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 Poèmes de différents auteurs

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MessageSujet: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeJeu 17 Nov - 12:45

L'Hiver poème


Poèmes de différents auteurs 3c879751

[size=32]L'hiver

[size=32]U
ne nuit, la terre s'est endormie, 
Sous un manteau de neige tombée à gros flocons : 
Prés, chemins, maisons sont blanchis 
D'un grand tapis moelleux qui s'étend jusqu'aux monts. 

[size=32]T[/size]ous les canaux sont pris de glace 
Et les enfants joyeux se mettent à patiner. 
Parfois on aperçoit des traces 
Creusées dans la neige fraîche : des pas de sangliers, 

[size=32]D[/size]e leur excellent odorat 
Sous la neige épaisse, ils cherchent avec leur groin 
Châtaignes et glands, rien n'échappera... 
Car en janvier : la laie met bas ses marcassins. 

[size=32]J[/size]amais elle ne s'éloigne et veille 
Sur son nid de branches, caché, appelé chaudron, 
Là ses "petits rayés " sommeillent, 
Blottis l'un contre l'autre, attendant les mamelons. 

[size=32]C[/size]ertains chevreuils tentent une sortie 
Pour glaner dans les champs les restes des cultures, 
Et l'on entend au loin glapir 
Un couple de renards, insouciants dans leur rut. 

[size=32]E[/size]ssoufflés d'avoir tant couru, 
Les gosses rentrent à la maison près du feu de bois. 
Le soir, ils s'amusent les doigts nus, 
Sur les vitres givrées, à pousser les étoiles.
[/size][/size]

Jean-Claude Brinette.




Beau soir d'hiver poème


Poèmes de différents auteurs 1ea5c4fd
Beau soir d'hiver
 
La neige 
le pays en est tout recouvert 
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l'horizon désert,
Par des vibrations d'azur tendre et d'or vert,
Dans l'éblouissement, la pleine lune émerge.

A l'Occident s'endort le radieux soleil,
Dans l'espace allumant les derniers feux qu'il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.

Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l'arrose.
L'ombre de ses replis a des pâleurs d'iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.


Jules Breton.




Hiver poème


Hiver
 
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège;
De leur œil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.


Guy de Maupassant.
[size=18]Poèmes de différents auteurs Lapin-dans-neige_3[/size]


Matin d'hiver poème


Matin d’hiver
 
 
 
On s 'éveille,
 
Du coton dans les oreilles
 
Une petite angoisse douce
 
Autour du cœur, comme mousse!
 
 
 
C'est la neige
 
L'hiver blanc
 
Sur ses semelles de liège,
 
Qui nous a surpris, dormant.
 
 
Guy-Charles Cros.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs Bonhomme-de-neige_1[/size]


L'aigle et le hibou poème


L'aigle et le hibou
 
L'aigle et le chat-huant leurs querelles cessèrent,
Et firent tant qu'ils s'embrassèrent.
L'un jura foi de roi, l'autre foi de hibou,
Qu'ils ne se goberaient leurs petits peu ni prou.
Connaissez-vous les miens ?
dit l'oiseau de Minerve.
  Non, dit l'aigle.  Tant pis, reprit le triste oiseau :
Je crains en ce cas pour leur peau :
C'est hasard si je les conserve.
Comme vous êtes roi, vous ne considérez
Qui ni quoi : rois et dieux mettent,
quoi qu'on leur die,
Tout en même catégorie.
Adieu mes nourrissons, si vous les rencontrez.
Peignez-les-moi, dit l'aigle, ou bien me les montrez :
Je n'y toucherai de ma vie.
Le hibou repartit :«Mes petits sont mignons,
Beaux, bien faits, et jolis sur tous leurs compagnons 
Vous les reconnaîtrez sans peine à cette marque.
N'allez pas l'oublier; retenez-la si bien
Que chez moi la maudite Parque
N'entre point par votre moyen.
Il advint qu'au hibou Dieu donna géniture.
De façon qu'un beau soir qu'il était en pâture,
Notre aigle aperçut d'aventure,
Dans les coins d'une roche dure,
Ou dans les trous d'une masure
Je ne sais pas lequel des deux,
De petits monstres fort hideux,
Rechignés, un air triste, une voix de Mégère.
Ces enfants ne sont pas, dit l'aigle, à notre ami.
Croquons-les. Le galant n'en fit pas à demi :
Ses repas ne sont point repas à la légère.
Le hibou, de retour, ne trouve que les pieds
De ses chers nourrissons, hélas ! pour toute chose.
Il se plaint; et les dieux sont par lui suppliés
De punir le brigand qui de son deuil est cause.
Quelqu'un lui dit alors .
N'en accuse que toi,
Ou plutôt la commune loi
Qui veut qu'on trouve son semblable
Beau, bien fait, et surtout aimable.
Tu fis de tes enfants à l'aigle ce portrait :
En avaient-ils le moindre trait ? 
 
