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marileine
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marileine


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Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Empty
MessageSujet: Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos)   Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Icon_minitimeMer 30 Sep - 11:17

Un jour... une histoire... 1er avril 1579

Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) 5b0819e4
 
23 janvier 1579
Les Provinces-Unies forment l'Union d'Utrecht
 
 
 
Par l'Union d'Utrecht du 23 janvier 1579, sept provinces à majorité protestante du nord des Pays-Bas se constituent en confédération sous le nom de «Provinces-Unies» (elles forment aujourd'hui les Pays-Bas).
 
Les dix provinces du sud, à majorité catholique, restent fidèles à leur souverain, le roi d'Espagne, et conservent le nom de Pays-Bas espagnols (elles forment aujourd'hui la Belgique).
 
 
Affrontement entre «gueux» et Espagnols
 
De Groningue, au nord, à Cambrai, au sud, les Dix-Sept Provinces appartenaient un siècle plus tôt au duc de Bourgogne Charles le Téméraire.
 
Par le hasard des successions et des mariages, elles échoient à l'empereur d'Allemagne Maximilien 1er de Habsbourg, puis à son successeur Charles Quint, enfin au fils de celui-ci, le roi d'Espagne Philippe II. Philippe II les administre par l'entremise de sa demi-soeur Marguerite de Parme et d'un groupe de fonctionnaires bourguignons aux ordres du cardinal de Granvelle.
 
À la fin du XVIe siècle, on est en pleines guerres de religion. Catholiques et protestants s'affrontent aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.
 
Guillaume de Nassau, jeune noble catholique d'origine allemande, élevé à la cour de Charles Quint, reçoit de Philippe II la charge de «Stathouder» (gouverneur, ou chef, en néerlandais) de la riche province de Hollande. Lui-même a hérité de la principauté d'Orange, au sud de la France, d'où la couleur de ses armoiries... qui est aussi celle de l'équipe de football néerlandaise actuelle !.
 
À l'unisson des nobles hollandais qui craignent d'être dépouillés au profit de gouverneurs espagnols, il dénonce les persécutions contre les protestants calvinistes et obtient la mise en congé du cardinal de Granvelle.
 
En 1565, les nobles publient à Breda un «compromis des Nobles» par lequel ils exigent la fin de l'Inquisition et la convocation d'états généraux. Ils se rendent en délégation à Bruxelles pour remettre leur texte à Marguerite de Parme, gouverneur général des Pays-Bas. Celle-ci, qui les voit arriver de son balcon de l'hôtel de ville, glisse à l'un de ses conseillers : «Mais que me veulent donc ces gueux ?» L'expression fait florès et les protestataires, quoique nobles, s'énorgueillissent de cette appellation de «gueux», allant jusqu'à adopter pour insignes l'écuelle et la besace.
 
Philippe II, en qualité de chef de la Contre-Réforme catholique, est désireux de remettre de l'ordre dans ses provinces rebelles. En août 1567, il nomme un nouveau gouverneur des Pays-Bas en la personne du duc d'Albe, à la sinistre réputation. Celui-ci arrive à Bruxelles avec le titre de vice-roi et les pleins pouvoirs. Il occupe le pays avec 60.000 hommes : Espagnols, Napolitains, Allemands.
 
La répression ne se fait pas attendre. Elle est dirigée par le Conseil des troubles, que les habitants surnomment le Conseil du sang («Bloedraat») en référence aux 8.000 exécutions dont il se rendra responsable. L'indignation culmine lorsqu'après une agression perpétrée par les calvinistes contre des lieux catholiques, deux chefs des gueux, les comtes d'Egmont et de Hornes son jugés et condamnés à mort. Les deux nobles sont décapités à Bruxelles le 5 juin 1568.
 
 
[size=16]Vers
une «Guerre de Quatre-Vingts ans»
 
L'exécution des deux nobles marque le début d'une longue guerre d'indépendance. Guillaume d'Orange, dit «le Taciturne», arrive à s'enfuir en Allemagne. Il se convertit au calvinisme et revient en mars 1572 aux Pays-Bas avec une petite armée de 20.000 hommes et des marins, les «gueux de la mer». Il devient le chef de l'insurrection avec le titre de Stathouder.
 
Aprèsla prise de Leyde par les «gueux» et le sac d'Anvers par les Espagnols, Guillaume reçoit le soutien fervent de l'ensemble des Néerlandais, unis contre l'oppression espagnole.
 
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Franzhogenberg1588-17dfe81
 
 
Il obtient des représentants des Dix-Sept Provinces qu'ils signent la Pacification de Gand, le 8 novembre 1576, par laquelle les habitants de la Hollande et de la Zélande obtiennent le droit de pratiquer le calvinisme à leur gré.
 
Arrive un nouveau gouverneur. Ce n'est autre que le jeune et prestigieux don Juan d'Autriche, demi-frère de Philippe II et héros de la victoire de Lépante sur les Turcs. Il feint de retirer les troupes espagnoles et d'accepter les termes de la Pacification. Là-dessus, il s'empare de Namur. Mais comme les armées de Philippe II sont retenues en France dans d'autres guerres de religion, il lui est impossible de restaurer l'autorité du roi sur la totalité des Pays-Bas.
 
Arrive un nouveau gouverneur espagnol, Alexandre Farnèse. Faute de soumettre l'ensemble des provinces, il monte habilement les catholiques du sud contre les calvinistes du nord.
 
Craignant l'hégémonie protestante, les représentants des dix provinces du sud concluent l'Union d' Arras, le 6 janvier 1579, par laquelle ils dénoncent la Pacification de Gand, rejettent l'allégeance à Guillaume d'Orange et réaffirment leur fidélité au roi d'Espagne. La division du pays devient irrémédiable. Il ne reste plus aux Provinces-Unies du nord qu'à confirmer à Utrecht leur propre union autour de la Hollande. C'est chose faite le 23 janvier suivant.
 
 
Échec espagnol et triomphe hollandais
 
Le roi d'Espagne ne se tient pas pour battu. Il bloque le port d'Anvers par un système de sas à l'embouchure de l'Escaut et interdit aux navires hollandais l'accès à Lisbonne. Il espère ainsi ruiner les marchands hollandais et flamands qui tirent leurs revenus de la revente en Europe des marchandises que ramènent les vaisseaux hispaniques du Nouveau Monde et d'Asie. Mauvais calcul...
 
