"De flammes et d'argile" livre de Mark Spragg
L'auteur :
Mark Spargg a passé toute son enfance dans un ranch du Wyoming.
Ecrivain emblématique de l'Ouest américain, traduit dans une quinzaine de langues, il est notamment l'auteur des romans "Une vie inachevée"en 2005 ( porté à l'écran avec Robert Redford ) et " Le fruit de la trahison" en 2007.
Dans la préface de ce [size=16]livre, il nous rappelle ses deux romans précédents et nous explique qu'en tant que romancier, il tombe chaque fois amoureux de certains personnages qui deviennent réels pour lui.
"Leur vie me préoccupe, ils peuplent mes rêves. Dans "une vie inachevée", je m'étais surtout attaché à Einar et à sa petite fille Griff"
Dans "Le fruit de la trahison", histoire d'amitié et de trahison, le personnage principal dénommé McEban rentrait chez lui, accompagné de Rita, une jeune métisse indienne Arapaho enceinte d'un autre homme, de son frère de dix ans Paul.[/size]
"Avant de commencer ce nouveau roman, j'ai fait une série de rêves récurrents......Et je me demandais ce que Griff avait pu devenir à l'âge adulte, quels sentiments pouvaient lui inspirer le petit garçon du "Fruit de la trahison Paul, lui aussi adulte désormais. Et je voulais à tout prix savoir comment McEban se débrouillait avec la famille qu'il s'était fabriquée."
Le résultat est "De flammes et d'argile" qui associe les personnages de ces deux autres romans.
Le résumé :
Au coeur d'une nature saisissante, Ishawooa, dans le Wyoming, est de ces villes dont l'âme marque au fer rouge le quotidien de ses habitants. Depuis l'eau glacée d'Owl Creek jusqu'aux vastes étendues du ranch d'Einar Gilkyson, les destinées de plusieurs familles s'entremêlent. Il y a Kenneth, le gamin épris des grands espaces, partagé entre son père et l'homme qui lui a appris à aimer la terre où il vit. Griff, la jeune femme passionnée de sculture, prête à renoncer à ses études pour rester auprès de son grand père Einar. Et le shériff Carlson qui découvre un cadavre dans un laboratoire clandestin de méthamphétamine pendant que sa femme Jean, maman de Griff, s'adonne aux plaisirs du bourbon sans même remarquer la maladie qui le frappe.
Entre drames, vérités inaudibles et apaisements difficiles, Mark Spragg a l'art de faire surgir des instants de droleries, de [size=16]tendresse et de beauté.[/size]
Critiques :
Dans la lignée des romans de Jim Harrison ou Kent Haruf, "De flammes et d'argile" est à la mesure des espaces grandioses de l'Ouest." Kent Haruf (Nature writing)
"Il s'agit bel et bien d'un drame, mais duquel surgit, parfois, petites épiphanies, des instants de drôlerie et une folle tendresse. "Le point, 16 octobre 2012.
Extraits :
"Crane traversa Ranchester et roula jusqu’à Dayton, puis il continua vers l’ouest enempruntant l’autoroute 14 pour gravir la longue côte qui montait par plateaux à travers lescollines envahies d’herbe et de sauge. Il finit par se garer sur un espace semé de gravier,dans une frange de pins. Les arbres habillaient la crête arrondie des Bighorns comme undrapé plus vert, plus sombre. Il s’était élevé à cinq cents mètres au-dessus de la prairie etil voyait Sheridan, cinquante kilomètres à l’est, et l’étendue de terres plus sèches, plusplates, au-delà.
La circulation était fluide. Des camionnettes et des camping-cars venus pour la plupart d’autres États descendaient de la montagne en file indienne ; les conducteurs déconcertéspar la pente abrupte ralentissaient au point de se retrouver 30 km/h en deçà de la limitede vitesse. De temps à autre, un autochtone les doublait à toute allure, détachant un indexdu volant pour les saluer. Il envoya un message radio à Starla.
— Je vais grignoter un truc, lui dit-il. Je serai déconnecté pendant une heure.
— Bien reçu. SAP.? Il l’entendit déballer un nouveau chewing-gum.
— Je ne comprends pas.
— Ça veut dire Salut, À Plus. C’est une abréviation pour les textos.