Jean de La Fontaine.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs Hibou-2[/size]


Rythme des vagues poème


Poèmes de différents auteurs 182e3d5b
Rythme des vagues
 
J’étais assis devant la mer sur le galet.
Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet,
Après s’être gonflés en accourant du large,
Comme un homme accablé d’un fardeau s’en décharge,
Se brisaient devant moi, rythmés et successifs.
J’observais ces paquets de mer lourds et massifs
Qui marquaient d’un hourra leurs chutes régulières
Et puis se retiraient en râlant sur les pierres.
Et ce bruit m’enivrait; et, pour écouter mieux,
Je me voilai la face et je fermai les yeux.
Alors, en entendant les lames sur la grève
Bouillonner et courir, et toujours, et sans trêve
S’écrouler en faisant ce fracas cadencé,
Moi, l’humble observateur du rythme, j’ai pensé
Qu’il doit être en effet une chose sacrée,
Puisque Celui qui sait, qui commande et qui crée,
 
N’a tiré du néant ces moyens musicaux,
Ces falaises aux rocs creusés pour les échos,
Ces sonores cailloux, ces stridents coquillages
Incessamment heurtés et roulés sur les plages
Par la vague, pendant tant de milliers d’hivers,
Que pour que l’Océan nous récitât des vers.
 
François Coppée.
 


Poème sur l'Amitié


Amitié
 
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
 
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
 
De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit.
Qu’un hasard nous rassemble,
 
On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.
 
Alfred de Musset.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs 11_30[/size]


Perles de Roses Poème


Perles de Roses
 
Si tu veux inventer un collier, 
Tiens, voici comment procéder. 
De bon matin, te réveiller, 
Dans les rosiers, te promener.          

Tu verras des perles de rosée, 
Sur les roses elles sont accrochées. 
Une bonne poignée tu cueilleras, 
Dans une boîte tu les rangeras.
Un cheveu d'or pour les assembler, 
Un tout petit nœud pas trop serré, 
Ainsi tu auras un joli collier, 
Aussi souple que celui d'une fée.
 
Gilbert Saint-Pré.
[size=18]Poèmes de différents auteurs 8_43[/size]


Pour nos fidèles compagnons à quatre pattes


Poèmes de différents auteurs Ed871d45

La Deshumanisation de L'Etre
 
Ils partagent avec nous cette vie sur la Terre
 

Depuis la nuit des Temps, ils se cachent et se terrent,
 

Ils sont devenus pour nous des produits et pourtant
 

Lorsque l'on est seul, c'est vers eux que l'ont tend
 

Nos coeurs si déçus par l'âpreté humaine
 

Et que l'on reçoit en retour la bonté sans la haine.
 
 
Tous ces animaux magnifiques que l'on tue
 

Alors qu'on le sait, lorsqu'ils ne seront plus,
 

Quand sur la Terre ne resteront que les hommes
 

Créés à l'image de Dieu, mais en somme
 

Diabolisés par leur désir de destruction inné,
 

Ils n'en finiront plus de vouloir s'entre-tuer !
 