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Anvers-17dfeb2
 
 
Anvers retombe aux mains des Espagnols en 1585 et la moitié des 50.000 habitants s'enfuient aux Pays-Bas pour rester protestants. Le grand port flamand va dès lors décliner irrémédiablement.
 
Dans le même temps, en Hollande, le port rival d'Amsterdam offre l'hospitalité à des centaines de riches et entreprenants marchands juifs ou protestants chassés des pays occupés par les Habsbourg. Ces marchands font cause commune avec leurs homologues hollandais pour développer une flotte de commerce et lancer des expéditions outre-mer, en vue d'attaquer l'Espagne à la source de sa richesse.
 
C'est le début d'une irrésisitible expansion. Fortifiées par leur révolte, les Provinces-Unies vont devenir le premier des États modernes, avec une économie capitaliste et un empire colonial très rentable. Malgré cela, leur indépendance ne sera officiellement reconnue par l'ensemble des chancelleries européennes qu'en 1648, lors des traités de Westphalie.
 
 
Une Histoire agitée
 
Les habitants des Provinces-Unies appellent «Guerre de Quatre-Vingts ans» cette longue, douloureuse et palpitante période (1568-1648) - la plus glorieuse de leur Histoire -, qui les a menés à l'indépendance et à la prospérité.
 
Occupé par les Français pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, le pays prend le nom de République batave (d'après le nom antique de la région) puis de Royaume de Hollande. Après la chute de Napoléon, en 1814, il est réuni aux Pays-Bas du sud, qui, à la fin du XVIIIe siècle, étaient passés des Habsbourg de Madrid à ceux de Vienne avant d'être annexés par la France. L'ensemble reçoit le nom de Royaume-Uni des Pays-Bas. En 1830, enfin, le sud conquiert son indépendance sous l'appellation de Belgique (un nom qui remonte aux Romains) et l'on arrive à la configuration actuelle.


Un jour... une histoire... 30 mars 1282

Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) 5273467c
 
Le roi René 1er
 
30 mars 1282
 
Les «Vêpres siciliennes»
 
 
Le lundi de Pâques 1282, une émeute éclate à Palerme, capitale de la Sicile. La population s'en prend aux Français installés dans la ville par le roi Charles 1er d'Anjou, qui n'est autre que le jeune frère de Saint Louis, le défunt roi de France, et l'oncle du roi régnant, Philippe III le Hardi. 
Le massacre de la garnison française débute au moment des Vêpres et les émeutes s'étirent sur deux jours, les 30 et 31 mars. L'événement restera pour cela dans l'Histoire sous le nom de «Vêpres siciliennes». L'expression est encore utilisée pour désigner un soulèvement spontané et meurtrier contre une puissance occupante. 
Le vaincu de ces deux journées, Charles d'Anjou, est chassé de Sicile. L'île, ainsi que la pointe de l'Italie, vont dès lors ne plus cesser d'être convoitées par les puissances étrangères (Aragon, France, Habsbourg....) jusqu'à leur rattachement au royaume d'Italie au XIXe siècle.
  
Les Angevins en Sicile
 
Charles 1er, comte d'Anjou et de Provence, s'est implanté en Italie du sud à la faveur des guerres intestines entre guelfes et gibelins (partisans du pape et partisans de l'empereur d'Allemagne). Celles-ci mettent aux prises le pape Clément IV et Manfred, bâtard de l'empereur Frédéric II Hohenstaufen et lointain descendant des rois normands de Sicile. 
De son vrai nom Gui Foulques, le pape, qui est originaire de Provence, se tourne vers le frère du puissant roi de France et lui propose les domaines des Hohenstaufen au sud de l'Italie en échange de son soutien. Le comte Charles 1er accepte son offre et vainc Manfred. Celui-ci est tué à Bénévent le 26 février 1266. 
Charles reçoit le salaire promis, à savoir la couronne royale de Sicile. Pénétré de l'idée de reprendre le combat contre les musulmans, il entraîne alors le roi de France, son frère, dans une huitième et dernière croisade. Elle se termine sous les murs de Tunis par la mort de Saint Louis. 
Charles 1er n'en poursuit pas moins ses chimères et se fait octroyer les couronnes d'Albanie et de Jérusalem. Il obtient même la principauté d'Achaïe, dans le Péloponnèse, au sud de la Grèce, en 1267, ce qui le pose en rival de l'empereur byzantin Michel VIII Paléologue. Celui-ci, dès lors, encourage les Siciliens à se révolter contre leur suzerain. Il n'y a pas trop de mal...
 
 
Des Siciliens récalcitrants
 
Ambitieux et hardi, Charles veut gérer son nouveau royaume sur le modèle de la France capétienne, avec une administration centralisée et une fiscalité rigoureuse. Mais ses sujets italiens lui en veulent de les accabler d'impôts en vue de financer ses rêves d'Orient et de croisade. 
L'émeute de Palerme et l'expulsion brutale des Français consacrent l'échec du royaume angevin. La Sicile passe sous la domination du roi Pierre III d'Aragon, gendre de Manfred, qui s'est empressé d'apporter son soutien aux révoltés. 
En 1285 (avec un peu de retard sur l'événement), le pape Martin IV excommunie le roi d'Aragon pour le punir de sa participation aux «Vêpres siciliennes» et il offre les couronnes d'Aragon et de Valence au roi de France Philippe III le Hardi !
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Philippeiii-1a6f0e9
 
Sacre de Philipe III le 15 aout 1271 à Reims  
Celui-ci ne reste pas insensible au cadeau. Il prend la route de la Catalogne mais son expédition aboutit à un échec et lui-même meurt d'une épidémie à Perpignan le 5 octobre 1285, à 40 ans.
  
