marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes divers.... Mer 22 Avr - 14:20 | |
| [size=18][/size] *~*~*Ensemble*~*~* | Poème de Charles RAMUZ Écrivain Suisse
Viens te mettre à côté de moi, sur le banc devant la maison, femme. C'est bien ton droit, il va y avoir quarante ans qu'on est ensemble. Ce soir, et puisqu'il fait beau, et c'est aussi le soir de notre vie : tu as bien mérité, vois-tu, un petit moment de repos. Voilà que les enfants, à cette heure, sont casés, ils s'en sont allés par le monde ; et de nouveau, on n'est rien que tous les deux, comme quand on a commencé
Femme tu te souviens ? On n'avait rien pour commencer, tout était à faire, et on s'y est mis, mais c'est dur, il faut du courage, de la persévérance. Il faut de l'amour, et l'amour n'est pas ce qu'on voit quand on commence. Ce n'est pas seulement ces baisers qu'on échange, ces petits mots qu'on se glisse à l'oreille, ou bien se tenir serrés l'un contre l'autre ; le temps de la vie est long, le jour des noces n'est qu'un jour ; c'est ensuite qu'a commencé la vie… Il faut faire, c'est défait ;il faut refaire et c'est défaire encore.
Les enfants viennent, il faut les nourrir, les habiller, les élever : ça n'en finit plus, il arrive aussi qu'ils soient malades ; tu étais debout toute la nuit, moi je travaillais du matin au soir. Il y a des fois qu'on désespère, et les années se suivent et on n'avance pas et il semble souvent qu'on revient en arrière.
Tu te souviens femme, ou quoi ?
Tous ces soucis, tous ces tracas ; seulement tu as été là. On est restés fidèles l'un à l'autre. Et aussi, j'ai pu m'appuyer sur toi, et toi tu t'appuyais sur moi. On a la chance d'être ensemble, on s'est mis tous les deux à la tâche, on a duré, on a tenu le coup.
Le vrai amour n'est pas ce qu'on croit. Le vrai amour n'est pas d'un jour mais de toujours. C'est de s'aider, de se comprendre. Et peu à peu on voit que tout s'arrange, les enfants sont devenus grands, ils ont bien tourné : on leur avait donné l'exemple, on a consolidé les assises de la maison, que toutes les maisons du pays soient solides et la pays sera solide, lui aussi.
C'est pourquoi, mets toi à coté de moi et puis regarde, car c'est le temps de la récolte et le temps des engagements, quand il fait rose comme ce soir, et une poussière rose monte partout entre les arbres. Mets-toi à côté de moi, on ne parlera pas, on n'a plus besoin de rien se dire, on n'a besoin que d'être ensemble encore une fois… |
DIS-MOI......LA VIE....MERCI MONSIEUR CLAUDE MARCEL BREAULTDis-moi…. La vie | Vis ta vie, elle profitera de toi sinon Vis-là aujourd’hui, elle a une date d’expiration Vivre c’est aussi souffrir, mais être heureux Pour bien vivre on a besoin des deux On rencontre parfois des gens merveilleux Mais on en rencontre aussi des ennuyeux Qu’on se batte, qu’on pleure ou qu’on rit Qu’on se laisse guider par nos envies On sait, que c’est juste un passage Ce que d’autres appellent un voyage Que c’est avant tout pour nous, un destin Que tout cela, nous conduira à une fin La vie vaut la peine d’être vécue Elle peut nous rendre heureux par surplus Elle est belle, et j’y crois en notre vie De plus, ses p’tits bonheurs sont gratuits Si elle n’est pas toujours sereine, discrète Notre conduite à nous est-elle parfaite Puis la vie surtout, c’est notre histoire C’est toutes ces choses que l’on aime voir C’est notre reflet, c’est vraiment notre image Nos vrais souvenirs, non pas un mirage
Texte Claude Marcel Breault 15-5-12
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Nos yeux... La vie Il y a des jours, ou ce n’est pas pareil Au réveil, il y a déjà le soleil Qui est dans le ciel, déjà très haut Poussant les nuages pour un jour très beau
Quand d’autres jours ne se ressemblent pas On dirait souvent que la terre ne tourne pas Que notre journée n’en finit plus Qu’on est bien fatigué le soir venue
On voudrait que chacun de nos jours soit beau On voudrait qu’il nous apporte du nouveau Pourtant la vie ne se déroule pas ainsi Il y a dans ses couleurs un peu de gris
J’apporte avec moi ce que je suis Ce sont mes yeux qui la voient ainsi À quoi servirait de me déguiser Il nous faut vivre dans la réalité