 
La planète était belle et harmonieuse
 

Tant que la vie n'apporte cette nombreuse
 

Humanité barbare et, hélas, tueuse !
 
 
 
Brigitte Bardot.




La pluie poème


La pluie
 
Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie, 
La pluie. 
Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.
Au long des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie
 
Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;
 
Le soir approche avec ses ombres
 
 
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.
La longue pluie
La pluie et ses fils identiques 
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénument,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Forment des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et mornes,
Sur leur butte, comme des cornes
Clochers et chapelles voisines,
La pluie, 
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.
La pluie,
La longue pluie avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Éternelle et torpide .
 
Emile Verhaeren.
 
[size=18]Poèmes de différents auteurs Pluie_11[/size]


Le temps d'aimer


Poèmes de différents auteurs C1bfdc04

Le temps d'aimer
 
Le jour se lève
Et tu dors mon amour
Moi je te regarde
Je ne prends pas garde
A tes affaires en vrac
Tout autour mon amour
Le désordre c’est ton style
Et le mien de t’écouter
Endormi dans cette ville
Respirer
Le temps d’aimer
Si peu de temps pour aimer tant
Mais le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le jour se lève
Et je suis sur mes gardes
De quelle vie en rêve
Aurais-tu envie
Dans l’ombre où se replie
Ton corps infini
Le silence c’est ton style
Et le mien c’est de tout dire
Quand je me sens près de toi
En exil
Le temps d’aimer
Si peu de temps pour aimer tant
Mais le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Et plus je t’aime
Et moins je te connais
Même si de près
Là je t’imagine
Quand le soleil dessine
Ton âme comme une sanguine
La révolte c’est ton style
À tes risques et périls
Je ne suis ni désinvolte
Ni docile
Le temps d’aimer
Si peu de temps pour aimer tant
Mais le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le désordre c’est ton style
Et le mien de t’écouter
Endormi dans cette ville
Respirer
Le temps d’aimer
Si peu de temps pour aimer tant
Mais le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le prendre sans attendre
Sans comprendre
Le temps d’aimer
Le silence c’est ton style
Et le mien c’est de tout dire
Quand je me sens près de toi
En exil
Le temps d’aimer
 
Julien Clerc.




bonne après midi 1     Ninnenne      blog de partage  
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MessageSujet: Re: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeMer 23 Nov - 18:11

"Trésors nocturnes..."


Poèmes de différents auteurs Nuit

Je rêve d'une ballade au millieu de la nuit
Lorsque seule la nature chuchotte encore un peu,
Les couleurs les plus vives se parent de noir et gris
Sous la pâle lueur de la voûte des cieux.
 
Le craquement timide sous chacun de mes pas
Des herbes et du feuillage qui tapissent le sol
Font que  le coeur béant, je m'abreuve ici-bas
des murmures de la nuit, telles de douces paroles.
 
Et je savoure encore ce silence si rare
Où calme et plénitude sont pour moi un trésor,
Tous ces précieux instants quand très tôt ou très tard,
je suis seule éveillée quand la terre dort encore...
 
"Aubrylia"




bonne soirée     Ninnenne     blog de partage  
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MessageSujet: Re: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeJeu 24 Nov - 13:22

Février poème


Février
 
Le soleil maintenant allonge son parcours;
L'aube plus tôt sourit aux bois impénétrables;
Mais l'air est toujours vif, l'autan rugit toujours
Parmi les rameaux nus et glacés des érables.

L'avalanche sans fin croule du ciel blafard;
Nos toits tremblent au choc incessant des tempêtes.
Cependant à travers bise, neige, brouillard,
Nous formons de nos jours une chaîne de fêtes.

Et tous les rudes sports d'hiver battent leur plein
Au milieu de clameurs follement triomphales;
Sur des flots dont le gel fit un cirque opalin
Les grands trotteurs fumants distancent les rafales.