Les deux Jeanne et le «bon roi René»
 
Maître de la Sicile, Pierre III d'Aragon reste le grand vainqueur des «Vêpres siciliennes». Par le traité de Tarascon (1291), son rival Charles 1er d'Anjou voit son royaume réduit à la Sicile péninsulaire (le sud de la botte italienne), avec Naples pour capitale. 
Les héritiers du roi capétien se maintiennent dans la péninsule italienne jusqu'au début du XVe siècle. Parmi les derniers représentants de la lignée angevine figurent deux femmes aux moeurs légères et au destin tourmenté, les reines Jeanne 1ère et Jeanne II. En 1442, le roi de Sicile chasse de Naples le dernier roi angevin, René 1er, et réunit les deux parties de l'Italie méridionale sous le nom de «royaume des Deux-Siciles». 
René 1er, exilé à Saumur puis à Aix-en-Provence, finira sa vie au milieu d'une cour raffinée, pleine d'artistes et de poètes. Pour ses sujets provençaux, il restera à jamais le«bon roi René». De célèbres calissons en cultivent encore le souvenir.
Le roi Louis XI héritera habilement des possessions du duc d'Anjou à sa mort en 1480. En 1494, son fils Charles VIII tentera de faire valoir ses droits sur le royaume de Naples. Il s'ensuivra des guerres épiques qui saigneront la noblesse française pendant trois décennies.
 

Un jour... une histoire... 20 avril

Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) 89277fa0
 
René Caillé
 
20 avril 1828 
René Caillié entre à Tombouctou
 
 
 
Le 20 avril 1828, l'explorateur René Caillié découvre Tombouctou, une cité interdite aux chrétiens, sur les bords du Niger.
 
 
 
Le rêve fou d'un pauvre jeune homme
 
Né le 19 novembre 1799 dans le ménage d'un boulanger misérable, le jeune René Caillié (on écrit aussi Caillé) a grandi en rêvant aux noms mystérieux inscrits sur les cartes d'Afrique. À 16 ans, il quitte son village de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) avec l'ambition de devenir le premier Européen à entrer à Tombouctou... et à en revenir.
 
Il est enrôlé comme moussaillon sur une escadrille qui quitte Bordeaux pour le Sénégal le 27 avril 1816. Elle a mission de reprendre le Sénégal que le traité de Paris a restitué à la France après la chute de Napoléon, quelques mois plus tôt. Elle compte cinq navires de guerre dont la frégate La Méduse, vouée à une tragique célébrité.
 
René Caillié échappe au naufrage et arrive à Saint-Louis-du-Sénégal. Là, il a connaissance d'une expédition anglaise qui se prépare à partir sur les traces d'un célèbre explorateur écossais, Mungo Park, disparu depuis plus de dix ans dans l'Afrique intérieure.
 
Démuni de tout, il suit deux Noirs dans la forêt et tente de rejoindre le major Gray qui commande l'expédition en question. Mais trop épuisé, il doit renoncer et embarque sur un navire à destination de la Guadeloupe. De là, il retourne à Bordeaux.
 
 
L'aventure à tout prix
 
Une deuxième fois, il trouve le moyen de revenir à Saint-Louis et rejoint une nouvelle expédition britannique, partie cette fois à la rescousse du major Gray, prisonnier d'un roitelet local. René Caillié, en manque de ressources, participe à quelques voyages vers les Antilles et économise 2.000 francs. En 1824, il peut enfin revenir au Sénégal pour réaliser son rêve de jeunesse.
 
Le gouverneur, le baron Roger, tente de le dissuader. Il lui fait valoir qu'un grand nombre d'Européens ont déjà perdu la vie en tentant de rejoindre Tombouctou... Et ce n'est pas fini ! L'année suivante, un officier britannique, Alexander Gordon Laing, quitte Tripoli, sur la côte méditerranéenne, avec une petite escorte et le soutien officiel du gouvernement britannique. On apprendra plus tard qu'il a été tué sur le chemin du retour.
 
L'inconscient ne veut rien entendre et s'obstine dans son rêve d'atteindre Tombouctou !
 
 
Léon l'Africain et Tombouctou, la «cité interdite»
 
Localisée au coeur de l'Afrique occidentale, au nord du fleuve Niger, dans une zone encore inconnue des Européens, Tombouctou a une réputation de sainteté dans l'islam noir depuis l'époque lointaine où elle faisait partie de l'empire songhai. Son existence a été révélée aux Européens par Léon l'Africain.
 
Ce voyageur est né dans une famille musulmane de Grenade (Andalousie) en 1488 sous le nom de Hassan al-Wazzan, peu avant la prise de cette ville par les Rois catholiques. Réfugié au Maroc, il accompagne son oncle en mission diplomatique auprès du souverain du Songhai, l'askia Mohamed Touré, pour le compte du roi du Maroc. Il est capturé en 1518 par des pirates siciliens au retour d'un pèlerinage à La Mecque. Ses ravisseurs l'offrent au pape Léon X, né Jean-Léon de Médicis. Celui-ci, appréciant son intelligence, l'adopte comme son fils et le fait baptiser sous son propre nom.
 
Désormais connu sous le nom de Léon l'Africain, le jeune Andalou met sa science au service du pape. On lui doit la première description de l'Afrique... et la première évocation de Tombouctou, où il n'est pas sûr qu'il soit réellement allé ! Léon l'Africain évoque ses mosquées, où seraient conservés de précieux manuscrits arabes, et ses palais aux toits revêtus d'or. Il souligne que les chrétiens sont particulièrement malvenus dans la «cité interdite».
 
René Caillié décide avant toute chose d'adopter les manières locales.
 
Il rejoint un groupe de Maures et en un an, apprend leurs coutumes ainsi que quelques rudiments de langue arabe. Il s'applique à déchiffrer le Coran.
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Caille-1b3c3ef
 
René Caillé en pélerin musulman
 
 
Enfin, le 19 avril 1827, René Caillié quitte Saint-Louis avec une petite caravane, se faisant passer pour un enfant d'Alexandrie (Égypte) enlevé par les troupes de Bonaparte et désireux de revenir chez lui.
 
La longueur de son nez et la couleur de sa peau n'en finissent pas d'étonner. Son parapluie rouge excite la curiosité. Il mendie l'hospitalité et la protection des chefs locaux, cachant avec soin l'argent qui doit lui assurer le retour. Supportant des épreuves et des humiliations sans nom, malade même du scorbut, il arrive sur les bords du Niger et se repose à Kankan, une petite ville africaine de la Guinée actuelle, en pays mandingue.
 
Nouveau départ pour Djenné, ville commerçante de grande réputation. Il y arrive le 14 mars 1828. Dans cette ville exclusivement africaine, il a la surprise de découvrir des marchandises d'Europe, preuve de flux commerciaux notables via le Maroc et le Sénégal.
 
Un an jour pour jour après son départ du Sénégal, il débarque en pirogue à Cabra (ou Kabara), le port de Tombouctou sur le Niger. Le lendemain, «au moment où le soleil se couchait à l'horizon», il a le bonheur de toucher au but. Bonheur immédiatement terni par la réalité.
 
