[size=18]Écrire...la vie[/size]
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[size=18]Écrire gémir pleurer
chaque mot chaque syllabe
écrire crier hurler
tes tourments tes souffrances
jusqu'à satiété jusqu'à en crever
meurtrissures déchirures, blasphèmes
dans la pénombre
la solitude du jour qui s'éteint
couler sur papier des rêves
des amours perdues
laisser comme signature
une tache rouge vomie par la plume
libérée enfin de son âme,
de son essence, de son destin
resurgir recommencer baisser la tête
s'humilier supplier sans espoir en vain
espérer rêver que vienne celui
Celui qui, osant défier les ténèbres
franchira l'Achéron
vers l'immensité d'un ciel sans fin
Celui qui ceindra ton front
d'une couronne d'étoiles
parsemées de perles de pluie
de perles de lune de perles de rêves
Celui qui fera éclore sur tes lèvres
le sourire du bonheur
le sourire de l'Amour
Pier de Lune[/size]
Un lever de soleil (Alphonse Lamartine)
L'Orient jaillit comme un fleuve, La lumière coule à long flot, La terre lui sourit et le ciel s'en abreuve Et de ces cieux vieillis, l'aube sort aussi neuve Que l'aurore du jour, qui sortit du Très Haut. |
Et des pleurs de la nuit, le sillon boit la pluie, Et les lèvres de fleurs distillent leur encens, Et d'un sein plus léger l'homme aspire à la vie Quand un esprit divin vient englober ses sens.
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Notre terre éblouie du rayon qui la dore, Nage plus mollement dans l'élastique éther, Comme un léger nuage enlevé par l'aurore Plane avec majesté sur les vagues de l'air.
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Les pointes des forêts que les brises agitent, Bercent l'ombre et la fraîcheur pour le choeur des oiseaux ; Et le souffle léger des ondes pures qui palpitent Parfume en s'exhalant le lit voilé des eaux.
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Celui qui sait d'où vient l'aurore qui se lève, Ouvre ses yeux noyés d'allégresse et d'amour, Il reprend son fardeau que la vertu soulève S'élance, et dit " Marchons à la clarté du jour ! " |
(Harmonies poétiques II)
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SOLEILS COUCHANTS
J'aime les soirs sereins et beaux...
J'aime les soirs sereins et beaux, j'aime les soirs,
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages ;
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu ;
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
A des archipels de nuages.
Oh ! regardez le ciel ! cent nuages mouvants,
Amoncelés là-haut sous le souffle des vents,
Groupent leurs formes inconnues ;
Sous leurs flots par moments flamboie un pâle éclair.
Comme si tout à coup quelque géant de l'air Tirait son glaive dans les nues.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encor ;
Tantôt fait, à l'égal des larges dômes d'or,
Luire le toit d'une chaumière ;
Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ;
Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons,
Comme de grands lacs de lumière.
Puis voilà qu'on croit voir, dans le ciel balayé,
Pendre un grand crocodile au dos large et rayé,
Aux trois rangs de dents acérées ;
Sous son ventre plombé glisse un rayon du soir ;
Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir
Comme des écailles dorées.
Puis se dresse un palais.
Puis l'air tremble, et tout fuit
L'édifice effrayant des nuages détruit
S'écroule en ruines pressées ;
Il jonche au loin le ciel, et ses cônes vermeils
Pendent, la pointe en bas, sur nos têtes, pareils
A des montagnes renversées.
Ces nuages de plomb, d'or, de cuivre, de fer,
Où l'ouragan, la trombe, et la foudre, et l'enfer
Dorment avec de sourds murmures,
C'est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds
Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds
Ses retentissantes armures.
Tout s'en va ! Le soleil, d'en haut précipité,
Comme un globe d'airain qui, rouge, est rejeté
Dans les fournaises remuées,
En tombant sur leurs flots que son choc désunit
Fait en flocons de feu jaillir jusqu'au zénith
L'ardente écume des nuées.
Oh ! contemplez le ciel ! et dès qu'a fui le jour,
En tout temps, en tout lieu, d'un ineffable amour,
Regardez à travers ses voiles ;
Un mystère est au fond de leur grave beauté,
L'hiver, quand ils sont noirs comme un linceul, l'été,
Quand la nuit les brode d'étoiles
(Les Feuilles d’automne)
V. HUGO
[size=18]Les mots d'amour[/size]
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[size=16][size=18]Les mots d'amour ont leur chemin,
j'ai bien mal appris leur histoire
mais qui résonne à ma guitare
entre mes mains.
Le vent les porte dans l'espace
et s'évapore ma chanson,
les mots d'amour partout se cassent
de nos façons !
