Suite et fin,je peux tout recommencer!!!
Patrimoine mondial - Muraille d'Avila -
La Muraille d'Ávila est une enceinte militaire romane qui entoure le noyau ancien de la cité d'Ávila. Actuellement, le noyau ancien, la muraille et les églises situées extramuros sont classés au [size=16]patrimoine de l'Humanité.[/size]
[size=16][/size]
Photo Pelayo2
Raymond de Bourgogne commença la construction à la fin du XIe siècle sur instruction du roi Alphonse VI de Castille, lequel ordonna de repeupler et fortifier les cités de Ségovie, Ávila et Salamanque. Casandro Romano et Florín de Pituenga seraient les maîtres d'œuvre selon l'historiographie traditionnelle.
On ne connait pas précisément la chronologie de la construction de cette enceinte. La tradition parle d'une durée des travaux de 9 ans, ce qui semble peu crédible au vu du petit nombre d'habitants et de la faiblesse de l'économie de cette époque. Un document royal de 1193 fait allusion à la construction de la forteresse et des tours.
En 1596, Philippe II entreprit des travaux de restauration de la muraille.
On suppose que la muraille est construite sur le tracé d'un campement militaire romain, avec lequel elle coïnciderait en forme et proportions.
[size=16][/size]
Restes romains près de la porte San Vicente
La muraille a aujourd'hui 2 516 m de périmètre, 2 500 créneaux, 88 grosses tours et 9 portes. Elle dessine un rectangle orienté est-ouest, ayant une superficie d'environ 33 hectares. Il existe une poterne aveugle, dans la zone de l'Alcázar (aujourd'hui disparu). La hauteur moyenne des murs est de 12 mètres et leur épaisseur moyenne est de 3 mètres. Le tracé profite des escarpements rocheux et de la dénivellation de la vallée de la rivière Adaja. Il n'y a ni talus ni contreforts. On accède à la muraille par des escaliers de pierre situés à la porte de l'Alcázar et à celle del Peso de la Harina; toute l'enceinte est parcourue par un chemin de ronde.
[size=16][/size]
Photo Elene F D
La muraille est faite :
- de pierres de granit régulières, presque des pierres de taille. On les trouve de préférence dans les parties basses du mur oriental et de certaines portes;
- de pierres provenant des anciennes murailles romaines, de nécropoles ou d'autres monuments;
- de pierres irrégulières tenues par un mortier, que l'on trouve de préférence dans les murs nord, sud et ouest;
- une frise de briques orne le haut de certaines tours, surtout du côté ouest.
[size=16][/size]
- Le mur Est
C'est la partie la plus ancienne et celle qui est fortifiée avec le plus de soin, car elle donne sur un terrain plat propice aux attaques. Elle possède 21 tours, de la tour del'Esquina de l'Alcázar (également appelée de la Luminaria) jusqu'à celle de San Vicente. Elle comprend trois portes (Puerta del Alcázar, Puerta del Peso de la Harina, Puerta de San Vicente) et une poterne.
[size=16][/size]
Puerta del Alcázar
[size=16][/size]
Puerta de San Vicente vista la nuit - Photo Jorge González
L'abside de la Cathédrale (Cimborium) est l'œuvre du maître Fruchel. Elle est intégrée dans les défenses de la muraille. Elle devait jouer un rôle important dans l'histoire d'Ávila, car elle est représentée sur l'écu de la cité avec le roi Alphonse VII, enfant, à son sommet. Pour construire cette abside, on a dû détruire une tour. C'est une grande abside romane de cinquante mètres de diamètre. Elle est surmontée par un mâchicoulis avec trois rangées de créneaux.
[size=16][/size]
Abside de la Cathédrale d'Ávila - Photo Dodo
- Le mur nord
Il s'étend de la Tour de la Mula jusqu'à la Tour de San Segundo. Il est plus élevé que le mur Est. Il possède 30 tours et deux portes (Puerta del Mariscal, Puerta del Carmen).