C'était donc cela, Tombouctou ? Une ville africaine assoupie entre le fleuve et le désert.
 
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Tombouctou-1b3c417
 
Tombouctou - croqui de René Caillé
 
 
Aucune trace des richesses espérées (toits en or, dallages,...) ni d'une quelconque effervescence intellectuelle et religieuse. La ville, qui plus est, a été pillée par des Touaregs peu de temps auparavant.
 
Après deux semaines durant lesquelles il accumule des notes entre les pages de son Coran, René Caillié prend le chemin du retour avec une caravane d'esclaves qui remonte vers le Maroc. Traité comme une bête, il souffre comme jamais mais arrive néanmoins à Fès le 12 août 1828.
 
Quelques jours plus tard, il se présente en loques au vice-consul de France à Tanger, Monsieur Delaporte. Celui-ci le prend dans ses bras et pleure d'émotion. Membre de laSociété de Géographie, il mesure l'exploit à sa juste dimension et assure au jeune explorateur un retour triomphal en France.
 
Le 5 décembre 1828, à Paris, en présence de l'illustre paléontologue Georges Cuvier, laSociété de Géographie fait fête à René Caillié et lui remet la somme de 10.000 francs promise au premier Européen qui ramènerait une description de Tombouctou.
 
René Caillié publie son Journal d'un voyage à Tombouctou. C'est aussitôt un grand succès de librairie. L'explorateur peut désormais se reposer. Il revient dans sa région natale où il meurt le 15 mai 1839, à 39 ans, marié et père de quatre enfants.
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Un jour... une histoire... 19 avril 1314

Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) 8d883cf8
 
Philippe le Bel
 
19 avril 1314
Les amants scandaleux
 
 
 
Deux chevaliers sont exécutés à Pontoise, dans d'atroces conditions, le 19 avril 1314 («le vendredi qui suivit le dimanche de Quasimodo», selon une chronique de l'époque). Leur crime est d'avoir aimé des princesses.
 
Les frères d'Aunay sont les principales victimes du scandale dit «de la tour de Nesle» qui assombrit la dernière année du règne de Philippe IV le Bel.
 
 
Pénible fin de règne pour Philippe le Bel
 
Le scandale blesse cruellement l'amour-propre de ce roi profondément pieux qui, d'après le témoignage des contemporains, resta chaste après la mort de son épouse Jeanne de Navarre, survenue neuf ans plus tôt.
 
Le roi a eu quatre enfants qui devaient atteindre l'âge adulte : une fille, Isabelle, plus tard reine d'Angleterre, surnommée la «Louve de France» et trois fils qui allaient à tour de rôle monter sur le trône capétien : Louis, Philippe et Charles.
 
– L'aîné, Louis, a un caractère difficile qui lui valut le surnom de «Hutin» ou de «Noiseux». Il épouse Marguerite, fille de Robert de Bourgogne et d'Agnès, elle-même fille de Saint Louis. Altière et un rien frondeuse, cette jolie jeune femme aimait la vie.
 
– Philippe, prince intelligent, épouse Jeanne d'Artois, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois.
– Charles, à la personnalité plus effacée, épouse Blanche, la soeur de Jeanne, plus frivole que cette dernière et facilement influencée par sa belle-soeur Marguerite.
 
 
Princesses adultères
 
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Philippe le Bel en famille (miniature du livre de Nina et Kalina - 1313)
 
Les jeunes brus de Philippe le Bel donnent à la cour un air de gaieté très apprécié, qui contraste avec l'austérité du roi et de son entourage. Or, après trois ou quatre ans de mariage, voilà que Marguerite et Blanche prennent pour amants de «jeunes et biaux chevaliers», les frères Gautier et Philippe d'Aunay. On chuchote à la cour, mais personne n'ose en souffler mot à Philippe le Bel.
 
L'affaire s'évente pourtant en avril 1314, à l'abbaye de Maubuisson où le roi aime à se retirer avec sa cour. Il semble, suivant certains historiens, que c'est leur belle-soeur Isabelle qui les dénonce. Immédiatement, Philippe le Bel fait faire une enquête qui, malheureusement, ne laisse pas de place au doute. Elle démontre de surcroît que Jeanne est au courant de tout.
 
La justice royale s'abat implacablement sur les amants adultères. Marguerite et Blanche sont arrêtées, jugées et condamnées à être tondues, habillées de robes grossières et conduites dans un chariot recouvert de draps noirs aux Andelys, dans les geôles du château Gaillard.
 
Marguerite, éplorée et repentante, y occupe une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon.
 
Et de Navarre la reine
Prise comme garce et méchine
Et en prison emprisonnée
A Gaillard où elle fut menée
Dont le royaume était troublé.

(Geoffroi de Paris)

 
[Le mari de Marguerite, Louis le Hutin, fut roi de Navarre avant d'être roi de France]
 
Victime de mauvais traitements et sans doute étranglée sur ordre de son mari, désireux de se remarier au plus vite, la malheureuse est retrouvée morte dans sa cellule à l'été 1315.
 
Blanche est un peu mieux traitée dans un cachot «enfoncé dans la terre». Elle survit à l'épreuve. À l'avènement de Charles IV, son époux, elle est transférée à Gavray, en Normandie, et obtient l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Elle finit ses jours en 1326, à l'abbaye de Maubuisson. Jeanne est aussi arrêtée et placée sous surveillance au château de Dourdan. Traitée avec beaucoup plus d'égards, elle défend sa cause auprès du roi :
 
Por Dieu, oez moi, sire roi
Qui est qui parle contre moi ?
Je dis que je suis prude fame
Sans nul crisme et sans nul diffame.

(Jean de Troyes)

 
Mahaut d'Artois, qui siège au Conseil du roi, plaide pour sa fille Jeanne. Considérant qu'il eut été difficile à celle-ci de dénoncer sa soeur et sa belle-soeur, on lui pardonne et on lui rend rapidement sa liberté. Elle retrouve sa place auprès de son époux Philippe ainsi qu'à la cour, où on lui fait fête.
 
 
Lesamants au supplice
 
Les frères d'Aunay, coupables d'avoir batifolé avec les belles-filles du roi de France, sont arrêtés et subissent la question. Ils avouent sans tarder et après un rapide jugement à Pontoise pour crime de lèse-majesté, ils sont exécutés sur le champ en place publique.
 
