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| Poèmes de différents auteurs et divers sujets | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes de différents auteurs et divers sujets Ven 13 Nov - 13:03 | |
| Loin des oiseaux Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert ! Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert
Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case Chérie? Quelque liqueur d'or qui fait suer. Je faisais une louche enseigne d'auberge. Un orage vint chasser le ciel. Au soir L'eau des bois se perdait sur les sables vierges, Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares ; Pleurant, je voyais de l'or et ne pus boire.
Arthur Rimbaud. [size=16][/size] Il [size=16]neige.[/size]La source écume et frissonne Avant qued'aller mourir dans la mer. Un seul arbre est vert : c'est unchêne vert. Le jour se dissipe et l'angélus sonne.Le village tousse et s'encapuchonne. Aucune chanson ne réchauffe l'air : Les chardonnerets n aiment point l'hiver. Sur les sentiers blancs ne passe personne.Le beau mois de mai quand reviendra-t-il Pourrons-nous bientôt cueillirle myrtil Et des papillons voir les arrivéesFernand Mazade.[size=16][/size] --------------------------------------------------------------------------------------------------La [size=16]neige tombeQuand la neige tombe, Est-ce une colombe Qui secoue au vent Son plumage blanc Ou tout un cortège De blancs perce-neige Qui suit en dansant Le Prince CharmantAnnaïk Le Leard.[/size] ----------------------------------------------------------------------------------------------------- [size] EnfanceAu jardin des cyprès je filais en rêvant,Suivant longtemps des yeux les flocons que le ventPrenait à ma quenouille, ou bien par les alléesJusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaiesJe marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins,Me grisant du parfum des lys, tendant les mainsVers les iris fées gardés par les grenouilles.Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles,Et mon jardin, un monde où je vivais exprèsPour y filer un jour les éternels cyprès.Guillaume Apollinaire.-----------------------------------------------------------------------------------------------------Le premier jour de l’an Les sept jours frappent à la porte.Chacun d’eux dit : Lève-toi !Soufflant le chaud, soufflant le froid.Soufflant des temps de toute sorteQuatre saisons et leur escorteSe partagent les douze mois.Au bout de l’an, le vieux portierOuvre toute grande la porteEt d’une voix beaucoup plus forteCrie à tous vents : Premier janvier ! Pierre Ménanteau.-----------------------------------------------------------------------------------------------------Le Noël des animaux
Dans la forêt les animaux Auront tous un petit cadeau Dans la forêt les animaux Auront tous un petit cadeau
L'écureuil veut des noisettes L'écureuil veut des noisettes
Venez tous sous le sapin Le Père Noël viendra bien Venez tous sous le sapin Le Père Noël viendra bien
Dans la forêt les animaux Auront tous un petit cadeau Dans la forêt les animaux Auront tous un petit cadeau
Le lapin veut des carottes Le lapin veut des carottes
Venez tous sous le sapin Le Père Noël viendra bien Venez tous sous le sapin Le Père Noël viendra bien
Le renard veut une poule Le renard veut une poule
Et la biche voudrait du foin Et la biche voudrait du foin
Le hibou voudrait la lune Le hibou voudrait la lune Jean Naty-Boyer.[/size] ---------------------------------------------------------------------------------------------------LA PRIERE DU [size=16]CHEVAL A SON MAITRE
A toi mon maître, je dédie cette prière:
[/size] Donne-moi souvent à manger et à boire et quand ma journée de [size=16]travail est finie, veille à ce que ma litière soit sèche et propre et mon box suffisamment large afin que j'y sois à l'aise.[/size] Chaque jour contrôle mes pieds soigne-moi avec une éponge humide.
Quand je refuse de manger examine mes dents : peut-être qu'un ulcère m'empêche de manger.
Comme je ne peux te dire quand j'ai soif, fais-moi boire souvent de l'eau fraîche et propre, même pendant le [size=16]travail : ceci m'évitera la colique et autres maladies. [/size] Parle-moi : ta voix est souvent plus efficace que la cravache et les rênes. Caresse-moi souvent pour que je puisse apprendre à t'aimer et te servir mieux.
Ne me tire pas la tête vers le haut avec le filet, ce qui me cause de grandes douleurs au cou et à la bouche et m'empêche de développer toutes mes forces et de me sauver des chutes.