[size=16][/size]
Puerta del mariscal - Photo Hakan Svensson (Xauxa)
- Mur Ouest
Il s'étend de la Tour de San Segundo jusqu'à celle de la Mancebía. Il possède 12 tours. On peut voir une frise de briques en dessous des créneaux. Il est percé par la porte del'Adaja (du nom de la rivière proche). C'est le mur le plus bas, à cause de la présence de la rivière qui offre une défense naturelle.
- Le mur sud
Il s'étend de la Tour la Mancebía jusqu'à la Tour de l'Angle de de l'Alcázar. Il possède 25 tours semi-cylindriques, 3 portes (la Malaventura, la Santa, el Rastro) et 2 poternes.
[size=16][/size]
Puerta del Rastro - PhotoHakan Svensson (Xauxa)
Des 9 portes mentionnées, les deux plus impressionnantes par leurs défenses sont celle de l'Alcazar et celle de San Vicente.
La muraille a neuf portes, aussi appelées communément Arco :
- La Puerta del Alcázar ou del Mercado Grande. La Porte de l'Alcázar nous parait très étroite, prise qu'elle est entre deux très grandes tours (20 mètres de haut) reliées à leur partie supérieure par un spectaculaire pont qui précède la ligne des murs. Elle a été restaurée en 1596 ainsi que l'indique une inscription. Les créneaux ont été copiés sur ceux de la porte San Vicente. Derrière la porte se trouvait l'Alcázar, véritable forteresse, aujourd'hui disparue, dont il ne reste que la Tour de l'Hommage.
- La Puerta de la Catedral, de los Leales ou del Peso de la Harina. Elle a été ouverte au XVIe siècle à la place d'une poterne.
- La Puerta de San Vicente. La Porte de San Vicente a la même structure que celle de l'Alcázar. Les restaurations que l'on a effectuées sur elle ont été plus discrètes, ce qui donne une apparence de plus grande authenticité. Les fouilles effectuées ont fait apparaitre à quelque 3 mètres sous le niveau actuel, la porte romaine initiale, ainsi que cinq rangées de pierres de taille. On a retrouvé des fragments de céramique datables du Ier au Ve siècles. Le plus spectaculaire a été la découverte d'un verrat sculpté dans la roche, mesurant 1,7 mètre de long sur 1 mètre de haut. Ses sabots se trouvent au même niveau que celui de la porte romaine. La datation oscille entre le Ier siècle av. J.-C. et Ier après.
- El Arco del Mariscal, appelée ainsi en souvenir de Don Álvaro Dávila, Maréchal du roi Jean II de Castille. Elle est construite en arc d'ogive.
- El Arco del Carmen ou de la cárcel, restaurée au XIVe et XVIe siècles. Elle s'ouvre entre deux tours de section carrée. La construction est faite en pierres de taille.
- La Puerta del Puente ou de San Segundo ou de l'Adaja, restaurée au XVe et XVIIesiècles.
- La Puerta de la Mala Dicha, de la mala Ventura ou populairement arco de los Gitanos. Cette porte donnait accès au quartier juif.
- La Puerta de la Santa ou de Montenegro. Elle donne accès à la maison natale de Sainte-Thérèse.
- La Puerta del Rastro de Grajal ou de la Estrella, surmontée d'un arc en anse de panier du XVIe siècle.
À chacune des neuf portes de la muraille, il y a un ou plusieurs palais qui étaient chargés d'assurer la défense de chaque porte. Ces maisons ont été construites entre les XVe et XVIe siècles.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Patrimoine mondial - Villa d'Hadrien - 2 -
Reconstitution de la Villa d'hadrien
Le théâtre maritime
La construction dite « Théâtre maritime » commence dès 118, à proximité de l’ancienne villa d’époque républicaine. Son architecture complexe est sans équivalent dans le monde romain, et sans rapport avec un théâtre romain habituel. Dans les années 1950, ce théâtre a fait l’objet de fouilles et d’une reconstitution par l’archéologue Pietro Romanelli et l’architecte Italo Gismondi.