Leur supplice est épouvantable : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus par les aisselles aux gibets.
 
On reste confondu devant tant de cruauté et, si le peuple a l'habitude de ces pratiques, il trouve néanmoins le châtiment bien sévère pour une faute qui, d'ordinaire, n'entraîne pas tant de violence... C'est sans mesurer les conséquences d'un tel comportement adultère. Au-delà de l'affront fait à la famille royale, ce crime est en effet une atteinte aux institutions du royaume plus encore qu'à la morale : il met tout simplement en péril la dynastie capétienne.
 
En effet, quelles auraient été la légitimité et l'autorité d'un futur souverain dont on aurait pu mettre en doute la royale paternité ? Comment sacrer et donner l'onction divine à un roi qui n'aurait pas été, sans équivoque possible, le fils du roi précédent ? Les implications politiques sont si graves que le châtiment se doit d'être exemplaire.
 
Mais ce scandale pose à la maison du roi un autre problème. En effet, l'adultère n'est pas considéré par l'Église comme un motif suffisant pour annuler un mariage. Comment assurer la descendance dynastique et la venue d'un hoir (héritier) mâle ?
 
 
Quel avenir pour la dynastie ?
 
Au moment où éclate l'«affaire de la tour de Nesle», Louis (le futur roi) et Marguerite ont déjà une fille, Jeanne (future reine de Navarre et mère de Charles le Mauvais). La mort rapide de Marguerite, dans sa prison, permet à Louis de se remarier avec Clémence de Hongrie, mais il n'en a qu'un enfant posthume, Jean 1er, lequel ne vit que cinq jours (comme quoi l'assassinat de Marguerite ne lui a été d'aucune utilité !).
 
Philippe V le Long succède à son frère Louis Le Hutin et à Jean 1er Le Posthume. Il n'a pas de mal à utiliser l'affaire d'adultère pour écarter sa nièce, la petite Jeanne, de la succession au trône (la prétendue loi salique sur l'exclusion des femmes de la succession au trône de France n'est pas invoquée à cette occasion ; elle ne sera mentionnée pour la première fois qu'en 1358, dans une chronique). Mais Jeanne d'Artois, son épouse réhabilitée, ne lui donne «que» trois filles et aucun garçon.
 
À sa mort, son frère cadet monte donc à son tour sur le trône sous le nom de Charles IV le Bel. Attaché à Blanche, malgré l'affront, il vit douloureusement sa disgrâce.
 
Les deux époux s'accordent sur l'obligation politique d'annuler le mariage. Reste à trouver une justification acceptable par le pape. Le couple royal ne peut invoquer l'argument classique d'une trop proche parenté comme ce fut autrefois le cas pour Louis VII et Aliénor d'Aquitaine.Mais quand on veut on peut... Charles se souvient que la mère de son épouse, Mahaut d'Artois, était sa marraine et, par là même,... sa «mère spirituelle». Son épouse Blanche est donc, en quelque sorte, «sa soeur»!
 
Cette clause de parenté spirituelle étant un motif de nullité prévu par le droit canonique, il peut se remarier avec Marie de Luxembourg. Las, cette deuxième épouse, enceinte, meurt prématurément et Charles n'hésite pas à épouser Jeanne d'Évreux, sa cousine (nécessité faisant loi, il fallut bien que le Ciel s'accommodât de cette autre parenté). Le roi n'a pas plus de chance avec cette troisième épouse. Elle lui donne une première fille qui meurt prématurément puis une fille posthume.
 
Isabelle, la «Louve de France», seule fille de Philippe IV le Bel, n'a pas une vie conjugale plus enviable que ses belles-soeurs. Délaissée par son époux Édouard II, roi d'Angleterre, qui préfère les jeunes pages, elle vit au vu et au su de tous avec son amant, le baron Roger Mortimer. La mort «naturelle» en 1327 de son mari, emprisonné par elle-même à Berkeley, ainsi que le trop jeune âge de son fils Édouard III, lui permettent d'exercer avec son amant une régence de fait.
 
En 1330, Édouard III reprend le pouvoir, fait exécuter Mortimer et relègue sa mère au château de Norfolk où elle meurt en 1358. On n'a pas fini d'entendre parler de lui...
 
Ainsi troublées furent les destinées conjugales des derniers représentants des Capétiens directs. Si Marguerite de Bourgogne n'avait pas si gravement fauté, peut-être aurait-elle donné un fils à Louis X, assurant ainsi la continuité de la dynastie... mais on ne refait pas l'Histoire !
 
Faute d'héritier mâle en ligne directe, la noblesse du royaume donne le trône au représentant de la branche cadette des Valois. Celui-ci devient roi sous le nom de Philippe VI non sans exciter la rancoeur de ses rivaux, dont le roi d'Angleterre et celui de Navarre. Il en résultera la guerre de Cent Ans!
 
 
Une légende qui a la vie dure
 
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Nesle-1b3190f
 
Gravure de l'ancienne Tour de Nesle
 
L'affaire d'adultère des brus de Philippe le Bel est souvent appelée à tort «Scandale de la tour de Nesle». Si l'hôtel de Nesle a bien existé et a été offert en 1319 à Jeanne par Philippe le Long, il n'a pas été le théâtre de ces événements, quoi qu'en dise Alexandre Dumas:-) Jeanne l'occupa seulement après la mort de son époux.
 
La gravure ci-dessus montre la tour de Nesle telle qu'elle était juste avant sa démolition en 1663. Elle a laissé place à l'Institut de France et à la bibliothèque Mazarine.
 
 
Les Rois maudits
 
Cet enchaînement de drames à la cour royale a inspiré une pièce de théâtre au jeune Alexandre Dumas en 1832 : La Tour de Nesle. Il a aussi inspiré une grande fresque romanesque à Maurice Druon, sous le titre : Les rois maudits, magnifiquement adaptée à la télévision dans les années 1960. Frissons assurés.
 
Les siècles suivants nous ont habitués aux nombreuses maîtresses des rois, mais ce comportement n'a pas eu de conséquence politique sur la légitimité dynastique.
 
