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MessageSujet: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeSam 10 Déc - 12:44

Les nénuphars fleurs des eaux engourdies


Poèmes de différents auteurs 96757ea2

Les nénuphars

Nénuphars blancs, ô lys des eaux limpides,
Neige montant du [size=18]fond
 de leur azur, 
Qui, sommeillant sur vos tiges humides, 
Avez besoin, pour dormir, d'un lit pur ; 
Fleurs de pudeur, oui ! vous êtes trop fières 
Pour vous laisser cueillir et vivre après. 
Nénuphars blanc, dormez sur vos rivières,
Je ne vous cueillerai jamais !
Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses, 
Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?... 
Car pour rêver il faut être amoureuses, 
Il faut avoir le coeur pris... ou jaloux ; 
Mais vous, ô fleurs que l'eau baigne et protège, 
Pour vous, rêver c'est aspirer le frais ! 
Nénuphars blancs, dormez dans votre neige ! 
Je ne vous cueillerai jamais !
Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies
Dont la blancheur fait froid aux coeurs ardents, 
Qui vous plongez dans vos eaux détiédies 
Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs ! 
Restez cachés aux anses des rivières, 
Dans les brouillards, sous les saules épais...
Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières ! 
Je ne vous cueillerai jamais ! 
[/size]
 
Jules Barbey D'Aurevilly.




Quand la Mer se déchaîne
 
Que la mer est belle avec ses blancs moutons !
Mais soudain, elle se change en mégère impromptue :
Fantastique et sublime, semblable à mille démons
Qui fondent sur les maisons et font trembler les nues ! 
Dans un ciel assombrit, déchiré par l'éclair,
Le vent et le tonnerre font plier les grands arbres,
Ballottant les [size=18]oiseaux qui cherchent un repaire.[/size]
Neptune et Jupiter, ont réuni leurs armes ! 
L'homme seul, au milieu des [size=18]éléments déchaînés[/size]
Doit lutter pour sa vie et sauver son bateau,
Face aux furies infernales si déterminées,
Qui veulent à tout prix : l'emmener au fond des eaux. 
Pauvres marins luttant contre : vague et orages,
Il vous reste " un ami un guide sur la terre "
Debout sur les rochers, tout au bord du rivage,
Un ange solitaire scintille dans les ténèbres. 
Seul, Stoïque, le gardien de phare - coupé du monde,
Assume et reste là pour que les autres vivent !
Harcelé de milliers de lames qui l'inondent,
L'encerclent, l'agrippent et meurent en vaines offensives ! 
Là où finit la terre, la mer a son royaume !
Belliqueuse : elle monte jusqu'au toit des maisons
Elle envahit les quais, et roule sur les chaumes,
Bousculant sur la digue les curieux de saison. 
Le port avec ses rues sont recouverts d'écume,
Comme en pleine montagne, on marche dans la neige !
La mer est mécontente et montre sa rancune,
Mais les vieux loups de mer, connaissent bien son manège !
Déesse irascible, elle veut des sacrifices.
En sortant de son lit, comme une amante cruelle,
Elle emporte avec elle les meilleurs de nos fils !
Mais qui oserait dire : que la mer n'est pas belle .
 
Jean Claude Brinette.




[size=24]Poème sur Dame nature


L'été

 
C’est l’été. 

Le soleil darde
Ses rayons intarissables
Sur l’étranger qui s’attarde
Au milieu des vastes sables.

Comme une liqueur subtile
Baignant l’horizon sans borne,
L’air qui du sol chaud distille
Fait trembloter le roc morne.

Le bois des arbres éclate.
Le tigre rayé, l’hyène,
Tirant leur langue écarlate,
Cherchent de l’eau dans la plaine.

Les éléphants vont en troupe,
Broyant sous leurs pieds les haies
Et soulevant de leur croupe
Les branchages des futaies.

Il n’est pas de grotte creuse
Où la chaleur ne pénètre.
Aucune vallée ombreuse
Où de l’herbe puisse naître.

