marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: petit conte sur Halloween + autre conte Jeu 16 Avr - 15:02 | |
| petit conte sans prétention sur halloween Il était une fois Amelyne. Amelyne était une jolie petite fille rieuse et malicieuse, toute ronde et toute blonde. Elle vivait à Cimetière avec son papa qui était gardien du minuscule village. Elle s'y plaisait bien dans ce village, tout y était joli, des maisons bien alignées, elle disait « maison » car son papa disait « maison » des allées bien entretenues, des fleurs à profusion, des bancs, implantés çà et là, destinés à accueillir des visiteurs respectueux du repos des résidants. Habiter ici était un pur bonheur. Cependant Amelyne était contrariée car cette nuit, c était la nuit de Halloween, la nuit magique qui permettait aux habitants de Cimetière de rejoindre leur famille pour quelques heures. D habitude, pour ce moment exceptionnel, Nuit étendait son lourd manteau étoilé, Lune brillait de toute la puissance de son astre argent et embrasait les étoiles afin de guider les défunts. Cette année, le miracle n'aurait pas lieu. Amelyne avait passé ses nuits à scruter les ténèbres, pas la moindre étoile à l'horizon. La mélancolie de la fillette avait gagné Jour, son drap si bleu n'était plus qu'une loque grisâtre. Bourrasque surgit, tirant Amelyne de ses réflexions moroses :
- « ho hé Amelyne, je te trouve bien songeuse.
- Il y a de quoi répondit la fillette, les étoiles du manteau de Nuit ne sont toujours pas réapparues. Je suis bien triste pour les âmes Saintes.
- J ai bien une proposition hasarda la tumultueuse Bourrasque. Comme tu le sais, j'ai visité le Nord, le Sud, l'Est et l'Oest, sans succès mais je n'ai pas encore exploré le Mont des Supplices. Son sommet est si haut qu'il transperce les cieux, il se pourrait que les étoiles y soient restées prisonnières.
Cette idée était tout simplement saugrenue, Amelyne ne manqua pas de dire ouvertement ce qu'elle en pensait :
- Tu es folle ! C'est trop dangereux. On dit que le massif prend un malin plaisir à rotir à petits feux les inconscients qui osent s'aventurer sur son sol, et non content de les torturer, il abandonne leurs restes aux démons ailés tapis au coeur des nuages de cendres.
- Es tu certaine de vouloir retrouver les étoiles du manteau de Nuit ? Tempêta Bourrasque.
- Bien sûr !
- Alors suis moi, ce n est pas en te lamentant et en regardant le ciel que tu feras avancer les choses ».
Bourrasque l'enleva dans une rafale et elles eurent tôt fait d'arriver au pied du Mont des Supplices...
Ce qui se dressait devant elles était digne de ce qu'imaginait Amelyne de l'enfer. Un massif pratiquement nu, noir d'une suie grasse, aux rochers de lave couverts de braise incandescente, aux arbres squelettiques, charbonneux, aux torrents desséchés exhalant des fumerolles pestilentielles. Amelyne rassembla tout son courage et commença l'ascencion. Bourrasque l'aidait au mieux, essayait de rendre l'air moins suffocant mais chaque inspiration était une torture pour la fillette, un brasier s'infiltrait dans sa gorge, lui brulait la poitrine. Elle venait de s'asseoir, épuisée, lorsqu'elle entendit une voix rocailleuse : . " qui va là ?
- Pétrifiée de terreur, elle murmura ;
- C'est moi, Amelyne
- Qui t'a poussée dans cette fournaise ?
- Bourrasque...
Elle avait parlé sans réfléchir, c'était venu comme ça. Un rire haletant qui se termina en une violente quinte de toux.
- « Approche !
- Elle obéit, tremblant de la tête aux pieds, ravala un cri de panique devant la vision d'une dépouille déchiquetée. D'abord un visage gonflé aux joues éclatées, fendues de blessures béantes, des yeux clos, collés d'un sang noir, une bouche sans lèvres. Le reste du corps, recroquevillé, n'était plus qu'un amas de chair et d'os calciné. La "chose" tendit ce qu'il restait d'une main, Amelyne recula en poussant un cri de panique.
- Tais toi ! Tu veux ameuter les démons ailés ?
La fillette fit « non » de la tête, s'efforça de se calmer. Si elle réussissait à surmonter sa répulsion, elle pourrait peut être convaincre la « chose » de la laisser partir.
- Tu n'as toujours pas répondu à ma question, que fais tu en ce lieu maudit ?
Amelyne lui raconta le village où elle vivait, la nuit magique de la visite des défunts à leur famille, la disparition des étoiles du manteau de Nuit, sa quête pour les retrouver. Il paraissait interressé. Au bout du compte, il n'était pas si méchant. Le prenant en pitié, Amelyne l'interrogea à son tour :
- Et vous, qu'est ce qui vous a conduit ici?
Une nouvelle toux le secoua tout entier, il cracha une boule de feu, puis :
- l'orgueil avoua t-il. Je pensais être plus redoutable que le massif, nous avons combattu, il m'a vaincu.
- Je peux vous aider ? proposa t-elle gentiment.
