[size=24]1ER JOUR DE PRINTEMPS
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Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement, lorsque tout dort,
Il repasse les collerettes
Et cisèle les boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose,
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril, tournant la tête,
Il dit : "printemps, tu peux venir."
Théophile Gautier
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Bonne fête les amours...
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Ton sourire est mon soleil..
Ta tendresse est merveille...
Tu es la lumière qui m'illumine,
Une étoile qui me fascine...
Contre toi, je suis libéré(e)...
Dans tes bras, j'aime m'envoler...
Avoir l'impression d'avoir des ailes,
La sensation de toucher le ciel...
Il y a eu des temps magiques,
Des instants romantiques...
Des périodes difficiles...
Des chagrins, des moments fragiles...
Mais voilà un petit bout de chemin,
Que nous avançons main dans la main...
Et pour la Saint Valentin, fête des amoureux,
Ma plume t'écrit ces mots heureux...
Jardinons notre amour avec tendresse...
Pour que notre relation jamais ne cesse...
Valérie S. (Art et Poèmes)
http://www.art-poemes.com/fete/saint-valentin.php
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Attente
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J'attends ...
J'attends. Le vent gémit. Le soir vient. L'heure sonne.
Mon cœur impatient s'émeut. Rien ni personne.
J'attends, les yeux fermés pour ne pas [size=16]voir le temps
Passer en déployant les ténèbres. J'attends.
Cédant au sommeil dont la quiétude tente,
J'ai passé cette nuit en un rêve d'attente.
Le jour est apparu baigné d'or pourpre et vif,
Comme hier, comme avant, mon cœur bat attentif.
Et je suis énervé d'attendre, sans comprendre,
Comme hier et demain, ce que je puis attendre.
J'interroge mon cœur, qui ne répond pas bien ...
Ah ! qu'il est douloureux d'attendre toujours - rien ![/size]
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Albert Lozeau (1878-1924)---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
la blanche vieillesse
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Texte: dans La blanche vieillesse.....
Méditation.
Heureux ceux qui respectent mes
mains décharnées et mes pieds déformés.
Heureux ceux qui conversent avec moi
bien que j'aie désormais quelque peine à
bien entendre leurs paroles.
Heureux ceux qui comprennent que
mes yeux commencent à s'embrumer et
mes idées à s'embrouiller.
Heureux ceux qui, en perdant du
temps à bavarder avec moi,gardent le
sourire.
Heureux ceux qui jamais ne me font
observer:" C'est la troisième fois que
vous me racontez cette histoire! "
Heureux ceux qui m'assurent qu'ils
m'aiment et que je suis encore bonne ou
bon à quelque chose.
Heureux ceux qui m'aident à vivre
l'automne de ma vie...
SAINT VINCENT DE PAUL
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Profondément dans les Bois
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Dans les bois
Au printemps l'Oiseau naît et chante :
N'avez-vous pas ouï sa voix ? ...
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l'Oiseau - dans les bois !
L'été, l'Oiseau cherche l'Oiselle ;
Il aime - et n'aime qu'une fois !
Qu'il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l'Oiseau - dans les bois !
Puis quand vient l'automne brumeuse,
Il se tait... avant les temps froids.
Hélas ! qu'elle doit être heureuse
La mort de l'Oiseau - dans les bois !
Gérard de Nerval
Poésie et Souvenirs
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Quand automne en saison revient
Quand automne en saison revient,
La forêt met sa robe rousse
Et les glands tombent sur la mousse
Où dansent en rond les lapins.
Les souris font de grands festins
Pendant que les champignons poussent.
Ah ! que la vie est douce, douce
Quand automne en saison revient.
SAMIVEL (1907-1992)
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Musique de la pluie
C'est la pluie qui tombe goutte à goutte
C'est la pluie qui tombe doucement
Et sa mélodie quand je l'écoute
Fait que pour moi tout devient charmant
C'est la pluie qui fait briller les routes
C'est la pluie qui fait chanter les bois
C'est la pluie qui fait rêver sans doute
Les amoureux blottis sous les toits.
C'est la pluie qui fait que par le monde
Bien des coeurs ont connu le bonheur
Sur les premiers pas de l'aventure
C'est la pluie qui lance chaque fleur
Sur le grand tableau de la nature
C'est la pluie qui jette ses couleurs.