On voudrait parfois, voir la vie changer Avoir aussi quelqu’un à enlacer On ne penserait plus au temps qu’il fait La vie, on voudrait la serrer de plus près
Au fond, la vie est remplie de surprises De bien des petits bonheurs qu’on banalise On devrait la vivre, bien en profiter Pour ne jamais avoir à le regretter
Texte Claude Marcel Breault "VIEILLIR" de Frédéric MISTRAL
*~*~*VIEILLIR *~*~* |
Quand on a tout perdu... la beauté, la jeunesse, la gaieté, la santé et le goût de l'amour. Pourquoi désespérer?... Il reste la tendresse, il reste l'amitié et la beauté du jour Inexorablement les jours fuient, le temps passe. Mais quand le soleil luit sur nos épaules lasses moins lourd semble à porter le poids de nos années, hélas, il n'est pas tous de Méditerranée! Bien sûr, l'hiver est triste et la pluie est maussade. Le cœur se sent plus lourd quand souffle la tornade. Mais un rire d'enfant chante par tous les temps. Si le chant de l'oiseau ne revient qu'au printemps il reste les petits à regarder grandir et la rose en bouton qui va bientôt s'ouvrir.
Il reste à savourer la jeunesse des autres, plutôt qu'à déplorer la perte de la nôtre. Le bel âge est discret, il passe inaperçu, on n'en conçoit le prix, que lorsqu'on l'a perdu. Il ne faut jamais oublier que si nous avons le cœur jeune... Les années n'ont pas d'emprise sur nous.
Frédéric MISTRAL |
| *~*~* Les vrais amis*~*~* | Tous on pourrait, être de vrais amis On pourrait vivre, en parfaite harmonie Heureux, on a généralement beaucoup d’amis On se sent entouré, comme le sont les fourmis Avoir de bons amis est un cadeau de la vie Avoir des amis, c’est aimer la bonne compagnie On dit parfois qu’on en a un bon paquet Mais sont-ils des amis, seulement des vrais L’amitié est un arbre, il dure toute une vie Dépendant de combien on s’y est investi Mais toutefois il faudrait nous rappeler L’amitié n’est pas un océan de tranquillité On veut d’abord d’un ami pour nous confier On veut aussi de lui pour être écouté Qu’il ait aussi sa propre personnalité Qu’on soit rapprochés par notre singularité L’amitié, c’est un beau jardin à cultiver Un havre de paix, ou l’on aime nous retrouver
Texte Claude Marcel Breault 20-5-12 | LE DERNIER RENDEZ -VOUS/ROSEMONDE GERARD ~*~*VIEILLIR ENSEMBLE | Le Dernier rendez-vous Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants. Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête, Nous nous croirons encore de jeunes amoureux, Et je te sourirai tout en branlant la tête, Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille, Avec de petits yeux attendris et brillants, Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse, Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer; Nous aurons une joie attendrie et très douce, La phrase finissant souvent par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire :"Je t'aime!" Alors, avec grand soin, nous le recompterons. Nous nous souviendrons de mille choses, même De petits rien exquis dont nous radoterons. Un rayon descendra, d'une caresse douce, Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser, Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse, Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.
Et, comme chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain Qu'importeront alors les rides du visage, Si le mêmes rosiers parfument le chemin? Songe à tous les printemps qui dans nos coeurs s'entassent.
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens, Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens; C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge, Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main, Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain! Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants. Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête, Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan, Et je te sourirai tout en branlant de la tête, Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille, Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans ... Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs!
