague tonnerre.
Quand ce petit être, humble et pliant les genoux,
Attache doucement sa prunelle sur nous,
Je ne sais pas pourquoi je tremble ; quand cette âme,
Qui n'est pas homme encore et n'est pas encor femme,
En qui rien ne s'admire et rien ne se repent,
Sans sexe, sans passé derrière elle rampant,
Verse, à travers les cils de sa rose paupière,
Sa clarté, dans laquelle on sent de la prière,
Sur nous les combattants, les vaincus, les vainqueurs ;
Quand cet arrivant semble interroger nos coeurs,
Quand cet ignorant, plein d'un jour que rien n'efface,
A l'air de regarder notre science en face,
Et jette, dans cette ombre où passe Adam banni,
On ne sait quel rayon de rêve et d'infini,
Ses blonds cheveux lui font au front une auréole.
Comme on sent qu'il était hier l'esprit qui vole !
Comme on sent manquer l'aile à ce petit pied blanc !
Oh ! comme c'est débile et frêle et chancelant
Comme on devine, aux cris de cette bouche, un songe
De paradis qui jusqu'en enfer se prolonge
Et que le doux enfant ne veut pas voir finir !
L'homme, ayant un passé, craint pour cet avenir.
Que la vie apparaît fatale ! Comme on pense
A tant de peine avec si peu de récompense !
Oh ! comme on s'attendrit sur ce nouveau venu !
Lui cependant, qu'est-il, ô vivants ? l'inconnu.
Qu'a-t-il en lui ? l'énigme. Et que porte-t-il ? l'âme.
Il vit à peine ; il est si chétif qu'il réclame
Du brin d'herbe ondoyant aux vents un point d'appui.
Parfois, lorsqu'il se tait, on le croit presque enfui,
Car on a peur que tout ici-bas ne le blesse.
Lui, que fait-il ? Il rit. Fait d'ombre et de faiblesse
Et de tout ce qui tremble, il ne craint rien. Il est
Parmi nous le seul être encor vierge et complet ;
L'ange devient enfant lorsqu'il se rapetisse.
Si toute pureté contient toute justice,
On ne rencontre plus l'enfant sans quelque effroi ;
On sent qu'on est devant un plus juste que soi ;
C'est l'atome, le nain souriant, le pygmée ;
Et, quand il passe, honneur, gloire, éclat, renommée,
Méditent ; on se dit tout bas : Si je priais ?
On rêve ; et les plus grands sont les plus inquiets ;
Sa haute exception dans notre obscure sphère,
C'est que, n'ayant rien fait, lui seul n'a pu mal faire ;
Le monde est un mystère inondé de clarté,
L'enfant est sous l'énigme adorable abrité ;
Toutes les vérités couronnent condensées
Ce doux front qui n'a pas encore de pensées ;
On comprend que l'enfant, ange de nos douleurs,
Si petit ici-bas, doit être grand ailleurs.
Il se traîne, il trébuche ; il n'a dans l'attitude,
Dans la voix, dans le geste aucune certitude ;
Un souffle à qui la fleur résiste fait ployer
Cet être à qui fait peur le grillon du foyer ;
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ;
Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie,
L'étonnement avec la grâce se confond,
Et l'immense lueur étoilée est au fond.

On dirait, tant l'enfance a le reflet du temple,
Que la lumière, chose étrange, nous contemple ;
Toute la profondeur du ciel est dans cet oeil.
Dans cette pureté sans trouble et sans orgueil
Se révèle on ne sait quelle auguste présence ;
Et la vertu ne craint qu'un juge : l'innocence.[/size]


Victor Hugo





Poème d'Hiver


En [size=16]hiver la terre pleure[/size]


En [size=16]hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.

Leurs idylles sont moroses.
Soleil aimons - Essayons.
O terre, où donc sont tes roses 
Astre, où donc sont tes rayons 

Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit - C'est la nuit, ma belle ! 
Et la fait en s'en allant ;

Comme un amant qui retire
Chaque jour son coeur du noeud,
Et, ne sachant plus que dire,
S'en va le plus tôt qu'il peut.
[/size]


Victor Hugo




En hiver


Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La [size=16]neige
 blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.
[/size]

Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
A travers le désert des silences dolents,
Où de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et s’en viennent de faim rôder près des chaumières.


Mais depuis que le ciel de gris s’était couvert,
Dans la ferme riait une gaieté d’hiver,
On s’assemblait en rond autour du foyer rouge,


Et l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
Au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
Qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain.




Emile Verhaeren






Janvier


La tempête a cessé. L'éther vif et limpide
A jeté sur le fleuve un tapis d'argent clair,
Où l'ardent patineur au jarret intrépide
Glisse, un reflet de flamme à son soulier de fer.

La promeneuse, loin de son boudoir tépide,
Bravant sous les peaux d'ours les morsures de l'air,
Au son des grelots d'or de son cheval rapide,
À nos yeux éblouis passe comme un éclair.

