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| Nouveaux poèmes de différents auteurs | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Nouveaux poèmes de différents auteurs Ven 2 Sep - 12:28 | |
| La chanson de la citrouilleLa chanson de la citrouille Il y avait une fois une citrouille Dans un jardin tout planté de carottes, De cornichons et de radis, Avec de vieux tons tout gris de rouille Sur ses côtes. Pour la mieux soigner, la fée Carabosse Avait même pris L'air d'une bonne femme des Quatre-Jeudis Et mis sur sa bosse Un caraco gris. Mais le soir, la citrouille s'ouvrait Comme un carrosse enchanté, Et tenant les rênes De ses quatre chats bottés, Avec sa bosse, sa quenouille Et sa marotte, La Carabosse s'en allait par la forêt Où les fées sont reines : Il y avait une fois une citrouille Dans un jardin tout planté de carottes. Tristan Klingsor. La TendresseLa Tendresse La tendresseEst une effusion du cœurSemblable à une gerbe de bonheur. La tendresse,C’est se donner sans retenue,C’est devenir semblableA un torrent de bonté et d’amour. Un geste de tendresse a la délicatesseD’une pétale de rose. La Tendresse est la caresse de l’amour. La tendresse est la volupté du bonheur. La tendresse est souvent plus parlanteQue tous les discours affectueux. La Tendresse estLe regard bienveillant qui pardonne tout. Un éclat de rire partagé est aussiUne forme de tendresse échangée. Il ne faut pas économiser sa tendresse,En être avare :C’est un don magique et généreux. Jean Gastaldi .Quand vient l'automneQuand vient L'automne On voit, quand vient l'automne, aux fils télégraphiques De longues lignes d'hirondelles grelotter. On sent leurs petits coeurs qui ont froid s'inquiéter. Même sans l'avoir vu, les plus toutes petites Aspirent au ciel chaud et sans tâche d'Afrique. C'est dur d'abandonner le porche de l'église ! Dur qu'il ne soit plus tiède ainsi qu'aux mois passés ! Oh ! Comme elles s'attristent ! Oh ! Pourquoi le noyer Les a-t-il donc trompées en n'ayant plus de feuilles . La nichée de l'année ne le reconnaît point, Ce printemps que l'automne a recouvert de deuil. Francis Jammes. [size=18][/size] [size=24]L'AutomneL’automne L 'automne au coin du bois,Joue de l'harmonica.Quelle joie chez les feuilles !Elles valsent au brasDu vent qui les emporte.On dit qu'elles sont mortes,Mais personne n'y croit.L 'automne au coin du bois,Joue de l'harmonica. Maurice Carême.Automne soit le bienvenuL'Automne Sois le bienvenu, rouge Automne, Accours dans ton riche appareil, Embrase le coteau vermeil Que la vigne pare et festonne.
Père, tu rempliras la tonne Qui nous verse le doux sommeil; Sois le bienvenu, rouge Automne, Accours dans ton riche appareil.
Déjà la Nymphe qui s'étonne, Blanche de la nuque à l'orteil, Rit aux chants ivres de soleil Que le gai vendangeur entonne. Sois le bienvenu, rouge Automne.
Théodore de Banville.L'AutomneL’automne On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous étonne, C’est une branche, tout à coup, Qui s’effeuille dans votre cou. C’est un petit arbre tout rouge, Un, d’une autre couleur encor, Et puis, partout, ces feuilles d’or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à la maison Rôtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardrus. [size=18][/size] Les ChevauxLes Chevaux J'avais un cheval fou, j'avais un cheval sage. De l'un j'aimais la fougue et la vitalité, De l'autre, la douceur et la sérénité, Comme d'autres moi-même une fidèle image.
Le cheval fou courait tout le long de la plage, La vigne et l'olivier fuyant à ses côtés; L'écume à son poitrail moussait, il rejetait Ses longs crins dans le vent, comme un rire de page.
Moi je tremblais pour lui, toujours il revenait. Le cheval sage allait le long des chemins rouges, Un doux rêve vivait dans son oeil étonné...