Sur le ring ou l'étang par le vent balayé
Le gai patineur file ou tourne à perdre haleine.
Le sourire à la lèvre et la raquette au pied,
Des couples d'amoureux cheminent dans la plaine.

Par un souffle inconnu chacun est emporté.
Dans tous les yeux le feu du plaisir étincelle;
Et dans le bourg naissant comme dans la cité
Le bruyant Carnaval agite sa crécelle.

Les hôtels sont bondés de lointains visiteurs.
Maint pierrot dans la rue étale sa grimace.
La nuit, torches aux poings, les fougueux raquetteurs
S'élancent à l'assaut des grands palais de glace.

A d'émouvants tournois la multitude accourt.
Tout le peuple s'ébat, tout le peuple festoie,
Car, puisque Février est le mois le plus court,
Il voudrait s'y griser de la plus longue joie.


William Chapman.
[size=18]Poèmes de différents auteurs 2_76[/size]


Il pleut poème


Il pleut
 
Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
 
Paul Verlaine




[size=24]Animaux de compagnie


Poèmes de différents auteurs 16c81495
Animaux de compagnie
 
J’ai toujours aimé les animaux
Et particulièrement les chiots
Mais j’aime aussi les chatons
Ils me font de si beaux ronrons

Je ne me lasse jamais de les approcher
Je voudrais qu’ils puissent me parler
Qu’ils me disent ce qui leur plairait
Je n’aime jamais y aller à peu près

Souvent, j’ai l’impression qu’ils me comprennent
Qu’avec mes douceurs je leur revienne
Quand ils se collent tout contre moi
Et que leur queue est pleine de joies

Celui qui les a inventés le savait
Que la majorité des gens les aimeraient
Qu’on s’en ferait d’ailleurs un copain
Qu’on le voudrait avec nous au quotidien

Que leurs yeux, leur lèche, tout nous séduirait
Qu’ils seraient un bon ami tout à fait
Si le chien est le meilleur ami de l’homme
Le chat se fait aimer de chaque personne

Dans les deux cas, y’en a de si beaux
Que notre amour devient parfois bien gros

Claude Marcel Breault.





bonne après midi 1     Ninnenne      blog de partage  
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MessageSujet: Re: Poèmes de différents auteurs   Poèmes de différents auteurs Icon_minitimeVen 25 Nov - 8:22

Les chevaux


Poèmes de différents auteurs 19727c16

La complainte du petit [size=18]cheval blanc.[/size]
 
Le petit [size=18]cheval blanc dans le mauvais temps qu'il avait donc du courage ![/size]
 
C'était un petit [size=18]cheval blanc tous derrière et lui devant.[/size]
 
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre [size=18]paysage.[/size]
 
Il n'y avait jamais de printemps ni derrière ni devant.
 
Mais toujours il était content menant les gars du village.
 
A travers la pluie noire des champs tous derrière et lui devant.
 
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
 
C'est alors qu'il était content eux derrière et lui devant.
 
Mais un jour dans le mauvais temps un jour qu'il était si sage.
 
Il est mort par un éclair blanc tous derrière et lui devant.
 
Il est mort sans voir le beau temps qu'il avait donc du courage !
 
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
 
Paul Fort.




[size=24]Le chant du cygne


Poèmes de différents auteurs 9ae81f3c

Le chant du cygne
 
Cygnes au blanc plumage, au port majestueux,
Est-il vrai, dites-moi, qu'un chant harmonieux,
De vos jours écoulés rompant le long silence,
Lorsque va se briser votre frêle existence,
Comme un cri de bonheur s'élève vers les cieux ?

Quand sous votre aile, un soir, votre long col se ploie
Pour le dernier sommeil d'où vous vient cette joie ?
De vos jours rien ne rompt l'indolente douceur :
Lorsque tout va finir, cet hymne de bonheur,
Comme à des cœurs brisés, quel penser vous l'envoie ?

