L'encre sèche Poème d'Alexandra Julien
L'encre sèche lorsqu'elle vient traduire l'âme,Elle se nourrit ainsi délicieusement des larmes,
Que le poète vide lors des soirées sensibles,
Ou il se reconnecte à son monde invisible,
... Et elle traduit en mots les sentiments rêvés,
Que la plume vient écrire pensant à l'être aimé,
De passions dévorantes en petites joies quotidiennes,
Le cœur se vide lentement de douceurs musiciennes,
Quand la musique raisonne mais qu'elle n'est pas dansée,
La main tout doucement vient caresser le papier,
Recevant un héritage le trop d'amour perdu,
Qui envoyé en l'air se perd en cherchant l'issue,
Et là tout doucement le poète tombe au sol,
II ramasse les éclats et puis les rafistole,
Il prend soin de son cœur sur fond d'alexandrins,
Récitant tout va bien, tu rechanteras demain.
Alexandra Julien
Un merveilleux poème d'Alexandra, dédié à toutes celles et tous ceux qui écrivent pour ne pas pleurer, pour se souvenir, pour se confier, pour simplement se sentir vivre...et partager...
Les loups et les brebis. Jean de La Fontaine
Livre 3, Fable XIII
Après mille ans et plus de guerre déclarée,
Les Loups firent la paix avecque les Brebis.
C'était apparemment le bien des deux partis ;
Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée,
Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais de liberté, ni pour les pâturages,
Ni d'autre part pour les carnages :
Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.
La paix se conclut donc : on donne des otages ;
Les Loups, leurs Louveteaux ; et les Brebis, leurs [size=16]Chiens.[/size]
L'échange en étant fait aux formes ordinaires
Et réglé par des Commissaires,
Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats
Se virent Loups parfaits et friands de tuerie,
lls vous prennent le temps que dans la Bergerie
Messieurs les Bergers n'étaient pas,
Etranglent la moitié des Agneaux les plus gras,
Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils avaient averti leurs gens secrètement.
Les [size=16]Chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,[/size]
Furent étranglés en dormant :
Cela fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.
Nous pouvons conclure de là
Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La paix est fort bonne de soi,
J'en conviens ; mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi ?
ECRIRE...
Ecrire pour crier tous les moments de vie
Qui tout au fil des ans deviennent souvenirs…
Pour ne pas oublier que nous sommes en sursis,
Que nul ne peut prévoir quel est son devenir.
Ecrire pour dénoncer ce qui fit pleurer
D’impuissance devant la vision des photos :
Cette famille tuée, jeune [size=18]femme violée
Et l’inutilité de tous les tribunaux.[/size]
Ecrire pour gueuler la douleur de l’enfant
Victime d’une guerre qu’il ne comprend pas
Mais qui le laissera repartir en boitant,
Orphelin de maman, privé de son papa.
Ecrire pour signaler avec des regrets
Les dangers imminents d’un monde trop violent…
Ecrire pour graver des mots sur du papier…
Des maux avec le temps, emportés par le vent.
Ecrire pour hurler sur tout ce qui fait mal
Que l’on voit et entend, qu’on lit dans les journaux.
Ecrire pour ne pas nier cet animal
Blessé et maltraité loin de mes idéaux.
Ecrire pour confesser des jours, des regrets,
Des joies et des chagrins, les beautés de la vie.
Ecrire simplement tout au fil des années
Cet amour de la vie qui est notre survie.
Saint-Apollinaire, le 19 Mars 2013.
Brigitisis.centerblog.net
Ninnenne