[size=16][/size]
Théâtre maritime
Le théâtre maritime est un ensemble situé en face du jardin des Bibliothèques. Un pronaos, dont il ne reste presque plus rien, permet de pénétrer à l'intérieur d'un atrium puis, dans le même axe, de rejoindre un portique circulaire à colonnes ioniques, couvert par une voûte en berceau. Au centre, un canal délimite une île sur laquelle se dresse un édifice circulaire de 45 mètres de diamètre, comprenant lui aussi un atrium et un portique.
[size=16][/size]
Vue panoramique du Théâtre maritime
S'y ajoutent un petit jardin, un petit complexe thermal, quelques pièces, dont une chambre, et des latrines. Il s'agit là d'une véritable « demeure dans la demeure », destinée à offrir un espace d'isolement et de recueillement. Il est inspiré de l'architecture grecque.
Le vallon du Canope
- Le canope
Le Canope est un plan d'eau de 119 mètres de long pour 18 mètres de large, situé dans une petite vallée partiellement artificielle, orientée nord-ouest / sud-est. Il doit son nom à une ville égyptienne réputée pour ses cultes d'Isis et Sérapis et également dédié à Antinoüs, favori de l'empereur Hadrien et mort noyé.
[size=16][/size]
Vue sur le Canope
Ce bassin symbolise un antique canal qui reliait les deux villes égyptiennes d'Alexandrie et de Canope. Il est bordé par une double colonnade à l'est et une colonnade simple à l'ouest, complétées de quatre cariatides, copies de celles de l'Erechthéion d'Athènes et encadrées par deux statues de Silènes.
[size=16][/size]
Les Cariatides du Canope encadrées par les statues de Silènes
Le bassin s'achève au sud est par un édifice, le Sérapéum (édifice dédié à Sérapis), qui s’enfonce dans le vallon. Ce bâtiment se raccorde élégamment au Canope par un petit bassin rectangulaire (environ 15 m sur 10 m). Les statues d’Antinoüs et de divinités égyptiennes trouvées dans ce bâtiment valident l’hypothèse d’un lieu dédié à la fois à Sérapis et au favori d’Hadrien. La salle principale est couverte d’une demi-coupole et comporte un immense lit incliné, triclinium destiné à accueillir, probablement en été, les convives de banquets.
[size=16][/size]
Vue sur le Sérapéum
À l’opposé, l’extrémité nord-est du canal est arrondie, la colonnade en partie reconstituée est surmontée d’architraves alternativement horizontales et en arc. Les espaces entre les colonnes s’ornent de moulages en ciment de statues d'Arès (Mars), d'Hermès (Mercure) et d'Athéna (Minerve). Sur deux socles émergeant dans l’axe du bassin se dressaient des copies de statues d'Amazones du temple d’Éphèse.
[size=16][/size]
Le Canope, orienté au nord
On s'est longtemps posé des questions sur la signification de cet endroit mystérieux qui constitue un hommage personnel d'Hadrien au défunt Antinoüs. Ce bassin qui allie les cultures latine et égyptienne représenterait la mer Méditerranée qui de Rome aboutit à l'Égypte, et le petit bassin qui vient se greffer au grand bassin serait à l'image du delta du Nil.
Selon une autre interprétation, ce lieu participerait au culte impérial, Hadrien s’y mettant en scène en Sérapis lors des banquets d’apparat.
- Les Thermes
En descendant le vallon au-delà du Canope, on trouve les grands thermes et les petits thermes, à peu près alignés parallèlement à l’axe du Canope et séparés par un bâtiment qui semble former un vestibule d’entrée dans la Villa.
[size=16][/size]
Les petits thermes
D’autres bâtiments annexes sont constitués d’une série de pièces, et sont présumés être un prétoire pour le logement des officiers de la garde impériale, ou des logements du personnel.