Ô cygnes de nos lacs ! votre destin est doux ;
De votre sort heureux chacun serait jaloux.
Vous voguez lentement de l'une à l'autre rive,
Vous suivez les détours de l'onde fugitive :
Que ne puis-je en ces flots m'élancer avec vous !

Moi, sous l'ardent soleil, je demeure au rivage.
Pour vous, l'onde s'entr'ouvre et vous livre passage ;
Votre col gracieux, dans les eaux se plongeant,
Fait jaillir sur le lac mille perles d'argent
Qui laissent leur rosée à votre blanc plumage ;

Et les saules pleureurs, ondoyants, agités,
 Alors que vous passez, par le flot emportés
D'un rameau caressant, doucement vous effleurent
Sur votre aile qui fuit quelques feuilles demeurent,
Ainsi qu'un souvenir d'amis qu'on a quittés.

Puis le soir, abordant à la rive odorante
Où fleurit à l'écart le muguet ou la menthe,
Sur un lit de gazon vous reposez, bercés
Par la brise des nuits, par les bruits cadencés
Des saules, des roseaux , de l'onde murmurante.

Oh ! pourquoi donc chanter un chant mélodieux
Quand s'arrête le cours de vos jours trop heureux ?
Pleurez plutôt, pleurez vos nuits au doux silence,
Les étoiles, les fleurs, votre fraîche existence ;
Pourquoi fêter la mort ? vous êtes toujours deux !

C'est à nous de chanter quand vient l'heure suprême,
Nous, tristes pèlerins, dont la jeunesse même
Ne sait pas découvrir un verdoyant sentier,
Dont le bonheur s'effeuille ainsi que l'églantier ;
Nous, si tôt oubliés de l'ami qui nous aime !

C'est à nous de garder pour un jour à venir,
Tristes comme un adieu, doux comme un souvenir,
Des trésors d'harmonie inconnus à la terre,
Qui ne s'exhaleront qu'à notre heure dernière.
Pour qui souffre ici-bas, il est doux de mourir !

Ô cygnes ! laissez donc ce cri de délivrance
À nos cœurs oppressés de muette souffrance ;
La vie est un chemin où l'on cache ses pleurs...
Celui qui les comprend est plus loin, est ailleurs.
À nous les chants ! la mort, n'est-ce pas l'espérance .

 
Sophie d'Arbouville.




La pluie poème


Poèmes de différents auteurs 22_23

La pluie 
 
Lorsque la la pluie, ainsi qu’un immense écheveau
Brouillant à l’infini ses longs fils d’eau glacée,
Tombe d’un ciel funèbre et noir comme un caveau
Sur Paris, la Babel hurlante et convulsée,

J’abandonne mon gîte, et sur les ponts de fer,
Sur le macadam, sur les pavés, sur l’asphalte,
Laissant mouiller mon crâne où crépite un enfer,
Je marche à pas fiévreux sans jamais faire halte.

La pluie infiltre en moi des rêves obsédants
Qui me font patauger lentement dans les boues,
Et je m’en vais, rôdeur morne, la pipe aux dents,
Sans cesse éclaboussé par des milliers de roues.

Cette pluie est pour moi le spleen de l’inconnu :
Voilà pourquoi j’ai soif de ces larmes fluettes
Qui sur Paris, le monstre au sanglot continu,
Tombent obliquement lugubres, et muettes.


L’éternel coudoiement des piétons effarés
Ne me révolte plus, tant mes pensées fermentent :
À peine si j’entends les amis rencontrés
Bourdonner d’un air vrai leurs paroles qui mentent.

Mes yeux sont si perdus, si morts et si glacés,
Que dans le va-et-vient des ombres libertines,
Je ne regarde pas sous les jupons troussés
Le gai sautillement des fringantes bottines.

En ruminant tout haut des poèmes de fiel,
J’affronte sans les voir la flaque et la gouttière ;
Et mêlant ma tristesse à la douleur du ciel,
Je marche dans Paris comme en un cimetière.