Et puis, pendant les nuits froidement idéales,
Quand, au ciel, des milliers d'aurores boréales
Battent de l'aile ainsi que d'étranges oiseaux,

Dans les salons ambrés, nouveaux temples d'idoles,
Aux accords de l'orchestre, au feu des girandoles,
Le quadrille joyeux déroule ses réseaux !


Louis-Honoré Fléchette






Matin d'hiver


La neige tombe en paix sur Paris qui sommeille,
De sa robe d'hiver à minuit s'affublant.
Quand la ville surprise au grand jour se réveille,
Fins clochers, dômes ronds, palais vieux, tout est blanc.

Moins rudes sont les froids, et la Seine charrie :
D'énormes blocs de glace aux longs reflets vitreux
Éclaboussent d'argent l'arche du pont Marie,
Poursuivent leur [size=16]voyage
 et se choquent entre eux.

Les cloches qui tintaient à si grandes volées,
Pour fêter dignement les jours carillonnés,
N'ont plus qu'un timbre mat et des notes voilées,
Comme si leurs battants étaient capitonnés.

Les barques des chalands au long des quais rangées,
De leur unique voile ont fermé l'éventail,
Et toutes dans la glace, en bon ordre figées,
Sont prises dans leur coque et jusqu'au gouvernail.

Enrobant le Soleil sous deux ailes de flamme,
Un goéland du Havre ou de Pont-Audemer
Vient comme un Saint-Esprit planer sur Notre-Dame :
On reconnaît de loin le grand oiseau de mer.

Ce fut par de joyeux et clairs matins de neige,
Où l'aurore allumait ses premiers feux pourprés,
Qu'autrefois les Normands, blonds fils de la Norvège,
Dressaient la haute échelle à Saint-Germain-des-Prés.
[/size]


André Lemoyne.




Poème d'Hiver


Nouveaux poèmes de différents auteurs 0323c90e
Beau soir d'hiver


La [size=16]neige - le pays en est tout recouvert -

Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l'horizon désert,
Par des vibrations d'azur tendre et d'or vert,
Dans l'éblouissement, la pleine lune émerge.

A l'Occident s'endort le radieux soleil,
Dans l'espace allumant les derniers feux qu'il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.

Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l'arrose.
L'ombre de ses replis a des pâleurs d'iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.[/size]


Jules Breton.





Nouveaux poèmes de différents auteurs 5a7cd8c0

Que j'aime le premier frisson d'hiver


Que j'aime le premier frisson d'hiver ! le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au [size=16]fond
 du vieux château s'éveille le foyer ;

C'est le temps de la ville.
[/size]
Oh ! lorsque l'an dernier,
J'y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
J'entends encore au vent les postillons crier

Que j'aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J'allais revoir l'hiver.

Et toi, ma vie, et toi !

Oh ! dans tes longs regards j'allais tremper mon âme
Je saluais tes murs.

Car, qui m'eût dit, madame,
Que votre [size=16]coeur
 sitôt avait changé pour moi .
[/size]


Alfred Musset.




Le Loup criait


Le loup criait sous les feuilles
En crachant les belles plumes
De son repas de volailles :
Comme lui je me consume.

Les salades, les fruits
N’attendent que la cueillette ;
Mais l’araignée de la haie
Ne mange que des violettes.

Que je dorme ! que je bouille
Aux autels de Salomon.
Le bouillon court sur la rouille,
Et se mêle au Cédron.



Arthur Rimbaud.




Enfance


Au [size=16]jardin des cyprès je filais en rêvant,
Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent
Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées
Jusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaies
Je marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins,
Me grisant du parfum des lys, tendant les mains
Vers les iris fées gardés par les grenouilles.
Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles,
Et mon jardin, un monde où je vivais exprès
Pour y filer un jour les éternels cyprès.[/size]


Guillaume Apollinaire.




Le cheval

Le Cheval s'étant voulu venger du Cerf


De tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes.
Lorsque le genre humain de gland se contentait,
Âne, Cheval, et Mule, aux forêts habitait ;

Et l'on ne voyait point, comme au siècle où nous sommes,
Tant de selles et tant de bâts,
Tant de harnois pour les combats,
Tant de chaises, tant de carrosses,

Comme aussi ne voyait-on pas
Tant de festins et tant de noces.
Or un Cheval eut alors différent
Avec un Cerf plein de vitesse,

Et ne pouvant l'attraper en courant,
Il eut recours à l'Homme, implora son adresse.
L'Homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos,
Ne lui donna point de repos

Que le Cerf ne fût pris, et n'y laissât la vie ;
Et cela fait, le Cheval remercie
L'Homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous ;
Adieu. Je m'en retourne en mon séjour sauvage.

- Non pas cela, dit l'Homme ; il fait meilleur chez nous :
Je vois trop quel est votre usage.
Demeurez donc ; vous serez bien traité.
Et jusqu'au ventre en la litière.