— Oui, mais là, on se parle, on ne s’envoie pas des textos.
— Ça ne nous interdit pas de mêler nos compétences. Tu ne te représenteras pas auposte de shérif
— Je n’y ai pas encore réfléchi.
— J’ai l’impression que ça ne t’intéresse plus, de faire respecter la loi.
Il sortit un sac à fermeture hermétique de la boîte à gants et en tira le sandwich.
— Pourquoi tu ne te présentes pas contre moi ?
— LOL.
— Ça veut dire que ça te fait marrer, c’est ça ?
— Tu es vraiment le plus branché des patrons, patron.
— Transmets tous les appels à Hank.
— Bien noté.
Il baissa le son de la radio. Une clôture courait le long de l’aire de repos ; sur le fil duhaut étaient accrochées quatre petites culottes, à rayures, à fleurs, blanche et jaune, quivoltigeaient et dansaient au vent. Il termina son sandwich et vérifia que son portablecaptait bien. Elle décrocha à la deuxième sonnerie.
— C’est moi, dit-il.
Elle lui avait indiqué à quel moment elle avait des chances d’être chez elle en l’absence deLarry.
— Salut.
— Tu vas bien ?
— Ça va. Et toi?
— Mieux, maintenant
— Je pensais qu’on était d’accord pour s’épargner les politesses.
— C’est ta règle, pas la mienne.
— Si je me souviens bien, tu as dit que tu avais besoin d’une amie. On a tous les deuxquelqu’un avec qui dormir.
— Tu as dit à Larry qu’on était amis ?? Il l’entendit ouvrir la porte au chien, marcher ànouveau sur ce qui sonnait comme un sol carrelé, puis tirer une chaise, dont le grincementlui fit dresser les poils sur les bras.
— Tu es où ? demanda-t-il.
— Tu as oublié à quel numéro tu m’appelles ? Je suis chez moi.
— Je veux dire dans quelle pièce.
— Je suis dans la cuisine
Un tremblement le reprit dans sa main gauche et il fit passer le portable dans la droite.
Tout ce côté-là se dégradait plus vite que le reste de son corps.
— Je n’ai pas parlé de nous deux à Larry.
— Si on en vient un jour à faire l’amour par téléphone, tu penses que Larry sera plus douéque moi parce qu’il a plus de vocabulaire
— Tu ne m’appelles sûrement pas du bureau.
— Je suis garé à la sortie de Dayton. Sur la route qui traverse les Bighorns.
— Tu te souviens de ce qu’on buvait là-bas ?
— De la Hamm’s.
— Ce qui veut dire que c’est à cause d’une bière de merde que j’ai perdu ma virginité etque j’ai pensé que me marier avec toi serait une bonne idée. Ne quitte pas, j’ai un signald’appel.
Tout à coup, il n’entendit plus que le bourdonnement monocorde qui devait être celui desondes électriques. Il regarda sa main agitée par un tic régulier puis la glissa sous sa cuisse,mais cela n’y changea rien.
— Me revoilà.
— Tu penses vraiment que notre mariage était complètement foireux?
— C’est plus facile de voir les choses comme ça.
— Ce n’est pas comme ça que je me le rappelle.
— Parce que c’est moi qui ai demandé le divorce. Et c’est vous, monsieur, qui vous êtesfait plaquer.
— C’était Larry, au téléphone?
— Non, c’était quelqu’un d’autre.?— Tu te souviens de la première fois qu’on l’a fait?demanda-t-il.
— “Qu’on l’a fait” ?
— C’est comme ça qu’on disait. Tout le monde disait ça.
— Maintenant je sais où tu es garé.
— À environ trois mètres de l’endroit précis.
— Ça me fait peur
— Je me disais que tu trouverais peut-être ça mignon. Mais c’est sûrement un point de vuede mec plaqué par sa femme.
Il l’entendit ouvrir le réfrigérateur, et un semi-remorque passa. Il sentit l’odeur desplaquettes de frein surchauffées.
— On n’aurait pas dû attendre douze ans, dit-elle. Attendre que tu sois malade pour êtrecapables de parler.
— J’avais besoin d’attendre. (Il l’entendit mordre dans quelque chose. Il y eut uncraquement.) C’était quoi ?
