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| Poèmes de différents auteurs | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes de différents auteurs Sam 10 Déc - 12:44 | |
| Les nénuphars fleurs des eaux engourdiesLes nénuphars
Nénuphars blancs, ô lys des eaux limpides, Neige montant du [size=18]fond de leur azur, Qui, sommeillant sur vos tiges humides, Avez besoin, pour dormir, d'un lit pur ; Fleurs de pudeur, oui ! vous êtes trop fières Pour vous laisser cueillir et vivre après. Nénuphars blanc, dormez sur vos rivières, Je ne vous cueillerai jamais ! Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses, Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?... Car pour rêver il faut être amoureuses, Il faut avoir le coeur pris... ou jaloux ; Mais vous, ô fleurs que l'eau baigne et protège, Pour vous, rêver c'est aspirer le frais ! Nénuphars blancs, dormez dans votre neige ! Je ne vous cueillerai jamais ! Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies Dont la blancheur fait froid aux coeurs ardents, Qui vous plongez dans vos eaux détiédies Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs ! Restez cachés aux anses des rivières, Dans les brouillards, sous les saules épais... Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières ! Je ne vous cueillerai jamais ! [/size] Jules Barbey D'Aurevilly. Quand la Mer se déchaîne Que la mer est belle avec ses blancs moutons ! Mais soudain, elle se change en mégère impromptue : Fantastique et sublime, semblable à mille démons Qui fondent sur les maisons et font trembler les nues ! Dans un ciel assombrit, déchiré par l'éclair, Le vent et le tonnerre font plier les grands arbres, Ballottant les [size=18]oiseaux qui cherchent un repaire.[/size] Neptune et Jupiter, ont réuni leurs armes ! L'homme seul, au milieu des [size=18]éléments déchaînés[/size] Doit lutter pour sa vie et sauver son bateau, Face aux furies infernales si déterminées, Qui veulent à tout prix : l'emmener au fond des eaux. Pauvres marins luttant contre : vague et orages, Il vous reste " un ami un guide sur la terre " Debout sur les rochers, tout au bord du rivage, Un ange solitaire scintille dans les ténèbres. Seul, Stoïque, le gardien de phare - coupé du monde, Assume et reste là pour que les autres vivent ! Harcelé de milliers de lames qui l'inondent, L'encerclent, l'agrippent et meurent en vaines offensives ! Là où finit la terre, la mer a son royaume ! Belliqueuse : elle monte jusqu'au toit des maisons Elle envahit les quais, et roule sur les chaumes, Bousculant sur la digue les curieux de saison. Le port avec ses rues sont recouverts d'écume, Comme en pleine montagne, on marche dans la neige ! La mer est mécontente et montre sa rancune, Mais les vieux loups de mer, connaissent bien son manège ! Déesse irascible, elle veut des sacrifices. En sortant de son lit, comme une amante cruelle, Elle emporte avec elle les meilleurs de nos fils ! Mais qui oserait dire : que la mer n'est pas belle . Jean Claude Brinette. [size=24]Poème sur Dame natureL'été C’est l’été. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l’étranger qui s’attarde Au milieu des vastes sables.Comme une liqueur subtile Baignant l’horizon sans borne, L’air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne.Le bois des arbres éclate. Le tigre rayé, l’hyène, Tirant leur langue écarlate, Cherchent de l’eau dans la plaine.Les éléphants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies.Il n’est pas de grotte creuse Où la chaleur ne pénètre. Aucune vallée ombreuse Où de l’herbe puisse naître.Au [size=18]jardin, sous un toit lisse De bambou, Sitâ sommeille : Une moue effleure et plisse Parfois sa lèvre vermeille.[/size] Sous la gaze, d’or rayée, Où son beau corps s’enveloppe, En s’étirant, l’ennuyée Ouvre ses yeux d’antilope.Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beauté nue, Qu’au ciel la première étoile [size=18]Annonce la nuit venue.