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| Poèmes de différents auteurs et divers sujets | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes de différents auteurs et divers sujets Dim 15 Nov - 14:55 | |
| Les coccinelles bêtes à bon Dieu La coccinelle
Elle me dit : Quelque chose Me tourmente. Et j'aperçus Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose. J'aurais dû - mais, sage ou fou, A seize ans on est farouche, Voir le baiser sur sa bouche Plus que l'insecte à son cou. On eût dit un coquillage ; Dos rose et taché de noir. Les fauvettes pour nous voir Se penchaient dans le feuillage. Sa bouche franche était là : Je me courbai sur la belle, Et je pris la coccinelle ; Mais le baiser s'envola. Fils, apprends comme on me nomme, Dit l'insecte du ciel bleu, Les bêtes sont au bon Dieu, Mais la bêtise est à l'homme.
Victor Hugo. Ô beau rosier du paradisÔ beau rosier du paradis, Beau rosier aux milliers de roses, Qui dans les parfums resplendis, Et dans la lumière reposes; Ô beau rosier du jardin clos, Beau rosier aux roses altières, Qui sur l'herbe étends les réseaux Que font tes ombres familières; Au tour de qui, toutes tremblantes, De l'Occident à l'Orient, Ces humbles et douces servantes Glissent et tournent lentement, Jusques à l'heure solennelle Où la nuit, à pas clandestins, Étendant ses voiles sur elles, Les confond toutes dans son sein.
Charles Van Lerberghe. [size=18][/size] La pluieLa pluie Longue comme des fils sans fin, la longue pluie Interminablement, à travers le jour gris, Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris, Infiniment, la pluie, la longue pluie, la pluie. Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent, Au ciel maussade et noir. Elle s'étire, patiente et lente, Sur les chemins, depuis hier soir, Sur les chemins et les venelles, Continuelle. Au long des lieues, Qui vont des champs vers les banlieues, Par les routes interminablement courbées, Passent, peinant, suant, fumant, En un profil d'enterrement, Les attelages, bâches bombées ; Dans les ornières régulières Parallèles si longuement Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament, L'eau dégoutte, pendant des heures ; Et les arbres pleurent et les demeures, Mouillés qu'ils sont de longue pluie, Tenacement, indéfinie Les rivières, à travers leurs digues pourries, Se dégonflent sur les prairies, Où flotte au loin du foin noyé ; Le vent gifle aulnes et noyers ; Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps, De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ; Le soir approche avec ses ombres
Dont les plaines et les taillis s'encombrent, Et c'est toujours la pluie, la longue pluie Fine et dense, comme la suie, la longue pluie
La pluie et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques tissent le vêtement, Maille à maille, de dénoument, Pour les maisons et les enclos Des villages gris et vieillots : Linges et chapelets de loques qui s'éffiloquent, Au long de bâtons droits ; Bleus colombiers collés au toit ; Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre, Un emplâtre de papier bistre ; Logis dont les gouttières régulières Forment des croix sur des pignons de pierre ; Moulins plantés uniformes et mornes, Sur leur butte, comme des cornes Clochers et chapelles voisines, la pluie, la longue pluie, Pendant l'hiver, les assassine,la pluie, La longue pluie avec ses longs fils gris. Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides, La longue pluie des vieux pays, Éternelle et torpide . Emile Verhaeren. [size=18][/size] Le LilasLilas La pluie larmoyante caresse ton parfum aime le déséquilibre éphémère des gouttelettes assoiffées de sève. À chaque pétale elle découvre ta beauté symphonie d’unités réfractées. Les fleurs minuscules bleutées par la lumière avancent comme un cortège joyeux dansent comme une valse d'amour. Forsythias et pivoines couronnent cet instant courtisent l’allégorie. Sous le sublime chapiteau de la nature un voile parfumé fleurit notre chimère. Sybille Rembard. [size=18][/size] [size=24]Au bord de la merAu bord de la merPrès de la mer, sur un de ces rivages Où chaque année, avec les doux zéphyrs, On voit passer les abeilles volages Qui, bien souvent, n’apportent que soupirs, Nul ne pouvait résister à leurs charmes, Nul ne pouvait braver ces yeux vainqueurs Qui font couler partout beaucoup de larmes Et qui partout prennent beaucoup de coeurs. Quelqu’un pourtant se riait de leurs chaînes, Son seul amour, c’était la liberté, Il méprisait l’Amour et la Beauté. Tantôt, debout sur un roc solitaire, Il se penchait sur les flots écumeux Et sa pensée, abandonnant la terre Semblait percer les mystères des cieux. Tantôt, courant sur l’arène marine, Il poursuivait les grands oiseaux de mer, Imaginant sentir dans sa poitrine La Liberté pénétrer avec l’air. Et puis le soir, au moment où la lune Traînait sur l’eau l’ombre des grands rochers, Il voyait à travers la nuit brune Deux yeux amis sur sa face attachés. Quand il passait près des salles de danse, Qu’il entendait l’orchestre résonner, Et, sous les pieds qui frappaient en cadence Quand il sentait la terre frissonner Il se disait: Que le monde est frivole!” Qu’avez-vous fait de votre liberté! Ce n’est pour vous qu’une vaine parole, Hommes sans coeur, vous êtes sans fierté! Pourtant un jour, il y porta ses pas Ce qu’il y vit, je ne le saurais dire Mais sur les monts il ne retourna pas. Guy de Maupassant.[size=24][/size] L'Amour maternel poèmeLe bonheur Heureux celui qui passe son enfanceSous le regard de l'amour maternel !L'oeil d'une mère est fait pour l'innocence ;Son âme amante est un présent du ciel.Heureux celui dont la tendre jeunesseTrouve au foyer de ses nobles parentsLe pain, hélas ! que souvent la richesse,Sans le bénir, donne aux pauvres enfants !Heureux celui qui, loin de sa patrie,Trouve une main qui lui serre la main,Une âme sûre, où son âme attendriePuise aujourd'hui l'espoir du lendemain !Heureux surtout l'ami, l'époux, le pèreQui sait apprendre à ses petits enfantsComment il faut aimer Dieu, père et mère,Et puis bénir l'ami de ses parents !Frédéric Hisley.-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------La jeunesse n'a qu'un tempsLa jeunesse n'a qu'un temps Notre avenir doit éclore Au soleil de nos vingt ans ! Aimons et chantons encore ; La jeunesse n'a qu'un temps. Cuirassés de patience Contre le mauvais destin De courage et d'espérance Nous pétrissons notre pain. Notre humeur insoucieuse, Aux fanfares de nos chants, Rend la misère joyeuse, La jeunesse n'a qu'un temps. Si la maîtresse choisie, Qui nous aime par hasard, Fait fleurir la poésie Aux flammes de son regard, Lui sachant gré d'être belle, Sans nous faire de tourments Aimons-la, même infidèle. La jeunesse n'a qu'un temps. Puisque les plus belles choses, Les amours et la beauté, Comme le lis et les roses, N'ont qu'une saison d'été, Quand mai tout en fleurs arbore Le drapeau vert du printemps, Aimons et chantons encore : La jeunesse n'a qu'un temps. Notre avenir doit éclore Au soleil de nos vingt ans ! Aimons et chantons encore ; La jeunesse n'a qu'un temps.