Le vallonnement se ferme sur le Pœcile et d’autres bâtiments, tous orientés selon les points cardinaux.
Le complexe du Pœcile
À l’ouest du Théâtre maritime, l’immense portique qui entoure un grand bassin a été identifié comme une représentation de la Stoa Poikilè (ou Pœcile), portique d’Athènes décoré de peintures.
Le Pœcile est le plus grand des édifices de la Villa d’Hadrien : 235 m de long, 110 m de large, avec un bassin de 110 m sur 25 m. Il ferme le vallon du Canope, et a nécessité d’importants travaux de terrassement du côté nord pour compenser la pente naturelle du terrain. Son plan est un rectangle orienté est-ouest avec des extrémités légèrement arrondies.
[size=16][/size]
Le Canope, extrémité nord arrondie
Le bassin central qui s’étend sur son grand axe reprend ce plan de rectangle arrondi. Le péristyle qui entoure le Pœcile est curieusement doublé sur le côté nord, avec un haut mur de séparation intérieur. Ce mur rappelle la configuration de la Stoa Poikilè conçue pour protéger des vents du nord. Certains auteurs font aussi observer que cela permet de se promener tantôt au soleil (côté sud) ou à l’ombre (côté nord).
[size=16][/size]
Les grands thermes. Le frigidarium a partiellement conservé sa voûte
Jouxtant le Pœcile au sud et à l’est, un groupe de bâtiments s’organise plus ou moins en forme de croix : un jardin ou un stade allongé du nord au sud, une salle à trois exèdres à l’ouest, un péristyle entourant un vivier à l’est.
La terrasse de l'Académie
Le secteur de l’Académie occupe la partie la plus haute de la Villa, sur une vaste esplanade de plus de 200 m de long, qui domine au sud-ouest une pente assez raide où coule un petit cours d’eau. L’autre côté de l’esplanade se creuse du vallon du Canope. À l’extrémité ouest de l’esplanade se dresse la tour médiévale de Roccabruna. À l’opposé, un complexe de bâtiments comprend l’Académie à l’architecture curviligne, puis un péristyle qui précède un temple à coupole. On propose d’y voir un temple dédié à Jupiter, en raison de sa position la plus élevée, traditionnelle pour les temples de Jupiter. D’autres auteurs l’attribuent à Apollon.
Cette partie de la Villa offre la vue la plus ample et la plus belle sur le reste du paysage, ce qui a amené quelques auteurs à y situer le Palais résidentiel d’Hadrien et à la nommer « Petit Palais ».
Le complexe nord-est
Cette partie est organisée autour de l'ancienne villa républicaine, avec une orientation nord-est / sud-ouest suivant à peu près la rivière qui coule dans un vallon identifié parfois avec le vallon de Tempé.
- L'Hospitalia
L'hospitalia, située non loin des bibliothèques, se composait de dix chambres réparties de part et d'autre d'un couloir central. Il ne s'agirait pas, comme l'on a longtemps cru, d'un hôtel destiné à recevoir les invités de l'empereur, mais d'un logement pour des soldats d'élite de la garde prétorienne qui y dormaient à trois par chambre.
[size=16][/size]
L'hospitalia
Ceux-ci disposaient aussi d'un autel dédié au culte impérial et de latrines. Les mosaïques en "opus tessellatum" — technique de mosaïque grossière de plusieurs centimètres — qui jonchent le sol de ce bâtiment s'opposent à celles du palais, de meilleure qualité, ce qui autorise l'interprétation de l'hospitalia comme bâtiment de service.
[size=16][/size]
Les mosaïques de l'hospitalia
- La salle des philosophes
La Salle des Philosophes était une grande salle contiguë au palais et faisant partie de Pœcile. On lui a donné ce nom en supposant que s'y réunissaient les philosophes et écrivains protégés par le mécénat d'Hadrien. Ils exposaient dans cette salle leurs idées philosophiques et y déclamaient leurs œuvres littéraires à la cour.