Au [size=18]jardin, sous un toit lisse
De bambou, Sitâ sommeille :
Une moue effleure et plisse
Parfois sa lèvre vermeille.
[/size]
Sous la gaze, d’or rayée,
Où son beau corps s’enveloppe,
En s’étirant, l’ennuyée
Ouvre ses yeux d’antilope.

Mais elle attend, sous ce voile
Qui trahit sa beauté nue,
Qu’au ciel la première étoile
[size=18]Annonce
 la nuit venue.
[/size]
Déjà le soleil s’incline
Et dans la mer murmurante
Va, derrière la colline,
Mirer sa splendeur mourante.

Et la nature brûlée
Respire enfin.

La nuit brune
Revêt sa robe étoilée,
Et, calme, apparaît la lune.

Charles Cros.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 2-3_26[/size]


Ma soeur la Pluie
 
Ma soeur la Pluie,
La belle et tiède pluie d'été,
Doucement vole, doucement fuit,
A travers les airs mouillés.
Tout son collier de blanches perles
Dans le ciel bleu s'est délié.
Chantez les merles,
Dansez les pies !
Parmi les branches qu'elle plie,
Dansez les fleurs, chantez les nids
Tout ce qui vient du ciel est béni.
De ma bouche elle approche
Ses lèvres humides de fraises des bois ;
Rit, et me touche,
Partout à la fois,
De ses milliers de petits doigts.
Sur des tapis de fleurs sonores,
De l'aurore jusqu'au soir,
Et du soir jusqu'à l'aurore,
Elle pleut et pleut encore,
Autant qu'elle peut pleuvoir.
Puis, vient le soleil qui essuie,
De ses cheveux d'or,
Les pieds de la Pluie. 
 
Charles Van Lerberghe.
 



bon week-end     Ninnenne    blog de partage  [/size]
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MessageSujet: Re: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeDim 11 Déc - 13:41

Le château du souvenir poème


Poèmes de différents auteurs 7c80504f

Le Château du Souvenir
La main au front, le pied dans l'âtre, 
Je songe et cherche à revenir, 
Par delà le passé grisâtre, 
Au vieux château du Souvenir.
Une gaze de brume estompe 
Arbres, maisons, plaines, coteaux, 
Et l'oeil au carrefour qui trompe 
En vain consulte les poteaux.
J'avance parmi les décombres 
De tout un [size=18]monde
 enseveli, 
Dans le mystère des pénombres, 
A travers des limbes d'oubli.
Mais voici, blanche et diaphane, 
La Mémoire, au bord du chemin, 
Qui me remet, comme Ariane, 
Son peloton de fil en main.
Désormais la route est certaine ; 
Le soleil voilé reparaît, 
Et du château la tour lointaine 
Pointe au-dessus de la forêt.
Sous l'arcade où le jour s'émousse, 
De feuilles, en feuilles tombant, 
Le sentier ancien dans la mousse 
Trace encor son étroit ruban.
Mais la ronce en travers s'enlace ; 
La liane tend son filet, 
Et la branche que je déplace 
Revient et me donne un soufflet.
Enfin au bout de la clairière, 
Je découvre du vieux manoir 
Les tourelles en poivrière
Et les hauts toits en éteignoir.
Sur le comble aucune fumée 
Rayant le ciel d'un bleu sillon ; 
Pas une fenêtre allumée 
D'une figure ou d'un rayon.
Les chaînes du pont sont brisées ; 
Aux fossés la lentille d'eau 
De ses taches vert-de-grisées 
Étale le glauque rideau.
Des tortuosités de lierre 
Pénètrent dans chaque refend, 
Payant la tour hospitalière 
Qui les soutient. en l'étouffant.
Le porche à la lune se ronge, 
Le temps le sculpte à sa façon, 
Et la pluie a passé l'éponge 
Sur les couleurs de mon blason.
Tout ému, je pousse la porte 
Qui cède et geint sur ses pivots ; 
Un air froid en sort et m'apporte 
Le fade parfum des caveaux.
L'ortie aux morsures aiguës, 
La bardane aux larges contours, 
Sous les ombelles des ciguës, 
Prospèrent dans l'angle des cours.
Sur les deux chimères de marbre, 
Gardiennes du perron verdi, 
Se découpe l'ombre d'un arbre 
Pendant mon absence grandi.
Levant leurs pattes de lionne 
Elles se mettent en arrêt. 
Leur regard blanc me questionne, 
Mais je leur dis le mot secret.
Et je passe.  Dressant sa tête, 
Le vieux chien retombe assoupi, 
Et mon pas sonore inquiète 
L'écho dans son coin accroupi. 
[/size]
Théophile Gautier.