Ne me coupe pas la queue, me privant ainsi de ma meilleure défense contre les mouches et les taons qui me tourmentent.
Ne tire pas sur les rênes, et dans les montées ne me donne pas de coup de cravaches. Ne me donne pas de coups, ne me bat pas quand je ne comprends pas ce que tu veux, mais essaye que je puisse te comprendre. Si je refuse, assure-toi que le mors et la bride soient en ordre et que je n'ai rien aux pieds qui me fasse mal. Si je m'effarouche, ne me frappe pas: mais pense que cela peut dépendre de l'usage des œillères qui m'empêche de bien voir ou de défauts de ma vue.
Ne m'oblige pas à tirer un poids supérieur à mes possibilités, ni à aller vite sur des rues glissantes. Quand je tombe , sois patient et aide-moi car je fais de mon mieux pour rester debout et si je bute, sache que ce n'est pas de ma faute : n'ajoute pas à mon angoisse d'avoir échappé à un danger le mal de tes coups de cravache qui augmentent ma peur et me rendent nerveux. Essaye de me mettre à l'abri du soleil.
Et quand il fait froid, mets-moi une couverture sur le dos, non pas quand je travaille mais quand je suis au repos.
Et enfin, mon bon maître quand la vieillesse me rendra inutile ne me condamne pas à mourir de privations et de douleurs sous la férule d'un homme cruel mais laisse moi mourir de vieillesse au pré, chez un paysan qui me traitera bien ou dans une pension pour vieux [size=16]chevaux méritants comme nous en avons ou enlève-moi toi-même la vie, sans me faire souffrir et tu en auras le mérite.[/size] -------------------------------------------------------------------- Les deux chats Deux [size=16]chats qui descendaient du fameux Rodilard,[/size] Et dignes tous les deux de leur noble origine, Différaient d'embonpoint : l'un était gras à lard, C'était l'aîné ; sous son hermine D'un chanoine il avait la mine, Tant il était dodu, potelé, frais et beau : Le cadet n'avait que la peau Collée à sa tranchante échine. Cependant ce cadet, du matin jusqu'au soir, De la cave à la gouttière Trottait, courait, il fallait voir, Sans en faire meilleure chère. Enfin un jour au désespoir, Il tint ce discours à son frère : Explique-moi par quel moyen, Passant ta vie à ne rien faire, Moi travaillant toujours on te nourrit si bien, Et moi si mal. La chose est claire, Lui répondit l'aîné , tu cours tout le logis Pour manger rarement quelque maigre souris... N'est-ce pas mon devoirD'accord cela peut être Mais moi je reste auprès du maître ; Je sais l'amuser par mes tours. Admis à ses repas sans qu'il me réprimande, Je prends de bons morceaux et puis je les demande En faisant patte de velours, Tandis que toi pauvre imbécile, Tu ne sais rien que le servir, Va le secret de réussir, C'est d'être adroit non d'être utile.
Jean-Pierre Claris de Florian.[size=16][/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs et divers sujets Ven 13 Nov - 13:30 | |
| Le cheval
Et le [size=16]cheval longea ma page. Il était seul sans cavalier, Mais je venais de dessiner Une mer immense et sa plage.
Comment aurais-je pu savoir D'où il venait où il allait Il était grand il était noir, Il ombrait ce que j'écrivais.
J'aurais pourtant dû deviner Qu'il ne fallait pas l'appeler. Il tourna lentement la tête Et, comme s'il avait eu peur Que je lise en son cœur de bête, Il redevint simple blancheur.[/size]
Maurice Carême.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les Fenêtres, Du rouge au vert tout le jaune se meurt Quand chantent les aras dans les forêt natales abatis de pihis
Il y a un [size=13]poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile[/size] Nous l’enverrons en [size=13]message téléphonique traumastisme géant [/size] Il fait couler les yeux Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche Tu soulèveras le rideau Et maintenant voilà que s’ouvre la fenêtre Araignées quand les mains tissaient la lumière Beauté pâleur insondables violets Nous tenterons en vain de prendre du repos On commencera à minuit Quand on a le temps on a la liberté Bigorneaux Lottes multiples Soleils et l’Oursin du couchant Une vieille paire de chaussures jaunes devant la fenêtre
Les tours ce sont les rues Puits
Puits ce sont les places Arbres creux qui abritent les Câpresses vagabondes Les Chabins chantent des airs à mourir Aux Chabines marronnes Et l’oie oua-oua trompette au nord Où les chasseurs de ratons Raclent les pelleteries Étincelant diamant Vancouver
Où le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l’hiver O Paris
Du rouge au vert tout le jaune se meurt Paris Vancouver Hyères Maintenon New-York et les Antilles La fenêtre s’ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumière Guillaume Apollinaire. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- La Biche, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux Son petit faon délicieux A disparu dans la nuit brune.