- Non.
Il changea d'avis :
- J'ai soif, tellement soif...
il fut repris d' une toux incoercible qui terminait de lui arracher la poitrine. Son corps se tordit de douleur. Amelyne assistait impuissante à son agonie. Un sanglot lui noua la gorge, des larmes embuèrent ses yeux, ruisselèrent sur ses joues. Alors Bourrasque envola les larmes, toutes les larmes qui coulaient sur le visage de Amelyne, forma un nuage bien lourd, qu'elle explosa au dessus du martyr. Cette pluie bienfaitrice lavait le supplicié, cicatrisait les plaies... Soudain, Un être de Lumière se dressa devant une Amelyne abasourdie.
- Je te remercie de ta sollicitude, innocente Amelyne. Tu m'as libéré de cet enfer et il en sera fait comme tu veux.
Il tendit son épée, trancha l'horizon, s'écria :
- Souffle Bourrasque !
- Bourrasque s'exécuta. Lune apparut... Nuit étendit son lourd manteau étoilé...
l'être de Lumière s'éclipsa en riant :
- Ce n'était que les nuages qui cachaient les étoiles du manteau de Nuit...
Amelyne assista au défilé des Ames Saintes qui partaient, pour une nuit, rendre visite à leur famille... guidées par le plus merveilleux des manteaux étoilés. Quant au Mont des Supplices et ses démons ailés, ils s'étaient évanouis en même temps que l'être de Lumière ... ppoun
[size=24]petit conte[/size]
Il était une fois Insouciance. Insouciance était une jolie fée frivole et primesautière qui volait, heureuse et béate, caressée, portée au gré du souffle du vent et tombait ici, en plein milieu des jeux des enfants, rebondissait par là, dans l'esprit d'un rêveur... Magicienne nonchalante, elle croquait la vie à pleines dents, ivre de liberté et de confiance envers son prochain. Elle vivait perpétuellement un rêve éveillé, où tout n'était que bonheur et fête. Cependant, elle venait de remarquer qu'il lui était de plus en plus difficile de trouver un endroit où s'amuser ou, même, tout simplement à ne rien faire. Elle qui d'habitude, s 'installait n'importe où, commençait à se sentir mal à l'aise. Elle avait l'impression diffuse qu'on essayait de se débarrasser d'elle. Depuis peu, c'était étrange, les visages des gens qu'elle croisait au hasard de ses voyages étaient tristes, vraiment tristes.... et, chose bizarre, ils étaient de plus en plus nombreux à se ressembler, à croire qu'ils portaient tous un masque identique, sans expression, au regard creux et vide. Même les cris joyeux des enfants ne résonnaient plus comme avant. Elle se devait de réagir, car, à ce rythme là, elle serait vite oubliée, gommée, effacée de la vie des humains. C'est vrai que ce n'était pas très grave, Insouciance se souciait peu de l'avenir : - soucier répéta t -elle en riant car le fait de répéter le verbe lui chatouillait la langue, sous sied, vous sied t-il d'avoir des soucis ? Souci, sous si ... La est sous Si... Déjà ailleurs... Puis elle revint à ce qui la dérangeait, somme toute, plus qu'elle ne voulait l'admettre. Tout de même, elle était utile dans ce monde. Comment pourrait-elle s'y prendre pour régner à nouveau pleinement dans l'esprit des hommes, elle, si écervelée, si futile. Au bout de une minute, la tâche lui parut déjà insurmontable et Insouciance envisagea de disparaître. Une explosion la tira de ses réflexions, c'était l'espiégle Rire : - Alors ma douce amie, que t arrive t-il ? Tu t'évapores.... Ressaisis toi ! Elle tourbillonna sur elle même : - En effet répondit-elle rieuse, je commençais à m'effacer. C'est que j'ai de bonnes raisons, vois ce monde si sérieux, si inquiet, elle montrait du doigt des gens qui se croisaient sur un trottoir, tête baissée, sans se voir... Je crois que je n'y ai plus ma place. -Je refuse d'entendre de telles paroles, douce Insouciance, tu es chez toi partout. Ta folie, ta gaité, ta jeunesse sont indispensables. - Peut-être, peut-être pas... chantonna t-elle, redevenue égale à elle même. _ Allons, ne fais pas ta fière, ce monde serait invivable sans toi, et moi, alors, que fais tu de moi ? Si tu disparais, je disparaitrai aussi... Et ces gens que tu avais l'habitude de distraire seront condamnés aux préoccupations, à la peur du lendemain sans pouvoir espérer un avenir meilleur. Je vais attirer l'attention de ces humains...Les obliger à se parler, à vider leur esprit des obssessions qui les rongent. La vie est belle Insouciance, à ton image, ils doivent en être convaincus... Il éclata soudainement. Rire couvrit les bruits de la rue, les têtes se levèrent, les regards se cherchèrent, les sourires illuminèrent les visages, les soucis se sauvérent, terrorrisés par tant de fracas ... Insouciance virevolta, comblée... La petite fée avait retrouvé le coeur des hommes... ppoun (petit conte sans prétention sur l'insouciance) Ninnenne
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