[/size] Déjà le soleil s’incline Et dans la mer murmurante Va, derrière la colline, Mirer sa splendeur mourante.Et la nature brûlée Respire enfin.La nuit brune Revêt sa robe étoilée, Et, calme, apparaît la lune.Charles Cros. [size=18][/size] Ma soeur la Pluie Ma soeur la Pluie,La belle et tiède pluie d'été,Doucement vole, doucement fuit,A travers les airs mouillés.Tout son collier de blanches perlesDans le ciel bleu s'est délié.Chantez les merles,Dansez les pies !Parmi les branches qu'elle plie,Dansez les fleurs, chantez les nidsTout ce qui vient du ciel est béni.De ma bouche elle approcheSes lèvres humides de fraises des bois ;Rit, et me touche,Partout à la fois,De ses milliers de petits doigts.Sur des tapis de fleurs sonores,De l'aurore jusqu'au soir,Et du soir jusqu'à l'aurore,Elle pleut et pleut encore,Autant qu'elle peut pleuvoir.Puis, vient le soleil qui essuie,De ses cheveux d'or,Les pieds de la Pluie. Charles Van Lerberghe. Ninnenne blog de partage [/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Dim 11 Déc - 13:41 | |
| Le château du souvenir poèmeLe Château du Souvenir La main au front, le pied dans l'âtre, Je songe et cherche à revenir, Par delà le passé grisâtre, Au vieux château du Souvenir. Une gaze de brume estompe Arbres, maisons, plaines, coteaux, Et l'oeil au carrefour qui trompe En vain consulte les poteaux. J'avance parmi les décombres De tout un [size=18]monde enseveli, Dans le mystère des pénombres, A travers des limbes d'oubli. Mais voici, blanche et diaphane, La Mémoire, au bord du chemin, Qui me remet, comme Ariane, Son peloton de fil en main. Désormais la route est certaine ; Le soleil voilé reparaît, Et du château la tour lointaine Pointe au-dessus de la forêt. Sous l'arcade où le jour s'émousse, De feuilles, en feuilles tombant, Le sentier ancien dans la mousse Trace encor son étroit ruban. Mais la ronce en travers s'enlace ; La liane tend son filet, Et la branche que je déplace Revient et me donne un soufflet. Enfin au bout de la clairière, Je découvre du vieux manoir Les tourelles en poivrière Et les hauts toits en éteignoir. Sur le comble aucune fumée Rayant le ciel d'un bleu sillon ; Pas une fenêtre allumée D'une figure ou d'un rayon. Les chaînes du pont sont brisées ; Aux fossés la lentille d'eau De ses taches vert-de-grisées Étale le glauque rideau. Des tortuosités de lierre Pénètrent dans chaque refend, Payant la tour hospitalière Qui les soutient. en l'étouffant. Le porche à la lune se ronge, Le temps le sculpte à sa façon, Et la pluie a passé l'éponge Sur les couleurs de mon blason. Tout ému, je pousse la porte Qui cède et geint sur ses pivots ; Un air froid en sort et m'apporte Le fade parfum des caveaux. L'ortie aux morsures aiguës, La bardane aux larges contours, Sous les ombelles des ciguës, Prospèrent dans l'angle des cours. Sur les deux chimères de marbre, Gardiennes du perron verdi, Se découpe l'ombre d'un arbre Pendant mon absence grandi. Levant leurs pattes de lionne Elles se mettent en arrêt. Leur regard blanc me questionne, Mais je leur dis le mot secret. Et je passe. Dressant sa tête, Le vieux chien retombe assoupi, Et mon pas sonore inquiète L'écho dans son coin accroupi. [/size] Théophile Gautier. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Lun 12 Déc - 13:07 | |
| Très beau texte de Charlie ChaplinL'Estime de soi Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j’ai pu me relaxer. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle ** L'Estime de Soi ** L'Authenticité Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle ** L'Authenticité ** La Maturité Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** La Maturité ** Le Respect Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment… Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** Le Respect ** L'Amour Propre Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** L'Amour Propre ** La Simplicité Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans, j’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime quand cela me plait et à mon rythme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** La Simplicité ** L'Humilité Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd’hui, j’ai découvert ** L'Humilité ** La Plénitude Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s’appelle ** La Plénitude ** Le Savoir Vivre Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon cœur, elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c’est ** Le Savoir Vivre ** Charlie Chaplin. Les vendangesLes Vendanges Hier on cueillait à l'arbre une dernière pêche, Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche, L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins. Un fin givre a ridé la pourpre des raisins. Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée, Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentée ? L'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs, Et le soleil levant conduit les vendangeurs. Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ; Chacun, dans le sillon que le maître désigne, Serpe en main, sous le cep a posé son panier. Honte à qui reste en route et finit le dernier ! Les rires, les clameurs stimulent sa paresse ! Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse ! Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas, Plus d'un rouge corsage entre les échalas ; Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ; La grive au cri perçant fuit et rase les treilles. Malgré les rires fous, les chants à pleine voix, Tout panier est déjà vidé plus d'une fois, Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange, Escortés des [size=18]enfants, sont partis pour la grange.[/size] Au pas lent des taureaux les voilà revenus, Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus. On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille, Va des chars aux paniers, revient, saute et grappille, Prés des ceps oubliés se livre des combats. Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats, Préludant par des pleurs à de folles risées, Tout empourprés du jus des grappes écrasées ! Victor De Laprade. [size=18][/size] [size=24]Les Soleils de Septembre Poème[size=18]Les Soleils de Septembre[/size] Sous ces rayons cléments des soleils de septembre Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit. Dans les forêts la feuille a la couleur de l’ambre ; L’oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles ; La faucille a passé sur l’épi d’or des blés ; On n’entend plus dans l’air des frémissements d’ailes : Le merle siffle seul au fond des bois troublés.La mousse est sans parfum, les herbes sans mollesse ; Le jonc sur les étangs se penche soucieux ; Le soleil, qui pâlit, d’une tiède tristesse Emplit au loin la plaine et les monts et les cieux.Les jours s’abrègent ; l’eau qui court dans la vallée N’a plus ces joyeux bruits qui réjouissaient l’air : Il semble que la terre, et frileuse et voilée, Dans ses premiers frissons sente arriver l’hiver.Ô changeantes saisons ! ô lois inexorables ! De quel deuil la nature, hélas ! va se couvrir ! Soleils des mois heureux, printemps irréparables, Adieu ! ruisseaux et fleurs vont se taire et mourir.Mais console-toi, terre ! ô Nature ! ô Cybèle ! L’hiver est un sommeil et n’est point le trépas : Les printemps reviendront te faire verte et belle ; L’homme vieillit et meurt, toi, tu ne vieillis pas !Tu rendras aux ruisseaux, muets par la froidure, Sous les arceaux feuillus leurs murmures chanteurs ; Aux oiseaux tu rendras leurs nids dans la verdure ; Aux lilas du vallon tu rendras ses senteurs.Ah ! des germes captifs quand tu fondras les chaînes, Quand, de la sève à flots épanchant la liqueur, Tu feras refleurir les roses et les chênes, Ô Nature ! avec eux fais refleurir mon cœur !Rends à mon sein tari les poétiques sèves, Verse en moi les chaleurs dont l’âme se nourrit, Fais éclore à mon front les gerbes de mes rêves, Couvre mes rameaux nus des fleurs de mon esprit.Sans l’ivresse des chants, ma haute et chère ivresse, Sans le bonheur d’aimer, que m’importent les jours ! Ô soleils! ô printemps ! je ne veux la jeunesse Que pour toujours chanter, que pour aimer toujours !Auguste Lacaussade.En Septembre Parmi la chaleur accablante Dont nous torréfia l’été, Voici se glisser, encor lente Et timide, à la vérité,Sur les eaux et parmi les feuilles, Jusque dans ta rue, ô Paris, La rue aride où tu t’endeuilles De tels parfums jamais taris,Pantin, Aubervilliers, prodige De la Chimie et de ses [size=24]jeux,Voici venir la brise, dis-je,La brise aux sursauts courageux.