Henri Murger.
[size=18][/size] Belle journée avec le soleilSoleil
Flambeau de l'Univers, charmant père du jour, Globe d'or et de feu, centre de la lumière, Admirable portrait de la cause première, Tu fais de la nature et la joie et l'amour. Comme un superbe roi, qui brille dans sa cour, Couronné de rayons en ta haute carrière, Des portes d'Orient tu franchis la barrière, Pour visiter le Gange et le Pô tour à tour. Ainsi marchant toujours dans la pompe royale, Et courant de l'aurore à l'Inde occidentale, Tu répands en tous lieux ton éclat sans pareil. Mais si je te compare au Dieu de la nature, Dont tu n'es après tout que la faible peinture, Ton éclat n'est qu'une ombre et tu n'es plus soleil.
Laurent Drelincourt. [size=18][/size] Voici donc le printemps PrintempsVoici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.Victor Hugo.[size=18][/size] Premier sourire de printempsPremier sourire de printempsTandis qu’à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, II repasse des collerettes Et cisèle des boutons-d’or. Dans le verger et dans la vigne, II s’en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l’amandier. La nature au lit se repose ; Lui, descend au jardin désert Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges Qu’aux merles il siffle à mi-voix, II sème aux prés les perce-neige Et les violettes au bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l’oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d’argent du muguet. Sous l’herbe, pour que tu la cueilles, II met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d’avril tournant la tête, II dit : « Printemps, tu peux venir ! »Théophile Gautier. L'Amour maternel poèmeL'Amour maternelFait d'héroïsme et de clémence,Présent toujours au moindre appel,Qui de nous peut dire où commence,Où finit l'amour maternel ?Il n'attend pas qu'on le mérite,Il plane en deuil sur les ingrats ;Lorsque le père déshérite,La mère laisse ouverts ses bras ;Son crédule dévouement resteQuand les plus vrais nous ont menti,Si téméraire et si modesteQu'il s'ignore et n'est pas senti.Pour nous suivre il monte ou s'abîme,À nos revers toujours égal,Ou si profond ou si sublimeQue, sans maître, il est sans rival :Est-il de retraite plus douceQu'un sein de mère, et quel abriRecueille avec moins de secousseUn cœur fragile endolori ?Quel est l'ami qui sans colèreSe voit pour d'autres négligé ?Qu'on méconnaît sans lui déplaire,Si bon qu'il n'en soit affligé ?Quel ami dans un précipiceNous joint sans espoir de retour,Et ne sent quelque sacrificeOù la mère ne sent qu'amour ?Lequel n'espère un avantageDes échanges de l'amitié ?Que de fois la mère partageEt ne garde pas sa moitié !Ô mère, unique DanaïdeDont le zèle soit sans déclin,Et qui, sans maudire le vide,Y penche un grand cœur toujours plein !René-François Sully Prudhomme. [size=18][/size] L'Amitié quel nom ravissantL'Amitié
L'amitié ! quel nom ravissant ! Tout poète, depuis Homère, Chante l'amitié, la chimère La plus chère à l'esprit qui sent ! Que ton avis soit caressant, Ami ; jamais de voix amère : Sois semblable à la bonne mère, Grondant son fils et l'embrassant. Garde qu'un mot aigre, âme aimante, Ne tombe en l'amitié charmante, Breuvage dont la douceur plaît. Souviens-toi que la moindre goutte D'acide, quand elle y dégoutte, Fait vite aigrir le plus doux lait !
Evariste Boulay-Paty. [size=18][/size] L'amitié est la fleur de l'âmeL'amitié est la fleur de l'âme Je bénis l'amitié, cette chose divine ! Elle est la fleur de l'âme en sa maturité, Lui redonnant l'espoir et la sérénité, Quand sous le poids du doute elle tombe et s'incline.
Dans les âpres sentiers où l'être humain chemine, Où tous laissent leur force, et parfois leur bonté, Celui-là seul au but marche avec sa fierté, Qu'un vrai regard d'ami doucement illumine.