J'aime le chant de la pluie
Dans le vent qui gémit
Car la colère du ciel
N'est jamais éternelle
Et l'orage qui fait rage
Nous annonce l'arc-en-ciel.
Interprète: Luis Mariano
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Trop tard...
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Trop tard
Nature, accomplis-tu tes oeuvres au hasard,
Sans raisonnable loi ni prévoyant génie ?
Ou bien m'as-tu donné par cruelle ironie
Des lèvres et des mains, l'ouïe et le regard ?
Il est tant de saveurs dont je n'ai point ma part,
Tant de fruits à cueillir que le sort me dénie !
Il voyage vers moi tant de flots d'harmonie,
Tant de rayons qui tous m'arriveront trop tard !
Et si je meurs sans voir mon idole inconnue,
Si sa lointaine voix ne m'est point parvenue,
A quoi m'auront servi mon oreille et mes yeux ?
A quoi m'aura servi ma main hors de la sienne ?
Mes lèvres et mon coeur, sans qu'elle m'appartienne ?
Pourquoi vivre à demi quand le néant vaut mieux ?
René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
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chanson d automne
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Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte
Paul Verlaine
(1844- 1896)
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jour de pluie
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Pluie
Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l'averse ;
Le deuil de l'air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L'onde à grands flots le sillonne et l'entraîne.
Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d'eau.
Le long d'un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard ;
La terre est boue et le ciel est brouillard ;
L'homme s'ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
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automne
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeursLes fruits tombant sans qu'on les cueilleLe vent et la forêt qui pleurentToutes leurs larmes en automne feuille à feuilleLes feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule
Guillaume Apollinaire,---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------les larmes
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“Les larmes ont une force et une justification spirituelle. Il existe, plus exactement, tout un arc en ciel de larmes, des larmes de gratitude, d’émerveillement, d’émotion, de souffrance, de joie, de tristesse… Mais ce qui leur est toujours propre – qu’elles expriment un excès de souffrance ou un excès de grâce – c’est l’expression de l’humilité capable de refléter la lumière. L’œil du fier est toujours sec. Celui qui pleure s’agenouille et celui qui s’agenouille pleure intérieurement. Et s’agenouiller signifie se rapprocher intérieurement de la terre, prendre part à l’humilité de la terre, en présence du sublime du ciel.”
Goethe
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Sur la plage
La plage étincelle, fume
Et retentit, vaste enclume
Que les vagues et le vent
Couvrent de bruit et d'écume.
Je vais, selon ma coutume,
Le long du galet mouvant,
Les yeux au large, rêvant
Quelque rêve décevant
Salé de fraîche amertume.
Avec leurs doux cris joyeux
Et leurs mines ingénues,
De beaux enfants, jambes nues,
Se mouillent à qui mieux mieux.
De loin, les suit et les gronde
Une vieille grand-maman.
Une jeune femme blonde
Lit toute seule un roman.
Les légères mousselines
Des nuages vagabonds
Se déchirent aux collines.
Les grandes vagues félines
Se cabrent, puis font des bonds.
Et je contemple l'abîme ;
Et je voudrais, âme et corps,
Me mêler aux longs accords
Qui roulent de cime en cime.
[size=16]Mon rêve familier[/size]
[size=13]Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
[ Paul Verlaine ][/size]
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la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
[size=15]L'Homme et la mer
Poèmes de Charles Baudelaire [/size]
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la courbe de tes yeux
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
[size=13]Parfums éclos d'une couvée d'aurores[/size]
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul Eluard
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couple
L'amour est clair comme le jour
L'amour est simple comme bonjour
L'amour est nu comme la main
C'est ton amour et le mien
Pourquoi parler du grand amour
Pourquoi chanter la grande vie ?
Notre amour est heureux de vivre et ça lui suffit.
C'est vrai l'amour est très heureux
Et même un peu trop ... peut-être.
Et quand on a fermé la porte
Rêve de s'enfuir par la fenêtre
Si notre amour voulait partir
Nous ferions tout pour le retenir,
Que serait notre vie sans lui ?
Une valse lente sans musique
La mécanique de l'ennui.
Sans amour sans vie !
[ Jacques Prévert ]
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Ninnenne