bonne après midi 1     Ninnenne     blog de partage 
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MessageSujet: Re: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeLun 12 Déc - 13:07

Très beau texte de Charlie Chaplin


L'Estime de soi
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai compris qu’en toutes circonstances, 
j’étais à la bonne place, au bon moment. 
Et alors, j’ai pu me relaxer. 
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle ** L'Estime de Soi **
 
 
L'Authenticité
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle 
n’étaient rien d’autre qu’un signal 
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. 
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle ** L'Authenticité **
 
La Maturité
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
J’ai cessé de vouloir une vie différente 
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive 
contribue à ma croissance personnelle. 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** La Maturité **
 
Le Respect
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai commencé à percevoir l’abus 
dans le fait de forcer une situation ou une personne, 
dans le seul but d’obtenir ce que je veux, 
sachant très bien que ni la personne ni moi-même 
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment… 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** Le Respect  **
 
 
L'Amour Propre
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire, 
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. 
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** L'Amour Propre **
 
 
La Simplicité
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre 
et j’ai arrêté de faire de grands plans, 
j’ai abandonné les méga-projets du futur. 
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime 
quand cela me plait et à mon rythme. 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle  ** La Simplicité **
 
 
L'Humilité 
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, 
et je me suis rendu compte de toutes les fois
où je me suis trompé. 
Aujourd’hui, j’ai découvert  ** L'Humilité **
 
 
La Plénitude 
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. 
Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. 
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. 
Et cela s’appelle  ** La Plénitude **
 
 
Le Savoir Vivre 
 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. 
Mais si je la mets au service de mon cœur, 
elle devient une alliée très précieuse ! 
Tout ceci, c’est  ** Le Savoir Vivre **
 
 
 Charlie Chaplin.
 


Les vendanges


Poèmes de différents auteurs Bd0ca83b

Les Vendanges
 
Hier on cueillait à l'arbre une dernière pêche,
 
Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche,
 
L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins.
 
Un fin givre a ridé la pourpre des raisins.
 
Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée,
 
Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentée ?
 
L'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs,
 
Et le soleil levant conduit les vendangeurs.
 
Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ;
 
Chacun, dans le sillon que le maître désigne,
 
Serpe en main, sous le cep a posé son panier.
 
Honte à qui reste en route et finit le dernier !
 
Les rires, les clameurs stimulent sa paresse !
 
Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse !
 
Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas,
 
Plus d'un rouge corsage entre les échalas ;
 
Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ;
 
La grive au cri perçant fuit et rase les treilles.
 
Malgré les rires fous, les chants à pleine voix,
 
Tout panier est déjà vidé plus d'une fois,
 
Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange,
 
Escortés des [size=18]enfants, sont partis pour la grange.[/size]
 
Au pas lent des taureaux les voilà revenus,
 
Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus.
 
On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille,
 
Va des chars aux paniers, revient, saute et grappille,
 
Prés des ceps oubliés se livre des combats.
 
Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats,
 
Préludant par des pleurs à de folles risées,
 
Tout empourprés du jus des grappes écrasées !
 