[size=16][/size]
La salle des philosophes vue de l'extérieur
On s'est longtemps demandé à quoi pouvaient servir les niches présentes dans l'abside. On a d'abord supposé qu'elles servaient de bibliothèques (d'où l'hypothèse ci-dessus de la présence des philosophes) ; il est plus probable que ces niches abritaient des statues des grandes figures de Rome.
[size=16][/size]
La salle des philosophes vue de l'intérieur
- le palais impérial
[size=16][/size]
Le palais ayant été en partie construit pendant l'époque républicaine, Hadrien n'a fait que remanier ce bâtiment qui est construit sur un plan très simple, contrairement à la Place d'Or voisine. Le côté occidental du palais étant complètement dépourvu de constructions, cet espace était probablement occupé par un jardin.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Patrimoine mondial - Villa d'Hadrien - 1 -
Maquette de la Villa d'Hadrien
La Villa d'Hadrien, ou Villa hadrienne, en latin Villa Hadriana (en italien Villa Adriana), est une villa antique bâtie par l'empereur Hadrien au IIe siècle. Située sur le territoire de la frazione de Villa Adriana à Tivoli (l'ancienne Tibur), à une trentaine de kilomètres de Rome, elle figure parmi les ensembles monumentaux les plus riches de l'Antiquité. Elle est répartie sur une surface de 120 hectares, dont environ 40 sont visibles de nos jours.
[size=16][/size]
Selon l’Histoire Auguste attribuée à Spartianus, Hadrien « orna d'édifices admirables sa villa de Tibur : on y voyait les noms des provinces et des lieux les plus célèbres, tels que le Lycée, l'Académie, le Prytanée, Canope, le Pécile, Tempé. Ne voulant rien omettre, il y fit même représenter le séjour des ombres ». On déduit généralement de cette citation que la villa évoque par son architecture les ouvrages et les sites qu'Hadrien a vus lors de ses nombreux voyages dans l’Empire romain.
Amateur d'art, Hadrien est passionné par l'architecture et dessine lui-même des bâtiments (manifestant même une prédilection toute particulière pour les édifices à coupole). Aussi fait-il preuve d'un soin particulier pour choisir le site de la nouvelle résidence impériale qu'il a décidé de bâtir à l'écart de Rome : il sélectionne un plateau situé sur les pentes des monts Tiburtins, situé à 17 milles romains depuis la Porta Esquilina (environ 28 kilomètres). La zone comprend de nombreuses carrières (travertin, pouzzolane et tuf) pour alimenter les travaux ; elle est approvisionnée en eau par quatre aqueducs, élément crucial pour les thermes romains et les fontaines. Le plateau est déjà occupé par une villa de l'époque républicaine, construite à l'époque de Sylla et agrandie sous Jules César, qui appartenait à la famille de son épouse Sabine et qui sera intégrée dans le Palais impérial.
[size=16][/size]
Reconstitution du domaine impérial, maquette de la villa d'Hadrien, réalisée par Italo Gismondi.
D'après l'étude du système de canalisations et des égouts, il est possible que le complexe ait été conçu dans sa globalité dès le départ, malgré l’impression de libre improvisation provoquée par la répartition dissymétrique et disséminée des constructions.
[size=16][/size]
Buste d'Hadrien, musée archéologique de Venise.
L'ensemble est construit en deux ou trois phases très actives de 118 à 121, de 125 à 128 et de 134 à 138, entrecoupées de périodes de travaux moins soutenus, comme en témoignent des briques portant des dates consulaires, retrouvées dans près de la moitié des bâtiments. Après la mort d'Hadrien, ses successeurs continuent sans doute à venir à Tivoli comme en témoignent des aménagements au IIIe siècle, mais par la suite la villa est progressivement abandonnée, et tombe dans l’oubli au Moyen Âge.