Ne médisons jamais de l'amour, fût-il mort ; Mais, s'il exalte l'homme, il ne le rend pas fort : Il monte pour descendre, il brille pour s'éteindre ;
Tandis que l'amitié, noble instinct d'un cœur droit, Ne visant pas plus haut qu'elle ne peut atteindre, De tout ce qu'elle donne incessamment s'accroît.
Edmond Arnould. [size=18][/size] [/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs et divers sujets Dim 15 Nov - 15:21 | |
| Le Loup moraliste Poème de VoltaireLe Loup moraliste Un loup, à ce que dit l’histoire, Voulut donner un jour des leçons à son fils, Et lui graver dans la mémoire, Pour être honnête loup, de beaux et bons avis. Mon fils, lui disait-il, dans ce désert sauvage, A l’ombre des forêts vous passez vos jours ; Vous pourrez cependant avec de petits ours Goûter les doux plaisirs qu’on permet à votre âge. Contentez-vous du peu que j’amasse pour vous, Point de larcin : menez une innocente vie ; Point de mauvaise compagnie ; Choisissez pour amis les plus honnêtes loups ; Ne vous démentez point, soyez toujours le même ; Ne satisfaites point vos appétits gloutons : Mon fils, jeûnez plutôt l’avent et le carême, Que de sucer le sang des malheureux moutons ; Car enfin, quelle barbarie, Quels crimes ont commis ces innocents agneaux ? Au reste, vous savez qu’il y va de la vie : D’énormes chiens défendent les troupeaux. Hélas ! Je m’en souviens, un jour votre grand-père Pour apaiser sa faim entra dans un hameau. Dès qu’on s’en aperçut : O bête carnassière ! Au loup ! s’écria-t-on ; l’un s’arme d’un hoyau, L’autre prend une fourche ; et mon père eût beau faire, Hélas ! Il y laissa sa peau : De sa témérité ce fut le salaire. Sois sage à ses dépens, ne suis que la vertu, Et ne sois point battant, de peur d’être battu. Si tu m’aimes, déteste un crime que j’abhorre. Le petit vit alors dans la gueule du loup De la laine, et du sang qui dégouttait encore : Il se mit à rire à ce coup. Comment, petit fripon, dit le loup en colère, Comment, vous riez des avis Que vous donne ici votre père ? Tu seras un vaurien, va, je te le prédis : Quoi ! Se moquer déjà d’un conseil salutaire ! L’autre répondit en riant : Votre exemple est un bon garant ; Mon père, je ferai ce que je vous vois faire.
Tel un prédicateur sortant d’un bon repas Monte dévotement en chaire, Et vient, bien fourré, gros et gras, Prêcher contre la bonne chère. Voltaire. [size=18][/size] [size=24]Le petit chat blanc poème de Claude RoyLe petit chat blancUn petit chat blanc qui faisait semblant d'avoir mal aux dents disait en miaulant :Souris mon amie j'ai bien du souci. Le docteur m'a dit : Tu seras guérisi entre tes dents tu mets un moment délicatement la queue d'une souris.Très obligeamment souris bonne enfant s'approcha du chat qui se la mangea.MoralitéLes bons sentiments ont l'inconvénient d'amener souvent de graves ennuis aux petits enfants comme-z-aux souris.Claude Roy.[size=18][/size] L'enfance Poème de Gérard de NervalL' enfanceQu'ils étaient doux ces jours de mon enfance Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin, je coulai ma douce existence, Sans songer au lendemain. Que me servait que tant de connaissances A mon esprit vinssent donner l'essor, On n'a pas besoin des sciences, Lorsque l'on vit dans l'âge d'or ! Mon coeur encore tendre et novice, Ne connaissait pas la noirceur, De la vie en cueillant les fleurs, Je n'en sentais pas les épines, Et mes caresses enfantines Étaient pures et sans aigreurs. Croyais-je, exempt de toute peine Que, dans notre vaste univers, Tous les maux sortis des enfers, Avaient établi leur domaine ?
Nous sommes loin de l'heureux temps Règne de Saturne et de Rhée, Où les vertus, les fléaux des méchants, Sur la terre étaient adorées, Car dans ces heureuses contrées Les hommes étaient des enfants. Gérard de Nerval. [size=18][/size] Dans la vie hélas trop de gens s'ennuient poème Dans leur vie hélas, trop de gens s’ennuientEt n’espèrent plus grand-chose de leur vieDe ce temps qu’ils pourraient passer à aimer Ils le passent malheureusement à s’ennuyer.Je me demande à quoi ils rêvaient étant enfants Faisaient-ils de beaux rêves étant adolescents?N’ont-ils jamais développé une passion?N’avaient-ils pas un seul moyen d’évasion?La vie, ce n’est pas seulement travaillerY’a des moments ou il faut s’amuser.Aussi explorer nos possibilités humaines,Agir, faire souvent des choses qu’on aime.Car, une personne heureuse après toutA-t-elle vraiment beaucoup plus que nous?Elle n’a pas nécessairement plus d’argent,Ne dispose pas de beaucoup plus de temps.On pourrait obtenir ce qui nous plait tant,Mais, serions-nous plus heureux pour autant?Mieux vaut faire la paix avec nous-même,Nous répéter souvent, que oui on s’aime.