[/size] La brise purificatrice Des langueurs morbides d’antan, La brise revendicatrice Qui dit à la peste : va-t’en !Et qui gourmande la paresse Du poëte et de l’ouvrier, Qui les encourage et les presse. ” Vive la brise ! ” il faut crier :” Vive la brise, enfin, d’automne Après tous ces simouns d’enfer, La bonne brise qui nous donne Ce sain premier frisson d’hiver ! “Paul Verlaine.[size=24][/size] Très beau texte sur les chevauxA toi, mon maître, je dédie cette prière :Donne-moi souvent à manger et à boire ; et, quand ma journée de travail est finie, veille à ce que ma litière soit sèche et propre et mon box suffisamment large afin que j'y sois à l'aise.Chaque jour contrôle mes pieds, soigne-moi avec une éponge humide.Quand je refuse de manger, examine mes dents ; peut-être qu'un ulcère m'empêche de manger.Comme je ne peux te dire quand j'ai soif, fais-moi boire souvent de l'eau fraîche et propre, même pendant le travail ; ceci m'évitera la colique et autres maladies.Parle-moi : ta voix est souvent plus efficace que la cravache et les rênes.Caresse-moi souvent pour que je puisse apprendre à t'aimer et te servir mieux.Ne me tire pas la tête vers le haut avec le filet, ce qui me cause de grandes douleurs au cou et à la bouche et m'empêche de développer toutes mes forces etde me sauver des chutes.Ne me coupe pas la queue, me privant ainsi de ma meilleure défense contre les mouches et les taons qui me tourmentent.Ne tire pas sur les rênes, et dans les montées ne me donne pas de coups de cravache. Ne me donne pas de coups, ne me bat pas quand je ne comprends pas ce que tu veux,mais essaye que je puisse te comprendre. Si je refuse, assure toi que le mors et la bride soient en ordre et que je n'ai rien aux pieds qui me fasse mal. Si je m'effarouche, ne me frappe pas, mais pense que cela peut dépendre de l'usage des oeillères qui m'empêchent de bien voirou de défauts de ma vue.Ne m'oblige pas à tirer un poids supérieur à mes possibilités, ni à aller vite sur des rues glissantes. Quand je tombe, sois patient et aide-moi, car je fais de mon mieux pour rester debout ; et si je bute, sache que ce n'est pas de ma faute ; n'ajoute pas à mon angoisse d'avoir échappé à un danger le mal de tes coups de cravache qui augmentent ma peur et me rendent nerveux.Essaye de me mettre à l'abri du soleil. Et quand il fait froid, mets-moi une couverture sur le dos, non pas quand je travaille, mais quand je suis au repos.Et enfin, mon bon maître, quand la vieillesse me rendra inutile, ne me condamne pas à mourir des privations et de douleurs sous la férule d'un homme cruel, mais laisse moi mourir de vieillesse. L'AutomneÀ l'enterrement d'une feuille morte Deux escargots s'en vont Ils ont la coquille noire Du crêpe autour des cornes Ils s'en vont dans le soir Un très beau soir d'automne Hélas quand ils arrivent C'est déjà le printemps Les feuilles qui étaient mortes Sont toutes ressuscitées Et les deux escargots Sont très désappointés Mais voilà le soleil Le soleil qui leur dit Prenez prenez la peine La peine de vous asseoir Prenez un verre de bière Si le [size=18]coeur vous en dit Prenez si ça vous plaît L'autocar pour Paris Il partira ce soir Vous verrez du pays Mais ne prenez pas le deuil C'est moi qui vous le dit Ça noircit le blanc de l'oeil Et puis ça enlaidit Les histoires de cercueils C'est triste et pas joli Reprenez vos couleurs Les couleurs de la vie Alors toutes les bêtes Les arbres et les plantes Se mettent à chanter À chanter à tue-tête La vraie chanson vivante La chanson de l'été Et tout le monde de boire Tout le monde de trinquer C'est un très joli soir Un joli soir d'été Et les deux escargots S'en retournent chez eux Ils s'en vont très émus Ils s'en vont très heureux Comme ils ont beaucoup bu Ils titubent un petit peu Mais là-haut dans le ciel La Lune veille sur eux.