Honte humaine Delphine Jouve
Il y a des hommes derrière les barbelés,
Maigres, phtisiques, les yeux exorbités,
Leurs corps ne sont plus que squelettes,
Ils paraissent difformes, hagards et monstrueux,
Le [size=16]monde semble peser sur leur si frèle tête,[/size]
La guerre leur a fait perdre la protection de [size=16]Dieu.[/size]
Ce ne sont même plus des hommes,
Ces choses derrière les barbelés,
Ce sont des loques humaines, des morts encore vivants,
Survivant d'un enfer créé par un gouvernement,
Les pieds dans la boue, le crane rasé,
Les uns sont trop faibles pour se mettre à marcher,
Les autres sont morts déjà, depuis une éternité.
Le temps pour eux n'existe plus,
Les jours sont tous pareils dans cet enfer humain,
Pour tous ces hommes qui meurent d'épuisement et de faim,
Jadis ils avaient un âme,
Aujourd'hui ils sont perdus au milieu de nulle part,
Leur vie n'est que souffrance sur cette terre gelée
Controlée par des hommes, fusils armés, prèt à tirer...
Combien de fois l'histoire devra se répéter ?
Il y aura toujours des hommes derrière les barbelés,
Maigres, phtisiques, les yeux exorbités ...
La race humaine ne pourra donc jamais changer ?
Delphine Jouve
Parce que l'histoire se répète à chaque époque
Parce que la violence et la haine sont toujours là
Parce que partout on ne voit que du sang,
Même sur le visage des enfants...
Des armes dans les mains d'adolescents
Qui n'ont toujours connu que la guerre...
Parce que j'ai peur pour demain
De ces gens inconscients et violents...
Parce qu'il y aura toujours des fous sanguinaires
Et des gens qui voudront leur plaire...
Brigitisis.centerblog.net
"je veux garder au coeur" Delphine Jouve
Je veux garder au coeur
Les plus belles immages
Que mes yeux peuvent graver
Les plus insaisissables
Les plus grandes libertés
Je veux prendre pour vision
Les rêves de mon coeur
Avoir pour oraison
Le charme et la couleur
La beauté est partout
Présente à tout moment
Il suffit d'entrevoir
L'émotion d'un regard
Je veux garder en moi
La nature qui respire
Les couleurs qui saturent
Le [size=18]monde et ses sourires[/size]
Je veux pouvoir toucher
Les yeux dans les miroirs
Faire passer l'émotion
A tort et à raison
Je veux garder au coeur
Ce qui me fait vibrer
Ce qui m'emplit de joie
Ce qui me fait aimer
Les plus belles images
Les plus douces à mes yeux
Les beautés les plus nobles
Et les plus éphémères
Celles qui n'osent se montrer
Qu'entre ombre et lumière
Celles colorées
Par de vives passions
Celles en nature
Quelle que soit la saison...
Je veux garder en moi
Ce que je crois unique
Ce qui, vu par mes yeux,
A pris mon coeur d'assaut
Dans un instant magique...
Delphine Jouve.
"Toucher des doigts" Delphine Jouve
Toucher des doigts les saveurs de la [size=18]mer,[/size]
Les ocres et les brumes, les embruns de la terre,
Toucher des yeux l'infiniment azur,
Les rouges, les jaunes, les beautés en nature,
Toucher des mains les corps dans les regards,
La [size=18]douceur de la peau dans l'ombre d'un miroir,[/size]
Toucher de l'âme les silences de la vie,
Ces éclats de poètes, infiniment petits,
Toucher du coeur les sentiments humains,
Espérer le meilleur sans attendre demain...
Delphine JOUVE.
"Tristesse" de Delphine Jouve
Le train file à toute vitesse
Et le [size=16]paysage défile derrière la vitre[/size]
Mais tout m'apparait flou et imprécis,
En ce jour qui tombe, au lever de la nuit.
Je n'essaie même pas de fixer
Mon regard sur l'extérieur,
La pluie qui tombe
Me rappelle les larmes d'eau douce
Qui perlent à mes yeux
Et que mon reflet renvoie
Au profond de mes yeux
Comme pour me rappeler
Mon coeur brisé et mutilé.
La tristesse est là, au très profond de moi
Elle a envahi mon corps et mon être en entier
La pluie, les larmes ne font rien que couler
Et rien ne semble vouloir les effacer.
Le train file à toute vitesse
Et le [size=16]paysage défile derrière la vitre.[/size]
Il fait à présent nuit noire
Avec le jour l'espoir à disparu
Il ne reste que la souffrance
Et le réconfort illusoire
De mes souvenirs et de mes joies,
Mais tout m'apparait flou et incécis
A ce carrefour angoissant de ma vie.
Delphine JOUVE
"La belette entrée dans un grenier" Jean de La Fontaine
Ninnenne