Le pâtre et le Lion Jean de La Fontaine
Illustration de Gustave Doré
Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être ;
Le plus simple [size=16]animal nous y tient lieu de maître.[/size]
Une morale nue apporte de l'ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui.
En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire,
Et conter pour conter me semble peu d'affaire.
C'est par cette raison qu'égayant leur esprit,
Nombre de gens fameux en ce genre ont écrit.
Tous ont fui l'ornement et le trop d'étendue.
On ne voit point chez eux de parole perdue.
Phèdre était si succinct qu'aucuns l'en ont blâmé;
Ésope en moins de mots s'est encore exprimé.
Mais sur tous certain Grec renchérit et se pique
D'une élégance laconique;
Il renferme toujours son conte en quatre vers ;
Bien ou mal, je le laisse à juger aux experts.
Voyons-le avec Ésope en un sujet semblable.
L'un amène un Chasseur, l'autre un Pâtre, en sa fable.
J'ai suivi leur projet quant à l'événement,
Y cousant en chemin quelque trait seulement.
Voici comme à peu près Ésope le raconte.
Un Pâtre, à ses Brebis trouvant quelque mécompte,
Voulut à toute force attraper le Larron.
Il s'en va près d'un antre, et tend à l'environ
Des lacs à prendre Loups, soupçonnant cette engeance.
Avant que partir de ces lieux,
Si tu fais, disait-il, ô Monarque des Dieux,
Que le drôle à ces lacs se prenne en ma présence,
Et que je goûte ce plaisir,
Parmi vingt Veaux je veux choisir
Le plus gras, et t'en faire offrande.
A ces mots sort de l'antre un Lion grand et fort.
Le Pâtre se tapit, et dit à demi mort :
Que l'homme ne sait guère, hélas! ce qu'il demande !
Pour trouver le Larron qui détruit mon troupeau,
Et le voir en ces lacs pris avant que je parte,
Ô Monarque des Dieux, je t'ai promis un Veau :
Je te promets un boeuf si tu fais qu'il s'écarte.
C'est ainsi que l'a dit le principal auteur :
Passons à son imitateur.
Jean de La Fontaine
Livre VI fable 1
Certain grec: Il s'agit de Gabrias (ou Babrias, ou encore Babrius), un poète grec du IIIe siècle après J.-C. Il a remanié des textes dits « ésopiques » du IIe siècle et a écrit lui-même des fables. On ne connaissait son ouvre que par des résumés (des quatrains, d'où l'allusion de La Fontaine) établis par Ignace le Diacre, moine du IXe siècle. Une partie de son ouvre sera retrouvée au milieu du XIXe siècle.
Mécompte: La Fontaine a écrit « méconte » pour la rime. Il est vrai qu'à l'époque, on ne distinguait pas « conte » et « compte ».
Lacs : lacet à noud coulant servant de piège pour le gibier.
Monarque des dieux:
"C'est un paysan qu'on ne peut accuser que d'imprudence quand il suppose que sa brebis n'a pu être mangée que par un loup. Il se croit assez fort pour combattre cet [size=16]animal, et trouve à décompter quand il voit qu'il a affaire à un lion."[/size]
En fait la morale, c'est de bien analyser la [size=16]nature du péril dans lequel vous allez vous engager.[/size]
Spécial fêtes des pères
Mon père aimé, mon père à moi,
toi qui me fait bondir
sur tes genoux comme un chamois
Que pourrais-je te dire
que tu ne sais déjà ?
Il fait si doux
quand ton sourire
éclaire tout
sous notre toit !
Je me sens fort, je me sens roi
quand je marche à côté de toi.
Maurice Carême
À PAPA
- J’écris le mot agneau
Et tout devient frisé :
La feuille du bouleau,
La lumière des prés.
- J’écris le mot étang
Et mes lèvres se mouillent :
J’entends une grenouille
Rire au milieu des champs.
- J’écris le mot forêt
Et le vent devient branche.
Un écureuil se penche
Et me parle en secret.
- Mais si j’écris papa,
Tout devient caresse,
Et le [size=16]monde me berce[/size]
En chantant dans ses bras.
Maurice CARÊME
Un papa
Mon papa rapluie
Qui me fait un abri
Quand j'ai peur de la nuit
Mon papa ratonnerre
Je ne sais pas quoi faire
Quand il est en colère
Mon papa rasol
Avec qui je m'envole
Quand il rigole
Mon papa tout court
Que je fête en ce jour
Avec tout mon amour
Pierre Ruaud
Il a plu des mots ce matin
Ils sont tombés dans mon [size=18]jardin. [/size]
Des mots très fous
Qui font la roue,
Des mots d'amour
Tout en velours,
Des mots très doux,
Des mots pour toi.
Et tout le jour, dans le secret,
Je t'en ferai des bouquets.
Je t'aime papa.
Mon cœur me dit
Qu'aujourd'hui, c'est fête
Mais quelle fête?
La fête des mamans ? Non !
La fête des rois ? La fête d'un roi !
Mais lequel ?
Le roi de mon cœur :
C'est mon papa à moi !
Bonne fête, Papa !
Amarie Peyronnet
PAPA
Quand je suis dans tes bras
Mon cœur bat tout bas
tout bas
Quand tu me fais un bisou
C'est tout doux
Tout doux
Quand je suis sur ton cœur
Je n'ai plus peur
Plus peur
Quand tu me fais un câlin
Je n'ai plus de chagrin
de chagrin
Mais quand tu es parti
Je m'ennuie à l'infini
Stéphanie Geron
La fête des pères c'est un merveilleux moment de la vie, quand l'enfant arrive avec son dessin, ou sa jolie carte qu'il a fait avec amour, et qu'il récite un poème appris avec application...
Le voilà :
Ninnenne