Pour raconter son infortune A la forêt de ses aïeux, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux.
Mais aucune réponse aucune, A ses longs appels anxieux ! Et le cou tendu vers les cieux, Folle d'amour et de rancune, La biche brame au clair de lune.
Maurice Rollinat. [size=16][/size] ---------------------------------------------------------------------Femme et chatte Elle jouait avec sa chatte, Et c'était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'ébattre dans l'ombre du soir.
Elle cachait la scélérate ! Sous ces mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir.
L'autre aussi faisait la sucrée Et rentrait sa griffe acérée, Mais le diable n'y perdait rien... Et dans le boudoir où, sonore, Tintait son rire aérien, Brillaient quatre points de phosphore. Paul Verlaine. [size=18][/size] ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------[size=16]Le récif de corail[/size] [size=16]Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore, Éclaire la forêt des coraux abyssins Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins, La bête épanouie et la vivante flore.
Et tout ce que le sel ou l'iode colore, Mousse, algue chevelue, anémones, oursins, Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins, Le fond vermiculé du pâle madrépore.
De sa splendide écaille éteignant les émaux, Un grand poisson navigue à travers les rameaux ; Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ;
Et, brusquement, d'un coup de sa nageoire en feu Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu, Courir un frisson d'or, de nacre et d'émeraude.[/size] [size=16]José Maria de Hérédia.[/size] [size=16][size=16][/size][/size] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Eau printanière, pluie harmonieuse [size=16]Eau printanière, pluie harmonieuse et douce Autant qu'une rigole à travers le verger Et plus que l'arrosoir balancé sur la mousse, Comme tu prends mon cœur dans ton réseau léger
A ma fenêtre, ou bien sous le hangar des routes Où je cherche un abri, de quel bonheur secret Viens-tu mêler ma peine, et dans tes belles gouttes Quel est ce souvenir et cet ancien regret ?[/size]
[size=16]Jean Moréas.[/size]
[size=16]------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------[/size] Un oiseau chante
Un oiseau chante ne sais où C'est je crois ton âme qui veille Parmi tous les soldats d'un sou Et l'oiseau charme mon oreille
Ecoute il chante tendrement Je ne sais pas sur quelle branche Et partout il va me charmant Nuit et jour semaine et dimanche
Mais que dire de cet oiseau Que dire des métamorphoses De l'âme en chant dans l'arbrisseau Du cœur en ciel du ciel en roses
L'oiseau des soldats c'est l'amour Et mon amour c'est une fille La rose est moins parfaite et pour Moi seul l'oiseau bleu s'égosille
Oiseau bleu comme le cœur bleu De mon amour au cœur céleste Ton chant si doux répète-le A la mitrailleuse funeste
Qui claque à l'horizon et puis Sont-ce les astres que l'on sème Ainsi vont les jours et les nuits Amour bleu comme est le cœur même
Guillaume Apollinaire. [size=18]-------------------------------------------------------------------------------------------------------------Chanson de PrintempsViens ! enfants, la terre s'éveille,Le soleil rit au gazon vert !La fleur au calice entr'ouvertReçoit les baisers de l'abeille.Respirons cet air pur !Enivrons-nous d'azur !Là-haut sur la collineViens cueillir l'aubépine !La neige des pommiersParfume les sentiers.Viens ! enfants , voici l'hirondelle,Qui passe en chantant dans les airs;Ouvre ton âme aux frais concertsEclos sous la feuille nouvelle.Un vent joyeux, là-bas,Frémit dans les lilas;C'est la saison bénie,C'est l'amour, c'est la vie !Qu'un fleuve de bonheurInonde notre cœur.Viens ! enfants , c'est l'heure charmanteOù l'on voudrait rêver à deux;Mêlons nos rêves et nos vœuxSous cette verdure naissante;Salut, règne des fleurs,Des parfums, des couleurs !Les suaves haleinesVoltigent sur les plaines;Le cœur épanouiSe perd dans l'infini !Eugène Tourneux.------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- [size=16][size=18]La Tendresse[/size][/size] [size=18][size=16] Est une effusion du cœur Semblable à une gerbe de bonheur.