— C’est une carotte, et le signal d’appel, c’était bien Larry. Je ne sais pas pourquoi je t’aidit le contraire.
— Il appelait pour te dire qu’il t’aime ?
— Il a dit qu’il irait directement chez Don Clayton après le boulot. Ils sont toute unebande, ils se réunissent tous les jeudis soir pour jouer aux cartes. Il a dit qu’il dîneraitlà-bas.
— Ils jouent même en été ?
Toute l’année.
— Jusqu’à quelle heure?
— Tard. Maintenant, il faut que je te laisse, dit-elle.? Il referma son téléphone, sortit de lavoiture et ouvrit le coffre. Il était allé au drugstore acheter de la mousse à raser, dudentifrice et l’Advil extrafort qui atténuait les maux de tête dont il souffrait désormaisl’après-midi. Il vida le sac à commissions et se dirigea vers la clôture. Le sol était jonché decanettes de bière, de tubes en carton roussis de pétards fusée, de bouts de papier et deplastique arrachés à des feux d’artifice, de capotes et de leur emballage, de plusieursdizaines de douilles. Il en remplit le sac puis déversa le tout dans une poubelle enchaînée àun piquet au milieu des arbres, avant de le remplir une seconde fois. Lorsqu’il eut ramassétous les détritus, il détacha les culottes et les jeta à leur tour. Il ne se rappelait pas avoirassisté dans sa jeunesse à une fête incluant tous ces [size=16]éléments à la fois. Il se rassit contrele coffre ouvert pour regarder les voitures passer sur l’autoroute en pensant que s’il avaitété plus jeune, ou peut-être en meilleure santé, tout ce paysage n’aurait pas eu l’air aussidésolant."
"Il savait d’expérience que la violence arrive quand elle en a envie et qu’elle vous trouve si elle vous veut, exactement comme la foudre. C’est la femme fragile à laquelle on ne prête pas attention, qui garde son verre de vin entre ses mains jusqu’au moment où elle répand le contenu et vient planter un couteau à viande dans la nouvelle épouse de son ex-mari, c’est le grand garçon désolé sorti des champs pétrolifères qui a pété les plombs lors d’une bagarre, ou encore la boucherie toute fraîche d’un accident de voiture, et ce soir ce ne pourrait être rien du tout."[/size]
Mon humble avis
Je me souvenais avoir beaucoup apprécié Mark Spragg et ses deux livres précédents, mais en lisant la préface, qui me promettait de retrouver leurs personnages que j'avais aimé, j'ai préféré les relire et même revoir le film.
Ainsi imprégné de tout leur passé, j'ai savouré les personnages retrouvés dans "De flammes et d'argile"...
Dépaysement, tendresse, pudeur des sentiments, rapports humains pas toujours faciles, personnages attachants même dix ans après... encore dix ans après...
On les laisse à leur destin de papier, heureux de les avoir accompagner jusque là, et triste comme quand on quitte des amis.
"Le fruit de la trahison" Mark Spragg
L'auteur :
Mark Spragg a passé toute son enfance dans un ranch du Wyoming.
Ses descriptions de la dure vie, des magnifiques paysages sauvages, du lien d'amitié entre les hommes, de l'attachement des hommes pour leurs [size=16]chevaux et leurs chiens sont dépeints comme des tableaux vivants.
Ecrivain emblématique de l'Ouest américain, traduit dans une quinzaine de langues, il est aussi l'auteur du roman "une vie inachevée", qui a été porté à l'écran par Lasse Hallström avec Robert Redford dans le rôle principal.[/size]
Résumé :
Un grand roman, lyrique, tendre, souvent poignant. L'histoire de deux ranchers, amis d'enfance, que leur amour pour la même femme n'a jamais pu vraiment séparer. Après bien des années, quand elle finit par les quitter pour refaire sa vie ailleurs, les deux hommes se lancent à sa poursuite en un improbable voyage à travers le Wyoming et le Nebraska, à la rencontre de leur destin...
Personnages inoubliables, grandeur sauvage des paysages, vies dures et pleines de risques, l'auteur d'Une vie inachevée prouve avec ce roman aussi déchirant qu'un Brokeback Mountain, qu'il est, à l'instar des Cormac McCarty et des Thomas McGuane, un des grands romanciers de l'Ouest américain.