À partir de la Renaissance, l'humaniste Flavio Biondo est le premier à mettre un nom sur les ruines. La villa est fréquentée par des artistes comme Piranèse, des architectes comme Sangallo ou Borromini et des amateurs d’antiquités qui la pillent de ses œuvres artistiques et de ses éléments d’architecture. Du XVIe au XIXe siècle, la villa est explorée et les centaines d'œuvres découvertes partent enrichir les collections privées et les grands musées d'Europe.
[size=16][/size]
Photo UNESCO
En 1870, le domaine revient au gouvernement italien qui y fait entreprendre des fouilles et des restaurations : celles-ci révèlent la stupéfiante architecture de ces bâtiments et parfois même des stucs et des mosaïques.
Des fouilles méthodiques ont été effectuées avec des techniques modernes, principalement vers 1950 dans le « Théâtre maritime » et le « Canope », et à la fin des années 1970 à la « piazza d’Oro ». Néanmoins la plus grande partie du site reste à explorer.
La Villa d’Hadrien a été ajoutée en 1999 à la liste du [size=16]patrimoine mondial de l’UNESCO.[/size]
[size=16][/size]
Plan-masse de la Villa d'Hadrien
Mis à part certains locaux aux caractéristiques aisément reconnaissables comme les thermes, l’interprétation de nombreux bâtiments est problématique et incertaine : partant de la biographie d’Hadrien rédigée par Spartianus, on a proposé d’identifier à tel ou tel ensemble les évocations de monuments de Grèce antique et d’Égypte antique : le Pœcile, l’Académie, le Lycée et le Prytanée d’Athènes, le sanctuaire de Sérapis et le canal reliant la ville de Canope à Alexandrie. Seuls, le Canope et le temple de Sérapis sont identifiés avec certitude, par les sculptures de style égyptien trouvées en cet endroit. D’autres parties de la Villa reçurent des appellations arbitraires comme le Théâtre maritime, la piazza d’Oro, la salle des Philosophes, l’Hospitalia, les bibliothèques. Ces dénominations conventionnelles et parfois contestées ont été adoptées dans la plupart des descriptions de la Villa.
La partie dégagée de la Villa s’organise en fonction du terrain, légèrement vallonné et compris entre deux petits cours d’eau. Selon le relief, on peut distinguer ainsi quatre complexes de vestiges avec chacun une orientation propre :
- la terrasse de l’Académie occupe au sud de la Villa la partie la plus élevée du site, qui surplombe un petit cours d’eau
- Le vallon de Canope : au nord-est de cette terrasse part un léger vallonnement où s’alignent plus ou moins le Canope, les thermes et diverses constructions étirées en longueur
- Le complexe du Pœcile : fermant ce vallon au nord, un complexe de vastes bâtiments orienté selon les quatre points cardinaux, dont le Pœcile, un jardin stade, un vivier
-Le complexe nord-est au-dessus d’un autre cours d’eau, groupe l’ancienne villa républicaine, les « bibliothèques », la « Piazza d’Oro » et d’autres constructions comme le « Palais impérial ».
- À la charnière entre ce dernier complexe et le Pœcile, une formation ronde dite leThéâtre maritime et divers bâtiments (« salle des Philosophes », vestiges de thermes, « caserne »).
[size=16][/size]
D’autres édifices isolés sont répartis à la périphérie de la Villa : un odéon au sud, au nord un théâtre et un sanctuaire de Vénus dont la tholos abritait une copie de l’Aphrodite de Cnide sculptée par Praxitèle
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Patrimoine mondial - Tassili n'Ajjer -
Cet étrange paysage lunaire de grand intérêt géologique abrite l’un des plus importants ensembles d’art rupestre préhistorique du monde. Plus de 15 000 dessins et gravures permettent d’y suivre, depuis 6000 av. J.-C. jusqu’aux premiers siècles de notre ère, les changements du climat, les migrations de la faune et l’évolution de la vie humaine aux confins du Sahara. Le panorama de formations géologiques présente un intérêt exceptionnel avec ses « forêts de rochers » de grès érodé.