Et parmi la cohue impure des démons,
Dans le grand labyrinthe, au hasard et sans guide,
Je m’enfonce, et j’aspire alors à pleins poumons
L’affreuse humidité de ce brouillard liquide.

Je suis tout à la pluie ! 

À son charme assassin,
Les vers dans mon cerveau ruissellent comme une onde :
Car pour moi, le sondeur du triste et du malsain,
C’est de la poésie atroce qui m’inonde.

 
Maurice Rollinat .




Au bord de la mer poème


Poèmes de différents auteurs 4f7b636c

Au bord de la mer
 
Près de la mer, sur un de ces rivages
Où chaque année, avec les doux zéphyrs,
On voit passer les abeilles volages
Qui, bien souvent, n’apportent que soupirs,
Nul ne pouvait résister à leurs charmes,
Nul ne pouvait braver ces yeux vainqueurs
Qui font couler partout beaucoup de larmes
Et qui partout prennent beaucoup de coeurs.
Quelqu’un pourtant se riait de leurs chaînes,
Son seul amour, c’était la liberté,
Il méprisait l’Amour et la Beauté.
Tantôt, debout sur un roc solitaire,
Il se penchait sur les flots écumeux
Et sa pensée, abandonnant la terre
Semblait percer les mystères des cieux.
Tantôt, courant sur l’arène marine,
Il poursuivait les grands oiseaux de mer,
Imaginant sentir dans sa poitrine
La Liberté pénétrer avec l’air.
Et puis le soir, au moment où la lune
Traînait sur l’eau l’ombre des grands rochers,
Il voyait à travers la nuit brune
Deux yeux amis sur sa face attachés.
Quand il passait près des salles de danse,
Qu’il entendait l’orchestre résonner,
Et, sous les pieds qui frappaient en cadence
Quand il sentait la terre frissonner
Il se disait: Que le monde est frivole!”
Qu’avez-vous fait de votre liberté!
Ce n’est pour vous qu’une vaine parole,
Hommes sans coeur, vous êtes sans fierté!
Pourtant un jour, il y porta ses pas
Ce qu’il y vit, je ne le saurais dire
Mais sur les monts il ne retourna pas.

 
Guy de Maupassant,
 
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La pluie poème


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La Pluie

Par les deux fenêtres qui sont en face de moi,
les deux fenêtres qui sont à ma gauche,
et les deux fenêtres qui sont à ma droite, je vois,
 j’entends d’une oreille et de l’autre tomber
immensément la pluie.
Je pense qu’il est un quart d’heure après midi :
autour de moi, tout est lumière et eau.
Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité
de mon emprisonnement, intérieur, aquatique,
tel qu’un insecte dans le milieu d’une bulle d’air,
j’écris ce poème.
Ce n’est point de la bruine qui tombe,
 ce n’est point une pluie languissante et douteuse.
La nue attrape de près la terre et descend sur elle serré
et bourru, d’une attaque puissante et profonde.
Qu’il fait frais, grenouilles, à oublier,
 dans l’épaisseur de l’herbe mouillée, la mare !
Il n’est pas à craindre que la pluie cesse ;
cela est copieux, cela est satisfaisant.
Altéré, mes frères,
à qui cette très merveilleuse rasade ne suffirait pas.
La terre a disparu, la maison baigne,
les arbres submergés ruissellent, le fleuve lui-même
qui termine mon horizon comme une mer paraît noyé.
Le temps ne me dure pas, et, tendant l’ouïe,
non pas au déclenchement d’aucune heure,
je médite le ton innombrable et neutre du psaume.
Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt,
et tandis que la nue accumulée prépare un plus sombre assaut,
telle qu’Iris du sommet du ciel fondait
tout droit au cœur des batailles,
[size]
par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte
sur les feuillages et le Nord couleur de brou.
Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer.
Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre.



Paul Claudel.


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