Extrait du livre :
"McEban recule le camion et la remorque à [size=16]chevaux jusqu'au hangar ouvert qui longe l'écurie du côté est, puis il allume la lumière de la cour. Son éclat aveuglant frappe le sol dénudé, tombe en oblique sous la charpente, contre le toit de tôle, sur les toiles d'araignées qui dessinent des museaux de chat. Des papillons de nuit tourbillonnent autour de la grosse ampoule. Woody souffle sur la paille qui jonche le sol, il traque les souris, et McEban se penche par-dessus le plus petit des deux tracteurs Deere. Il fait démarrer le moteur pour en vérifier le circuit hydraulique. Le tracteur est muni d'un godet et équipé pour traîner une herse.[/size]
En marche arrière, il fait monter le tracteur dans la remorque. La vibration du moteur contre les parois d'acier martèle son squelette. Il pose le godet et l'attelage au fond de la remorque puis coupe le moteur du tracteur. Il descend de la remorque et secoue la tête à droite et à gauche pour tâcher de chasser le tintement de ses oreilles, de la base de son crâne. Il se dirige vers la lampe qui éclaire la cour et l'éteint. Il s'adosse au piquet en attendant que ses yeux s'adaptent. Ses oreilles bourdonnent toujours.
La nuit est restée chaude. La lune s'est couchée, il fait complètement noir. Il sent une démangeaison dans ses jambes et ses bras, là où les os ont été cassés et ressoudés. Son pied douloureux semble fait de pièces coupantes.
Lorsqu'il arrive à discerner la cabine du camion, il s'avance en boitant, ouvre la portière et siffle à travers ses dents de devant. Woody saute sur le siège et se couche contre la portière opposée. McEban monte après lui.
«Tu veux qu'on baisse la vitre ?» demande-t-il.
Le chien le regarde en souriant. McEban s'allonge sur le siège et tourne la manivelle.
Ils restent ainsi, dans l'obscurité, dans le silence, vitres baissées, la remorque attachée derrière eux, le tracteur chargé, jusqu'à ce que la nuit soit presque finie, jusqu'à ce qu'on y voie assez pour distinguer les ornières jumelles de la route pâle qui s'étend devant eux."
"Dans le rêve, la flamme de la bougie anime la pièce.
Son corps commence à sombrer, elle part à la dérive. Elle sombre loin de lui, la flamme vacille et l'aspire comme de l'eau. Exactement. Il la sent tomber et il resserre son étreinte. Sa main serre la sienne. Puis les deux mains. Il ferme les yeux.
Il entend les [size=16]chevaux ruer, dehors, tirer sur leur bride et hennir. Ils s'agitent, tremblent dans la nuit, les pâles comme les sombres. Ils baissent la tête, reniflent le sol, écoutent la promesse d'eau sous leurs pieds. Une rivière coule, souterraine. Toute une rivière, les poissons, l'écume, tout.
Puis, c'est sa voix à elle qu'il entend. Claire. Douce."[/size]
Critique de l'express :
Depuis que Jim Harrison y a déposé son baluchon, l'Ouest américain ne cesse d'inspirer les écrivains. Ils y découvrent des paysages qui sont autant de suppléments d'âme, comme des clairières ouvertes sur l'absolu.
Mon humble avis.
J'avais beaucoup aimé ce livre lors de sa parution en 2007. J'en avais aimé les personnages... Je viens de le relire avec le même plaisir...Plus "dur" aussi bien dans les rapports humains que dans les descriptions de la vie dans ces états d'Amérique, on en reste imprégné après la dernière page.
"Une vie inachevée" de Mark Spragg
L'auteur :
Marc Spargg a passé toute son enfance dans un ranch du Wyoming Ecrivain emblématique de l'Ouest américain, traduit dans une quinzaine de langues, il est un des grands romanciers, à l'instar des Cormac McCarty et des Thomas McGuane.
Résumé :
Dans les paysages sauvages de l'Ouest américain, une flamboyante [size=18]histoired'amour et de rédemption.[/size]
Einar Gilkynson est un homme blessé.