Un jour, il a suivi ce songe reconnu De son long pas si sûr, vers les lointains qui bougent. Je l'attendis longtemps, il n'est pas revenu. Geneviève De Ternant. [size=18][/size] Les feuilles mortesLes feuilles mortes Tombent, tombent les feuilles rousses, J'entends la pluie sur la mousse. Tombent, tombent les feuilles molles, J'entends le vent qui s'envole. Tombent, tombent les feuilles d'or, J'entends l'été qui s'endort. Tombent, tombent [size=18]les feuilles mortes,J'entends l'hiver à ma porte.[/size] Pernette Caponnière.[size=18][/size] Il pleutIl pleut Il pleut Des feuilles jaunes Il pleut Des feuilles rouges. L’été va s’endormir Et l’hiver Va venir Sur la pointe De ses souliers gelés Anne-Marie Chapouton.Un sourire ne coûte rienUn sourire Un sourirene coûte rien,mais il rapporte beaucoup.Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne.Il suffit d'un moment pour esquisser un sourire, mais son souvenir est parfois inoubliable.Nul n'est si riche ou si puissant qu'il puisse s'en passeret nul n'est si pauvre qu'il ne puisse s'enrichir en le donnant.Un sourire crée le bonheur au foyer, encouragela bienveillance en affaires et scelle l'amitié.Il apporte le repos à ceux qui sont fatigués, la joie à ceuxqui sont découragés, le soleil à ceux qui sont tristes.C'est le meilleur antidote de la nature contreles tracas de la vie.On ne peut l'acheter, l'emprunter ou le voler,car il n'a de valeur que lorsqu'il est donné.Si vous rencontrez quelqu'un qui ne vous donnepas le sourireque vous méritez, soyez généreux,offrez-lui le vôtre.Car personne n'a autant besoin d'un sourirequecelui qui ne peut en accorder aux autres. Raoul Follereau.Le mariage des rosesLe mariage des roses Mignonne, sais tu comment, S'épousent les roses ? Ah ! cet hymen est charmant ! Quelles tendres choses Elles disent en ouvrant Leurs paupières closes ! Mignonne, sais tu comment S'épousent les roses ?
Elles disent : Aimons-nous ! Si courte est la vie ! Ayons les baisers plus doux, L'âme plus ravie ! Pendant que l'homme, à genoux, Doute, espère, ou prie ! Ô mes sœurs, embrassons-nous Si courte est la vie !
Crois-moi, mignonne, crois-moi, Aimons-nous comme elles, Vois, le printemps vient à toi, Et des hirondelles Aimer est l'unique loi A leurs nids fidèles. Ô ma reine je suis ton roi, Aimons-nous comme elles.
Excepté d'avoir aimé, Qu'est-il donc sur terre ? Notre horizon est fermé, Ombre, nuit, mystère ! Un seul phare est allumé, L'amour nous l'éclaire ! Excepté d'avoir aimé, Qu'est-il donc sur terre ?
Eugène David.
Poème sur les chevauxLe cheval
Le Cheval s'étant voulu venger du CerfDe tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes.Lorsque le genre humain de gland se contentait,Âne ,Cheval et Mule, aux forêts habitait ;Et l'on ne voyait point, comme au siècle où nous sommes,Tant de selles et tant de bâts,Tant de harnois pour les combats,Tant de chaises, tant de carrosses,Comme aussi ne voyait-on pasTant de festins et tant de noces.Or un Cheval eut alors différentAvec un Cerf plein de vitesse,Et ne pouvant l'attraper en courant,Il eut recours à l'Homme, implora son adresse.L'Homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos,Ne lui donna point de reposQue le Cerf ne fût pris, et n'y laissât la vie ;Et cela fait, le Cheval remercieL'Homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous ;Adieu. Je m'en retourne en mon séjour sauvage.- Non pas cela, dit l'Homme ; il fait meilleur chez nous :Je vois trop quel est votre usage.Demeurez donc ; vous serez bien traité.Et jusqu'au ventre en la litière.Hélas ! que sert la bonne chèreQuand on n'a pas la liberté ?Le Cheval s'aperçut qu'il avait fait folie ;Mais il n'était plus temps : déjà son écurieÉtait prête et toute bâtie.Il y mourut en traînant son lien.Sage s'il eût remis une légère offense.Quel que soit le plaisir que cause la vengeance,C'est l'acheter trop cher, que l'acheter d'un bienSans qui les autres ne sont rien.