[/size] Jacques Prévert.MélancolieLe vent tourbillonnant, qui rabat les volets, Là-bas tord la forêt comme une chevelure. Des troncs entrechoqués monte un puissant murmure, Pareil au bruit des mers, rouleuses de galets.L'automne qui descend des collines voilées Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur Et voici que s'afflige avec plus de ferveur Le tendre désespoir des roses envolées.Le vol des guêpes d'or qui vibrait sans repos S'est tu : le pêne grince à la grille rouillée ; La tonnelle grelotte et la terre est mouillée, Et le linge blanc claque, éperdu, dans l'enclos.Le jardin nu sourit comme une face aimée Qui vous dit longuement adieu, quand la [size=18]mort vient ; Seul le son d'une enclume ou l'aboiement d'un chien Monte, mélancolique, à la vitre fermée.[/size] Albert Samain.Soir d'automne Il est doux, ô mes yeux, lorsque le vent d'automne Cesse de s'acharner à l'arbre dont frissonne Le spectre dépouillé qui craque et tremble encor, De voir, dans l'air muet, où son vol se balance, Tomber en tournoyant à travers le silence, Une dernière feuille d'or. Quand au jour éclatant qui se voile succède Le crépuscule lent, humide, mol et tiède, Qui fait perler la mousse au dos des bancs velus, Il est doux, au [size=18]jardin mystérieux, d'entendreRésonner dans le soir le rire obscur et tendreDes visages qu'on ne voit plus.[/size] Henri de Régnier. [size=18][/size] Matin d'Octobre PoèmeMatin d'OctobreC’est l’heure exquise et matinale Que rougit un soleil soudain. A travers la brume automnale Tombent les feuilles du [size=18]jardin.[/size] Leur chute est lente.On peut les suivre Du regard en reconnaissant Le chêne à sa feuille de cuivre, L’érable à sa feuille de sang. Les dernières, les plus rouillées, Tombent des branches dépouillées ; Mais ce n’est pas l’hiver encore. Une blonde lumière arrose La nature, et, dans l’air tout rose, On croirait qu’il neige de l’or.François Coppée. [size=18][/size] Sois toujours le premier à dire bonjour10 commandements du bonheur Sois toujours le premier à dire bonjour. Fais toi de nouveaux amis mais n'oublie pas les anciens. Ne perds pas ton temps à apprendre les trucs du métier. Apprends le métier. Sers toi de l'humour pour faire rire les gens, pas pour rire des gens. Embrasse tes enfants après les avoir disputés. A la bourse, n'investis jamais plus que ce que tu es prêt à perdre. Prends le temps de bien choisir la personne qui va partager ta vie. 90% de toutes tes joies et de toutes tes peines découleront de ce choix. Prends l'habitude de rendre service à des gens qui ne sauront même pas que tu les as aidés. Répète souvent à tes enfants qu'ils sont fantastiques et que tu leur fais confiance. Apprends à écouter. Parfois la chance passe tout près, sans faire de bruit. Auteur inconnu. [/size] [size=18][/size] [size=24]Poème sur la pluie[/size] La pluie
Par les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres qui sont à ma gauche, et les deux fenêtres qui sont à ma droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber immensément la pluie. Je pense qu’il est un quart d’heure après midi : autour de moi, tout est lumière et eau. Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité de mon emprisonnement, intérieur, aquatique, tel qu’un insecte dans le milieu d’une bulle d’air, j’écris ce poème. Ce n’est point de la bruine qui tombe, ce n’est point une pluie languissante et douteuse. La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré et bourru, d’une attaque puissante et profonde. Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier, dans l’épaisseur de l’herbe mouillée, la mare ! Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ; cela est copieux, cela est satisfaisant. Altéré, mes frères, à qui cette très merveilleuse rasade ne suffirait pas. La terre a disparu, la maison baigne, les arbres submergés ruissellent, le fleuve lui-même qui termine mon horizon comme une mer paraît noyé. Le temps ne me dure pas, et, tendant l’ouïe, non pas au déclenchement d’aucune heure, je médite le ton innombrable et neutre du psaume. Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut, telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout droit au cœur des batailles, une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou. Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer. Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre.