La tendresse, C’est se donner sans retenue, C’est devenir semblable A un torrent de bonté et d’amour.
Un geste de tendresse a la délicatesse D’un pétale de rose.
La tendresse est la caresse de l’amour.
La tendresse est la volupté du bonheur.
La tendresse est souvent plus parlante Que tous les discours affectueux.
La tendresse est Le regard bienveillant qui pardonne tout. Un éclat de rire partagé est aussi Une forme de tendresse échangée.
Il ne faut pas économiser sa tendresse, En être avare , C’est un don magique et généreux.[/size][/size] [size=18][size=16]Jean Gastaldi.[/size][/size] [/size] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- [size=18]A la rencontre du Printemps
Cheveux au vent Tambour battant, Allons-nous-en, A la rencontre du printemps.
Des arbres, des toits, des auvents, Il pleut des milliers d'hirondelles. Le soleil verse sur les champs, De pleins paniers de [size=18]fleurs nouvelles.
Cheveux au vent, Tambour battant, Allons-nous-en, A la rencontre du printemps.
Prenons nos trompettes gaiement Et sonnons la mort de l'hiver. La terre est comme un agneau blanc Dans les bras nus de l'univers.
Cheveux au vent, Tambour battant, Allons-nous-en, A la rencontre du printemps.
Maurice Carême.[/size][/size] [size=18][size=18][/size][/size] --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Printemps
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire , Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l'ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.
Victor Hugo.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pluie de PrintempsPluie de Printemps tombe du ciel parfumée au Soleil qui vient pointer son nez Les plantes sourient à la lueur du jour Et viennent offrir leur coeur à ses gouttes seméesPluie de printemps plus belle que l’Automne Vient rafraîchir les coeurs, vient inonder les cours Et bientôt donne tout ce qu’attend la Nature L’Eau si précieuse et pure pour tout recommencer Elodie Santos.---------------------------------------------------------------------------------------------------------------MarsEn mars, quand s'achève l'hiver,Que la campagne renaissanteRessemble à la convalescenteDont le premier sourire est cher ;Quand l'azur, tout frileux encore,Est de neige éparse mêlé,Et que midi, frais et voilé,Revêt une blancheur d'aurore ;Quand l'air doux dissout la torpeurDes eaux qui se changeaient en marbres ;Quand la feuille aux pointes des arbresSuspend une verte vapeur ;Et quand la femme est deux fois belle,Belle de la candeur du jour,Et du réveil de notre amourOù sa pudeur se renouvelle,Oh ! Ne devrais-je pas saisirDans leur vol ces rares journéesQui sont les matins des annéesEt la jeunesse du désir ?Mais je les goûte avec tristesse ;Tel un hibou, quand l'aube luit,Roulant ses grands yeux pleins de nuit,Craint la lumière qui les blesse,Tel, sortant du deuil hivernal,J'ouvre de grands yeux encore ivresDu songe obscur et vain des livres,Et la nature me fait mal.René-François Sully Prudhomme.----------------------------------------------------------------------------------------------------------AvrilDéjà les beaux jours, la poussière, Un ciel d’azur et de lumière, Les murs enflammés, les longs soirs Et rien de vert à peine encore Un reflet rougeâtre décore Les grands arbres aux rameaux noirs !Ce beau temps me pèse et m’ennuie. - Ce n’est qu’après des jours de pluie Que doit surgir, en un tableau, Le printemps verdissant et rose, Comme une nymphe fraîche éclose Qui, souriante, sort de l’eau.Gérard de Nerval.---------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le petit oiseau chante le retour du jour Petit oiseau Pour chanter le retour Du jour L'oiseau plus ne sommeille; Dès l'aurore il s'éveille Pour chanter le retour Du jour. Sa voix douce et si pure, Et l'onde qui murmure Raniment la nature.
Salut ! petit oiseau, Si beau, L'écho du bois répète Ta douce chansonnette; J’aime ton chant nouveau, Si beau. Caché sous le feuillage, Par ton tendre ramage Tu ravis le bocage.