Jean de La Fontaine.L'orage Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche, Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche Et lacère le front ramu du vieux verger.Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.Mais voici tout le ciel redevenu vermeil. Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille, Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil, Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles. Emile Verhaeren.En écoutant les oiseaux jaser au milieu des branches En écoutant les oiseaux
Oh ! Quand donc aurez-vous fini, petits oiseaux, De jaser au milieu des branches et des eaux, Que nous nous expliquions et que je vous querelle ? Rouge-gorge, verdier, fauvette, tourterelle, Oiseaux, je vous entends, je vous connais. Sachez Que je ne suis pas dupe, ô doux ténors cachés, De votre mélodie et de votre langage. Celle que j'aime est loin et pense à moi ; je gage, O rossignol dont l'hymne, exquis et gracieux, Donne un frémissement à l'astre dans les cieux, Que ce que tu dis là, c'est le chant de son âme. Vous guettez les soupirs de l'homme et de la femme, Oiseaux ; Quand nous aimons et quand nous triomphons, Quand notre être, tout bas, s'exhale en chants profonds, Vous, attentifs, parmi les bois inaccessibles, Vous saisissez au vol ces strophes invisibles, Et vous les répétez tout haut, comme de vous ; Et vous mêlez, pour rendre encor l'hymne plus doux, A la chanson des coeurs, le battement des ailes ; Si bien qu'on vous admire, écouteurs infidèles, Et que le noir sapin murmure aux vieux tilleuls : « Sont-ils charmants d'avoir trouvé cela tout seuls ! » Et que l'eau, palpitant sous le chant qui l'effleure, Baise avec un sanglot le beau saule qui pleure ; Et que le dur tronc d'arbre a des airs attendris ; Et que l'épervier rêve, oubliant la perdrix ; Et que les loups s'en vont songer auprès des louves ! Divin ! dit le hibou ; le moineau dit :Tu trouves ? Amour, lorsqu'en nos coeurs tu te réfugias, L'oiseau vint y puiser ce sont ces plagiats, Ces chants qu'un rossignol, belles,Prend sur vos bouches, Qui font que les grands bois courbentLeurs fronts farouches, Et que les lourds rochers, stupides et ravis, Se penchent, les laissant piller le chènevis, Et ne distinguent plus, dans leurs rêves étranges, La langue des oiseaux de la langue des anges.
Victor Hugo.[size=18][/size] Les deux amisLes Deux Amis Deux vrais amis vivaient au MonomotopaL'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre : Les amis de ce pays-là Valent bien dit-on ceux du nôtre. Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du Soleil, Un de nos deux Amis sort du lit en alarme : Il court chez son intime, éveille les valets : Morphée avait touché le seuil de ce palais. L'Ami couché s'étonne, il prend sa bourse, il s'arme; Vient trouver l'autre, et dit : Il vous arrive peu De courir quand on dort ; vous me paraissiez homme A mieux user du temps destiné pour le somme : N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu En voici. S'il vous est venu quelque querelle, J'ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point De coucher toujours seul , Une esclave assez belle Était à mes côtés : voulez-vous qu'on l'appelle ? - Non, dit l'ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point : Je vous rends grâce de ce zèle. Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu ; J'ai craint qu'il ne fût vrai, je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause. Qui d'eux aimait le mieux, que t'en semble, Lecteur ? Cette difficulté vaut bien qu'on la propose. Qu'un ami véritable est une douce chose. Il cherche vos besoins au fond de votre cœur; Il vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même. Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s'agit de ce qu'on aime. Jean de la Fontaine.[size=18][/size] Maman tu peux me regarder sans ouvrir les paupièresMamanJ’ai de toi une image Qui ne vit qu’en mon cœur. Là, tes traits sont si purs Que tu n’as aucun âge.