J'aime, au ciel, laisser s'envoler
la musique et sa nostalgie,
les mots d'amour sont colorés
de nos envies !
A l'alentour d'un bel arpège
les mots d'amour se déshabillent,
ma guitare a ce privilège
d'être une fille !
Entre mes bras la voilà tendre,
ses mots d'amour en La mineur
dont je laisse mon cœur s'éprendre
à ce bonheur.
La musique parle tout bas,
je ferme les yeux de l'amour
et je m'en vais là-bas, là-bas,
loin… sans retour.
Alain Girard[/size][/size]
Le bonheur est une plume...
[size=16]Le bonheur est une plume
La plus légère qui soit.
Il faut l'attraper
Quand elle passe.
Le bonheur se cueille dans l'instant,
Avec précaution
Comme une fleur,
Avant qu'elle ne se fane.[/size]
[size=16] Le bonheur est cette poudre de soie,
Qui passe, légère, devant la lune,
L'effleure, l'enserre,
Et la pénètre de sa paix.[/size]
Même fragile, le bonheur
Transfigure les choses insignifiantes,
Il fait oublier le réel,
Alors que la pensée remodèle nos traits.
La joie monte en nous, quand nous la donnons.
C'est cela le moteur du bonheur.
La découverte du bonheur d'aimer
S'ajoute au bonheur d'être aimé.
Et malgré la nuit du monde,
Malgré les destructions,
Tenons notre lampe allumée,
Pour que vive au dehors la lumière du bonheur.
Hélène Ellenberger, Ferveur d'Automne
[size=18]Savoir[/size]
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[size=18]Savoir attendre
Sans vouloir tout comprendre,
Savoir hurler
Sans pour autant se résigner,
Savoir pleurer
Sans pour cela désespérer.[/size]
[size=18] [/size]
[size=18]Essayer d’avancer
Pour ne pas retomber,
Essayer d’oublier
Pour ne pas se noyer,
Essayer d’espérer
Pour ne pas se révolter.[/size]
[size=18] [/size]
[size=18]Laisser couler son cœur
Comme s’ouvre une fleur,
Laisser sortir son âme
Comme s’élève une flamme,
Laisser renaître la vie
Comme pousse l’épi.[/size]
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[size=18]Regarder l’horizon
Pour une autre ascension,
Attendre un navire
Pour un nouvel avenir,
Guetter l’Espérance
Pour une autre naissance.[/size]
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[size=18]Elisabeth Lafont[/size]
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Les murs ne sont pas toujours au-dehors.
Dans tous les murs, il y a une lézarde,
dans toute lézarde, très vite, il y a un peu de terre,
dans cette terre la promesse d'un germe,
Dans ce germe fragile, il y a l'espoir d'une fleur
et dans cette fleur, la certitude ensoleillée d'un pétale de liberté.
Les murs les plus cachés sont souvent au-dedans
et dans ces murs aussi, il y a des lézardes...
laisse pousser les fleurs,
elles sont les germes de la vie à venir.
Jacques Salomé
(apprivoiser la tendresse)
Intelligence
Les insectes peuvent être impuissants et faibles, mais ils ne détruisent ni leur environnement ni leurs semblables. Nous nous qualifions nous-mêmes d'humains et nous nous croyons très intelligents, mais à quoi utilisons-nous notre intelligence ?
A tromper autrui, à malmener et à abuser les autres.
En se comparant aux êtres sensibles, il faut tenter d'apprécier leurs qualités positives. En nous observant nous-mêmes, il faut essayer de reconnaître et de les corriger.
Pensée du Dalaï Lama
- Citation :
Il est un état où l'âme trouve une assiette assez solide pour s'y reposer toute entière et rassembler là tout son être, sans avoir besoin de rappeler le passé ni d'enjamber sur l'avenir ; où le temps ne soit rien pour elle, où le présent dure toujours sans néanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession, sans aucun sentiment de privation, ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de désir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entière ; tant que cet état dure, celui qui s'y trouve peut s'appeler heureux, non d'un bonheur imparfait pauvre et relatif, tel que celui qu'on trouve dans les plaisirs de la vie, mais d'un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l'âme aucun vide qu'elle sente le besoin de remplir »
Extrait de Rêveries du promeneur solitaire, 5ème promenade, de Jean-Jacques Rousseau,
Le Lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés;
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient- il ? nous voguions en silence;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
"Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
"Assez de malheureux ici-bas vous implorent;
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent;
Oubliez les heureux.
"Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit;
Je dis à cette nuit : " Sois plus lente "; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive
Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? Quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus ?
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés !
Que le vent qui gémit le roseau qui soupire
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit et l'on respire,
Tout dise : " Ils ont aimé ! "
(Alphonse de Lamartine)
Ninnenne