On trouve pourtant un autre cas semblable d'adultère dans l'Histoire de France. Le dauphin Charles, futur Charles VII, n'ignorait rien des frasques de sa mère Isabeau de Bavière. Il en garda un doute qui rongea sa fragile personnalité déjà minée par un contexte politique bien difficile. Il semble que c'est Jeanne d'Arc qui réconforta le roi de Bourges sur sa situation filiale lors de l'entrevue de Chinon, lui rendant ainsi un peu de son assurance.[/size]

[size=24]Un jour... une histoire... 18 avril 1904

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18 avril 1904

Jean Jaurès fonde L'Humanité

 
 
 
Le 18 avril 1904 paraît le premier numéro du quotidien L'Humanité. Son fondateur est Jean Jaurès (44 ans).

 
 
 
Le philosophe en action

 
 
 
Né dans une famille bourgeoise de Castres (Tarn), ce professeur de philosophie est un homme de très grande culture, helléniste et germanophone, et surtout un tribun hors pair, au verbe caressant et généreux.

 
Les mineurs de Carmaux, dont il a soutenu une grève en 1892, lui offrent un siège de député socialiste.

 
Humain et démocrate, il prend parti pour Dreyfus et s'oppose au sein du parti socialiste aux marxistes rigoristes Jules Guesde et Édouard Vaillant.

 
Journaliste talentueux, Jean Jaurès s'attire un grand succès avec L'Humanité. Tiré à 140.000 exemplaires, le nouveau quotidien français ne tarde pas à réunir d'illustres signatures comme Léon Blum, Anatole France, Aristide Briand, Jules Renard, Octave Mirbeau, Tristan Bernard, Henri de Jouvenel,...

 
 
Les socialistes de la division à l'union

 
 
Quelques mois après la création du journal, le congrès d'Amsterdam de l' Internationale socialiste réprouve toute forme de collaboration des socialistes avec les partis«bourgeois». C'est une victoire pour Jules Guesde.

 
Au congrès de Paris, le samedi 23 avril 1905, Jean Jaurès se rallie avec armes et bagages au nouveau parti socialiste de Jules Guesde: la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière). L'Humanité en devient très vite le porte-parole. Jean Jaurès, qui a feint de s'incliner, ne s'avoue pas vaincu. Avec Édouard Vaillant, il arrive à reprendre la tête de la SFIO et impose une orientation réformiste au parti.

 
 
La générosité assassinée

 
 
Jean Jaurès poursuit à la Chambre des députés son combat oratoire en faveur des travailleurs mais aussi contre la politique coloniale de la République et en faveur d'une réconciliation franco-allemande. Ces orientations téméraires lui valent la haine des«revanchards» qui le classent au mieux comme une dupe, au pire comme un traître à la nation... Notons que ce leader de premier plan n'a pas une seule fois été ministre !

 
Le 31 juillet 1914, à l'avant-veille de la Grande Guerre, un déséquilibré du nom de Raoul Villain tire au revolver sur Jean Jaurès, assis au café du Croissant, dans un quartier nord de Paris. Il lui reproche (à tort) d'être opposé à la mobilisation générale et à la guerre imminente contre l'Allemagne.

 
Le mois suivant, les socialistes Jules Guesde et Marcel Sembat entrent dans le gouvernement d'«Union sacrée» pour conduire la guerre contre l'Allemagne.

 
L'assassin de Jaurès sera jugé et acquitté après la guerre cependant que le 24 novembre 1924, après la victoire du Cartel des gauches aux élections législatives, la dépouille de sa victime sera solennellement transférée au Panthéon.

 
 
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Transfert des cendres de Jean Jaurès au Panthéon

 
 
La SFIO, quant à elle, sera victime de la division entre les partisans de Lénine et ses opposants. Le 29 décembre 1920, au congrès de Tours, la majorité de ses militants rejoindront le nouveau Parti communiste français et L'Humanité en deviendra l'organe officiel. Léon Blum restera aux commandes de la SFIO. Il assumera la garde de la «vieille maison»jusqu'à la victoire du Front Populaire aux élections législatives de 1936. Ce sera une forme de revanche posthume de Jean Jaurès.
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Un jour... une histoire... 16 avril 1917

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16 avril 1917

L'offensive du Chemin des Dames et les mutineries

 
 
 
Le 16 avril 1917, les Français lancent une grande offensive en Picardie, sur le Chemin des Dames, un escarpement de 35 kilomètres qui s'étire de Craonne, à l'est, au moulin de Laffaux, sur la route Soissons-Laon (son nom évoque une route qu'avaient coutume d'emprunter les filles de Louis XV).
 
Mal préparée, mal engagée, elle va entraîner un profond ressentiment chez les soldats et une reprise en main des questions militaires par le gouvernement.
 
 
Le Chemin des Dames aujourd'hui
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) Chemindesdames-1b12cfd
 
Paysage du Chemin des Dames près du fort de Malmaison
 
 
C'est dans ce paysage aujourd'hui souriant qu'a eu lieu la sanglante offensive du Chemin des Dames, une route de crête, orientée est-ouest, à mi-chemin de Laon (au nord) et de Soissons (au sud).
 
 
Échec sanglant
 
 
L'échec de l'offensive est consommé en 24 heures malgré l'engagement des premiers chars d'assaut français (une quarantaine). On n'avance que de 500 mètres au lieu des 10 kilomètres prévus, et ce au prix de pertes énormes : 30.000 morts en dix jours.
 
Le général Robert Nivelle, qui a remplacé le général Joseph Joffre à la tête des troupes françaises le 12 décembre 1916, en est tenu pour responsable.
 
Lors de la conférence interalliée de Chantilly, en novembre 1916, il assurait à tout un chacun que cette offensive serait l'occasion de la «rupture» décisive tant attendue grâce à une préparation massive de l'artillerie qui dévasterait les tranchées ennemies en profondeur. «Je renoncerai si la rupture n'est pas obtenue en quarante-huit heures»promettait-il aussi !
 
Mais le lieu choisi, non loin de l'endroit où s'était déroulée la bataille de la Somme de l'année précédente, n'est pas le moins du monde propice à la progression des troupes, avec ses trous d'obus et ses chemins défoncés.
 
Qui plus est, avant l'attaque, les Allemands ont abandonné leurs premières tranchées et construit un nouveau réseau enterré à l'arrière, plus court, de façon à faire l'économie d'un maximum de troupes : la ligne Hindenburg.
 