Là, tu peux me parler Sans remuer les lèvres, Tu peux me regarder Sans ouvrir les paupières.
Et lorsque le malheur M’attend sur le chemin, Je le sais par ton cœur Qui bat contre le mien.
Maurice Carême.AvrilDéjà les beaux jours, la poussière, Un ciel d’azur et de lumière, Les murs enflammés, les longs soirs Et rien de vert à peine encore Un reflet rougeâtre décore Les grands arbres aux rameaux noirs !Ce beau temps me pèse et m’ennuie. - Ce n’est qu’après des jours de pluie Que doit surgir, en un tableau, Le printemps verdissant et rose, Comme une nymphe fraîche éclose Qui, souriante, sort de l’eau.Gérard de Nerval.Poème sur les oiseauxUn oiseau chante
Un oiseau chante ne sais où C'est je crois ton âme qui veille Parmi tous les soldats d'un sou Et l'oiseau charme mon oreille
Ecoute il chante tendrement Je ne sais pas sur quelle branche Et partout il va me charmant Nuit et jour semaine et dimanche
Mais que dire de cet oiseau Que dire des métamorphoses De l'âme en chant dans l'arbrisseau Du cœur en ciel du ciel en roses
L'oiseau des soldats c'est l'amour Et mon amour c'est une fille La rose est moins parfaite et pour Moi seul l'oiseau bleu s'égosille
Oiseau bleu comme le cœur bleu De mon amour au cœur céleste Ton chant si doux répète-le A la mitrailleuse funeste
Qui claque à l'horizon et puis Sont-ce les astres que l'on sème Ainsi vont les jours et les nuits Amour bleu comme est le cœur même
Guillaume Apollinaire. [size=18][/size] Chanson de PrintempsChanson de PrintempsViens ! enfants, la terre s'éveille,Le soleil rit au gazon vert !La fleur au calice entr'ouvertReçoit les baisers de l'abeille.Respirons cet air pur !Enivrons-nous d'azur !Là-haut sur la collineViens cueillir l'aubépine !La neige des pommiersParfume les sentiers.Viens ! enfants , voici l'hirondelle,Qui passe en chantant dans les airs;Ouvre ton âme aux frais concertsEclos sous la feuille nouvelle.Un vent joyeux, là-bas,Frémit dans les lilas;C'est la saison bénie,C'est l'amour, c'est la vie !Qu'un fleuve de bonheurInonde notre cœur.Viens ! enfants , c'est l'heure charmanteOù l'on voudrait rêver à deux;Mêlons nos rêves et nos vœuxSous cette verdure naissante;Salut, règne des fleurs,Des parfums, des couleurs !Les suaves haleinesVoltigent sur les plaines;Le cœur épanouiSe perd dans l'infini !Eugène Tourneux.Tendresse et Douceur[size=16][size=18]La Tendresse[/size][/size] [size=18][size=16] Est une effusion du cœur Semblable à une gerbe de bonheur.
La tendresse, C’est se donner sans retenue, C’est devenir semblable A un torrent de bonté et d’amour.
Un geste de tendresse a la délicatesse D’un pétale de rose.
La tendresse est la caresse de l’amour.
La tendresse est la volupté du bonheur.
La tendresse est souvent plus parlante Que tous les discours affectueux.
La tendresse est Le regard bienveillant qui pardonne tout. Un éclat de rire partagé est aussi Une forme de tendresse échangée.
Il ne faut pas économiser sa tendresse, En être avare , C’est un don magique et généreux.[/size][/size] [size=18][size=16]Jean Gastaldi.[/size][/size] Poème sur le Printemps[size=18]A la rencontre du Printemps
Cheveux au vent Tambour battant, Allons-nous-en, A la rencontre du printemps.