Être heureux, c’est une définition de l’esprit.On pourrait tous être heureux dans notre vieSi on s’attardait moins sur nos faiblessesSi on admirait plutôt nos belles richesses.Beaucoup de gens un jour, sont devenus heureux, Parce qu’ils ont cessé ce jour-là de penser à eux. Claude Marcel Breault. La Rose de Novembre PoèmeLa Rose de Novembre Il n'est plus belle fleur qu'une rose d'automne,Quand elle sait déjà que ses jours sont comptés,Et que près de sa fin, généreuse,elle donneEncore plus de parfum qu'aux beaux jours de l'été.Dans le brouillard léger d'une aube de novembreAlors que les oiseaux ne savent plus chanter,Elle va défroisser sa robe d'or et d'ambrePour s'offrir aux regards dans toute sa beauté.Mais un souffle de vent la blesse, la défeuille.Sitôt qu'il a séché ses larmes de rosée,Elle cache ses joues dans son écrin de feuillesPour vivre encore un peu, encore une journée.Ô toi qui ne sais pas combien est éphémèreLa rose qui s'endort et va vers son trépas,Si tu passes près d'elle au jardin de ta mère,Je t'en supplie, enfant, non, ne la cueille pas.Laisse la retenir la vie qui l'abandonne,Suivre des vols d'oiseaux glissant dans le ciel clair.Il n'est plus belle fleur qu'une rose d'automne,Qui se meurt doucement, aux premiers jours d'hiver. Renée Jeanne Mignard. [size=18][/size] [size=24]L'Amitié peut être fragile[/size][/size] - Citation :
- Citation :
L'Amitié L'amitié peut être fragile mais superbe quand on sait lui faire grâce de la nôtre Simplement tendre l'oreille et écouter,
ce sont deux choses essentielles pour acquérir une belle amitié stable Ne demande rien à la vie, laisse-toi guider simplement par ton jugement
et tu pourras connaître la quiétude de savoir que dans le futur,
c'est avec un ami que tu te sentiras bien Car tu apprendras à le connaître et à te confier, comme celà
tu obtiendras une joie de te sentir soulagé et paisible,
tout en voulant explorer la route de l'amitié Tends la main, et tu trouveras sur ton chemin,
une personne qui sera présente pour toi Qui que tu sois, elle t'offrira cette belle amitié que toi seul
tu sentiras lors de ton passage et qui demeurera intacte,
si tu acceptes de la protéger Souris à la vie, elle t'apportera bien du plaisir
et de belles discussions pour égayer ta vie de tous les jours Sois toujours en confiance avec toi-même et les portes s'ouvriront à toi pour te satisfaire dans ce nouveau monde de la communication virtuelle
mais si réaliste que tu te sentiras comme chez toi [size][size] [size=18]Anne-Marie alias ptisoleil.[/size] ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Pluie d'Automne Pluie d'Automne Enfin, voici la pluie et les brumes d’automne ! Le temps est presque froid. Le soleil radieux Depuis hier au soir nous a fait ses adieux ; Le ciel, d’un bout à l’autre, est d’un gris monotone.Sous les arbres feuillus l’ombre se pelotonne, Bleue et tranquille ; un jour aveuglant, odieux Cesse de l’accabler de traits insidieux ; Dans l’accord des couleurs pas une ne détonneLe regard ébloui de trop vives clartés, Brûlé par la splendeur des rayonnants étés, Se détend, se repose et contemple, paisible,Les arbres estompés, les contours amollis, Le vallon qui se creuse en mystérieux plis, Et l’horizon rendu par la pluie invisible. Quand on a l’âme sombre et le cœur angoissé,Ces aspects adoucis, ces tons mélancoliques, Que voilent à demi des hachures obliques Impalpable réseau d’un faible vent poussé,Cette nature en deuil, ce feuillage froissé, Ces teintes d’un vert glauque aux reflets métalliques, Cette pluie au moment des ardeurs idylliques, Vous conviennent bien mieux que le beau temps passé.L’été, c’est le bonheur, la joie et la lumière, L’épanouissement sans crainte de l’esprit A qui tout ici-bas et dans le ciel sourit.L’été, c’est la jeunesse en sa verdeur première, C’est la santé robuste et l’amour insensé Et moi, j’ai l’âme sombre et le cœur angoissé Louisa Siefert. [size=18][/size] La mer pousse une vaste plainte poèmeLa merLa mer pousse une vaste plainte, Se tord et se roule avec bruit, Ainsi qu'une géante enceinte Qui des grandes douleurs atteinte, Ne pourrait pas donner son fruit ;
Et sa pleine rondeur se lève Et s'abaisse avec désespoir. Mais elle a des heures de trêve : Alors sous l'azur elle rêve, Calme et lisse comme un miroir.
Ses pieds caressent les empires, Ses mains soutiennent les vaisseaux, Elle rit aux moindres zéphires, Et les cordages sont des lyres, Et les hunes sont des berceaux.
Elle dit au marin : « Pardonne Si mon tourment te fait mourir ; Hélas ! Je sens que je suis bonne, Mais je souffre et ne vois personne D'assez fort pour me secourir ! »
Puis elle s'enfle encor, se creuse Et gémit dans sa profondeur ; Telle, en sa force douloureuse, Une grande âme malheureuse Qu'isole sa propre grandeur !
