marileine moderateur
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| Sujet: Les séparés (N'écris pas) Marceline Desbordes-Valmore(et autres) Sam 20 Juin - 12:13 | |
| Les séparés (N'écris pas) Marceline Desbordes-ValmoreN'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.N'écris pas !N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,C'est entendre le ciel sans y monter jamais.N'écris pas !N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.Une chère écriture est un portrait vivant.N'écris pas !N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;Que je les vois brûler à travers ton sourire ;Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.N'écris pas !
Marceline Desbordes-Valmore.
Toi qui m'a tout repris Madeleine Desbordes -ValmoreToi qui m'as tout repris jusqu'au bonheur d'attendre, Tu m'as laissé pourtant l'aliment d'un [size=16]coeur tendre, L'amour ! Et ma mémoire où se nourrit l'amour. Je lui dois le passé ; c'est presque ton retour ! C'est là que tu m'entends, c'est là que je t'adore, C'est là que sans fierté je me révèle encore. Ma vie est dans ce rêve où tu ne fuis jamais ; Il a ta voix, ta voix ! Tu sais si je l'aimais ! C'est là que je te plains ; car plus d'une blessure, Plus d'une gloire éteinte a troublé, j'en suis sûre, Ton coeur si généreux pour d'autres que pour moi : Je t'ai senti gémir ; je pleurais avec toi !
Qui donc saura te plaindre au fond de ta retraite, Quand le cri de ma mort ira frapper ton sein ? Tu t'éveilleras seul dans la foule distraite, Où des amis d'un jour s'entr'égare l'essaim ; Tu n'y sentiras plus une âme palpitante Au bruit de tes malheurs, de tes moindres revers. Ta vie, après ma mort, sera moins éclatante ; Une part de toi-même aura fui l'univers. Il est doux d'être aimé ! Cette croyance intime Donne à tout on ne sait quel air d'enchantement ; L'infidèle est content des pleurs de sa victime ; Et, fier, aux pieds d'une autre il en est plus charmant.
Mais je n'étouffe plus dans mon incertitude : Nous mourrons désunis, n'est-ce pas ? Tu le veux ! Pour t'oublier, viens voir ! ... qu'ai-je dit ? Vaine étude, Où la nature apprend à surmonter ses cris, Pour déguiser mon coeur, que m'avez-vous appris ? La vérité s'élance à mes lèvres sincères ; Sincère, elle t'appelle, et tu ne l'entends pas ! Ah ! Sans t'avoir troublé qu'elle meure tout bas ! Je ne sais point m'armer de froideurs mensongères : Je sais fuir ; en fuyant on cache sa douleur, Et la fatigue endort jusqu'au malheur.
Oui, plus que toi l'absence est douce aux coeurs fidèles : Du temps qui nous effeuille elle amortit les ailes ; Son voile a protégé l'ingrat qu'on veut chérir : On ose aimer encore, on ne veut plus mourir.[/size] Marceline DESBORDES-VALMORE
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| | Prénom: Marceline Nom: DESBORDES-VALMORE
Né(e) en : 1786 Mort(e) en :1859 | Biographie | Marceline DESBORDES-VALMORE
Née à Douai en 1786, son père Félix Desbordes, peintre en armoirie fut ruiné par la période révolutionnaire. En 1801 elle part en Guadeloupe où avec sa mère elles vont rejoindre un parent plus fortuné. A leur arrivée elle trouve le parent décédé et une île en proie à la révolte, sa mère y meurt en 1802. Marceline rentre alors en métropole, elle a 16 ans devient comédienne et cantatrice. En 1808 elle rencontre Henri de Latouche. Elle entretiendra avec celui-ci une liaison intermittente et tumultueuse de trente années, en taisant le nom de son amant. Il naîtra en 1809, de cette liaison, un enfant qui mourra à l’âge de 5 ans. En 1847 elle épouse Prosper Lanchantin, comédien besogneux, sans talent, connu sous le nom de Valmore et mène avec lui une vie difficile et itinérante. Ils auront 3 enfants, deux filles Ondine et Inès, un garçon Hyppolite. Inès moura en 1846 et Ondine en 1853, Hyppolite sur les 20 ans qu’il passera dans l’armée sera emprisonné durant 7 ans… Sa production littéraire commencée en 1819 par un recueil « Elégies et romances » aide à subvenir, sans y parvenir vraiment, aux besoins du ménage. Elle meurt d’un cancer en1859, seule, à Paris.
Sa notoriété grandie au fur et à mesure de sa production poétique : 1830 Poésies inédites 1833 Les pleurs 1839 Pauvres fleurs 1843 Bouquets et prières … Elle publie également : 1833 L’atelier d’un peintre, scènes de la vie privée 1840 Contes en prose pour les enfants 1855 Contes en vers pour les enfants … Une œuvre sensible, délicate qui séduit dés l’abord par la musicalité de ses vers. Son tempérament « romantique » exacerbé par les coups du sort d’une vie tourmentée gagne en intensité au fil du temps ; mettant son art au service de sa spontanéité et de sa quête d’identité elle séduit ses contemporains : Lamartine, Hugo mais aussi Baudelaire, Verlaine, Rimbaud …. On lui attribut (avant Verlaine) l’emploi des vers impairs. |
Madeleine Desbordes-Valmore.
"Sensation "d'ARTHUR RIMBAUDDédiée à une amie de Rimbaud qui se reconnaitra...
SENSATION
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la [size=16]nature, -heureux comme avec une femme."
20 Avril 1870...[/size] La beauté de la nature.
La beauté des arbres, La [size=18]douceur de l'air,L'odeur de l'herbe,Me parlent.Le sommet de la montagne,Le tonnerre dans le ciel,Le mouvement cadencé de la mer,Me parlent.La clarté des étoiles,La fraicheur du matin,La rosée sur les fleurs,Me parlent.[/size] La force du feu, La course du soleil, Et la [size=18]vie qui ne cesse jamais, Tout me parle. Et mon coeur exulte.
DAN GEORGES (1899-1981) Chef de la tribu des Coast Salish "Mon coeur exulte".[/size] SI JE...Si je te vois parfois dans le souffle du vent, Dans l’oiseau qui se pose au dessus du banc, Et dans ce papillon qui frôle mes cheveux, Ce rayon de soleil qui éblouit mes yeux…
Tu es goutte de pluie dans ce matin frileux Où la brume caresse le lac sous mes yeux. Et je t’entends aussi me murmurer tout bas Tes conseils judicieux que je reconnais là.
Au sujet de la [size=19]vie, ses soucis et ses joies… Tu étais la sagesse, tu suivais ta voie, Jamais aigrie ni amère ni révoltée Discrète et effacée, là pour consoler.
Je t’ai toujours confié mes peines et mes secrets, J’avais besoin de toi, de ta complicité, Tu étais ma maman et ma meilleure amie, Aux instants importants, tu m’as toujours compris.
Dans un joli cahier j’ai presque tout noté Des détails de ta vie que tu m’avais confiés. Il n’y a pas longtemps que tu m’as avoué Combien je t’ai manqué quand j’ai dû m’en aller.
Et moi qui me croyais alors abandonnée ! Ces quelques mots, maman, m’ont fait cicatriser. Au bout de tant d’années, tu as enfin osé Critiquer ton mari, un peu le contester.
Si je t’ai rassuré : « Maman, c’est le passé ! », La porte refermée, j’ai pu enfin pleurer, Pleurer sur certains choix qu’on ne m’a pas laissés, Pleurer aussi de joie et un peu libérée.[/size] Saint-Apollinaire, le 3 Novembre 2011 Brigitisis.centerblog.net Ninnenne
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