Depuis la mort de son fils dans un accident de voiture, il vit une existence solitaire et recluse, dans un ranch délabré du Wyoming. Mais le retour de Jean, la compagne de son fils, à qui il n'a jamais pardonné d'avoir survécu à l'accident, et de sa fille de neuf ans dont il ignorait l'existence, va bouleverser sa vie.
La présence miraculeuse de la petite Griff suscite chez lui des sentiments contradictoires et réveille des souvenirs qui lui permettront peut-être d'exorciser le passé... Deux êtres apprennent à se connaître et finissent par guérir de leurs blessures, sous le regard lumineux d'une enfant.
Dans la lignée de L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, ce magnifique roman est une véritable ode à la nature et aux grands espaces. Émouvant, surprenant, c'est aussi une leçon de vie d'une grâce et d'une beauté infinies.
Critiques
« La dernière page refermée, le portrait inoubliable de la petite Griff reste imprimé en nous. Elle est le coeur qui bat de ce roman, un chef-d'oeuvre. »
San Francisco Chronicle.
Extraits :
..."Le souvenir est si clair qu'Einar sourit. Il fait bouger sa machoire, et ses tympans se débouchent comme s'il descendait d'une grande altitude. Le vieux chien s'agite sur la véranda, puis pose son museau blnchi sur ses pattes croisées et regarde par la petite fenêtre. Il s'appelle Karl, mais ce n'est pas le Karl d'origine, juste un autre chien trouvé au refuge, dressé et nourri, à qui l'on a donné un endroit pour se reposer et clopiner. Le premier Karl est enterré derrière la grange. Mort et enterré comme le fils et la femme d'Einar, Griffin et Ella.
Il se redresse dans le fauteuil, il se demande si le chien aimerait avoir un gamin pour lui tenir compagnie. Pas Griffin, un autre gamin. Il se demande ce que souhaitent les chiens, s'ils ont des souhaits. Peut être qu'ils attendent simplement, avec patience, une quelconque amélioration de leur vie. Il pense que, pour sa part, il est un homme qui en connaît un rayon sur l'attente...."
"Je ne me suis pas fait tabasser parce que je n'avais pas d'arme. J'ai été battue parce que je suis tombée amoureuse du type dont il ne fallait pas tomber amoureuse, que j'ai été trop stupide et terrorisée pour arrêter de faire semblant et m'avouer que je m'étais plantée. Je voulais voir en lui l'homme qu'il disait vouloir être. .."
"Griff a pris son journal, relu la liste de choses qu'elle déteste chez sa mère, mais elle n'a pas eu d'autre idée, aussi elle a écrit qu'elle aimait quand sa mère lui faisait un clin d'oeil en parlant d'Einar qui apprenait à voler. Comme si c'était une blague entre elles deux. Comme si elle n'était pas une enfant, et sa mère une grande personne qui ne savait pas choisir les hommes.
Ensuite elle a tourné la page, et ajouté à son autre liste que ce qu'elle aime chez les vieux messieurs, c'est qu'ils sont drôlement coriaces. Beaucoup plus qu'ils n'en ont l'air. Elle a soigneusement écrit qu'ils peuvent être blessés et continuer comme si rien n'était. Comme le petit lapin de la pub pour les piles."
Mon humble avis.
Ce deuxième livre de Mark Spragg publié et lu en 2005 m'avait encore marqué par ses personnages attachants, ses descriptions de paysages et de vie dans le Wyoming, son [size=18]histoire poignante et bouleversante. La mort d'un enfant ou de l'homme aimé , la souffrance de l'absence, la blessure des corps, la violence dans les relations homme/femme , les rapports familiaux, le lien mère et fille, l'amitié, la pudeur, l'attachement entre les êtres...tellement d'émotion dans ce livre...[/size]
Le livre dont on s'attache aux personnages...
Je viens de le relire avec bonheur car l'Auteur vient de nous faire ce plaisir rare de retrouver ces personnages dix ans après...dans "De flammes et d'argile."
(Le film, tiré de ce livre, est aussi une pure merveille. Je vous en parle dans ma rubrique "films")
J'adorais lire,mais je ne vois plus très bien et à la place j'écoute la radio,mais la lecture me manque!!! Ninnenne