Paul Claudel. [size=24]Un renard plein d'esprit poèmeLe renard déguiséUn renard plein d'esprit, d'adresse, de prudence, À la cour d'un lion servait depuis longtemps. Les succès les plus éclatants Avaient prouvé son zèle et son intelligence. Pour peu qu'on l'employât, toute affaire allait bien. On le louait beaucoup, mais sans lui donner rien ; Et l'habile renard était dans l'indigence. Lassé de servir des ingrats, De réussir toujours sans en être plus gras, Il s'enfuit de la cour ; dans un bois solitaire Il s'en va trouver son grand-père, Vieux renard retiré, qui jadis fut vizir. Là, contant ses exploits, et puis les injustices, Les dégoûts qu'il eut à souffrir, Il demande pourquoi de si nombreux services N'ont jamais pu rien obtenir. Le bon homme renard, avec sa voix cassée, Lui dit : mon cher enfant, la semaine passée, Un blaireau mon cousin est mort dans ce terrier : C'est moi qui suis son héritier, J'ai conservé sa peau : mets-la dessus la tienne, Et retourne à la cour,le renard avec peine Se soumit au conseil ; affublé de la peau De feu son cousin le blaireau, Il va se regarder dans l'eau d'une fontaine, Se trouve l'air d'un sot, tel qu'était le cousin. Tout honteux, de la cour il reprend le chemin. Mais, quelques mois après, dans un riche équipage, Entouré de valets, d'esclaves, de flatteurs, Comblé de dons et de faveurs, Il vient de sa fortune au vieillard faire hommage : Il était grand vizir. Je te l'avais bien dit, S'écrie alors le vieux grand-père : Mon ami, chez les grands quiconque voudra plaire Doit d'abord cacher son esprit.Jean-Pierre Claris de Florian. Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Mar 13 Déc - 13:05 | |
| Les LoupsLes Loups Nous n'avions pour eux aucune haine. Ils faisaient métier de loups Comme nous faisions métier d'hommes. Ils étaient créatures de [size=18]Dieu.[/size] Comme nous. Ils étaient nés prédateurs. Comme l'homme. Mais ils étaient restés prédateurs, Alors que l'homme était devenu destructeur. Paul-Emile Victor. [size=18][/size] [size=24]Ouvrez les gens ouvrez la porte poème de Décembre Décembre Ouvrez, les gens, ouvrez la porte, je frappe au seuil et à l’auvent, ouvrez, les gens, je suis le vent, qui s’habille de feuilles mortes. Entrez, monsieur, entrez, le vent, voici pour vous la cheminée et sa niche badigeonnée ; entrez chez nous, monsieur le vent. Ouvrez, les gens, je suis la pluie, je suis la veuve en robe grise dont la trame s’indéfinise, dans un brouillard couleur de suie. Entrez, la veuve, entrez chez nous, entrez, la froide et la livide, les lézardes du mur humide s’ouvrent pour vous loger chez nous. Levez, les gens, la barre en fer, ouvrez, les gens, je suis la neige, mon manteau blanc se désagrège sur les routes du vieil hiver. Entrez, la neige, entrez, la dame, avec vos pétales de lys et semez-les par le taudis jusque dans l’âtre où vit la flamme. Car nous sommes les gens inquiétants qui habitent le Nord des régions désertes, qui vous aimons - dites, depuis quels temps ? pour les peines que nous avons par vous souffertes.
Emile Verhaeren. [size=18][/size] DécembreLe hibou parmi les décombres Hurle, et Décembre va finir ; Et le douloureux souvenir Sur ton coeur jette encor ses ombres.Le vol de ces jours que tu nombres, L’aurais-tu voulu retenir ? Combien seront, dans l’avenir, Brillants et purs ; et combien, sombres ?Laisse donc les ans s’épuiser. Que de larmes pour un baiser, Que d’épines pour une rose !Le temps qui s’écoule fait bien ; Et mourir ne doit être rien, Puisque vivre est si peu de chose. François Coppée.DécembreDécembre vient de pointer le bout de son nez. La ville pour lui, s'est illuminée, Et l'on a décoré toute la maisonnée. Comme il est doux de se pelotonner Les jambes repliées, sur le canapé Dans une chaude couverture, drapée. De se laisser emporter, somnolent Sans résistance dans ses songes d'enfant, Par le sapin clignotant, juste éclairé. Et les souvenirs, remontent enfin libérés Qu'il était beau ce Noël tout blanc Dans ce triste pays , camouflant La grisaille des usines et des paysages Pour créer un décor de rêve pour enfant sage.Dominique Sagne. [size=18][/size] Ninnenne blog de partage
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