Victor De Laprade.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 12_68[/size]


[size=24]Les Soleils de Septembre Poème


Poèmes de différents auteurs 6b9a3d9e

[size=18]Les Soleils de Septembre[/size]
 
Sous ces rayons cléments des soleils de septembre
Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit.
Dans les forêts la feuille a la couleur de l’ambre ;
L’oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.

Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles ;
La faucille a passé sur l’épi d’or des blés ;
On n’entend plus dans l’air des frémissements d’ailes :
Le merle siffle seul au fond des bois troublés.

La mousse est sans parfum, les herbes sans mollesse ;
Le jonc sur les étangs se penche soucieux ;
Le soleil, qui pâlit, d’une tiède tristesse
Emplit au loin la plaine et les monts et les cieux.

Les jours s’abrègent ; l’eau qui court dans la vallée
N’a plus ces joyeux bruits qui réjouissaient l’air :
Il semble que la terre, et frileuse et voilée,
Dans ses premiers frissons sente arriver l’hiver.

Ô changeantes saisons ! ô lois inexorables !
De quel deuil la nature, hélas ! va se couvrir !
Soleils des mois heureux, printemps irréparables,
Adieu ! ruisseaux et fleurs vont se taire et mourir.

Mais console-toi, terre ! ô Nature ! ô Cybèle !
L’hiver est un sommeil et n’est point le trépas :
Les printemps reviendront te faire verte et belle ;
L’homme vieillit et meurt, toi, tu ne vieillis pas !

Tu rendras aux ruisseaux, muets par la froidure,
Sous les arceaux feuillus leurs murmures chanteurs ;
Aux oiseaux tu rendras leurs nids dans la verdure ;
Aux lilas du vallon tu rendras ses senteurs.

Ah ! des germes captifs quand tu fondras les chaînes,
Quand, de la sève à flots épanchant la liqueur,
Tu feras refleurir les roses et les chênes,
Ô Nature ! avec eux fais refleurir mon cœur !

Rends à mon sein tari les poétiques sèves,
Verse en moi les chaleurs dont l’âme se nourrit,
Fais éclore à mon front les gerbes de mes rêves,
Couvre mes rameaux nus des fleurs de mon esprit.

Sans l’ivresse des chants, ma haute et chère ivresse,
Sans le bonheur d’aimer, que m’importent les jours !
Ô soleils! ô printemps ! je ne veux la jeunesse
Que pour toujours chanter, que pour aimer toujours !

Auguste Lacaussade.




En Septembre
 
Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,

Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,

Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses [size=24]jeux,

Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux.[/size]
La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !

Et qui gourmande la paresse
Du poëte et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse.
” Vive la brise ! ” il faut crier :

” Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! “

Paul Verlaine.
[size=24]Poèmes de différents auteurs 15_35[/size]


Très beau texte sur les chevaux


A toi, mon maître, je dédie cette prière :
Donne-moi souvent à manger et à boire ; 
et, quand ma journée de travail est finie,
 veille à ce que ma litière soit sèche et propre et mon box 
suffisamment large afin que j'y sois à l'aise.

Chaque jour contrôle mes pieds, 
soigne-moi avec une éponge humide.

Quand je refuse de manger, examine mes dents ; 
peut-être qu'un ulcère m'empêche de manger.

Comme je ne peux te dire quand j'ai soif,
 fais-moi boire souvent de l'eau fraîche et propre,
 même pendant le travail ; 
ceci m'évitera la colique et autres maladies.

Parle-moi : 
ta voix est souvent plus efficace que la cravache et les rênes.

Caresse-moi souvent pour que je puisse 
apprendre à t'aimer et te servir mieux.

Ne me tire pas la tête vers le haut avec le filet, 
ce qui me cause de grandes douleurs au cou et à la bouche 
et m'empêche de développer toutes mes forces et

de me sauver des chutes.
Ne me coupe pas la queue, me privant ainsi de ma meilleure 
défense contre les mouches et les taons qui me tourmentent.