Une offensive parallèle est menée par les Anglo-Canadiens au nord de la Somme, près d'Arras et de la crête de Vimy. Plus chanceux que leurs alliés, ils avancent dès le premier jour d'un à cinq kilomètres, les Allemands ayant allégé leur dispositif pour concentrer leurs efforts sur le Chemin des Dames.
 
 
Un jour... une histoire... 1er avril 1579+ 30 mars 1282et autres (historique,photos) 14-18_chemindesdames-e74ab9
 
Une tranchée pendant l'offensive du Chemin des Dames
 
 
Désespoir et mutineries
 
 
Après l'attaque du Chemin des Dames, au cours de laquelle sont morts pour rien 29.000 soldats français, la désillusion est immense chez les poilus. Ils ne supportent plus les sacrifices inutiles et les mensonges de l'état-major.
 
Des mutineries éclatent çà et là. En fait de mutineries, il faudrait plutôt parler d'explosions de colère sans conséquence pratique (aucun soldat n'a braqué son arme sur un gradé ; aucune compagnie n'a déserté). Elles surviennent à l'arrière, dans les troupes au repos qui, après s'être battues avec courage mais inutilement, apprennent que leurs supérieurs veulent les renvoyer au front sans plus d'utilité.
 
Le général Nivelle, qui n'a pas tenu sa promesse d'arrêter les frais au bout de 48 heures, est limogé le 29 avril 1917 et remplacé par le général Pétain, auréolé par ses succès de l'année précédente à Verdun. Il s'en faut de beaucoup que ce changement ramène la discipline dans les rangs et les mutineries se reproduisent en assez grand nombre jusqu'à la fin du printemps.
 
Le nouveau commandant en chef s'applique en premier lieu à redresser le moral des troupes. Il sanctionne, semble-t-il, avec modération les faits d'indiscipline collective, limitant à quelques dizaines le nombre d'exécutions...
 
L'historien Guy Pedroncini chiffre le nombre de condamnations à 3.500 environ et les exécutions effectives à 60 ou 70. Les autres condamnés voient leur peine commuée en travaux forcés (ils échappent du même coup à la guerre !). L'historien Jean-Baptiste Duroselle évalue à 250 le total des mutineries sur le front français au printemps 1917. Elles auraient impliqué un maximum de 2.000 soldats et se seraient soldées par 27 exécutions pour faits d'indiscipline collective.
 
À l'arrière, notons-le, on sévit avec moins de ménagement contre les défaitistes et les supposés traîtres. Ainsi fusille-t-on une pitoyable demi-mondaine, Mata-Hari.
 
 
Lesexécutions et les mutineries en question
 
 
Il y eut au total pendant la Grande Guerre autour de 600 soldats français condamnés à mort et passés par les armes, 330 anglais, 750 italiens, 48 allemands (ce dernier chiffre est sans doute sous-estimé quoique les tribunaux allemands, à la différence des français, admissent les circonstances atténuantes en cas d'abandon de poste).
 
Ces exécutions pour abandon de poste en présence de l'ennemi, mutilation volontaire ou... crime de droit commun (viol, rapine, meurtre), eurent surtout lieu dans la première année du conflit, parfois même sans jugement, quand le général Joffre cherchait dans la troupe des responsables à la faillite de son plan XVII.
 
Jean-Jacques Becker, spécialiste de la Grande Guerre, rappelle cependant que le commandement français n'a pas procédé à des «fusillés pour l'exemple». En d'autres termes, il n'y a pas eu de soldats pris au hasard et fusillés pour sanctionner l'indiscipline de leur unité. Au contraire de l'armée italienne où le général Luigi Cardona, responsable du désastre de Caporetto, n'a pas craint de sanctionner les défaillances de la troupe par«décimation», à la façon de la Rome antique. Notons aussi que l'armée australienne s'interdisait les condamnations à mort comme le rappelle Nicolas Offenstadt dans Les fusillés de la Grande Guerre (Odile Jacob, 1999).
 
En France, dans les années 1920, beaucoup de fusillés furent réhabilités à la demande de leurs compagnons survivants ou de leurs familles et l'on construisit même des monuments en leur souvenir, par exemple à Vingré (Aisne). La plupart ont aussi leur nom sur le monument aux morts de leur village, les concepteurs de ces monuments s'étant rarement appesantis sur les conditions de leur disparition... Les Anglais ont quant à eux attendu 1993 pour une démarche de «pardon» à l'égard de leurs fusillés.
 
Les mutineries du printemps 1917 sont passées pratiquement inaperçues des contemporains et n'ont suscité l'intérêt des historiens qu'à partir des années 1930.
 
Les soldats fusillés de 1914-1915 ont inspiré au cinéaste américain Stanley Kubrick Les sentiers de la gloire (1957), avec Kirk Douglas dans le rôle principal. Remarquable sur le plan cinématographique, ce film est très éloigné de la réalité de la guerre. Un autre film, français celui-là, évoque des soldats jetés sur les lignes ennemies pour s'être volontairement mutilés : Un long dimanche de fiançailles (Jean-Pierre Jeunet, 2004). Le fait de punir de la sorte des insoumis s'est peut-être produit mais rien ne l'atteste selon Jean-Jacques Becker.
 
 
La chanson de Craonne
 
Le ressentiment et le désespoir des poilus, s'exprime dans la Chanson de Craonne, sur un air de bal-musette. Soulignons que cette chanson a été écrite et popularisée dans les milieux pacifistes après la Grande Guerre et n'a jamais été entonnée par les poilus.
 
Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.

 
Refrain:
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !

 
 
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Photo d'une exécution


Un jour... une histoire... 15 avril 1874

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 Claude Monet
 
15 avril 1874
Première exposition de l'Impressionnisme
 
 
 
Le 15 avril 1874, une trentaine de peintres exposent leurs oeuvres dans l'atelier de leur ami, le photographe Félix Tournachon, plus connu sous le pseudonyme Nadar, au 35, boulevard des Capucines.
 
Nombre d'entre eux ont déjà participé onze ans plus tôt au «Salon des Refusés» autour d'Édouard Manet.
 
 
Le Salon des Refusés
 
L'aventure commence à l'apogée du Second Empire, lorsque Édouard Manet et d'autres artistes d'avant-garde sont rejetés par le jury du Salon qui s'est ouvert au palais de l'Industrie de Paris le 1er mai 1863. À l'origine du refus, une toile d'Édouard Manet intitulée Le Bain et aujourd'hui appelée Le Déjeuner sur l'herbe... Devant l'émotion suscitée par l'affaire, l'empereur Napoléon III lui-même décide de les accueillir le 15 mai 1863 dans un «Salon des Refusés» à côté du Salon officiel !
 