Des arbres, des toits, des auvents, Il pleut des milliers d'hirondelles. Le soleil verse sur les champs, De pleins paniers de [size=18]fleurs nouvelles.Cheveux au vent,Tambour battant,Allons-nous-en,A la rencontre du printemps.Prenons nos trompettes gaiementEt sonnons la mort de l'hiver.La terre est comme un agneau blancDans les bras nus de l'univers.Cheveux au vent, Tambour battant,Allons-nous-en,A la rencontre du printemps.Maurice Carême.[/size][/size] [size=18][size=18][/size][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Ven 2 Sep - 13:21 | |
| [size=16]Le récif de corail[/size] [size=16]Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore, Éclaire la forêt des coraux abyssins Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins, La bête épanouie et la vivante flore.
Et tout ce que le sel ou l'iode colore, Mousse, algue chevelue, anémones, oursins, Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins, Le fond vermiculé du pâle madrépore.
De sa splendide écaille éteignant les émaux, Un grand poisson navigue à travers les rameaux ; Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ;
Et, brusquement, d'un coup de sa nageoire en feu Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu, Courir un frisson d'or, de nacre et d'émeraude.[/size] [size=16]José Maria de Hérédia.[/size] [size=16][size=16][/size][/size] Femme et chatte Elle jouait avec sa chatte, Et c'était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'ébattre dans l'ombre du soir.
Elle cachait la scélérate ! Sous ces mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir.
L'autre aussi faisait la sucrée Et rentrait sa griffe acérée, Mais le diable n'y perdait rien... Et dans le boudoir où, sonore, Tintait son rire aérien, Brillaient quatre points de phosphore. Paul Verlaine. [size=18][/size] Poèmes sur les oiseauxLoin des oiseaux Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert ! Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert
Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case Chérie? Quelque liqueur d'or qui fait suer. Je faisais une louche enseigne d'auberge. Un orage vint chasser le ciel. Au soir L'eau des bois se perdait sur les sables vierges, Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares ; Pleurant, je voyais de l'or et ne pus boire.
Arthur Rimbaud. [size=16][/size] Enfance Au [size=16]jardin des cyprès je filais en rêvant, Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées Jusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaies Je marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins, Me grisant du parfum des lys, tendant les mains Vers les iris fées gardés par les grenouilles. Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles, Et mon jardin, un monde où je vivais exprès Pour y filer un jour les éternels cyprès.[/size] Guillaume Apollinaire. Les deux chats Deux [size=16]chats qui descendaient du fameux Rodilard,[/size]
Et dignes tous les deux de leur noble origine,
Différaient d'embonpoint : l'un était gras à lard,
C'était l'aîné ; sous son hermine
D'un chanoine il avait la mine, Tant il était dodu, potelé, frais et beau : Le cadet n'avait que la peau
Collée à sa tranchante échine.
Cependant ce cadet, du matin jusqu'au soir,
De la cave à la gouttière
Trottait, courait, il fallait voir,
Sans en faire meilleure chère.
Enfin un jour au désespoir, Il tint ce discours à son frère : Explique-moi par quel moyen, Passant ta vie à ne rien faire, Moi travaillant toujours on te nourrit si bien, Et moi si mal. La chose est claire, Lui répondit l'aîné , tu cours tout le logis Pour manger rarement quelque maigre souris... N'est-ce pas mon devoir
D'accord cela peut être Mais moi je reste auprès du maître ;
Je sais l'amuser par mes tours.
Admis à ses repas sans qu'il me réprimande,
Je prends de bons morceaux et puis je les demande
En faisant patte de velours, Tandis que toi pauvre imbécile, Tu ne sais rien que le servir,
Va le secret de réussir,
C'est d'être adroit non d'être utile.
Jean-Pierre Claris de Florian. [size=16][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Sam 3 Sep - 11:12 | |
| Le cheval
Et le [size=16]cheval longea ma page. Il était seul sans cavalier, Mais je venais de dessiner Une mer immense et sa plage.
Comment aurais-je pu savoir D'où il venait où il allait Il était grand il était noir, Il ombrait ce que j'écrivais.