Ne tire pas sur les rênes, et dans les montées 
ne me donne pas de coups de cravache. 
Ne me donne pas de coups, ne me bat pas quand
je ne comprends pas ce que tu veux,

mais essaye que je puisse te comprendre.
 Si je refuse, assure toi que le mors et la bride soient 
en ordre et que je n'ai rien aux pieds qui me fasse mal. 
Si je m'effarouche, ne me frappe pas, 
mais pense que cela peut dépendre de l'usage
 des oeillères qui m'empêchent de bien voir

ou de défauts de ma vue.
Ne m'oblige pas à tirer un poids supérieur à mes possibilités, 
ni à aller vite sur des rues glissantes. 
Quand je tombe, sois patient et aide-moi, 
car je fais de mon mieux pour rester debout ; 
et si je bute, sache que ce n'est pas de ma faute ;
 n'ajoute pas à mon angoisse d'avoir échappé à un danger
 le mal de tes coups de cravache qui augmentent 
ma peur et me rendent nerveux.

Essaye de me mettre à l'abri du soleil. 
Et quand il fait froid, mets-moi une couverture sur le dos, 
non pas quand je travaille, mais quand je suis au repos.

Et enfin, mon bon maître, quand la vieillesse me rendra inutile, 
ne me condamne pas à mourir des privations et 
de douleurs sous la férule d'un homme cruel, 
mais laisse moi mourir de vieillesse.

 
Poèmes de différents auteurs 6_29




Poèmes de différents auteurs 0d193e22

L'Automne
À l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont 
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir 
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent 
C'est déjà le printemps 
Les feuilles qui étaient mortes 
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots 
Sont très désappointés 
Mais voilà le soleil 
Le soleil qui leur dit 
Prenez prenez la peine 
La peine de vous asseoir 
Prenez un verre de bière
Si le [size=18]coeur
 vous en dit 
Prenez si ça vous plaît 
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays 
Mais ne prenez pas le deuil 
C'est moi qui vous le dit 
Ça noircit le blanc de l'oeil 
Et puis ça enlaidit 
Les histoires de cercueils 
C'est triste et pas joli 
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie 
Alors toutes les bêtes 
Les arbres et les plantes 
Se mettent à chanter 
À chanter à tue-tête 
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été 
Et tout le monde de boire 
Tout le monde de trinquer 
C'est un très joli soir 
Un joli soir d'été
Et les deux escargots 
S'en retournent chez eux 
Ils s'en vont très émus 
Ils s'en vont très heureux 
Comme ils ont beaucoup bu 
Ils titubent un petit peu 
Mais là-haut dans le ciel 
La Lune veille sur eux.
[/size]
Jacques Prévert.




Mélancolie
Le vent tourbillonnant, qui rabat les volets,
Là-bas tord la forêt comme une chevelure.
Des troncs entrechoqués monte un puissant murmure,
Pareil au bruit des mers, rouleuses de galets.

L'automne qui descend des collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur
Et voici que s'afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.

Le vol des guêpes d'or qui vibrait sans repos
S'est tu : le pêne grince à la grille rouillée ;
La tonnelle grelotte et la terre est mouillée,
Et le linge blanc claque, éperdu, dans l'enclos.

Le jardin nu sourit comme une face aimée
Qui vous dit longuement adieu, quand la [size=18]mort
 vient ;
Seul le son d'une enclume ou l'aboiement d'un chien
Monte, mélancolique, à la vitre fermée.
[/size]
Albert Samain.






Soir d'automne
 
Il est doux, ô mes yeux, lorsque le vent d'automne
Cesse de s'acharner à l'arbre dont frissonne
Le spectre dépouillé qui craque et tremble encor,
De voir, dans l'air muet, où son vol se balance,
Tomber en tournoyant à travers le silence,
Une dernière feuille d'or.

 
Quand au jour éclatant qui se voile succède
Le crépuscule lent, humide, mol et tiède,
Qui fait perler la mousse au dos des bancs velus,
Il est doux, au [size=18]jardin mystérieux, d'entendre

Résonner dans le soir le rire obscur et tendre
Des visages qu'on ne voit plus.[/size]
Henri de Régnier.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 3_74[/size]


Matin d'Octobre Poème


Matin d'Octobre
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du [size=18]jardin.
[/size]
 
Leur chute est lente.
On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

 
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.