Auteur : Rosemonde Gérard |
"L'abeille et la [size=24]fleur."[/size] "Allez à vos champs et à vos jardins, et vous apprendrez que c'est le plaisir de l'abeille de butiner le miel de la [size=24]fleur.[/size] Mais, c'est aussi le plaisir de la fleur de céder son miel à l'abeille. Car, pour l'abeille, la [size=24]fleur est une source de vie.[/size] Et, pour la [size=24]fleur,[/size] une abeille est une messagère d'amour. Et, pour les deux, abeille et [size=24]fleur,[/size] donner et recevoir le plaisir sont un besoin et une extase." - Khalil Gibran - [size=24]L'ETERNELLE CHANSON[/size] [size=24] [size=24][/size][/size] Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête, Nous nous croirons encor de jeunes amoureux; Et je te sourirai tout en branlant la tête, Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons assis sous notre treille, Avec de petits yeux attendris et brillants, Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse, Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer. Nous aurons une joie attendrie et très douce, La phrase finissant souvent par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime!" Alors avec grand soin nous le recompterons: Nous nous ressouviendrons de mille choses, même De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce, Parmi nos cheveux blancs, tout rose se poser, Quand sur notre vieux banc, tout verdâtre de mousse, Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.
Et comme chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain, Qu'importeront alors les rides du visage? Mon amour se fera plus grave et plus serein.
Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent; Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens: Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge, Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main, Car vois-tu, chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur: Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève Pour la savourer plus tard avec lenteur.
J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare, Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours: Je serai riche alors d'une richesse rare: J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours!
Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève Ma mémoire parfois me rendra la douceur; Et de ce cher amour qui passe comme un rêve J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête, Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan, Et je te sourirai tout en branlant la tête, Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille, Avec de petits yeux attendris et brillants, Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Rosemonde Gérard (1871-1953 )
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"CHOSES DU SOIR DE VICTOR HUGO[size=18]Victor HUGO (1802-1885) Choses du soir[/size] Le brouillard est froid, la bruyère est grise ; Les troupeaux de boeufs vont aux abreuvoirs ; La lune, sortant des nuages noirs, Semble une clarté qui vient par surprise.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Le voyageur marche et la lande est brune ; Une ombre est derrière, une ombre est devant ; Blancheur au couchant, lueur au levant ; Ici crépuscule, et là clair de lune.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La sorcière assise allonge sa lippe ; L'araignée accroche au toit son filet ; Le lutin reluit dans le feu follet Comme un pistil d'or dans une tulipe.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
On voit sur la mer des chasse-marées ; Le naufrage guette un mât frissonnant ; Le vent dit : demain ! l'eau dit : maintenant ! Les voix qu'on entend sont désespérées.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Le coche qui va d'Avranche à Fougère Fait claquer son fouet comme un vif éclair ; Voici le moment où flottent dans l'air Tous ces bruits confus que l'ombre exagère.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Dans les bois profonds brillent des flambées ; Un vieux cimetière est sur un sommet ; Où [size=18]Dieu trouve-t-il tout ce noir qu'il met Dans les coeurs brisés et les nuits tombées ?
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Des flaques d'argent tremblent sur les sables ; L'orfraie est au bord des talus crayeux ; Le pâtre, à travers le vent, suit des yeux Le vol monstrueux et vague des diables.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Un panache gris sort des cheminées ; Le bûcheron passe avec son fardeau ; On entend, parmi le bruit des cours d'eau, Des frémissements de branches traînées.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La faim fait rêver les grands loups moroses ; La rivière court, le nuage fuit ; Derrière la vitre où la lampe luit, Les petits enfants ont des têtes roses.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.[/size] "LE REPAS PREPARE" POEME d'ALBERT SAMAIN[size=18]Albert SAMAIN (1858-1900) Le repas préparé[/size] Ma fille, laisse là ton aiguille et ta laine ; Le maître va rentrer ; sur la table de chêne Avec la nappe neuve aux plis étincelants Mets la faïence claire et les verres brillants. Dans la coupe arrondie à l'anse en col de cygne Pose les fruits choisis sur des feuilles de vigne : Les pêches que recouvre un velours vierge encor, Et les lourds raisins bleus mêlés aux raisins d'or.
Que le pain bien coupé remplisse les corbeilles, Et puis ferme la porte et chasse les abeilles... Dehors le soleil brûle, et la muraille cuit. Rapprochons les volets, faisons presque la nuit, Afin qu'ainsi la salle, aux ténèbres plongée, S'embaume toute aux fruits dont la table est chargée. Maintenant, va puiser l'eau fraîche dans la cour ; Et veille que surtout la cruche, à ton retour, Garde longtemps glacée et lentement fondue, Une vapeur légère à ses flancs suspendue. LE DORMEUR DU VAL/ARTHUR RIMBAUD[size=18]Arthur RIMBAUD (1854-1891) Le dormeur du val[/size] C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Ninnenne
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