René-François Sully Prudhomme.----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les VendangesLes Vendanges Hier on cueillait à l'arbre une dernière pêche,Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche,L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins.Un fin givre a ridé la pourpre des raisins.Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée,Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentéeL'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs,Et le soleil levant conduit les vendangeurs.Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ;Chacun, dans le sillon que le maître désigne,Serpe en main, sous le cep a posé son panier.Honte à qui reste en route et finit le dernier !Les rires, les clameurs stimulent sa paresse !Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse !Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas,Plus d'un rouge corsage entre les échalas ;Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ;La grive au cri perçant fuit et rase les treilles.Malgré les rires fous, les chants à pleine voix,Tout panier est déjà vidé plus d'une fois,Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange,Escortés des enfants, sont partis pour la grange.Au pas lent des taureaux les voilà revenus,Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus.On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille,Va des chars aux paniers, revient,saute et grappille,Prés des ceps oubliés se livre des combats.Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats,Préludant par des pleurs à de folles risées,Tout empourprés du jus des grappes écrasées . Victor De Laprade. [size=18][/size] [size=24]Le bouquet de fleurs PoèmeLe bouquet Certains avouent qu'ils n’avaient pas compris Que l’amour est une fleur du printemps de la vie Et que, sans eau, elle risque de se faner, Et elle pourrait disparaître au cours de l’été Certains changent complètement de bouquet Ou, parfois même, le vase qui le contenait, En oubliant souvent qu’un bouquet d’été N’aura pas du printemps cette même nouveauté Et le souvenir du premier bouquet demeure. L’amour perdu a créé un vide intérieur. Tant mieux si leur jardin est toujours beau. C’est la vie parfois qui nous offre un cadeau. À chaque jour, il faut s’occuper d’une fleur. Elle peut tellement nous donner de bonheur. Une belle fleur ne vous laissera pas tomber Si vous en faites toujours votre priorité. Quand elle est heureuse, elle offre d’autres fleurs. Si elle est malheureuse, d’autres lui offriront des fleurs. Claude Marcel Breault. [size=18][/size] Les Noces du Papillon PoèmeLes noces du papillon Il faut te marier, Papillon couleur de neige Il faut te marier, Par devant le vieux mûrier. Chers amis, me marierai-je Sans me faire un peu prier ? Il faut te marier, Papillon couleur de neige, Il faut te marier, Par devant le vieux mûrier.
Moi, dit le limaçon Pour loger ta papillonne Moi dit le limaçon Je te cède ma maison. Ce qu'un brave cœur me donne Je l'accepte sans façon Moi, dit le limaçon Pour loger ta papillonne Moi dit le limaçon Je te cède ma maison.
J'ai là dit la fourmi Des fragments de vertes cosses J'ai là dit la fourmi Quelques grains de blé parmi. Ah! le beau repas de noces Tu régales ton ami. J'ai là dit la fourmi Des fragments de vertes cosses J'ai là dit la fourmi Quelques grains de blé parmi.
Moi dit l'abeille d'or Mon dessert fera merveille Moi dit l'abeille d'or J'ai du miel liquide encor. Grand merci, gentille abeille, Qui partage ton trésor ! Moi dit l'abeille d'or Mon dessert fera merveille Moi dit l'abeille d'or J'ai du miel liquide encor.
Voici cher papillon Pour le bal fifre et timbale Voici cher papillon La musique du sillon. C'est aimable à vous, Cigale C'est aimable à toi Grillon! Voici cher papillon Pour le bal fifre et timbale Voici cher papillon La musique du sillon.
Pour toi je vais briller Dit le ver luisant dans l'herbe Pour toi je vais briller Ne te fais donc plus prier. Chers amis tout est superbe Je veux bien me marier ! Pour toi je vais briller Dit le ver luisant dans l'herbe Pour toi je vais briller Ne te fais donc plus prier.
Maurice Bouchor. [size=18][/size] La Tendresse PoèmeLa Tendresse Si tu ne sais que faire de tes mains Transforme-les en tendresse. La tendresse, C’est une parole ou un silence Devenu une offrande. La tendresse C’est mon regard émerveillé Sur ce que tu me donnes, C’est ton regard ébloui Sur ce que je reçois.
Ta tendresse, Une île émerveillée Sertie dans l’océan de mes regards. Permets à mon sourire De te dire ma tendresse, Permets à ma main De t’apporter du doux, Permets à mon regard De te dire ton importance.
La tendresse, C’est aussi savoir Ne pas envahir l’autre de son amour Quand il ne peut le recevoir.
La tendresse C’est parfois se taire pour être entendu. La tendresse Ne comble jamais un vide, Elle rejoint le germe d’un plein Et s’agrandit ainsi pour nourrir L’instant d’une rencontre.
La tendresse, C’est la sève palpitante de la relation.Jacques Salomé.[size=18][/size] Amitié[/size][/size][/size] Amitié Peut-être existe-t-il une âme sur la terre Pour la mienne créée, et dont elle est la sœur : Heureuse et fortunée, ou pauvre et solitaire, Elle me comprendrait et lirait dans mon cœur.
Elle partagerait mes secrètes pensées, Elle aurait mon amour, j’aurais toute sa foi; Sans cesse étroitement l’une à l’autre enlacées, J’existerais pour elle, elle vivrait pour moi.
Nous ne nous ferions point de bruyante promesse, Nous nous dirions beaucoup en nous parlant très peu; Un sourire, un regard, souvent une caresse, Quelquefois un baiser, tendre et discret aveu.
Nous porterions ensemble et la joie et la peine, La croix serait moins lourde et le bonheur plus pur, Et nous achèverions notre carrière humaine. Sûres de nous revoir au delà de l’azur.
Cette félicité n’est encore qu’un rêve Déjà cent fois détruit, cent fois recommencé, Et l’âme que j’espère et que j’attends sans trêve Ne s’est point révélée à mon esprit lassé.
Peut-être que je l’ai déjà vue en ce monde, Peut-être que mes yeux ont rencontré ses yeux, Et dans le court espace, hélas ! d’une seconde, Nos cœurs qui s’appelaient ont palpité joyeux.
Nous nous sommes trouvés bien près de nous connaître, Nous avons été près de nous tendre la main... Puis avec un soupir qui montait dans notre être, Nous avons pris chacune un différent chemin.
Nous avons poursuivi la route solitaire, Le cœur plein de tristesse et de vague regret, Avec le sentiment que jamais, sur la terre, Un semblable destin ne nous réunirait.