[size=16][/size]
Le Tassili, région montagneuse située au centre du Sahara, occupe la partie sud-est du Sahara algérien, aux frontières de la Libye, du Niger et du Mali. Cet étrange paysage lunaire se caractérise par de profondes gorges, par des lits de rivière asséchés et par des « forêts de rochers ». Au cours de l'époque préhistorique, le Tassili a bénéficié de conditions climatiques beaucoup plus favorables à l'occupation humaine qu'elles ne le sont aujourd'hui : l'abondance de gibier, les possibilités de pratiquer l'élevage et la vie pastorale à proximité immédiate de sites inexpugnables, naturellement défendus, ont été les moteurs essentiels du développement de sa population.
[size=16][/size]
Les formations rocheuses tout à fait uniques et le réseau de vallées encaissées du plateau sont le produit d'une alternance de périodes sèches et humides. À la fin du pléistocène supérieur, par exemple, la région comportait d'immenses lacs, dans la zone aujourd'hui occupée par les Grands Ergs. Ces lacs étaient alimentés par des cours d'eau qui descendaient du Tassili, dont les lits asséchés sont encore visibles aujourd'hui. À la surface du plateau, les rivières ont creusé de profondes gorges, et formé ainsi des plateaux séparés. Depuis 10 000 ans, la région s'est asséchée progressivement, même si ce processus s'est inversé entre 4000 et 2000 av. J.-C., au cours d'une période plus humide. Durant les périodes sèches, l'érosion éolienne a créé des formations rocheuses qui ressemblent à des ruines, connues sous le nom de « forêts de rochers ».
[size=16][/size]
Les plantes et les animaux encore présents sur le plateau témoignent de périodes antérieures plus humides. Parmi les espèces résiduelles qui ont réussi à survivre au sein de microclimats humides, outre le poisson et la crevette, il existait, jusqu'en 1940, un crocodile nain du Sahara qui vivait à des milliers de kilomètres de ses congénères les plus proches, en Égypte.
Depuis 6000 av. J.-C. environ, jusqu'aux premiers siècles de l'ère chrétienne, les différents peuples qui habitaient le plateau ont laissé de nombreuses traces archéologiques de leur présence : habitats, tumulus et enclos qui ont livré un grand nombre d'objets en terre cuite. Toutefois, le Tassili est célèbre dans le monde entier pour les peintures et les gravures rupestres qui y ont été découvertes depuis 1933. Son art se partage entre différentes périodes dont chacune correspond à une faune bien spécifique, mais peut également être distinguée à partir de caractéristiques stylistiques, indépendamment de toute référence à l'écosystème.
[size=16][/size]
On peut en identifier cinq : la période naturaliste, qui peint la faune de la savane ; lapériode archaïque, au cours de laquelle les représentations, qu'elles soient petites ou colossales, prennent la forme de pictogrammes évidemment chargés d'une signification magique ; la période bovidienne (4000-1500 av. J.-C.), la plus importante sur le plan quantitatif, au cours de laquelle les représentations de troupeaux de bovidés et de scènes de la vie quotidienne, figurées en fonction d'une nouvelle esthétique naturaliste, comptent parmi les meilleurs exemples de l'art pariétal préhistorique ;
[size=16][/size]
la période du cheval, couvrant la fin du néolithique et la protohistoire, marquée par la disparition de nombreuses espèces en raison de la désertification progressive de la région, et par l'apparition du cheval ; la période du chameau, au cours des premiers siècles de l'ère chrétienne, qui coïncide avec l'installation d'un climat désertique extrêmement aride, et avec l'apparition du dromadaire.
[size=16][/size]
Le groupe de peintures le plus important se trouve à l'est de Djanet, à l'intérieur du parc national, mais d'autres œuvres d'art rupestre remarquables sont conservées plus au nord, dans la région du wadi Djerat, près d'Illizi.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Ninnenne