Hélas ! que sert la bonne chère
Quand on n'a pas la liberté ?
Le Cheval s'aperçut qu'il avait fait folie ;
Mais il n'était plus temps : déjà son écurie

Était prête et toute bâtie.
Il y mourut en traînant son lien.
Sage s'il eût remis une légère offense.
Quel que soit le plaisir que cause la vengeance,

C'est l'acheter trop cher, que l'acheter d'un bien
Sans qui les autres ne sont rien. 

Jean de La Fontaine.





Le bonhomme de neige


Dans la [size=16]nuit de l’hiver[/size]

Galope un grand bonhomme blanc.

C’est un bonhomme de neige

Avec une pipe en bois.

Un grand bonhomme de neige

Poursuivi par le froid.

Il arrive au village.

Voyant de la lumière, le voilà rassuré.

Dans une petite maison,

Il entre sans frapper,

Et pour se réchauffer,

S’assoit sur le poêle rouge,

Et d’un coup disparaît,

Ne laissant que sa pipe,

Au milieu d’une flaque d’eau,

Ne laissant que sa pipe

Et puis, son vieux chapeau.


Jacques Prévert.




Nouveaux poèmes de différents auteurs 0a9637b3

Le merle
Un [size=16]oiseau siffle dans les branches
Et sautille gai, plein d’espoir,
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.
[/size]

C’est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L’hymne d’avril en février.


Pourtant il vente, il pleut à verse ;
L’Arve jaunit le Rhône bleu,
Et le salon, tendu de perse,
Tient tous ses hôtes près du feu.


Les monts sur l’épaule ont l’hermine,
Comme des magistrats siégeant.
Leur blanc tribunal examine
Un cas d’hiver se prolongeant.


Lustrant son aile qu’il essuie,
L’oiseau persiste en sa chanson,
Malgré neige, brouillard et pluie,
Il croit à la jeune saison.


Il gronde l’aube paresseuse
De rester au lit si longtemps
Et, gourmandant la fleur frileuse,
Met en demeure le printemps.


Il voit le jour derrière l’ombre,
Tel un croyant, dans le saint lieu,
L’autel désert, sous la nef sombre,
Avec sa foi voit toujours [size=16]Dieu
.
[/size]

A la [size=16]nature il se confie,
Car son instinct pressent la loi.
Qui rit de ta philosophie,
Beau merle, est moins sage que toi !
[/size]

Théophile Gautier.






L’hiver dans la plaine


Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre,
Sans lueur aucune.
On croirait vivre
Et mourir la lune.
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre,
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune
Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Paul Verlaine.







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MessageSujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs   Nouveaux poèmes de différents auteurs Icon_minitimeMar 18 Oct - 12:37

Un matin d'Octobre


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Matin d’octobre
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
 Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
 Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.
 Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
François Coppée.




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MessageSujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs   Nouveaux poèmes de différents auteurs Icon_minitimeJeu 20 Oct - 10:36

"Séductrice nature..."


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J'ai en [size=16]moi cet esprit vagabond,[/size]
Cet esprit dont la vie est [size=16]amour et tourmente[/size]
Et cette âme affamée de vie et de passion
Cette vie qui me plaît, qui m'invite et me tente...
 
Comme j'aime à musarder au hasard des chemins,
A respirer cet air dont la fragrance m'enivre
A marcher pas à pas, marcher toujours plus loin,
La [size=16]nature à elle seule est un énorme livre.[/size]
 
Devant tant de beauté, tout s'étonne en mon coeur
Et l'horizon lointain me parle et me convie,
Son charme mystérieux me séduit, me fait peur,
Il joue avec mon coeur d'hypnose et de folie...
 
"Aubrylia"




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MessageSujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs   Nouveaux poèmes de différents auteurs Icon_minitimeVen 28 Oct - 12:36

Les Roses de l'Amitié


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L'amitié

Une amitié est comme une fleur. 
Elle naît et s'épanouit en douceur. 
Elle peut durer une vie, pour toujours.
Où s'arrêter et se faner, en un jour.
Une amitié c'est donner, beaucoup de soi.
Ne jamais rien demander en retour.
C'est être toujours présent, toujours là.
Le faire avec plaisir, beaucoup d'amour.
Une amitié est une qualité qui se fait rare.
Qu'il ne faut jamais ranger au fond d'un placard.
Il faut la conserver, la garder, près de son coeur,
Pour qu'elle nous apporte douceur et bonheur.
L'amitié c'est d'être sincère sans détour,
Une confiance que l'on espère, pour toujours.
L'amitié la plus profonde, comme un frère,
Rebute les paroles meurtrières.
Une amitié c'est être discret, silencieux.
Elle se partage en groupe, ou même à deux.
C'est la joie de rencontrer, de vraies personnes,
ou amitié, fidélité, sincérité , ces mots résonnent.

Max Alexis.




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