Alice de Chambrier. [size=18][/size] [size=24]Un oiseau chanteUn oiseau chanteUn oiseau chante ne sais où C'est je crois ton âme qui veille Parmi tous les soldats d'un sou Et l'oiseau charme mon oreille
Ecoute il chante tendrement Je ne sais pas sur quelle branche Et partout il va me charmant Nuit et jour semaine et dimanche
Mais que dire de cet oiseau Que dire des métamorphoses De l'âme en chant dans l'arbrisseau Du cœur en ciel du ciel en roses
L'oiseau des soldats c'est l'amour Et mon amour c'est une fille La rose est moins parfaite et pour Moi seul l'oiseau bleu s'égosille
Oiseau bleu comme le cœur bleu De mon amour au cœur céleste Ton chant si doux répète-le A la mitrailleuse funeste
Qui claque à l'horizon et puis Sont-ce les astres que l'on sème Ainsi vont les jours et les nuits Amour bleu comme est le cœur même
Guillaume Apollinaire.Roses de JuinRoses de Juin Roses de juin, vous les plus belles, Avec vos cœurs de soleil transpercés; Roses violentes et tranquilles, et telles Qu'un vol léger d'oiseaux sur les branches posés;
Roses de juin et de juillet, droites et neuves, Bouches, baisers qui tout à coup s'émeuvent Ou s'apaisent, au va-et-vient du vent, Caresse d'ombre et d'or, sur le jardin mouvant;
Roses d'ardeur muette et de volonté douce, Roses de volupté en vos gaines de mousse, Vous qui passez les jours du plein été A vous aimer, dans la clarté;
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses Oh ! que pareils à vous nos multiples désirs, Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir S'entr'aiment, s'exaltent et se reposent !
Emile Verhaeren.[size=18][/size] Le Pot de FleursLe pot de fleurs Parfois un enfant trouve une petite graine Et tout d'abord, charmé de ses vives couleurs Pour la planter il prend un pot de porcelaine Orné de dragons bleus et de bizarres fleurs Il s'en va La racine en couleuvres s'allonge, Sort de terre, fleurit et devient arbrisseau Chaque jour, plus avant, son pied chevelu plonge, Tant qu'il fasse éclater le ventre du vaisseau L'enfant revient : surpris, il voit la plante grasse Sur les débris du pot brandir ses verts poignards Il la veut arracher, mais la tige est tenace Il s'obstine, et ses doigts s'ensanglantent au dards Ainsi germa l'amour dans mon âme surprise Je croyais ne semer qu'une fleur de printemps C'est un grand aloès dont la racine brise Le pot de porcelaine aux dessins éclatants. Théophile Gautier. [/size] [size=18][/size] [size=24]Le Vélo sur la route du bonheur[/size][center]Le Vélo sur la route du Bonheur Quelle merveilleuse invention que le vélo ! Elle n’est jamais la même la route du plateau où je pédale au rythme de mon cœur. J’y déguste l’instant, l’instant de bonheur qui lave mon cerveau. Je veux avoir la confiance de l’oiseau et je pense: Légère est ma conscience quand je passe devant le jaune éclatant d’un soleil solitaire et que je sens couler en moi le sang des forces de la terre et des forces de l’eau. Légère est ma conscience lorsque je remplis mes yeux du bleu lumineux des chicorées de l’été du rose des centaurées et des taches rouges des coquelicots. Légère est ma conscience le long de la route grise qui mène au village quand la douce brise me lèche le visage et caresse ma peau. Légère est ma conscience en roulant dans la forêt verte où je souris à la flûte alerte et jolie d’un oiseau. Légère est ma conscience quand je respire les parfums enivrants de l'été ceux du tilleul et de la reine des prés du chèvrefeuille blanc et les senteurs de blé chaud. Légère est ma conscience et grande ma joie de l’effort accompli en haut d’une côte un peu dure quand je sens mes poumons remplis d’air pur et mes mollets raidis et que je sais ce qui est beau. Puis lorsque mon vélo prend de la vitesse je comprends la sagesse des grands arbres balançant leurs feuillages sous le vent Leurs regards tournés vers le haut. Blanche Drevet. [size=18][/size] [size=24]PâquesPâques
Au bord du toit, près des lucarnes, On a repeint les pigeonniers, Et les couleurs vives vacarment Depuis les seuils jusqu'aux greniers
Et c'est le vert, le brun, le rouge, Sur les pignons, au bord de l'eau, Et tout cela se mire et bouge Dans la Lys, la Durme ou l'Escaut.
On bouleverse les cuisines : Des mains rudes, de larges bras Frottent les antiques bassines, L'écuelle usée et le pot gras.
Sur les linges, les draps, les taies, Qu'on sèche à l'air vierge et vermeil, Pleuvent, partout, le long des haies, Les ors mobiles du soleil.
Là-bas, au fond des cours, s'allument Faux et râteaux, coutres et socs; Comme de hauts bouquets de plumes Sur les fumiers luisent les coqs.
Là-bas, au fond des cours, s'allument Faux et râteaux, coutres et socs; Comme de hauts bouquets de plumes Sur les fumiers luisent les coqs.
Emile Verhaeren. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------Tu veux une rose
Mignonne allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vêprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ses beautés laissé choir Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir.
Donc, si vous me croyez, Mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le PrintempsLe Printemps Au printemps, on est un peu fou, Toutes les fenêtres sont claires, Les prés sont pleins de primevères, On voit des nouveautés partout. Oh ! Regarde, une branche verte ! Ses feuilles sortent de l'étui ! Une tulipe s'est ouverte... Ce soir, il ne fera pas nuit . Les oiseaux chantent à tue-tête, Et tous les enfants sont contents On dirait que c'est une fête... Ah ! Que c'est joli le printemps ! Lucie Delarue-Mardrus. -----------------------------------------------------------------------------------------------------------Le jardinage[size=16]Le jardin [/size] [size=16]Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs.
Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille Sentant venir le soir se couchent dans leurs feuilles,
Le jet d'eau du jardin, qui monte et redescend, Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant ;
La paisible maison respire au jour qui baisse Les petits orangers fleurissant dans leurs caisses.
Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang Lassé des feux du jour s'apaise et se détend.
Peu à peu la maison entr'ouvre ses fenêtres Où tout le soir vivant et parfumé pénètre,
Et comme elle, penché sur l'horizon, mon coeur S'emplit d'ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur.[/size] [size=16]Anna de Noailles.[/size] [size=16]-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------[/size] [size=24]Printemps qui vient PoèmePrintemps qui vient Printemps qui vient fleurir le temps arrive un jour sans qu’on le voit venir Printemps qui vient comme le vent souffler sur l’hiver et le faire partir Printemps qui vient renaître à nouveau nous caresser la peau et nous faire sourire Printemps qui vient avec la Douceur accueillir le Soleil qu’on avait oublié Printemps qui vient nous réchauffer arroser les jardins, faire jaillir les fleurs Printemps qui vient nous dire Je t’aime Afin qu’on puisse tout recommencer. Elodie Santos. [size=18][/size] Petit cygne poèmePetit cygne
Avez-vous vu le berceau blanc Du petit cygne sur l'étang,
Berceau de vair, berceau de plumes Que l'eau berce comme la lune ;
Oui, ce berceau qui se balance Blanc sur des palmes de silence,
Et qui avance, et qui recule Sur l'eau couleur de renoncule,
Et qui flotte sur des étoiles En dérivant comme des voiles.
L'avez-vous vu ce berceau blanc Et le petit cygne dedans,
Bercé, balancé, avançant Les yeux mi-clos, le bec au vent,
Heureux, heureux comme un enfant Sur le dos blanc de sa maman.
Maurice Carême.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------[/size][/size] [/center] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs et divers sujets Dim 15 Nov - 15:41 | |
| La Musique La musique souvent me prend comme une mer ! Vers ma pâle étoile,Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets à la voile La poitrine en avant et les poumons gonflés Comme de la toile,J'escalade le dos des flots amoncelés Que la nuit me voile ; Je sens vibrer en moi toutes les passions D'un vaisseau qui souffre Le bon vent, la tempête et ses convulsions Sur l'immense gouffreMe bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir De mon désespoir ! Charles Baudelaire. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- [size=24]Le coucher de soleil romantiqueLe coucher du soleil romantique Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour ! Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite.Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ; L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons. Charles Baudelaire. [size=18][/size] Tendresse[/size] La Tendresse La [size=18]tendresse est le premier geste d'amour.[/size] La [size=18]tendresse est cet élan vers l'autre,[/size] cette énergie d'amour qui nous fait tendre vers l'être aimé. La [size=18]tendresse est souvent plus parlante[/size] que tous les discours affectueux. La [size=18]tendresse est l'expression[/size] de la douceur de l'amour. La [size=18]tendresse est un concentré[/size] silencieux de mots d'amour. La [size=18]tendresse est l'ouverture naturelle du cœur.[/size] La [size=18]tendresse, ce sont ces moments silencieux[/size] de l'amour et le regard porté à l'être aimé. La [size=18]tendresse naît de la fusion de deux êtres[/size] qui s'accompagnent et se soutiennent sur un même chemin. La [size=18]tendresse s'entretient par l'écoute,[/size] le respect, la générosité et l'amour. La [size=18]tendresse peut être douce comme[/size] le bruissement du vent dans les arbres et belle comme un arc-en-ciel. Jean Gastaldi . [size=18][/size] [size=24]Le loup vexé poèmeLe loup vexé Un loup sous la pluie, Sous la pluie qui mouille. loup sans parapluie, pauvre loup gribouille. Est-ce qu'un loup nage? Entre chien et loup, sous l'averse en rage, un hurluberloup? Le loup est vexé parce qu'on prétend que par mauvais temps un loup sous la pluie sent le chien mouillé. Claude Roy. [size=18][/size] Repos Poème Repos Ô combien le repos devrait être plaisant Après un long chemin, fâcheux et difficile ! Ô combien la santé qui tire le débile Hors du lit par la main, le va favorisant ! Combien, après la nuit, le soleil reluisant Fait paraître au matin son jour doux et utile, Combien après l'hiver vaut un printemps fertile, Et le Zéphyr douillet après le froid cuisant ! Combien après la peur est douce l'assurance, Après le désespoir est chère l'espérance, Après le sens perdu recouvrer la raison ! Ô combien à souhait, combien délicieuse Serait ma liberté après cette prison, Combien au condamné serait la vie heureuse ! Théodore Agrippa d'Aubigné.[size=18][/size] Le bonhomme de neigeLe bonhomme de neigeAu nord de la NorvègeVit un bonhomme de neige.Il n'a pas peur de fondre,Là-bas, la neige tombePendant de très longs mois,Il y fait toujours froid.Et le bonhomme de neige,Bien assis sur son siège,Regarde les floconsVoler en tourbillons.Sais-tu ce que j'en pense ?Il a bien de la chancePour un bonhomme de neigeD'habiter la Norvège.Corinne Albaut. [size=18][/size] Toile d'hiver poèmeToile d'HiverLa neige est si belle sur les arbres lorsque s’empilent petit à petit tous les flocons qui tombent du ciel Tout est blanc et couleur d’écorce et quelques oiseaux qui brillent comme des étoiles au milieu de ce ciel de jour où le bleu est parti Un rouge-gorge Une mésange Orange virevoltent autour de la mangeoire Et le grand pré est si blanc Blanc Comme une toile moelleuse Comme une toile d’Hiver Où les couleurs de vie ne partiront jamais Elodie Santos. [size=18][/size] Paysage gris poème[/size] [size] Paysage gris
Déjà cette prairie en commençant l'hiver Étendait son tapis d'herbe courte et fripée, Elle languit encor, de plus en plus râpée, D'un gris toujours plus pâle et moins mêlé de vert.