Édouard Manet devient dans les années 1860 le chef de file de l'avant-garde picturale. Il retrouve ses amis Edgar Degas, Camille Pissaro ou encore l'écrivain naturaliste Émile Zola au café Guerbois.
 
 
Du Salon des Refusés à l'impressionnisme
 
Onze ans plus tard, l'exposition organisée dans l'atelier de Nadar reçoit la visite, parmi d'autres, d'un certain Louis Le Roy, critique du journal Le Charivari. Il ironise sur ces peintres qui se détournent de la manière académique en vogue sous le Second Empire et au début de la IIIe République.
 
Il intitule son article «L'exposition les impressionnistes», d'après le titre d'un tableau de Claude Monet : Impression soleil levant (1872) qui fait partie de l'exposition.
 
 
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Impression soleil levant
Claude Monet
(Musée Marmottan, Paris)
 
 
Prétendant ridiculiser les exposants, le critique écrit : «Impression, impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans».
 
Le qualificatif d'impressionniste va rester au groupe pour la postérité ! La plupart de ces peintres : Boudin, Cézanne, Degas, Monet, Pissaro, Renoir, Sisley... font aujourd'hui les choux gras des salles des ventes.
 
 
Claude Monet, de Londres à Paris
 
Claude Monet a eu la révélation de sa vie à Londres, où il s'était réfugié en 1870-1871 pour échapper à la guerre franco-prussienne.
 
Alors âgé de 30 ans, il découvre dans les musées l'oeuvre de Joseph William Turner, mort 20 ans plus tôt. Celui-ci a peint, comme personne avant lui, les nuances de la lumière et les reflets du soleil sur l'eau. À son retour en France, en 1872, de passage au Havre, Claude Monet représente le port, vu de la fenêtre de son hôtel, à la manière de Turner. Il baptise sa toile faute de mieux Impression, Soleil levant. Deux ans plus tard, il la présente à l'exposition de son ami Nadar. La toile va être achetée par l'amateur Ernest Hoschedé pour 800 francs.
 
Le peintre, à Londres, comme à Paris et plus tard dans sa maison de Giverny, en Normandie, s'illustre par la multiplication de «séries» qui montrent les variations de la lumière autour d'un même motif : la Tamise, un port, la gare Saint-Lazare, des locomotives ou des cheminées d'usine, les nymphéas de Giverny, la lagune de Venise,...
 
 
Primauté de la lumière
 
En dépit de leurs dissemblances, les peintres dits impressionnistes cultivent en commun une nouvelle technique picturale qui donne la primeur aux effets de lumière. Sur leurs tableaux, le dessin s'efface devant les touches de couleur ainsi que les objets devant la représentation qu'en donnent les sens. À ce titre, les impressionnistes constituent le chaînon intermédiaire entre les romantiques anglais (Constable,...) et les peintres abstraits qui leur succèderont.
 
Auguste Renoir se souviendra plus tard : «Nous voulions dans nos tableaux des accords gais, de la vie sans littérature. Un matin, l'un de nous, manquant de noir, utilisa du bleu. L'impressionnisme était né».
 
Les impressionnistes se démarquent des peintres académiques, qu'ils appellent«pompiers», par un autre trait : ils décrivent la vie quotidienne de préférence à des sujets mythologiques ou historiques. Grâce à la peinture en tube métallique mise au point par Jean-Frédéric Bazille, ils sortent de leur atelier et peignent volontiers en extérieur.
 
Révolutionnaires dans la forme, ils se montrent très conservateurs dans les sujets traités : paysages bucoliques, enfants adorables ou belles adolescentes dénudées (à l'exception notable de Claude Monet qui peint les paysages industriels, usines fumantes et locomotives à vapeur).
 
Sous le règne de Napoléon III, ces peintres représentent les joies de la vie parisienne et les quartiers modernes créés par le préfet Haussmann. Ils mettent en scène les bourgeois, les demi-mondaines et les courses à Longchamp.
 
 
Des bourgeois tranquilles
 
Le journaliste et romancier Émile Zola, fin observateur de son époque, écrit vers 1866 :«La vie d'un artiste aujourd'hui est celle d'un bourgeois tranquille qui peint des tableaux comme d'autres vendent du poivre derrière leur comptoir. La race chevelue de 1830 a même, Dieu merci, complètement disparu et nos peintres sont devenus ce qu'ils doivent être, des gens vivant la vie de tout le monde».
 
Après les horreurs de la Commune, écoeurés par les violences populaires et la laideur de la société industrielle, les peintres impressionnistes se replient vers les villages bucoliques des environs de Paris : Auvers-sur-Oise, Barbizon, Chatou,... en quête de lumière pure et de bonheur simple.
 
La frange éclairée des bourgeois de la IIIe République ne tardent pas à reconnaître leur talent. L'impétueux Georges Clemenceau se lie ainsi d'amitié avec Claude Monet.
 
 
La IIIe République se détourne du peuple
 
 
La IIIe République de cette fin de siècle n'a d'yeux que pour les débats sur la place de l'Armée et de l'Église dans la société et pour les enjeux coloniaux.
 
Le temps n'est plus où Millet, l'auteur de L'Angélus, exaltait la vertu des pauvres à travers ses durs portraits de travailleurs (comme ont pu s'en apercevoir les heureux visiteurs de l'exposition «Millet et Van Gogh », en 1999, à Paris).
 
Même changement dans la littérature romanesque. On oublie Eugène Sue qui faisait pleurer son public sur le sort des pauvres en 1842, dans les Mystères de Paris, et même Victor Hugo, qui racontait en 1866 l'épopée émouvante des Misérables.
 
Au contraire de ses devanciers, le grand romancier de la fin du siècle, Émile Zola, ne s'apitoie pas sur les miséreux et les ouvriers mais les dépeint comme des êtres irrémédiablement marqués par leur ascendance génétique.

Je dois vérifier si je n'ai déjà pas poster ces articles????

Ninnenne  
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marileine
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C'est bien ce que je pensais j'avais déjà poster mais je ne peux plus effacer!!!  toutes mes excuses!!!

Ninnenne
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