 
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François Coppée.

 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 0_91[/size]


Sois toujours le premier à dire bonjour


10 commandements du bonheur
 
 
Sois toujours le premier à dire bonjour.
 
Fais toi de nouveaux amis mais n'oublie pas les anciens.
 
Ne perds pas ton temps à apprendre les trucs du métier.
 
Apprends le métier.
 
Sers toi de l'humour pour faire rire les gens,
 
pas pour rire des gens.
 
Embrasse tes enfants après les avoir disputés.
 
A la bourse, n'investis jamais plus que ce que tu es prêt à perdre.
 
Prends le temps de bien choisir
 
la personne qui va partager ta vie. 
 
90% de toutes tes joies et de toutes tes
 
peines découleront de ce choix.
 
Prends l'habitude de rendre service à des gens
 
qui ne sauront même pas que tu les as aidés.
 
Répète souvent à tes enfants qu'ils sont fantastiques
 
et que tu leur fais confiance. 
 
Apprends à écouter.
 
Parfois la chance passe tout près, sans faire de bruit.
 
Auteur inconnu.
 
[/size]
[size=18]Poèmes de différents auteurs 10-2_31[/size]


[size=24]Poème sur la pluie


[/size]
La pluie 

 
Par les deux fenêtres qui sont en face de moi,
 les deux fenêtres qui sont à ma gauche, 
et les deux fenêtres qui sont à ma droite,
 je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre

tomber immensément la pluie. 
Je pense qu’il est un quart d’heure après midi : 
autour de moi, tout est lumière et eau. 
Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la

sécurité de mon emprisonnement,
 intérieur, aquatique, tel qu’un insecte dans le milieu

d’une bulle d’air, j’écris ce poème.
Ce n’est point de la bruine qui tombe, ce n’est point

une pluie languissante et douteuse. 
La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré et bourru, 
d’une attaque puissante et profonde.
 Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier, dans l’épaisseur

de l’herbe mouillée, la mare ! 
Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ;

cela est copieux, cela est satisfaisant. 
Altéré, mes frères, à qui cette très merveilleuse

rasade ne suffirait pas. 
La terre a disparu, la maison baigne,

les arbres submergés ruissellent,
 le fleuve lui-même qui termine mon horizon

comme une mer paraît noyé. 
Le temps ne me dure pas, et, tendant l’ouïe,

non pas au déclenchement 
d’aucune heure, je médite le ton innombrable

et neutre du psaume.
Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis 
que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut, 
telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout

droit au cœur des batailles, 
une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue 
par le derrière au milieu de la fenêtre
 que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou.
 Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer. 
Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre.



Paul Claudel.

 

[size=24]Un renard plein d'esprit poème


Poèmes de différents auteurs Anime_45

Le renard déguisé
Un renard plein d'esprit, d'adresse, de prudence, 
À la cour d'un lion servait depuis longtemps. 
Les succès les plus éclatants 
Avaient prouvé son zèle et son intelligence. 
Pour peu qu'on l'employât, toute affaire allait bien. 
On le louait beaucoup, mais sans lui donner rien ; 
Et l'habile renard était dans l'indigence. 
Lassé de servir des ingrats, 
De réussir toujours sans en être plus gras, 
Il s'enfuit de la cour ; dans un bois solitaire 
Il s'en va trouver son grand-père, 
Vieux renard retiré, qui jadis fut vizir. 
Là, contant ses exploits, et puis les injustices, 
Les dégoûts qu'il eut à souffrir, 
Il demande pourquoi de si nombreux services 
N'ont jamais pu rien obtenir. 
Le bon homme renard, avec sa voix cassée, 
Lui dit : mon cher enfant, la semaine passée, 
Un blaireau mon cousin est mort dans ce terrier : 
C'est moi qui suis son héritier, 
J'ai conservé sa peau : mets-la dessus la tienne, 
Et retourne à la cour,le renard avec peine 
Se soumit au conseil ; affublé de la peau 
De feu son cousin le blaireau, 
Il va se regarder dans l'eau d'une fontaine, 
Se trouve l'air d'un sot, tel qu'était le cousin. 
Tout honteux, de la cour il reprend le chemin. 
Mais, quelques mois après, dans un riche équipage, 
Entouré de valets, d'esclaves, de flatteurs, 
Comblé de dons et de faveurs, 
Il vient de sa fortune au vieillard faire hommage : 
Il était grand vizir. Je te l'avais bien dit, 
S'écrie alors le vieux grand-père : 
Mon ami, chez les grands quiconque voudra plaire 
Doit d'abord cacher son esprit.