J'aurais pourtant dû deviner Qu'il ne fallait pas l'appeler. Il tourna lentement la tête Et, comme s'il avait eu peur Que je lise en son cœur de bête, Il redevint simple blancheur.[/size]
Maurice Carême.
Les Fenêtres, Du rouge au vert tout le jaune se meurt Quand chantent les aras dans les forêt natales abatis de pihis
Il y a un poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile Nous l’enverrons en message téléphonique traumastisme géant
Il fait couler les yeux Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche Tu soulèveras le rideau Et maintenant voilà que s’ouvre la fenêtre Araignées quand les mains tissaient la lumière Beauté pâleur insondables violets Nous tenterons en vain de prendre du repos On commencera à minuit Quand on a le temps on a la liberté Bigorneaux Lottes multiples Soleils et l’Oursin du couchant Une vieille paire de chaussures jaunes devant la fenêtre
Les tours ce sont les rues Puits
Puits ce sont les places Arbres creux qui abritent les Câpresses vagabondes Les Chabins chantent des airs à mourir Aux Chabines marronnes Et l’oie oua-oua trompette au nord Où les chasseurs de ratons Raclent les pelleteries Étincelant diamant Vancouver
Où le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l’hiver O Paris
Du rouge au vert tout le jaune se meurt Paris Vancouver Hyères Maintenon New-York et les Antilles La fenêtre s’ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumière Guillaume Apollinaire. La Biche, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux Son petit faon délicieux A disparu dans la nuit brune.
Pour raconter son infortune A la forêt de ses aïeux, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux.
Mais aucune réponse aucune, A ses longs appels anxieux ! Et le cou tendu vers les cieux, Folle d'amour et de rancune, La biche brame au clair de lune.
Maurice Rollinat.
[size=24]Poème d'Automne[/size] Vendanges,
[size=16]Quand le raisin est mûr par un ciel clair et doux, Dès l'aube à mi-coteau rit une foule étrange , C'est qu'alors dans la vigne et non plus dans la grange, Maîtres et serviteurs joyeux s'assemblent tous.
A votre huis clos encor je heurte. Dormez-vous. Le matin vous éveille élevant sa voix d'ange . Mon compère chacun, en ce temps-ci vendange. Nous avons une vigne eh bien vendangeons-nous .
Mon [size=16]livre est cette vigne où présent de l'automne, La grappe d'or attend pour couler dans la tonne, Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit.
J'invite mes voisins convoqués sans trompettes, A s'armer promptement de paniers de serpettes. Qu'ils tournent le feuillet sous le pampre est le fruit.[/size][/size]
[size=16]Aloysius Bertrand.[/size]
L'Ecureuil et la feuille Un écureuil, sur la bruyère,
Se lave avec de la lumière.
Une feuille morte descend,
Doucement portée par le vent .
Et le vent balance la feuille
Juste au dessus de l'écureuil;
Le vent attend, pour la poser,
Légèrement sur la bruyère,
Que l'écureuil soit remonté
Sur le chêne de la clairière
Où il aime à se balancer
Comme une feuille de lumière. Maurice Carème. L'Automne, On voit tout le temps , en Automne , Quelque chose qui vous étonne , C'est une branche tout à coup , Qui s'effeuille dans votre cou. C'est un petit arbre tout rouge , Un , d'une autre couleur encor , Et puis partout ,ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette maison , Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à la maison Rôtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardus. Heure d'Automne,
Interminablement, en file monotone, Passent par le ciel froid les nuages d'automne. Dans les branches le vent souffle plaintivement, Et les arbres sont pris d'un long frissonnement. Aux rameaux presque nus les feuilles se détachent, Les feuilles, où l'été, les doux oiseaux se cachent, Qui font des palais verts et frais à leurs amours, Les belles feuilles d'or s'envolent tour à tour.
Tristesse de ce gris dont s'emplit tout l'espace ! Comme ce lourd nuage, une heure lente passe, Une heure qui se traîne et dont le cœur est las, Sombre, dolente et morne, et qui ne finit pas.