Et pourtant, il y vient, poussant leur douce plainte, Dressant l'oreille au vent qu'ils semblent écouter, Quelques pauvres moutons qui tâchent de brouter Ce regain des frimas dont leur laine a la teinte.
Mais le vivre est mauvais, le temps long, le ciel froid ; À la file ils s'en vont, l'œil fixe et le cou droit, Côtoyer la rivière épaisse qui clapote,
S'arrêtant, quand ils sont rappelés, tout à coup, Par la vieille, là-bas, contre un arbre, debout, Comme un fantôme noir dans sa grande capote.
Maurice Rollinat. [size=16][/size] La neige papillonneLa neige papillonne La blanche neige papillonne Et fleurit les branches de houx. Elle se joue et tourbillonne En nous frôlant tout doux, tout doux.La blanche neige papillonne Et, voletant sur les toits roux, Vient mettre une coiffe mignonne Aux vieilles maisons de chez nous. Hermin Dubus.-------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le cheval chante poèmeLe cheval chante Le cheval chante.Le hibou miaule. L'âne gazouille. Le ruisseau hennit. C'est bien, mon enfant: Joue avec les mots. Le triangle est rond. La neige est chaude. Le soleil est bleu. La maison voyage.Tu as de la chance :Les mots sont amicaux Et généreux. Le poisson plane. La baleine court. La fourchette a des oreilles. Le train se gratte. Je t'avais prévenu : Maintenant les mots te mordent. Alain Bosquet. [size=18][/size] Auteur Belge dont j'ai rencontré et très sympa !!!Quand la neige tombe Quand la neige tombe,Est-ce une colombeQui secoue au ventSon plumage blanc?Ou tout un cortègeDe blancs perce-neigeQui suit en dansantLe Prince Charmant? [size=18]Annaïk Le Leard.
[/size] [size=18][size=18][/size][/size] Il a neigé poème[size=18][/size] Il a neigé [/size] [center]Il a neigé dans l'aube rose Si doucement neigé Que le chaton noir croit rêver. C'est à peine s'il ose Marcher. Il a neigé dans l'aube rose , Si doucement neigé Que les choses Semblent avoir changé. Et le chaton noir n'ose S'aventurer dans le verger , Se sentant soudain étranger A cette blancheur où se posent , Comme pour le narguer, Des moineaux effrontés. Maurice Carême.
[size=24]La neige au village poème[/size] La neige au village
Lente et calme, en grand silence, Elle descend, se balance Et flotte confusément, Se balance dans le vide, Voilant sur le ciel livide L'église au clocher dormant.
Pas un soupir, pas un souffle, Tout s'étouffe et s'emmitoufle De silence recouvert C'est la paix froide et profonde Qui se répand sur le monde, La grande paix de l'hiver.
Francis Yard. [size=18][/size] [size] Un enfant ça vous décroche un rêve poème[/size] Un enfant Un enfant Ca vous décroche un rêve Ca le porte à ses lèvres Et ça part en chantant
Un enfant Avec un peu de chance Ca entend le silence Et ça pleure des diamants Et ça rit à n’en savoir que faire Et ça pleure en nous voyant pleurer Ca s’endort de l’or sous les paupières Et ça dort pour mieux nous faire rêver. Un enfant Ca écoute le merle Qui dépose ses perles Sur la portée du vent Un enfant C’est le dernier poète D’un monde qui s’entête A vouloir devenir grand Et ça demande si les nuages ont des ailes Et ça s’inquiète d’une neige tombée Et ça croit que nous sommes fidèles Et ça se doute qu’il n’y a plus de fées. Jacques Brel. [size] [size=18][/size] Mon copain mon ami[/size] Mon copain Quand j’ai du chagrin Il ne me dit rien Il sait bien que ça ne sert à rien Quand j’ai du chagrin
Mon ami Quand j’ai de la peine Il ne me dit pas qu’il m’aime Je sais bien que ça le gêne Quand j’ai de la peine
Alors il m’écoute Moi je sais qu’il m’entend Et il me regarde Moi je sais qu’il comprend
Il se met dans un coin Ses yeux sont plus malheureux Que les miens
Mon copain, mon ami Il est plus qu’un ami Plus qu’un bon copain Puisque c’est mon chien
Chantal Abraham. Le Chat poèmeChat Chat, chat, d'où viens-tu ? Je viens du fond de la nuit, je viens de jouer sans bruit avec le vent et la lune.
Chat, chat, d'où viens-tu ? Je viens d'aiguiser mes dents à l'or du soleil levant je l'ai cardé de mes griffes.
Chat, chat, d'où viens-tu ? Je viens de lustrer mon corps sous la pluie des gouttes d'or et ma fourrure étincelle.
Chat, chat, d'où viens-tu ? D'un pays silencieux qui dort au fond de mes yeux à l'abri de mes paupières.
Chat, chat, d'où viens-tu ? D'un pays où je suis roi moi, j'en viens, vous n'irez pas, vous n'irez pas, demoiselle !
Louisa Paulin. [size=18][/size] Coucher de soleil en Bretagne poèmeCoucher de soleil en Bretagne Les ajoncs éclatants, parure du granit, Dorent l'âpre sommet que le couchant allume. Au loin, brillante encore par sa barre d'écume, La mer sans fin, commence où la terre finit !A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ; Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume, A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes, Des landes, des ravins, montent des voix lointaines De pâtres attardés ramenant le bétail.L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre, Ferme les branches d'or de son rouge éventail. José Maria de Hérédia. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------La suite demain!!! Ninnenne blog de partage
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