Jean-Pierre Claris de Florian.




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MessageSujet: Re: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeMar 13 Déc - 13:05

Les Loups


Les Loups
 
Nous n'avions pour eux aucune haine.
Ils faisaient métier de loups
Comme nous faisions métier d'hommes.
Ils étaient créatures de [size=18]Dieu.[/size]
Comme nous.
Ils étaient nés prédateurs.
 Comme l'homme.
Mais ils étaient restés prédateurs,
Alors que l'homme était devenu destructeur.
  
Paul-Emile Victor.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 7_161[/size]


[size=24]Ouvrez les gens ouvrez la porte poème de Décembre


Poèmes de différents auteurs Neige_23

 Décembre 

Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
je frappe au seuil et à l’auvent,
ouvrez, les gens, je suis le vent,
qui s’habille de feuilles mortes.
Entrez, monsieur, entrez, le vent,
voici pour vous la cheminée
et sa niche badigeonnée ;
entrez chez nous, monsieur le vent.
Ouvrez, les gens, je suis la pluie,
je suis la veuve en robe grise
dont la trame s’indéfinise,
dans un brouillard couleur de suie.
  Entrez, la veuve, entrez chez nous,
entrez, la froide et la livide,
les lézardes du mur humide
s’ouvrent pour vous loger chez nous.
  Levez, les gens, la barre en fer,
ouvrez, les gens, je suis la neige,
mon manteau blanc se désagrège
sur les routes du vieil hiver.
Entrez, la neige, entrez, la dame,
avec vos pétales de lys
et semez-les par le taudis
jusque dans l’âtre où vit la flamme.
Car nous sommes les gens inquiétants
qui habitent le Nord des régions désertes,
qui vous aimons - dites, depuis quels temps ?
pour les peines que nous avons par vous souffertes.

Emile Verhaeren.

 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 2_76[/size]




Décembre
Le hibou parmi les décombres
Hurle, et Décembre va finir ;
Et le douloureux souvenir
Sur ton coeur jette encor ses ombres.

Le vol de ces jours que tu nombres,
L’aurais-tu voulu retenir ?
Combien seront, dans l’avenir,
Brillants et purs ; et combien, sombres ?

Laisse donc les ans s’épuiser.
Que de larmes pour un baiser,
Que d’épines pour une rose !

Le temps qui s’écoule fait bien ;
Et mourir ne doit être rien,
Puisque vivre est si peu de chose.

 
François Coppée.




Décembre
Décembre vient de pointer le bout de son nez.
La ville pour lui, s'est illuminée,
Et l'on a décoré toute la maisonnée.
Comme il est doux de se pelotonner
Les jambes repliées, sur le canapé
Dans une chaude couverture, drapée.
De se laisser emporter, somnolent
Sans résistance dans ses songes d'enfant,
Par le sapin clignotant, juste éclairé.
Et les souvenirs, remontent enfin libérés
Qu'il était beau ce Noël tout blanc
Dans ce triste pays , camouflant
La grisaille des usines et des paysages
Pour créer un décor de rêve pour enfant sage.

Dominique Sagne.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs Bleu_6[/size]




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