Viens écouter ses chants Touchants, Ma bonne et vieille mère, Sous la feuille légère ! Il te dira des chants Touchants. Que pour toi ma tendresse Embellisse sans cesse Les jours de ta vieillesse !
Adieu ! petit oiseau, Si beau, Je viendrai dès l'aurore Pour t'écouter encore. Adieu ! petit oiseau, Si beau ! A bénir tu m'engages, Dieu qui fit le bocage, Et ton brillant ramage.
Adolphe de Bouclon.[size=18][/size] -------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les Deux Amis Deux vrais amis vivaient au MonomotopaL'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre : Les amis de ce pays-là Valent bien dit-on ceux du nôtre. Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du Soleil, Un de nos deux Amis sort du lit en alarme : Il court chez son intime, éveille les valets : Morphée avait touché le seuil de ce palais. L'Ami couché s'étonne, il prend sa bourse, il s'arme; Vient trouver l'autre, et dit : Il vous arrive peu De courir quand on dort ; vous me paraissiez homme A mieux user du temps destiné pour le somme : N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu En voici. S'il vous est venu quelque querelle, J'ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point De coucher toujours seul , Une esclave assez belle Était à mes côtés : voulez-vous qu'on l'appelle ? - Non, dit l'ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point : Je vous rends grâce de ce zèle. Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu ; J'ai craint qu'il ne fût vrai, je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause. Qui d'eux aimait le mieux, que t'en semble, Lecteur ? Cette difficulté vaut bien qu'on la propose. Qu'un ami véritable est une douce chose. Il cherche vos besoins au fond de votre cœur; Il vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même. Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s'agit de ce qu'on aime. Jean de la Fontaine.--------------------------------------------------------------------------------------------MamanJ’ai de toi une image Qui ne vit qu’en mon cœur. Là, tes traits sont si purs Que tu n’as aucun âge.
Là, tu peux me parler Sans remuer les lèvres, Tu peux me regarder Sans ouvrir les paupières.
Et lorsque le malheur M’attend sur le chemin, Je le sais par ton cœur Qui bat contre le mien.
Maurice Carême.[size=18][/size] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------[center]En écoutant les oiseaux
Oh ! Quand donc aurez-vous fini, petits oiseaux, De jaser au milieu des branches et des eaux, Que nous nous expliquions et que je vous querelle ? Rouge-gorge, verdier, fauvette, tourterelle, Oiseaux, je vous entends, je vous connais. Sachez Que je ne suis pas dupe, ô doux ténors cachés, De votre mélodie et de votre langage. Celle que j'aime est loin et pense à moi ; je gage, O rossignol dont l'hymne, exquis et gracieux, Donne un frémissement à l'astre dans les cieux, Que ce que tu dis là, c'est le chant de son âme. Vous guettez les soupirs de l'homme et de la femme, Oiseaux ; Quand nous aimons et quand nous triomphons, Quand notre être, tout bas, s'exhale en chants profonds, Vous, attentifs, parmi les bois inaccessibles, Vous saisissez au vol ces strophes invisibles, Et vous les répétez tout haut, comme de vous ; Et vous mêlez, pour rendre encor l'hymne plus doux, A la chanson des coeurs, le battement des ailes ; Si bien qu'on vous admire, écouteurs infidèles, Et que le noir sapin murmure aux vieux tilleuls : « Sont-ils charmants d'avoir trouvé cela tout seuls ! » Et que l'eau, palpitant sous le chant qui l'effleure, Baise avec un sanglot le beau saule qui pleure ; Et que le dur tronc d'arbre a des airs attendris ; Et que l'épervier rêve, oubliant la perdrix ; Et que les loups s'en vont songer auprès des louves ! Divin ! dit le hibou ; le moineau dit :Tu trouves ? Amour, lorsqu'en nos coeurs tu te réfugias, L'oiseau vint y puiser ce sont ces plagiats, Ces chants qu'un rossignol, belles,
Prend sur vos bouches, Qui font que les grands bois courbent Leurs fronts farouches, Et que les lourds rochers, stupides et ravis, Se penchent, les laissant piller le chènevis, Et ne distinguent plus, dans leurs rêves étranges, La langue des oiseaux de la langue des anges.
Victor Hugo.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------ L'orage Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche, Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche Et lacère le front ramu du vieux verger. Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle. Mais voici tout le ciel redevenu vermeil. Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille, Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil, Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles. Emile Verhaeren. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ninnenne blog de partage
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