Albert Lozeau.
[size=16][/size] [size] Poème coucher de soleil[/size] Le Coucher de soleil romantique, Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour, Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire, L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ,
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons. Charles Baudelaire. L'Automne Sois le bienvenu, rouge [size=16]Automne, Accours dans ton riche appareil, Embrase le coteau vermeil Que la vigne pare et festonne.
Père, tu rempliras la tonne Qui nous verse le doux sommeil; Sois le bienvenu, rouge Automne, Accours dans ton riche appareil.
Déjà la Nymphe qui s'étonne, Blanche de la nuque à l'orteil, Rit aux chants ivres de soleil Que le gai vendangeur entonne. Sois le bienvenu, rouge Automne.
Théodore de Banville.[/size] [size=16][/size] [size] [/size] LE BEAU PIGEON Pigeon [size=16]oiseau à la blanche robe,[/size]
Dans l'enfer des villes, A mon regard tu te dérobes, Tu es vraiment le plus agile ! Quand tu vas te perché, Tout en affrontant le vent, Je suis gai, En te regardant. Pigeon voyageur, Au paradis des tropiques, Toutes les années tu es à l'heure, Tu t'envoles avec un air mystique. Quand vous déployer vos ailes, Et que vous allez pour vous élancer, Vous me faites penser, A des pêles-mêles. Pigeon-oiseau aux tâches noires, Dans le paradis de la vie, Personne ne peut y croire, A Ta Belle Vie. Anthony Vachin. Ninnenne blog de partage | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Nouveaux poèmes de différents auteurs Dim 4 Sep - 12:48 | |
| Poème sur la MerEn bateau L’étoile du berger tremblote Dans l’eau plus noire et le pilote Cherche un briquet dans sa culotte. C’est l’instant, Messieurs, ou jamais, D’être audacieux, et je mets Mes deux mains partout désormais ! Le chevalier Atys, qui gratte Sa guitare, à Chloris l’ingrate Lance une oeillade scélérate. L’abbé confesse bas Eglé, Et ce vicomte déréglé Des champs donne à son coeur la clé. Cependant la lune se lève Et l’esquif en sa course brève File gaîment sur l’eau qui rêve. Paul Verlaine. [size=16][/size] Si d'autres [size=16]fleurs décorent la maison[/size] Et la splendeur du [size=16]paysage, Les étangs purs luisent toujours dans le gazon, Avec les grands yeux d'eau de leur mouvant visage.
Dites de quels lointains profonds et inconnus Tant de nouveaux oiseaux sont-ils venus, Avec du soleil sur leurs ailes ,
Juillet a remplacé Avril dans le jardin Et les tons bleus par les grands tons incarnadins, L'espace est chaud et le vent frêle ; Mille insectes brillent dans l'air, joyeusement, Et l'été passe, en sa robe de diamants Et d'étincelles.[/size]
Emile Verhaeren. Poème sur la RoseMignonne allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vêprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ses beautés laissé choir Ô vraiment marâtre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir.
Donc, si vous me croyez, Mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard [size=16][/size] Brise d'été, Vent bienfaiteur caresse les monts Effleure la prairie Et les grands bois et les vallons, La [size=16]nature est fleurie. Vois les fleurs se sont écloses Sous ton baiser enchanteur, Et des nids tantôt moroses Entends, entends le joyeux chœur, Souffle encore, ô douce brise. Souffle encore, ô douce brise, Tout renaît sur terre par toi, Tout s'enchante et tout se grise. En cédant, en cédant à ta loi ! Viens ! ah ! viens ! Souffle encore, douce brise.
Stephan Bordèse.[/size] Plein ciel
J’avais un cheval Dans un champ de ciel Et je m’enfonçais Dans le jour ardent. Rien ne m’arrêtait J’allais sans savoir, C’était un navire Plutôt qu’un [size=16]cheval, C’était un désir Comme on n’en voit pas, Tête de coursier, Robe de délire, Un vent qui hennit En se répandant.
Jules Supervielle.[/size] Ninnenne blog de partage
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